Storm |k.s|

19 • "Bien sûr que je suis à toi"

L'espace sur le balcon se réduit, la lune et les étoiles s'enflamment et mon corps se consume entièrement pendant que je suis dans les bras de Ken. Le monde s'illumine tout à coup, comme si sa beauté ne se révélait qu'une fois aux côtés de la personne que l'on aime. Mais c'est seulement l'effet que Ken exerce sur moi : il efface toute trace de laideur ou de douleur pour m'offrir toute la lumière et la chaleur du monde, pour les laisser pénétrer dans mon corps et s'infiltrer dans mes veines jusqu'à ce que je m'enivre d'elles.

Le souffle chaud de Ken continue de s'écraser sur mon crâne et fait vaciller mon cœur. Nous sommes tous les deux incapables de briser ce contact, comme si nos corps étaient fait pour être collés l'un à l'autre. Et je sais que lui comme moi, nous avons désespérément besoin de ce contact.

Mes pensées sont brisées en même temps que la bulle dans laquelle nous étions quand la porte du balcon s'ouvre.

- Désolé de vous déranger les amoureux, mais Sneazz fait iech depuis 10min pour ouvrir les cadeaux, dit Alpha.

Je décolle ma tête du torse de Ken avant de la lever vers son visage. Lui regarde fixement Alpha avant de soupirer longuement en levant les yeux au ciel, puis il dépose un dernier baiser sur mon front avant de se décoller de moi. Et instantanément, le froid et le vide m'empoignent le cœur.

- Pas arabe pour rien celui-là, souffle Ken en passant devant Alpha.

En rentrant, je vois tous les gars installés autour de la table du salon, tous les cadeaux de Mo dessus. Je prends place entre Lo' et Framal tandis qu'ils passent tous les deux leurs bras autour de mes épaules, mais je ne peux m'empêcher de lancer des regards à Ken qui est à l'autre bout de la pièce. Beaucoup trop loin de moi.

- Jure tu seras toujours ma meilleure pote même quand tu seras en couple avec Nek ? me dit Framal.

- Fram' je t'ai déjà dit que...

- Commence même pas à répliquer, me coupe Lo', on vous observe tous depuis 10min sur le balcon. Même pas capables de vous parler deux minutes sans finir collé à l'autre vous, c'est abusé.

- Et alors ? je demande en fronçant les sourcils. Je suis toujours collée à Fram', à Mo ou encore à Deen, pourtant j'sors pas avec eux tous. Puis arrêtez de nous pister déjà, bande de schlagues.

- Compare pas l'incomparable meuf, vous deux c'est quelque chose c'est tout. C'est différent. Même loin faut que vous posiez toujours votre regard sur l'autre, comme si vous supportez pas la distance, dit Framal en rigolant.

Je suis son regard pour comprendre la raison de son rire, puis je tombe sur Ken en train de nous observer, ce qui illustre totalement ses propos. Je souris à Ken, mais je remarque que lui à les sourcils froncés et qu'il est plongé dans ses pensées. Il semble tellement loin qu'il semble ne même pas me voir. Je lui lance un regard plein d'interrogation auquel il répond d'un mouvement de tête suivant d'un sourire pour dire qu'il n'y a rien. Pourtant, je vois qu'il y a quelque chose qui le tracasse et qu'il essaie de me le dissimuler, sauf qu'il a oublié que je suis la mieux placée pour lire en lui.

- Vous êtes sérieux là ? J'ai que ça comme cadeaux ? s'exclame Mo en contemplant la table.

- Ferme-là et ouvre wesh, râle Mékra.

- Vous êtes quand même sacrément radins, bande de putes.

- Gros ta gueule ou l'année prochaine t'as rien du tout, dit 2zer.

Mo commence par s'emparer du cadeau de Darryl et Antoine qui est une paire de lunette de soleil de marque, qu'il met directement sur son nez.

- On s'est dit qu'avec ton gros nez on était sûrs que tu les perdrais jamais, dit Antoine.