- C'est une bonne surprise de te voir ici.
Anne me sourit chaleureusement. Ses yeux verts brillent au soleil. Elle porte un tablier autour de sa taille.
- J'espère ne pas déranger. Est-ce que Alexis est chez vous ?
- Tu peux me tutoyer Ash.
Je n'ai jamais vu une femme si souriante. Anne a cette joie de vivre dans le regard qui réchauffe le cœur. D'un signe de la tête, elle me désigne le couloir, m'invite à entrer avant de refermer la porte derrière nous. L'odeur de cuisine me retourne l'estomac. Mon regard scrute la pièce.
- Alexis est dans sa chambre.
Je me tourne vers Anne qui a toujours ce même sourire au visage.
- Je peux ?
- Bien sûr ma belle, fait comme chez toi.
Elle quitte le couloir pour rejoindre la cuisine. J'enlève mes chaussures, monte les escaliers. Je suis devant sa porte de chambre légèrement entre ouverte. J'entends une mélodie de guitare. Je fronce les sourcils. Depuis quand joue-t-elle d'un instrument. Je pousse doucement la porte. Alexis est assise sur le rebord du lit, guitare sur les genoux. Ses doigts grattent les cordes. Elle chantonne des sons incompréhensibles. Mon pouls est rapide, je me mords la lèvre. La musique est douce, c'est magnifique. Son regard croise le mien, elle humidifie ses lèvres, fronce les sourcils avant de poser sa guitare sur le lit.
- Que, qu'est-ce que tu fais là ?
Elle semble surprise.
- Ta grand-mère m'a laissé entrer. Je, j'avais besoin de te voir.
- Tu aurais dû me prévenir, je me serais habillé tout de même.
Alexis porte une chemise à carreaux qui lui arrive demi-cuisse. Je me sens rougir quand elle se lève pour enfiler un jean.
- Désolé, j'avais besoin de parler et ... tu es la seule personne qui, enfin ...
Elle me coupe, ricane.
- Tu peux t'asseoir.
Je fais ce qu'elle me dit. L'une en fasse de l'autre assissent sur son lit, je me sens gêner.
- De quoi voulais-tu me parler ?
- De mon père. Loïc et moi, nous nous sommes séparé il y a trois jours. Mon père est rentré de son voyage et pendant une dispute, je lui ai dit. Ce matin, il m'a forcé à le suivre. Tu aurais vu, il y avait son père et le mien contre nous deux. Ils veulent nous remettre ensemble. J'étais tellement dépassé par la situation que je me suis sauvé pour venir ici.
- L'amour, ça ne se contrôle pas, on ne choisit pas qui on aime.
- Je le sais mais depuis le décès de ma mère, mon père ne pense qu'à son travail. C'est pour cette raison qu'ils veulent nous voir ensemble avec Loïc. Leurs entreprises, leurs projets communs, c'est tout ce qui compte.
- Ce n'est pas une raison valable. Tu es libre d'aimer qui tu veux Ash que ton père soit d'accord ou pas, c'est toi qui décides.
Alexis me prend doucement dans ses bras.
- Tu es libre d'aimer qui tu veux.
Elle répète, m'embrasse la joue. Je me laisse bercer dans ses bras. La chaleur que je ressens en moi quand son corps est contre le mien me fait un bien fou.
- Je ne savais pas que tu jouais de la guitare.
Je chuchote.
- Pour dire vrai, c'est rare mais ça arrive.
- Tu as appris comment ?
- Toute seule. Elle baisse la tête. Quand, quand j'étais petite, dans mon premier foyer, l'assistante sociale charger de mon dossier me l'a offerte. Je ne savais pas en jouet à l'époque mais n'ayant rien d'autre à faire de mes journées, j'ai voulu apprendre.
- Tu as vécu en foyer ?
Elle hoche la tête comme réponse, je reprends.
- Tu n'as pas à avoir honte, on a tous notre histoire.
- Je n'ai pas honte d'habitude, c'est juste toi. Sa phrase se termine en chuchotement, son regard s'ancre dans le mien. J'ai peur de te décevoir.
- Tu ne me déçois pas Alex, j'aime en apprendre d'avantage sur toi.
- Alex, j'aime bien.
Elle sourit après avoir répété le surnom que je lui ai donné. Mon cœur palpite, nos regards ne se détachent plus. Ce nœud qui comme d'habite se sert dans mon estomac fait son apparition. Mes joues chauffes, notre échange visuel ce fait intense. J'ai l'impression qu'elle lit en moi, que encore une fois nous n'avons besoin d'aucune parole pour communiqué. Avec Alexis, tout ce fait naturel. Sa main rencontre la mienne avec douceur, nos doigts s'enlacent, ma respiration est rapide. Son visage s'approche du mien. Je jette un bref coup d'œil à ses lèvres, elle fait de même en ma personne. Ses yeux verts brillent plus que jamais. Elle m'embrasse la joue tout près de mes lèvres avant de me prendre dans ses bras. Cette fille va me rendre dingue, je ne vois plus ma vie sans elle.
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DEUX HORIZONS
عاطفيةOn a tous des secrets. Des faiblesses qu'on ne veut pas montrer. La vie est un mystère et nous sommes nos propres énigmes. Ashuaïa Guarderson & Alexis Jones