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- Hé, Ash !

Je me retourne sur Eban qui s'avance de pas rapide vêtue de sa veste en cuir noir habituel avec l'un de ces fameux jeans craqué. Il me sourit, sourire que je lui rends.

- Tu me fuis ou quoi, je t'ai cherché dans tout le bahut.

- Bien sûr que non.

Dans les tribunes du stade de foot vides. Mon ami s'assoit à coté de moi, dépose son sac sur le sol, les mains croisé sur les genoux.

- Alors Marvin et toi, vous êtes ...

- Il a dit oui Ash, tu te rends compte, nous sommes fiancés.

- Qu'en pensent tes proches ?

- Ils adorent Marvin alors quand mes parents l'ont appris, ils étaient vraiment contents. Et toi alors avec Alexis ?

- On sait enfin, nous ...

Son regard et son sourire en coin me font rire. Alors ça non, je n'ose même pas imaginer ce qu'il pense. Eban me rend mal à l'aise, je rigole de plus belle avec lui. Qu'elle pervers celui-là.

- Nous nous sommes simplement embrassé Eban, rien de plus.

- Bien sûr.

- Eban.

- Ash.

- Que tu es bêtes.

Il me bouscule doucement par l'épaule, nos rires se mélangent. Qui aurait pu croire que cette année allait me faire connaitre le sentiment de bien-être qu'est l'amour. Que je me ferais un ami comme Eban. J'étais bien loin de tout ça avant dans ma solitude et ma petite routine avec Loïc. Alexis a changé ma vie dans tous les sens du terme. Je replace de façon correcte mon écharpe noire autour de mon cou.

- Je suis sincèrement heureux pour vous deux.

- Merci.

Pour un premier jour de cours, notre classe a eu beaucoup de devoirs. Je repose mon ordinateur à coté de mon cahier quand mon portable vibre, tombe entre le mur et mon lit. Je tente de passer mon fin poignet entre les deux afin de l'atteindre. Surement trop loin, je pousse un juron, me lève, regarde par-dessous. J'attrape mon portable avec difficulté, le dépose sur ma table de chevet quand mon regard tombe sur un livre que je ne connais pas. J'essaie de l'attraper, beaucoup trop curieuse. Un simple journal fermé d'une lanière en cuir marron. Je l'ouvre à la première page, assise à même le parquet. J'ignore pourquoi mais je le referme, joue avec la l'ânière. Ce carnet ne m'appartient pas. J'ouvre la page une seconde fois, relis ce qui occupe la première page "Je voudrais partir loin de ce monde". L'écriture est belle, fine, italique. Je me sens intrus, c'est mal, mon cœur tape vite contre ma poitrine, je ne devrais pas, je le sais mais c'est plus fort que moi, je l'ouvre, commence à le lire comme s'il était mien.

Premier vendredi.

Je ne sais pas pourquoi j'écris. Une idée du docteur Scott. Encore une qu'on essaye. Si je refuse de parler avec lui, il pense que se serait bien que chaque vendredi j'évacue mes pensées en écrivant dans ce carnet. Jusqu'ici je n'avais pas envie. Ma mère me déteste d'être née et je la déteste plus que tout aussi de m'avoir mis au monde pour être traité de telle sorte.

DEUX HORIZONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant