8 • "C'est quoi ce bordel ?"

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Je me réveille en sueur et en panique. Je suis incapable de situer où je me trouve, mais une chose est sûre, je ne suis pas chez moi. Je sens une main enroulée autour de mon poignet et me retourne donc en direction de cette main. Il ne me faut que quelques secondes pour reconnaître Framal sous sa touffe de cheveux frisés. J'observe alors la pièce autour de moi et je reconnais effectivement sa chambre. Mes yeux s'attardent sur le réveil : 3h38. Je soupire en me rallongeant, le corps tourné vers mon ami.
Je sais déjà qu'il sera impossible pour moi de retrouver le sommeil, les pensées tournées vers le début désastreux de la nuit. Je soupire une fois de plus tout en observant le visage apaisé de Framal en train de dormir. Je sursaute légèrement lorsqu'il ouvre brusquement les yeux alors que je le détaillais. Il me regarde longuement de son regard sombre tandis que je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard. Au bout d'un long moment, il se retourne sur le dos puis il brise le silence de la nuit :

- Tu ne dors plus ?

- Non, je me suis réveillée et j'y arrive plus maintenant.

Le silence s'installe de nouveau, quand une pensée me traverse l'esprit.

- Mekra n'est pas rentré ?

- Si, il est revenu du stud' un peu après que tu te sois endormie, vers 1h30.

- Et... il sait que je suis là ?

-  Non. Mais t'inquiètes il dira rien. Puis vous allez pas vous éviter toute votre vie, tout ce qu'il a dit c'est parce qu'il était vénèr. T'es sa reuss aussi.

C'est ce qu'ils me répètent tous ... Et je sais bien que Mekra m'aime, mais seulement je sais aussi qu'il m'en veut pour ce que j'ai fait avec Ken et pour avoir essayé de lui cacher ça.

- Je sais... mais pour l'instant il m'en veut et je veux attendre que sa colère s'apaise.

- T'inquiète, il sera pas en colère longtemps, encore moins quand il s'agit de toi.

Je soupire longuement puis ferme les yeux. Je sens le corps de Framal se décaler pour ensuite se tourner vers moi. Je réouvre les yeux pour le regarder, puis je le sens prendre délicatement ma main dans la sienne. Je lui fais un petit sourire, essayant de le remercier silencieusement pour tout ce qu'il fait pour moi. Un sourire qui veut dire qu'il est un ami en or, celui dont j'ai besoin. Et je sais qu'il comprend tout, parce que le silence a toujours été notre mode de communication.
Après un long moment où nous étions tous les deux perdus dans nos pensées, il me demande d'une voix douce :

- C'est Ken ?

Je n'ai pas besoin de plus pour savoir qu'il fait allusion à mon état quand je suis arrivée chez lui. Et même si je ne voulais pas en parler, là, dans le silence apaisant de la nuit, dans la pénombre confortable de sa chambre et sa main dans la mienne, je me sens capable de tout lui dire. Et vu ce qu'il fait pour moi, il mérite bien de savoir la raison pour laquelle il tente de me consoler.

- C'était lui l'imprévu avant que j'arrive chez toi. J'ai voulu passer au parc avant de venir et il était là, sur notre banc.

- Wesh, on vous laisse seul tout pendant 10 minutes et vous trouvez le moyen de vous embrouiller à ce point-là ? me dit-il sur le ton de l'humour, sûrement pour essayer de me faire rire un peu.

- T'es con, on s'est pas disputés. Enfin si un peu, mais c'est pas ça le pire...

- Bon vas-y, maintenant que je sais que vous avez fait des bails tu peux tout balancer.

Je prends une inspiration pour me donner du courage, je serre un peu plus fort sa main tandis que lui m'observe, attendant d'écouter ce que j'ai a dire.

Storm |k.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant