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- Ash ?

Je m'allonge plus confortablement sur mon lit. Sa voix douce raisonne depuis mon portable quand je décroche.

- Alexis.

- Oui, je ne te dérange pas j'espère ?

- Absolument pas.

- Je voulais m'excuser pour les cours que tu as loupés ce matin par ma faute, j'espère que tu n'as pas eu d'ennuis.

- Ne t'excuse pas, je n'ai rien eu et pour dire vrai, c'était la première fois que je séchais.

Alexis rigole. J'aime le sons de son rire. Il est doux, aiguë, marrant et vraiment mignon.

- Et comment était cette première fois ?

- Elle était cool.

- Juste cool ?

- Non, merveilleuse. Merci pour cette soirée, j'ai beaucoup apprécié le film.

- Je suis contente. J'ai aussi passé un merveilleux moment en ta compagnie Ash.

J'écoute sa respiration qui m'apaise. Un blanc s'installe entre nous. Je l'imagine sur son lit, chez Anne, téléphone à la main observant le plafond blanc de sa chambre. Elle se racle la gorge, coupe le silence.

- Tu me manques.

Ces mots furent prononcés dans un murmure et je me demande comment j'ai fait pour l'entendre. Un nœud se forme dans mon estomac. Je joue nerveusement avec le bas de mon t-shirt, ma lèvre inférieure coincé entre mes dents. J'aimerais lui répondre qu'elle aussi me manque mais ma timidité prend le dessus, je change de sujet.

- Comment as-tu su que tu aimais les filles ?

Elle ne répond pas tout de suite surement surprise par ma question.

- Je l'ai d'une certaine manière toujours su. Je veux dire, j'ai essayé de sortir avec des garçons mais le simple contact de leurs lèvres sur les miennes m'était insupportable. Quand je regardais la télé, même petite, je regardais plus la gente féminine. Le plus dur c'est de ce l'avoué. Je ne supportais pas la présence d'un garçon, j'avais l'impression de faire semblant, de me mentir à moi-même et surtout, il me manquait cette petite chose en moi, cette petite étincelle. Il n'y a d'ailleurs pas réellement d'explication. Je dirais que c'est comme ça, que je suis lesbienne autant qu'un hétéro et attiré par le sexe opposé à lui.

- C'était comment avec ta première copine ?

Je déborde soudainement de question.

- Ça remonte à loin. Tu vois Marvin ?

- Oui.

Je hoche la tête, le tatoueur.

- Et bien au collège,Marvin est sorti avec un garçon ce qui a vite fait le tour. Un groupe de mec populaire, l'embêter toujours. Ils le frappaient, l'insultaient. Un jour, j'en ai eu marre de regardé et j'ai agi, je suis intervenu. Sauf que la fille qui aide le pd a vite eu sa réputation elle aussi. J'étais devenue la gouine, la brouteuse de minous enfin bref... je n'en avais rien à foutre. Avec Marvin depuis ce jour, nous sommes devenue inséparable. Il m'a présenté autrefois à sa bande où j'ai rencontré Noora. Les choses se sont passé naturellement. À une fête, on s'est embrassé et nous sommes sortie ensemble. Ma première relation avec une fille.

- Ça a duré combien de temps ?

- Quelque mois, nous avons toujours eu une relation compliquée. Un coup je t'aime, un coup je ne t'aime plus. Et toi comment as-tu rencontré ton copain ?

Mon cœur se sert, mon regard se voile. Ai-je toujours un copain. Loïc ne ma plus adressé la parole depuis qu'il m'a viré de chez lui.

- Mon père. C'est lui qui m'a présenté au fils de son collègue.

- Tu l'aimes ?

Ces questions me gênent. Je me redresse sur mon lit de façon à m'asseoir. Est-ce que j'aime Loïc. Je suis certaine de l'avoir aimé ou du moins d'avoir ressenti un jour de l'attachement mais l'amour c'est quoi. Lui est tellement différent de moi. Alexis l'est pourtant aussi. Je fronce les sourcils. Je viens de comparer mon copain à Alexis. Je souffle avant de répondre.

- Oui.

- Il a beaucoup de chance, tu es quelqu'un de bien Ash.

Je souris faiblement à ces mots. Mes yeux deviennent humides, mon regard se brouille. Je sens mon cœur battre contre ma poitrine. Je respire rapidement. La mystérieuse inconnue de la salle d'attente. Notre nuit au parc écoutant de la musique. Beethoven, A-ha. Sa passion pour la photographie et les années quatre vingt. Le feu de camp, la première fois que ses yeux verts ont croisé les miens m'hypnotisant. Son coquart à l'œil, la peur que j'ai ressentie. Le hasard de notre rencontre au parc. Nous deux devant un New York plus beau que jamais vu depuis le jardin d'Anne. Sa cicatrice sur sa joue, nos fronts l'un contre l'autre. Son parfum fruité, sa main caressant ma joue de son pouce et moi dans ses bras à l'abri de tout. Notre soirée et notre nuit hier dans ce lit une place à l'étroit. J'ai la tête qui tourne et pourtant je suis sûre d'une chose.

- Tu me manques aussi Alexis.

Je ne peux la voir mais je peux deviner ses fossettes ce creusées. Elle sourit, j'en suis certaine. 

- Bonne nuit Ashuaïa.

- Bonne nuit à toi aussi.

Ma vie a changé grâce à toi. On s'est croisé lors de mon premier rendez-vous chez le docteur Scott où nos regards se sont croisés pour la première fois. Quand je t'ai vu, je t'ai trouvé magnifique dans l'un de tes fameux t-shirts blancs. Je pourrais décider de changer ma vie et de la rendre plus compliquée avec toi mais ça me terrifie. La peur coule dans mes veines et disparaît quand je suis près de toi. Tu me fais ressentir tellement de sentiment inexplicable. C'est pour cela que ce soir fasse à ce lac du parc Dasthing, nos mains liées, ton regard vert dans le mien marron je te dis je t'aime Alexis sans parler avant que tes lèvres ne touchent les miennes dans un baiser passionné.

Mon cœur bat vite. Je balaye ma chambre du regard troublé. Pas de parc, pas de Alexis et pas de prunelles vertes. Je reprends ma respiration, réalise le rêve que je viens de faire. Il est quatre heures dix-sept du matin, nous avons raccroché vers minuit et me voilà déjà réveillé. Ma nuit s'annonce courte. 

DEUX HORIZONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant