Chapitre 55

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[20h45, Elïdjah]

Je ne sais même pas quoi dire. Je ne sais pas si c'est le fait qu'il pense que je ne m'occupe pas de lui ou bien celui qu'il galère à l'école à cause de sa situation qui me touche le plus. Mais je ne veux pas qu'ils pensent que c'est à cause de Lina tout ça. Je ne changerai pas pour une gadji, je l'ai assez dit ça.

Je m'avance vers lui et m'acroupis à sa hauteur en essuyant ces petites joues mouillées. Il fait trop de peine quand il est triste ce petit et je déteste le voir comme ça parce que ça me rappelle le jour où je suis allé le chercher à la gare et miskine quand même son histoire.

Elïdjah- Arrête de pleurer. Tu veux qu'on vienne te chercher tous ensemble demain ?

Lunÿs-petite voix- Avec Mámá ?

Je grimace un peu. Flemme de me trimballer avec l'autre là elle me tape sur les nerfs en ce moment. Je sais même pas pourquoi parce que le truc de "kidnapping" là en scret j'avais zappé mais je crois ça m'a saoulé qu'elle fasse la victime tout le temps. Mais pour Lunÿs on va faire un effort hein.

Elïdjah-sourire- Oui si tu veux.

Lunÿs- Merci papa...

Il place ces bras autour de mon cou pour me faire un câlin. Je me relève avec lui avant de me diriger vers leur chambre. Ziyâ nous suit et je le dépose sur son lit en m'installant à côté. Ma fille se joint à nous avec une histoire dans les mains. Depuis quand on lit des histoires nous ? Obligé c'est Safia ça encore.

Mohim je la lis hein, leurs désirs sont des ordres on ne peut pas faire autrement. En une demi-heure ils dormaient ces gros là. J'installe mieux la couverture du petit et prends Ziyâra pour l'allonger sur son lit. Je lui enlève tout ce qui n'est pas propice à dormir, lui mets sa couette et sors de leur chambre en fermant à moitié la porte.

Je retourne au salon, Moktar et Issam m'attendaient pour partir. Hadîd il est remonté avec Aiyla, Faram a du s'incruster chez Safia et Bilel est resté avec Lina et moi. L'ambiance est assez pesante dans la pièce mais je ne vais pas forcer pour que la pression se relâche. Je sais que quand il a un truc dans la tête Bilel, rien ne peut lui faire changer d'avis. Et d'un côté c'est à cause de lui que je doute un peu de Lina, ça me fait encore plus chier.

Bilel- Bon azi khouya moi je vais bouger hein. -il réfléchit- Tu ramènes l'autre ?

Lina- Je m'appelle Lina !!

Bilel- Et alors on t'a demandé ? -à moi- Donc ?

Elïdjah-soupire- Oui pourquoi ?

Bilel- Dépêche-toi alors je reste avec les petits.

Je me lève et fais signe à Lina de faire la même. Elle met ces chaussures et tout ça et sort du salon en hésitant à dire au revoir à Bilel. Mais il fait zehma il est prit par son téléphone cet imbécile. Je lui dis de laisser tomber et on descend du bâtiment pour monter dans la gova. Je démarre directement.

Lina- Nan mais tu as vu la hchouma que je me suis prise devant tout le monde ? C'est quoi cette famille où on juge sans savoir ? Et tu aurais pû plus me défendre devant tes enfants. D'ailleurs quand je m'occuperai d'eux je leur apprendrai le respect un peu parce qu'ils ont été insolent là surtout le garçon. Et puis ton pote Bilel là je ne peux pas le voir, il fait celui que sait tout et...

 Orphelins reconstruitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant