Chapitre un

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Jimin courait à perdre haleine.  Un seul sentiment l'habitait: la peur. 

Oh,  ce n'était pas parce qu'il n'aimait pas l'air frais du dehors,  ni la sensation du sol et des petits cailloux sous ses pieds! C'était même la première fois depuis sa naissance qu'il mettait un pied dehors! Ce n'était également pas à cause du vent terriblement froid qui le gelait à travers sa fine chemise beaucoup trop grande pour son petit corps! Il était également heureux de voir des lumières se dessiner au loin,  signe que la ville était proche!

Non,  ce qui le terrifiait,  c'était les hurlements lointains mais réels des chiens qui le poursuivaient! Non,  jimin n'était pas un prisonnier,  en tout cas,  pas ce genre de prisonnier! Il n'avait commis aucun crime,  si ce n'était que d'être né de la mauvaise mère! Mais peut on choisir sa mère??

Il courait également pour la première fois de sa vie et c'était un sentiment à la fois atroce et grisant. 

Atroce car ses jambes frêles semblaient vouloir le lâcher à tout moment,  tellement l'effort que leur imposait leur propriétaire était énorme et soudain. Jimin n'avait jamais eu aussi mal! Ah,  précision,  aussi mal aux jambes. 

Grisant tout simplement car c'était la première fois qu'il fournissait ce genre d'effort physique. Le vent lui fouettait le visage et, pour une personne qui n'avait jamais vu le monde extérieur,  c'était un sentiment de toute puissance!

Grimaçant contre la douleur qui lui cisaillait les jambes,  jimin soutenut le rythme. Bientôt,  les hurlements semblèrent se rapprocher.  Il n'était qu'à une centaine de mètres de la ville et il eut un sursaut d'horreur en pensant à ce qui était arrivé à la dernière personne qui avait tenté la fuite: torture jusqu'à ce que mort s'en suive!

Et là,  il eut une idée de génie: il se mit à décrire un immense cercle d'une dizaine de mètres de diamètre.  Puis,  il prit une direction sur dix mètres,  revint sur ses pas,  prit un chemin opposé pour revenir,  redécrire le cercle pour enfin se diriger vers la ville. 

Son idée était particulièrement intelligente! Si les chiens arrivaient près de son cercle,  ils se mettraient à décrire le même manège que lui mais,  plus lentement et précautionneusement. Il gagnerait ainsi énormément de temps,  ce qui lui permettrait d'atteindre les lumières qui se dessinaient au loin. 

Au prix d'un énorme effort,  il entra enfin dans la ville. Le bruit qui s'en dégageait était assourdissant,  vrillant ses pauvres tympans inhabitués à tant de stimulation. Ses oreilles se mirent à bourdonner,  lui donnant un mal de tête affreux. Les gens le regardaient avex étonnement,  avec pitié,  peut être même avec dégoût.  Il ne savait pas,  et franchement,  n'avait aucune envie de savoir.  Il ne comprenait pas comment tant de gens pouvaient se regrouper au même endroit! Sa vue commença à se flouter et il gémit de douleur.  Son gros orteil gauche  venait de heurter un pavé noir. Son petit pied,  jadis d'une blancheur immaculée,  était désormais d'une noiceur à faire pâlir une blanchisseuse. Une petite chainette en argent était accroché à son pied droit. Bien qu'elle ne le gènait pas en temps normal,  le froid avait rendu son contact avec la peau pâle atroce. Jimin traina son corps givré par le vent dans une petite ruelle sombre et repoussante. Bien qu'il soit à la ville,  l'endroit où ses rêves avaient une chance de se réaliser,  il ne devait pas oublier qu'il était poursuivi. Il priait de toutes ses forces que son odeur se mêla à celles des habitants qui ne semblaient pas vouloir aller dormir. Etait il donc le seul à avoir eu de couvre feu?? La liberté était elle telle dans la ville que chacun pouvait dormir quand bon lui semblait?

Grelottant, il marchait,  rasant les murs glacés. Ses pieds,  il ne les sentaient plus depuis son entrée dans la cité bourdonnante. Il se sentait vaciller,  sur le point de s'évanouir. La peur le saisit de nouveau. Ce sentiment atroce qui augmente le rythme de votre coeur et vous donne l'impression qu'il allait s'échapper de votre poitrine. Ce sentiment qui vous faisait dépasser vos limites mais vous laissait sans forces juste aprés. 

Sa tête cogna durement le pavé et il gémit faiblement. D'une voix faible,  extrêmement faible,  il lâcha avant de s'évanouir:

- je vous en prie........... A.... Aidez moi........ 

Il pensait avec desespoir,  alors que sa conscience le lâchait,  que personne dans ce monde n'était capable d'entendre ce faible cri qui lui avait pompé ses dernières forces. Mais,  devant la petite ruelle où les poubelles cachaient son petit corps gelé,  seulement recouvert d'une chemise lui arrivant aux genoux,  quelqu'un releva vivement la tête,  surpris par la faiblesse de l'appel. 



Et de deux!  Je suis trop motivée!!!  Me refroidissez pas please!  En espérant que cela vous a plu!

Ps: si vous êtes en quête de vmin, allez lire Dream de Jadina67

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Le coeur écarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant