9

3.1K 182 0
                                    

De Loïc : Salut ma chérie, une semaine que je suis sur Paris. Le temps est pourri ici. Je pense énormément à toi. Tu me manques.

À Loïc : Coucou, qu'as-tu fait de beau ? Je t'envie bien que nous ayons le beau temps. Tu me manques aussi.

De Loïc : Nous avons visité beaucoup de musée, la Tour Eiffel est vraiment impressionnante, j'ai pris des photos, je te montrerais.

- Ash pourrais-tu s'il te plaît poser ce téléphone.

À Loïc : Avec plaisir. Mon père râle, je te laisse., je te souhaite une bonne soirée. Bisous.

De Loïc : Oups ! Dis lui bonsoir de ma part. Bonne soirée a toi aussi. Je t'aime, bis.

- Bon Ash !

À Loïc : Je t'aime aussi.

- Loïc te passe le bonsoir.

Je souffle en même temps que mon père verrouille mon portable.

- En parlant de Loïc, Monsieur Stylins m'a dit que tu avais du mal à t'intégrer au lycée ?

Je me passe la main dans les cheveux. Loïc raconte toujours tout à son père ce qui a don parfois de m'agacer.

- Je m'intègre.

J'affirme ce qui est totalement faux. Mon père semble soulagé. Il desserre sa cravate croisant ses jambes.

- Nous travaillons lui et moi sur un gros chantier en ce moment. Ça pourrait être le plus grand hôtel mexicain si ce projet aboutit.

Nous y voilà. Une soirée tranquille père fille devant la télé est trop demandé pour lui. Ce n'est pas dans son vocabulaire. Mon père est un vrai homme d'affaires dans l'architecture. Toujours en costume, intéressé principalement par son boulot. Il n'était pas comme ça avant. Depuis le décès de maman, je ne le vois quasiment plus. Toujours toute seule dans cet appartement, il a totalement changé. Et moi aussi. Sa perte a laissé un grand vide dans notre famille. Les larmes me montent aux yeux. J'entends toujours la voix de mon père mais mes pensées son ailleurs, je ne l'écoute plus.

- Ash, tu m'écoutes ?

- Oui, oui.

Il souffle. Mais bien sur que non je ne t'écoute pas. Ce qui me manque, ce que je voudrais, c'est passer une soirée avec toi papa, pas l'architecte.

Une fois dans mon lit, je fixe le plafond blanc de ma chambre. Il est minuit trente-deux et si j'ai retenu quelque chose de ce soir, c'est que mon père repart pour le Mexique dans deux jours. Ma vie à Washington me manque parfois. Mes amies, ma famille et plus que tout, ma mère. Nous avons emménagé sur New York quelques mois après son décès. J'ai fait des choses dont je ne suis pas plus fière que mon père. À notre arrivée, je ne connaissais personne. J'ai traversé une phase difficile. Mon père était inquiet, il m'a présenté au fils de son collègue pensant que voir de nouvelles têtes me ferait du bien. C'est comme ça que j'ai connu Loïc. Nous avons de suite sympathisé et avec le temps, un peu plus. C'est un garçon vraiment adorable mais malgré ses efforts, mon envie de recommencer était plus forte. Mon père paniqué a fait des recherches afin de m'aider, suite à ça, il a prit rendez-vous chez le docteur Scott. Et est-ce que je me sens mieux ? J'avance, voilà ce que je fais. L'envie part et pour ça, je me sens vivre. Je n'ai pas recommencé. 

DEUX HORIZONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant