DEUX HORIZONS

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Il est toujours difficile de parler de soi-même. On a tous un côté de nous qu'on ne veut pas montrer. Des sujets plus durs que d'autres à aborder mais je suis ici, dans cette salle, face au Docteur Scott. Ses cheveux gris décoiffés, il porte un pull blanc ayant replié son col de chemise bleu clair par dessus. Cette pièce est neutre, presque vide.

- Alors comment vas-tu aujourd'hui ?

Me demande t-il une fois installée face à lui dans ce petit canapé.

- Ça va.

- Nous approchons la Toussaint, comment te sens-tu ?

- Je ... mmmmh ... je suppose que je vais bien.

- Tu supposes. Tu n'es pas sûre de toi ?

Il me fixe de ses yeux noirs, cela me stresse. Le regard baissé sur son pantalon gris usé et ses chaussures marrons, j'ai parfois l'impression qu'il peut lire en moi. Je me gratte les cheveux nerveusement puis relève la tête.

- Si je le suis, je vais bien.

- Tu penses à elle parfois ?

- Je suppose que j'aurais toujours des pensées pour elle. Je lui souris les larmes aux yeux. Mais il est plus facile d'accepter qu'elle n'est plus parmis nous avec le temps.

- Tu fais de gros progrès Ash. C'est toujours comme ça que tu souhaites être appelé ?

Je hoche la tête de haut en bas avant qu'il ne reprenne la parole.

- Très bien. Et en ce qui concerne ton père, qu'as-tu à me dire aujourd'hui ?

- Rien de plus qu'à chaque fois. Mon père n'est pas souvent à la maison, son travail d'architecte ne lui laisse pas beaucoup de repos.

- C'est ce qu'il te dit ?

- C'est ce que je vois aussi. Il est beaucoup en déplacement.

- Et tes amies ?

- J'ai rencontré une fille.

- Peux-tu m'en dire plus sur cette fille ?

- C'est compliqué de mettre des mots.

- Comment ça ?

- Je, je ne sais pas vraiment, elle n'est pas comme les autres.