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- C'était comment quand tu étais au foyer ?

Alexis me sert un peu plus contre elle. Nous sommes allongés sur son lit, ma tête est posée au-dessus de sa poitrine, son bras entoure ma hanche, elle fixe le plafond.

- Ils étaient tous horrible entre eux, je restais dans ma chambre, seule. Quand je sortais pour aller manger ou pour rejoindre les douches collectives, cette même bande venait me frapper gratuitement. Ils faisaient tomber mon plateau de nourriture dans le selft. Une fois, alors que je dormais, le mec de la bande s'est introduit dans ma chambre et ma uriné dessus. Si je devais décrire mes années dans ces foyers, je dirais que c'était l'enfer.

- Tu y es resté combien de temps ?

Sa main monte doucement dans mes cheveux, je frissonnes sous ses caresses.

- De mes sept à quinze ans.

- Pourquoi ? Je marque une pause. Je veux dire, pourquoi as-tu été placé en foyer si longtemps ?

- Je te l'expliquerais un jour mais là, maintenant, j'en ai pas la force.

Je relève la tête pour croiser son regard. Elle me sourit faiblement, Alexis est magnifique. Je lui rends son sourire.

- J'attendrais le temps qu'il faudra.

- Je sais.

Elle murmure proche de mon visage. Je peux sentir son souffle chaud, entendre son cœur battre sous mon oreille quand je repose ma tête par-dessus sa chemise. Ses doigts jouent avec mes cheveux. Mes yeux se ferment, je ne suis pas fatiguée, juste apaisé. Près d'elle, dans ses bras, je me sens bien.

- J'espère que ma grand-mère n'était pas trop embêtante durant le repas, ce soir.

- Oh non, ne t'inquiète pas, je l'apprécie vraiment beaucoup, c'est une femme formidable.

- Tu es la première amie qu'elle rencontre, elle est juste contente de me voir en de bonne compagnie.

Je lui souris, ses yeux verts me fascinent. Sa main se repose sur ma hanche, fait de petit cercle part dessus mon t-shirt blanc.

- Tu étais vraiment amoureuse de Loïc ?

Sa question me prend de court, je ne m'y attendais vraiment pas. Je me redresse, prend appuie sur mon bras.

- Pourquoi cette question si soudaine ?

- Je repensais au feu de camp, tu étais avec lui.

- Je ... peut-être au début mais ...

Peut-être au début mais quand tu es entré dans ma vie tout as basculé. Voilà ce que je devrais lui répondre, la vérité. À la place, je deviens rouge, je suis gêné. Mon regard fuit le sien qui me fixe.

- Mais avec le temps, je me suis rendu compte que j'étais plus attaché que amoureuse.

- Tant mieux.

Je fronce les sourcils.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas aimé te voir si proche de lui.

Le monde s'arrête de tournée, tout autour se met sur pause. Son regard me transperce, mon corps entier frisonne, ses doigts ont arrêté les mouvements qu'il faisait. J'ai les larmes aux yeux et cette fois, pas de tristesse. Je n'ai pas envie de pleurer. Alexis me fait sentir vivante. À ses côtés, je me sens heureuse, elle me fait sentir importante. Je n'ai jamais aimé Loïc, une par de moi la toujours sue. Je ne lui ai pas dit en réponse mais c'est certain, une partie de moi, se voile toujours la fasse. Alexis me plaît mais c'est une fille. L'attachement que je lui porte serait intolérable du point de vue de mon père. J'apporte ma main qui tremble à son visage la faisant glisser de ses cheveux jusqu'à sa mâchoire. Nos visages se rapprochent doucement, bien trop doucement. Je colle nos fronts l'un contre l'autre sans retirer ma main de sa peau douce. Ses doigts viennent caresser mon poignet. Ses yeux brillent autant que les miens. Je ne pourrais dire combien de temps dure notre échange visuel avant que je ne prenne la parole.

- J'ai peur.

- Pourquoi ?

Nous chuchotons toute les deux, nos souffles se mélangent.

- Je ne pourrais plus vivre sans toi Alexis.

- Ça tombe bien parce que moi aussi, je ne pourrais plus vivre sans toi Ash.

Il n'y a rien de plus précieux que le sentiment d'exister pour quelqu'un. Alexis et Ash ne se connaissaient pas, elles se sont rencontré dans une salle d'attente. Aujourd'hui, elles ne peuvent plus se passer l'une de l'autre. Elles ont écouté de la musique une bonne partie de la nuit un écouteur chacune. La plus jeune c'est déjà endormi dans les bras d'Alexis qui la regarde sourire aux lèvres. Elle lui caresse les cheveux, embrasse sa joue avant de pauser doucement sa tête contre la sienne et de s'envoler au pays des merveilles à son tour.

" - Bonne nuit Ashuaïa, fais de beaux rêves. "

DEUX HORIZONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant