Je suis [BxB]

Chapitre 18

- Et après vous n'aviez rien à me cacher au commencement de votre carrière ? Vous avez vu où nous en sommes aujourd'hui à cause d'une stupide photo ?! Interdiction que ce genre de choses se répète. Vous m'entendez ?!

Personne ne répondit, ayant peur de voir la foudre de James Parker s'abattre encore plus violemment sur eux. Seul Soen affichait une mine indifférente aux cris de leur manager qui les réprimandait depuis une heure au moins.

- Tu m'as bien compris Soen ?! Si je revois ne serait-ce que l'ombre d'une de ces... images, je me chargerai personnellement de ton cas !

Soen se redressa sur son siège, irrité.

- Vous allez faire quoi ? Me virer ? Vous y perdrez bien plus que si ma soi-disant homosexualité était révélée. Vous perdrez beaucoup trop au change.

Parker le fusilla du regard. Il y eut un instant de flottement, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

- C'est bon ? Plus aucun d'entre vous ne va se révéler être une tarlouze ? dit-il sur un ton presque dégoûté.

Soen fit racler sa chaise sur le sol en marbre, regardant avec plaisir le visage de Parker se tordre dans une grimace à cause des marques faites par terre. Il se leva, adressa son majeur en direction de son manager, avant de sortir du bureau. Soen traversa les longs couloirs jusqu'à déboucher sur l'extérieur. Capuche sur la tête, il prit son paquet de cigarettes pour en fumer une.

Une respiration essoufflée à ses côtés l'arracha à sa contemplation hypnotisante du trottoir. Il laissa la fumée blanchâtre s'échapper d'entre ses lèvres mi-closes.

C'était Neven.

- Je me suis réveillé en retard, ce matin ! se lamenta l'assistant de The Devil's Tears. Monsieur Parker ne m'en veut pas trop, j'espère ?

Soen l'ignora, se contentant de fumer tranquillement, ce qui rendit Neven mal à l'aise. Il s'apprêtait à entrer dans l'immense bâtiment, quand il s'arrêta sur le seuil. Toujours dos à Soen, il murmura :

- Je... j'ai vu la photo sur les réseaux sociaux... Sache que... tu n'es pas le seul, à être ainsi.

Neven jeta un petit coup d'œil à Soen avant de disparaître pour de bon. Etonnement, sa confession lui réchauffa quelque peu le cœur.

***

Soen était accoudé à la fenêtre de sa chambre d'hôtel, une clope au bec. Il fumait en silence, uniquement bercé par la musique du violoniste qui sortait de son téléphone. La porte s'ouvrit alors dans son dos, avant de se refermer presque aussi soudainement. Soen ne tourna pas la tête. Il savait très bien de qu'il s'agissait sans même le voir.

- Tu fumes encore ? Tu vas ruiner tes poumons et ta voix, tu sais ?

Soen expira. Il entendit Faël s'asseoir derrière lui, sur le lit.

- Tu tergiverses à cause de cette photo ? C'est rien tu sais, enfin...