Chapitre 4

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Soen avait été largement reboosté par les paroles de Faël. Il savait que son ami l'aimait, mais il ne pensait pas qu'il arrivait à le supporter autant. Comme quoi, il suffisait parfois de peu de choses...

Soen alla s'asseoir dans l'un des fauteuils de la salle d'attente, s'il pouvait appeler cela ainsi, bien plus confiant que la dernière fois. Sa jambe gauche tressautait moins qu'à l'accoutumée, bien qu'encore un peu trop. Comme l'autre fois, Maëva s'assit à côté de lui et lui sourit de manière rassurante. Soen aurait voulu lui rendre, mais il n'y parvint pas.

Cette fois-ci, le groupe d'amis attendit bien moins longtemps que la dernière fois. Parker les accueillit presque directement. Il les laissa passer, haussant légèrement les sourcils en voyant la mine fière de Soen. Il ne l'avait vu qu'une seule fois, mais cela avait été suffisant pour réussir à le cerner. Généralement, le manager y arrivait plutôt bien. Il avait le flair pour cela.

Soen, Maëva, Faël et Alanis s'assirent sur les fauteuils disposés devant le bureau de Parker, qui prit lui-même place derrière. Il les sonda du regard un instant, son menton posé sur ses mains jointes, un sourire aux lèvres.


- J'ai une excellente nouvelle pour vous, annonça-t-il.


Faël laissa échapper un petit rire. Soen le regarda, une expression neutre sur le visage. Il avait revêtit son masque impénétrable. Soen attendit que son ami continue. Faël avait croisé ses bras sur son torse et était assis avec une attitude nonchalante, les jambes écartées et les fesses au bord de la chaise. Pas très professionnel...


- Nous ne vous avions même pas dit si nous avions signé le contrat et vous, vous nous annoncez déjà les bonnes nouvelles ? dit-il, railleur.


Parker acquiesça.


- Vous pensez réellement que je reste derrière mon bureau toute la journée à attendre qu'on m'amène un futur groupe prometteur pendant que je me tourne les pouces ?

- C'est à peu près ça, répondit Alanis.


Lui et Maëva rirent.


- Plus sérieusement, reprit Faël, l'air concentré, nous avons tous signé votre contrat. Nous avons lu les clauses et normalement tout est en règle. Si jamais notre projet capote ou que nous décidons d'arrêter, quatre-vingt quinze pourcent de l'argent nous revient. Nous sommes bien d'accord là-dessus ?

- En effet, nous sommes d'accord, sourit le manager.


Maëva sortit une pochette de son sac. Elle l'ouvrit et en dévoila le contrat qui fit briller les yeux de Parker. Avant de lui tendre, elle le relu à nouveau pour s'assurer qu'ils n'avaient rien loupé. Cela pouvait sembler futile, mais ils n'avaient pas envie de se faire avoir et d'être ruinés.

Finalement, Maëva tendit la feuille à leur manager qui l'attrapa soigneusement. Soen regarda toute la scène de son regard inquisiteur. Il était persuadé que Parker était l'un des pires requins dans le milieu.


- Bien... reprit Parker d'une voix traînante en balayant le contrat des yeux, je vois que vous êtes donc tous pour. C'est parfait. Je vais me charger de vous trouver des auteurs et je vais vous réserver le studio d'enregistrement pour la semaine prochaine. Ensuite, quand vous aurez un single, je ferais jouer mes contacts pour vous faire de la pub et vous le vendre rapidement en de multiples exemplaires. Après quoi, quand vous aurez un peu de succès, vous commencerez à vous produire. Des questions ?

- Je ne suis pas d'accord, déclara Soen.


Tous les regards convergèrent vers lui. Il humecta ses lèvres.


- Hors de question que quelqu'un que je ne connais pas écrive les textes que je devrais chanter, reprit-il de manière plus explicite.

- Nous allons avoir un problème, alors, rétorqua Parker.


Soen et lui se défièrent du regard. Leurs sourcils étaient froncés et ni l'un, ni l'autre ne voulaient plier. Finalement, ce fut Alanis qui fit l'arbitre. Il leva les mains en l'air.


- On se calme ! souffla-t-il.


Il se tourna vers leur manager.


- Sans vouloir vous manquer de respect, Soen a raison. Si nous formons un groupe, c'est sur nos propres musiques que nous voulons jouer. Cette tête de mule n'a pas seulement une belle voix – il désigna son ami –, il a aussi une excellente plume. Et ce n'est pas demain la veille que nous changerons d'avis.


Voyant qu'il était certain de perdre face à eux, Parker capitula dans un soupir.


- Très bien. Cependant, je ne vous céderai rien d'autre.


Il y eut un petit silence, jusqu'à ce qu'il poursuive.


- Vous avez réfléchi à un nom de groupe ?


Les quatre amis se dévisagèrent. L'une des choses les plus primordiales... qu'ils avaient complètement oubliée. Soen attendit que ses camarades se décident à proposer d'un nom.


- Five Seconds of Summer ? proposa Alanis.

- Non.

- One Direction ? dit à son tour Maëva.

- Non.

- Jonas Brothers ? fit Faël en se grattant la nuque.

- Je ne savais pas que nous avions des liens de parenté.


Soen roula des yeux.


- Mais où est-ce que vous allez chercher tous ces noms aussi nazes ? grogna-t-il.

- Peut-être que tu en aurais un à nous proposer ? répliqua Parker.


Soen fit glisser son regard lentement jusqu'à son manager. Sans un seul sourire ou geste amical. Il fusillait simplement Parker du regard.


- The Devil's Tears.




« Je suis chanteur. » - Soen

Je suis [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant