Chapitre 03: « La recherche du bonheur est la recherche de nous-mêmes. (...) »

7.7K 370 371
                                    

Chapitre 03: « La recherche du bonheur est la recherche de nous-mêmes. Le bonheur est différent pour chacun de nous; il est différent comme les vocations: identique et uniforme, il serait sa propre négation. » -Jean Prieur

__________________________

La table était déjà mise et Bradley venait d'arriver. Carol servit un apéritif à son mari mais le père de l'affreuse refusa.

-Je reprends le service tout à l'heure, leur dit-il.

Oh super, il allait parler de son travail! Enfin, c'est ce que je crus mais il n'en dit pas plus.

-Alors comme ça, tu es dans le même lycée que la fille de Dean? me demanda Bradley.

-Ouais possible.

J'étais assis en face de son père et à ses côtés se trouvait Avalanna. Elle avait toujours la tête baissée mais lorsque je répondis, elle redressa la tête et me fusilla du regard. Son père prit son capuchon et tira dessus.

-Ava, pas ce soir.

Un frisson de dégoût me parcourut lorsque je vis réellement son visage de près et tout le monde le vit. Son père lui aussi, mais ne dit rien. Sûrement pour ne pas froisser sa fille. J'avais eu raison, sa cicatrice lui barrait la totalité de sa joue et remontait jusqu'en haut de son oreille. Elle attrapa ses cheveux et les plaqua contre sa joue.

-Alors comme ça vous êtes shérif, demandai-je.

-Oui, c'est ça.

Je sentais que son ton n'était pas convivial, il n'avait pas apprécié le regard que j'avais lancé à Avalanna.

-Et toi, tu es placé ici en famille d'accueil, non?

Avalanna redressa la tête et me regarda. Ses yeux me transperçaient, je vis comme de la moquerie y passer. Autant jouer le tout pour le tout.

-Oui, c'est ça. Je suis ce qu'on appelle, un délinquant. J'ai même un casier judiciaire, j'aime pas du tout les ordres et encore moins les forces de l'ordre, dis-je d'un ton ferme en faisait griser la fourchette contre mes dents.

-De l'ordre?

-Ouais Monsieur.

Il se gratta le menton.

-Dois-je prendre ça pour une offense personnelle?

-Prenez ça comme vous le voulez.

-Justin ! nous interrompit Bradley.

-Excusez-le, Bradley se prend un peu trop pour mon père. Sur ce, allez tous vous faire voir.

Je jetai la fourchette que je tenais toujours dans la main sur la table et quittai la salle à manger. Je n'étais pas énervé, non du tout. C'était tout le contraire, ce Dean venait de me renouer avec certaines de mes anciennes manies. Quand j'étais encore à San Francisco et qu'un prof ou une personne quelconque m'énervait un peu trop, j'allais chez lui en pleine nuit et je changeais tout de place. On peut croire ça innocent, mais la personne mentalement ne se sentira pas bien. Tout aura changé, elle saura forcément que quelqu'un est rentré chez elle. Rien que de m'imaginer cet homme ne pas dormir de la nuit, rester l'arme à la main dans son salon à attendre que quelqu'un entre de nouveau, c'était le pied. Il fallait juste qu'il parte à son travail et que je pénètre chez lui. J'ouvris la porte de ma chambre et au même moment, mon téléphone se mit à sonner. Je fis quelques pas rapides vers mon lit et vis l'inscription "Papa". Je décrochai.

-Allô? demandai-je presque timidement.

-Justin, c'est moi.

-Je sais.

The Pact.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant