Storm |k.s|

6 • "Ça sera toujours mon reuf avant tout"

Depuis mon réveil ce matin, je ne parviens pas à trouver le sentiment de paix intérieure qui me rassure en temps normal. Il faut dire que depuis un mois, rien n'est plus normal et cela fait bien longtemps que la paix m'a quitté.
Mais quand même, aujourd'hui est pire que les autres jours. Parce qu'aujourd'hui, je vais tout dire à Mekra. Et ce n'est pas comme si j'avais pris cette décision moi-même. En effet, le message que Mekra m'a envoyé ce matin ne me laisse pas d'autre choix. Alors depuis que j'avais lu "Ne crois pas que parce que tu nous évite depuis 2j que j'ai oublié. Cet aprèm chez toi" la panique m'écrasait le cœur.

La soirée de la dernière s'était très bien terminée, tout allait mieux avec Ken malgré la conversation sur le balcon. Mais les coups d'œil de Mek tout le reste de la soirée n'avait fait qu'empirer mon appréhension quand il apprendrait tout, même s'il a l'air de l'avoir compris de lui-même.
On s'était tous endormi dans le salon. Je m'étais réveillée, comme après presque chaque soirée, à cause de l'engourdissement de mon corps écrasé dans le canapé. Je m'étais alors rendu compte que Framal et Sneazz dormaient avec moi. Framal était allongé de tout son long sur le canapé, alors que j'étais recroquevillée sur son torse, ma tête dans son cou. Mo, quant à lui, dormait assis aux pieds de Fram' tandis qu'une de ses mains entourait mon tibia.
J'avais été attendri en voyant Darryl et Lo endormis à même le sol, tandis que Mekra dormait assis dans un fauteuil.
J'avais alors cherché Ken car j'avais le besoin, comme à chaque fois, de voir son visage. Je l'avais trouvé dans la chambre, dormant à poing fermé dans le lit aux côtés de Doums.
Puis j'étais partie, sans un bruit. Et depuis, je n'avais revu aucun d'entre eux.

Je les évite depuis cette soirée, parce que je sais qu'au moins Mekra, Sneazz et Fram' se doutent de quelque chose avec Ken. Et je sais que de les revoir veut forcément dire être confrontée à leurs questions, et donc leurs réactions face à ce que nous avons fait. Et rien ne me rends plus inquiète que de devoir le dire à Mek, car je sais qu'il ne comprendra pas. Pour lui, le squa c'est sacré, c'est la famille. Et dans une famille, personne ne couche avec l'un des membres. A mon début d'intégration dans le groupe, il m'avait bien prévenu.
"Si y'a pas de meufs dans le squa, c'est parce qu'on sait que c'est source d'embrouilles. On veut pas que 2 de nos reufs se péta pour une go tu vois. Et on veut pas non plus qu'une go devienne notre reus sûre et qu'au final, on doive la laisser parce qu'elle a rompu avec l'un d'entre nous. Alors si tu veux faire partie de l'entourage très rapproché, il faut que tu sois sûre de nous voir tous comme tes frères, et rien que ça. Y'a pas de place pour des sentiments ici."
C'est ce qu'il m'avait dit, et je lui avais forcément assuré que mes sentiments envers eux ne dépassait pas l'amitié, puisque c'était vrai. Et puis d'ailleurs, ça l'est toujours. Avec Ken, on a peut être dérapé, mais on était défoncés. Cela ne veut absolument rien dire, et notre relation reste basée sur l'amitié. Une amitié parfois bizarre, mais on est amis, c'est lui-même qui l'a assuré la dernière fois.

Peut être qu'au final, je m'angoisse pour rien. Je suis certaine que chacun des gars a déjà couché avec une fille, peut être même une amie, sans que cela ne signifiait rien. Et du moment que ça ne pose aucun problème entre Ken et moi, alors ça n'a pas à leur en poser non plus. Ça concernera le squad complet le jour où cette histoire créera des tensions entre Ken et moi, si cela arrive un jour, ce dont je doute fortement.  Car peut être que ça pourrait diviser la bande en deux parties, deux opinions. Mais je sais que cela n'arrivera pas, alors même si ce sont nos frères, ils n'ont pas à se mêler de cette histoire.

Le bruit soudain de la porte qui s'ouvre me tire de mes pensées, indiquant l'arrivée de Mekra. Mon cœur fait en bond en pensant à ce qui va suivre...

- Vas-y gros, fais comme chez toi je te dirais rien, je lui crie du salon.

- Zarma elle elle frappe quand elle vient chez nous même ?