Chapitre 13: «Tout à un début, une existence, une fin.»

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Je mangeai sans grand appétit, et avec Avalanna on monta dans ma chambre.

-Je suis désolé de t'imposer de dormir avec moi, dis-je.

-Non c'est rien. Mais j'ai peur de ce qu'ils peuvent penser de moi à présent.

-Qu'est-ce qu'ils pourraient penser ?

-Je dors dans ton lit alors qu'on sort pas ensemble. Et toi tu as dit que c'était déjà prévu.

-Quoi ? Ils te connaissent, ils vont pas te prendre pour une salope.

Elle serra les dents.

-Excuse-moi. Je voulais pas dire ça comme ça, m'excusai-je.

-C'est toujours le même problème avec toi, tu dis toujours des choses mais c'est jamais vraiment ce que tu veux dire.

J'allai m'emporter contre elle, lorsque Carol frappa à ma porte.

-Justin, ton père au téléphone.

Il avait rappelé. Je ne savais pas si je voulais lui parler, alors pour être sûr, je refusai.

-Tu es sûr ?

-Je le rappellerai plus tard.

Elle reprit le téléphone et sortit.

-Tu veux plus lui parler ?

-C'est compliqué.

Je défis le lit, j'avais pas envie de parler alors la seule chose à faire était de dormir.

-Pourquoi ça ?

-Ok, pour être plus clair, j'ai pas envie d'en parler.

Je partis juste dans la salle de bains pour me brosser rapidement les dents et surtout pour éviter le sujet. Je revins, enlevai mon jean et mon t-shirt et me glissai dans les draps.

-Bonne nuit, dis-je après avoir éteint la lampe.

Elle n'était même pas couchée mais je m'en fichais.

-Justin, il est à peine neuf heures.

-Et alors ? Je suis fatigué.

-Non tu ne l'es pas. Je dois avouer qu'il y a quelque chose qui me chagrine. Si ta mère revenait tu lui pardonnerais mais ton père qui est presque à supplier ton pardon, tu ne lui accordes pas.

Mes yeux étaient grands ouverts et je cherchais désespérément une réponse. J'étais allongé sur le côté et je sentis le matelas s'affaisser derrière moi.

-Alors Justin, pourquoi ?

-Tu sais pas ce qu'il m'a fait vivre.

C'était la seule chose que je savais.

-Mais elle t'a aussi fait vivre un enfer, par son absence.

-Un jour, on est parti en vacances chez ma tante à New York lorsque j'avais onze ans. Il avait beaucoup neigé, ma tante était partie je ne sais où et mon père avait encore bu. Je sais même plus ce que j'avais pu faire mais il m'a jeté dehors dans la neige. J'étais pieds nus et je ne portais qu'un petit pull léger. Il m'a laissé comme ça des heures. Je suis rentré que lorsque ma tante est revenue. Je ne sentais même plus mes doigts, ni mes pieds. Ma mère, elle, elle ne m'a jamais fait ça.

Je n'avais pas bougé en disant ça. J'avais même essayé d'avoir une voix la plus claire possible, montrer que ce souvenir ne me touchait pas.

-Oh Justin, je suis désolée.

Je sentis sa main se poser sur mon bras nu.

-Tu n'as pas à l'être.

-Mais il revient vers toi, maintenant.

The Pact.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant