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Les élèves se précipitent dans le couloir principal afin de quitter l'établissement. Je range quelques livres dans mon casier. Plus la fin d'année approche, plus les journées me paraissent interminables. Je souffle fatiguée, quand je referme la porte, Loïc se tient quelques casiers plus loin. Mon regard rencontre le sien, faible sourire gêné que je lui rends, il s'approche de moi.

- Comment vas-tu ?

Ses yeux fuient plusieurs fois les miens, bien qu'il ait engagé la conversation. Étrange situation quand je repense à notre amitié puis à notre ancienne relation, tout parait si loin. 

- Je vais bien et toi ?

Loïc joue avec les lanières de son sac à dos.

- Idem, il se racle la gorge. Mon père m'a parlé de toi enfin, de toi et d'Alexis. Alors c'est une histoire qui marche entre vous ?

- Je l'aime, tu sais, jamais je n'ai voulu te faire de mal.

- Je sais, puis c'est de l'histoire ancienne maintenant. Pour tout te dire, je suis avec Angelyss depuis quelques semaines.

- La blonde qui traînait toujours avec vous ?

- Oui, il rigole légèrement.

- Je suis contente pour toi Loïc, tu mérites d'être heureux.

- Ton père l'a bien pris en ce qui concerne ton homosexualité finalement.

- À mon plus grand étonnement, oui. J'ignorais qu'il en parlerait aussi vite à ton père.

- Comme quoi.

Un blanc s'installe entre nous. Lui, moi, plus personne ne parle. Il fixe le carrelage, je regarde le couloir derrière lui avant de reprendre la parole.

- Que comptes tu faire après ton année de terminal ?

- Et bien, j'ai été repéré par des recruteurs, ils m'on proposait un contrat dans un club en Australie, je pars dans deux mois.

- J'ai toujours su que tu avais du potentiel.

- Et pourtant, tu n'y connais rien.

Loïc me sourit plus tristement cette fois, passe la main dans ses cheveux blonds, il hoche la tête.

- Bon et bien ... je vais y aller.

Comment agir, que dire à ça. Cette conversation sonne comme la dernière. La fin d'une amitié, d'une histoire. Parce que parfois ce n'est pas faits pour durer. Il y a des rencontres qui sont que passagères, malgré tout accompagné de bons souvenirs, apprendre, comprendre sur soi-même ce qui nous permet d'évoluer. Pincement au cœur, mouvement de la tête de bas en haut.

- On se recroisera peut-être.

- Peut-être.

Je le regarde s'éloigner dans le couloir maintenant vide, franchir la porte en coup de vent. En quelques secondes, Loïc a disparu et moi, j'attrape mon téléphone portable pour y lire un message, une photo de ma petite amie qui rigole avec Marvin, je l'enregistre.

De Eban : Ta chérie vient d'arriver, on attend plus que toi.

DEUX HORIZONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant