Chapitre 42

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Elle ne me répondit pas.

-Yasmine, c'est vraiment important.
-Si c'est une blague pour me punir de ce qui s'est passé aujourd'hui, ce n'est vraiment pas drôle.
-C'est une véritable question. Le clown est revenu, je sais pas si mon père t'en a parlé mais ...
-Si on m'a tout dit.

Elle semblait inquiète à présent.

-Où es-tu? demandai-je.
-Chez moi.
-J'arrive.

Je quittais la maison malgré les remontrances de Carol. Elle voulait qu'on attende Dean mais le temps nous manquait. Si le clown avait vraiment le petit Mike avec lui, il se pouvait qu'il ne nous reste que quelque minute avant qu'on ne le retrouve sans vie.
Je montais le plus vite possible dans la voiture et partis chez elle. Elle m'attendait à l'extérieur, se tordant les doigts.

-Le clown a vu Mike à son école, dis-je en arrivant. Ils ont du parlé de peur ou quelque chose qui s'en rapproche. Est-ce que tu sais quelle est la plus grande peur de ton fils?
-Comme tous les enfants, il a peur du noir.

Je réfléchis, il faisait nuit et il y avait des tas d'endroits où il pouvait être. Je réalisais soudainement que cette carte ne m'était pas destiné à moi mais à Mike et que ce fichu clown m'avertissait que mon petit frère allait sûrement finir comme tous les autres.

-J'ai appelé tous les parents des ses amis d'école et il n'est chez personne.

Je connaissais le «terrain de chasse» du clown, le lieu où il se sentait à l'aise.

-Tu connais la maison hantée?

Elle me regarda sans comprendre.

-Heu ... Oui, Mike aussi. Son père aime le taquiner avec ça.
-Eh bien, je crois qu'il est là-bas. Et on ne devrait pas perdre de temps ici. Allez viens.

Au fond c'était étrange, ma colère pour elle avait disparu, je tenais juste à l'aider à récupérer son fils à présent, rien d'autre.
Elle monta avec moi et je la conduisis devant cette fameuse maison. Elle était vraiment plus effrayante en pleine nuit. La petite colline de gravier pour y accéder semblait encore plus longue et le champs sur le côté encore plus grand.

-Tu crois qu'il est dedans?
-Oui, il faut que tu restes ici et que tu appelles la police.

Je sortis et m'approchais de la maison. Je ressentais de la peur c'est vrai mais je tenais à ce que mon petit frère grandisse, bien que je sache fortement qu'après cette soirée, je ne le verrai jamais plus.

-Attends-moi, dit Yasmine en m'attrapant le bras.
-Je t'avais dis de rester dans la voiture!
-Et tu crois que j'allais laisser mon fils dans les mains d'un fou furieux!
-T'en fais pas, tu l'as déjà fais et tu t'en aies remise, répondis-je du tac au tac.

Je tournais la clenche et entrais dans la maison. Elle était plongée dans le noir. Je tendis l'oreille à l'affût du moindre bruit mais il n'y avait rien que le silence.

-Tu es sûr de toi, Justin? Cet endroit est plutôt ... lugubre.
-Je suis sûr. Tu ferais mieux de prier pour qu'on le retrouve en vie.

Elle me donna une tape sur le bras.

-Je suis sincère, dis-je. Ce n'est pas pour te punir.

Je ne lui jetais pas un regard en disant ça. Je n'avais pas le temps de prendre en compte ses états d'âmes. Je fis plusieurs pas dans le hall, me demandant où est-ce qu'il avait bien pu le cacher.

-Il y a une cave? demanda-t-elle.
-Oui, c'est là qu'il m'a ...

Je ne continuais pas, je ne voulais pas repenser à tous ces moments.

-Oh ... D'accord.

J'aurai aimé la gifler pour avoir si peu de compassion.

-Je pense qu'on devrait fouiller la maison, murmurai-je. Surtout tu restes le plus silencieuse possible. Et s'il s'approche n'essaie surtout pas de l'affronter.
-Aucun risque.

Je partis dans la cuisine et fouillais les tiroirs. Je savais qu'il y avait une lampe torche quelque part et finis par la trouver. Une fenêtre claqua et je fis un bond. En relevant les yeux, je vis qu'une fenêtre était ouverte et allais la fermer. Je trouvais ça plutôt étrange, la police avait fouillée la maison et l'avait interdite, rien ne devrait être ouvert. Cela me réconfortait réellement dans mon idée, ils étaient ici. Je fus pris d'un léger vertige et dus me rattraper au meuble pour ne pas tomber.

-Oh ça va?

Je sentis sa main se poser dans mon dos.

-Ouais, c'est juste cet endroit.

Elle ne répondit pas et on sortit de la cuisine. On fouilla tout le rez de chaussé mais il n'y avait personne alors on décida de monter à l'étage. Yasmine s'accrocha à moi lorsque les marches se firent à craquer.

-Maman! entendit-on appeler.
-Mike! Mike! se mit-elle à hurler.

Je fis volte face vers elle et posais violemment une main sur sa bouche.

-La ferme, sifflai-je entre mes dents. Ce mec est un psychopathe. Je sais que tu veux le retrouver mais ça peut être un piège.

Sa petite voix résonna de nouveau dans la maison, et Yasmine commença à pleurer. Je lui attrapais la main et on rentra dans la première pièce qui se trouver au premier étage.

-Ok, j'ai vraiment besoin que tu ne bouges plus.
-Qu'est-ce que tu vas faire, Justin?
-Je vais aller chercher Mike.

Je venais d'entre-ouvrir la porte lorsque je vis une silhouette passer à peut-être deux mètres à peine de nous et qui semblait s'approcher de la pièce où nous nous trouvions. Je fis un pas en arrière et me retournais. Je jetais un regard rapide autour de nous et vis qu'il y avait une penderie intégré au mur. Je pris Yasmine par le bras et la poussais à l'intérieur.
Elle se retrouvait à présent collée contre moi, je posais ma main sur sa bouche et lui fis comprendre de rester calme. La porte s'ouvrit et elle poussa un petit cri. Je resserrais ma pression sur ses lèvres.

-Justin? appela la voix.

Je ne pouvais même pas dire comment était la voix, si elle était rocailleuse, ou douce. Effrayante ou apaisante. Rien du tout. J'avais le sentiment que les battements de mon cœur allaient me trahir. J'étais certain qu'on pouvait l'entendre à des kilomètres.

«Je vois que tu t'es laissé avoir, Elyas.»

J'avais entendu cette voix ce soir là. Je fus pris d'un maux de tête, et je n'arrêtais pas de revoir un couteau ensanglanté devant mes yeux.

-Oh hé, il y a quelqu'un?

Je compris que cette personne avait été là et qu'elle avait parlé à Elyas. Peut-être était-ce même elle qui l'avait tué?
Les ongles de Yasmine s'enfonçaient dans mes épaules. Les bruits de pas semblaient se rapprocher de plus en plus, je retenais mon souffle le plus possible. Mes muscles étaient bandés à leur maximum et je me rendais compte que s'il fallait que nous bougions, je n'en serai certainement pas capable.
En regardant à travers les battants de l'armoire, je réalisais qu'il n'y avait plus personne dans la salle.

-Il est partis, murmurai-je.

Je la relâchais et sortis doucement de notre cachette.

-Tu crois que ...

Je posais un doigt sur ma bouche, on ne savait pas où il était. Cette fois-ci, j'avais la preuve que je n'avais rien inventé, que tout était réel, vraiment réel et que le clown était de retour. A moins, qu'il n'avait jamais disparu. Je traversais la pièce à pas de loup et ouvris la porte.
Je vis une masse imposante s'écrouler sur Yasmine.

-Au secours! hurla-t-elle.

Je passais mon avant bras sous le cou de son agresseur et l'encerclais. Il lâcha prise et elle se libéra de lui. Il portait une affreuse perruque rouge et je sentais sous ma peau qu'il portait le masque. Rien de tel pour terroriser tout le monde. Il m'asséna un coup de coude dans l'estomac, mon souffle fut coupé ainsi que ma force. Il en profita pour me donner un deuxième coup dans les côtes et je tombais en arrière. Le clown courut après Yasmine qui s'était enfui de la pièce, je me relevais, faisant en sorte d'ignorer la douleur dans mes poumons. J'entendis un dernier hurlement puis plus rien.

-Yasmine!

Je m'appuyais sur le chambranle des escaliers et regardais le rez de chaussé.

-Yasmine! répétai-je.

Je décidais de monter à l'étage pour essayer de trouver Mike, j'avais eu la présence d'esprit de récupérer la lampe torche sur le sol et je finis par le trouver. Il était ligoté à une chaise et bâillonné. Je lui défis de ses liens et il me sauta dans les bras.

-Je suis là, le rassurai-je. Je vais te sortir de cette maison.
-Il veut tuer ma maman.

Je le portais. Je le sentais trembler contre moi.

-Quoi?
-Il m'a demandé de quoi j'avais le plus peur.

Il se mit à pleurer, je calais sa tête contre mon épaule.

-Non, Mike, il faut que tu sois silencieux. Promis, je vais retrouver ta mère.

Après une rapide inspection dans le couloir, je me rendis compte qu'il n'y avait personne. Je descendis rapidement les escaliers sans faire attention aux grincements et sortis le petit de la maison.

-Écoute moi bien, en bas de la maison, il y a ma voiture, c'est dans celle que tu es monté, je veux que tu rentres dedans et que tu t'enfermes, d'accord?

Il hocha la tête, je sortis les clés de ma poche et lui tendis.

-Maintenant cours et ne te retourne pas. Allez file.

Je le poussais et après avoir pris une profonde inspiration, je retournais dans la maison. Je ne laisserai pas ma mère mourir dans les mains de ce salop. Je voulais qu'elle regrette le fait de m'avoir abandonné toute sa vie et qu'elle me soit à jamais redevable. Dès que j'ouvris la porte, elle fut fasse à moi, juste à côté du clown. Il lui tenait fermement le bras. Chose que je remarquais dès mon arrivée, toutes les lumières étaient allumées.

-Bonsoir, Justin.

Je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire.

-Alors, tu as fais la connaissance de ta chère et adorable maman.

Elle se mit à pleurer lorsqu'il posa le canon d'une arme sur sa joue.

-Elle t'a abandonnée, tu le sais ça.
-Oui, murmurai-je.
-je parlais de ce soir. Je l'ai rattrapé alors qu'elle essayait de fuir la maison alors qu'elle avait ses deux fils ici. Elle mérite de mourir.

Bizarrement, ça ne m'étonnait pas mais je fis de mon mieux pour ne pas paraître blessé.

-Personne ne le mérite.
-Même pas Elyas? Pourtant, tu n'as pas hésité à tirer.
-C'était un accident, me défendis-je.
-Je le sais. On a dû achevé le travail. Tu es incapable.

Les mots finirent par monter à mon cerveau et prirent tout leur sens. Je n'avais pas tué Elyas, je n'avais pas tué Elyas! C'était étrange vu la situation, mais je me sentis énormément soulagé, je n'étais coupable de rien.

-Mais personne ne le croira, dit-il. Car ce soir, tu auras encore un mort sur la conscience. Tu es rapide, tu as trouvé le petit Mike.
-Alors quoi? Tu vas tué Yasmine, faisant croire que je suis coupable?

Il haussa les épaules dans un geste désinvolte.

-Pourquoi pas.
-Vous n'êtes que des lâches tous autant que vous êtes. Vous vous cachez derrière des masques, vous jouez avec la peur des gens mais si vous aviez une once de courage vous les affronteriez de fasse.
-Ce serait moins drôle.

Je sentis un sourire dans sa voix.

-On vous a fait quoi, bordel? m'emportai-je. J'ai fais ou dis quelque chose qui a vexé l'un de vous? Avalanna a rembarré l'un de vous? Mais merde, pourquoi?
-Parce que vous êtes de bons partenaires de jeux. Vous ne vous laissez pas faire. Vous avez des tripes et le jeu n'est que bien plus intéressant.
-Alors, on va continuer à jouer. Seulement si tu la laisses partir.

Il sembla réfléchir. Mon cœur battait à tout rompre.

-Pourquoi le ferai-je?
-Car si elle meurt, je rentre chez moi. A San Francisco et j'emmène Avalanna. Vous n'êtes que des ados comme nous, je pense pas que vous pourriez tous partir nous rejoindre sans être démasqué. Sans mauvais jeu de mots bien sûr.

Je sentais son regard sur moi à travers son masque affreux. Je ressentais que cette arrogance qui faisait partie intégrante de mon caractère revenait au galop.

-Tu te crois si fort?
-On dirait que je domine le jeu, répondis-je. Alors, oui.

Je ne savais pas si Yasmine pleurait encore ou non. Mes yeux étaient rivés sur lui, guettant le moindre de ses gestes. J'étais certain que je n'avais pas la tête pensante en face de moi, juste un sous-fifre et qui d'ailleurs ne semblait pas avoir le cran nécessaire pour face à la situation.

-Je pourrai vous tuer tous les deux aussi.
-Le jeu d'abord, déclarai-je.

Je savais que je pouvais risquer gros en jouant de cette façon mais il fallait que je le fasse. C'était quitte ou double.
La lumière s'éteignit brusquement et on se retrouva plongé dans le noir complet. Je devinais la silhouette de Yasmine qui courait vers moi.
Je ne sais pas vraiment comment on se retrouva devant ma voiture, tout semblait vraiment flou mais ce que je savais c'est qu'on était en vie tous les trois. Secoués mais bien vivant.

-C'était quoi ça? demanda Yasmine dans la voiture.
-Mon cauchemar depuis plusieurs mois.

Le petit Mike était assis sur la banquette arrière, je ne dis plus un mot et les raccompagnais chez eux. J'aidais le petit à descendre de la voiture et le ramenais à son lit.

-Je croyais que tu avais appelé la police.
-J'ai oublié, dit-elle.
-Tu as oublié. Il t'a pas effleuré l'esprit qu'on pouvait mourir ce soir!
-Je sais bien. Il a pointé son arme sur moi!
-Et tu allais te barrer nous laissant seuls Mike et moi face à ce détraqué, quelle mère tu es sérieusement?

Un homme entra dans le salon où nous nous trouvions.

-Chérie, qui est-ce?

Je jetais un regard à Yasmine mais elle ne dit rien.

-Je suis son fils, Justin. Mais ne vous inquiétez pas, je ne rentrerais jamais dans votre petit train quotidien. Je ne veux pas fréquenter une femme pareil.

Il jeta un regard choqué à sa femme.

-Excusez-moi, ma véritable mère m'attend.

Je ne voulais rien avoir à faire avec elle. Plus maintenant. Je sortis de la maison et rentrais chez moi. Je ne sais pas ce que je ressentais réellement. Il est vrai que j'étais déçu de sa façon d'agir et complètement abasourdi par le fait qu'elle nous avait laissé Mike et moi mais en même temps quelque chose en moi, savait que ce genre de chose finirait par arriver. Elle m'avait abandonnée une première fois et m'avait fait comprendre que mon sort lui importait peu alors pourquoi cela aurait dû changer aujourd'hui?
Carol me sauta dans les bras, en pleurs lorsque je rentrais à l'intérieur. Je remarquais Dean dans le salon.

-On a eu si peur, Justin.

Je la serrais plus fort contre moi, c'est comme ça que devait agir une véritable mère. J'aperçus Dean dans le salon derrière elle. Elle finit par me lâcher et allais le rejoindre. Il venait juste de raccrocher.

-Je viens d'annuler la patrouille qui te recherchait.
-Il est revenu, dis-je.

Il baissa le regard et hocha la tête.

-J'ai cru comprendre.
-Comment tu t'en aies sorti?
-Eh bien, c'était étrange. Il nous a quasiment laissé partir.

Il me lança un regard surpris.

-Il vous a laissé partir?
-Oui, je vous jure.

Il regarda Carol.

-Je mens pas, appelez ma mère et vous verrez.
-Je le ferai, dit-il. Je vous laisse. Justin, demain tu passes au commissariat et cette fois-ci, tu viens.

Je hochais la tête et restais seul avec Carol.

-Je peux aller voir Avalanna.
-Oui, bien sûr.

Elle me reprit dans ses bras une deuxième fois. Le mot «maman» me brûlait les lèvres mais je ne savais pas si elle apprécierait ou non.

-Fais attention à toi, me murmura-t-elle.
-Promis.

En sortant de la maison, je pris une rose dans le jardin de Carol et entrais chez Avalanna après avoir déverrouillé la porte. Je pris un papier et un crayon puis écris «pardonne-moi» dessus, je montais ensuite à l'étage et entrais doucement dans sa chambre. Elle dormait, allongée sur le dos alors je déposais le mot sur l'oreiller à côté d'elle et la rose par dessus. Je m'assis sur le bord du lit et poussais ses cheveux qui lui cachaient le visage puis déposais un baiser léger à la commissure de ses lèvres. Je restais encore un peu à la regarder puis décidais de partir car elle n'apprécierait certainement pas ce que j'étais entrain de faire.

Le lendemain matin, Carol vient me trouver dans la cuisine pendant mon petit déjeuner et déclara que si je le désirais, je pouvais rester à la maison comme nous étions vendredi et que nous pourrons passer un peu de temps ensemble.

-Je vais aller en cours juste ce matin, dis-je. Je reviendrai à midi. Il faut que je parle à Isahi et Avalanna.

Je voulais surtout voir comment Ava aller réagir à mon petit cadeau d'hier soir. C'est vrai que c'était pas vraiment mon genre de faire ça mais, s'il le fallait je me dépasserai.

-En réalité, je voudrai surtout que tu m'aides à ...

Elle se racla la gorge.

-Bradley et moi avons parlé hier soir et on a décidé de faire entrer Ethan définitivement dans notre vie et lui faire une chambre.

Je recrachais mon jus d'orange.

-Il va venir vivre ici?
-Oui, mais tous les jours. Il viendra tous les week-ends.
-Bradley ne m'accorde déjà plus d'importance, Carol. Si ce con vient, j'existerai plus!
-Justin, c'est son fils.

Je marmonnais des jurons tout en finissant mon verre. J'étais vraiment hors de moi et Bradley allait m'entendre.

-Attends, commençai-je. Qui va prendre la chambre de Cihan? Parce qu'on a que trois chambres, une pour vous, une pour moi et celle de Cihan.
-Eh bien, pour le moment, on peut garder Mia dans notre chambre.
-Mais elle va grandir rapidement.

Je comprenais que c'était moi qui pâtirai de cette situation. Je n'étais le fils légitime de personne.

-En fait, ce n'est que mon avis mais on pensait t'installer dans le grenier.

Je crois que je fis de gros yeux car elle posa sa main sur mon avant bras.

-Tu aurais beaucoup plus de place et d'indépendance pour emmener ton amie ... Heather parce que vous n'êtes pas très discrets.
-Ouais, tu aurais pu trouver mieux.

Je me levais, pris mon sac et allais en cours. A peine arrivé, Isahi me sauta dessus.

-Tu as vu?
-Vu quoi?

Il sortit de son sac le journal d'aujourd'hui et me le tendis. Il était déjà ouvert à une page.

«Un tueur d'adolescents à Pasadena.
Tard dans la nuit, Austin Clark, jeune homme de dix huit ans a été retrouvé pendu dans le jardin dis de «la maison hantée». Une enquête a été ouverte lorsque l'autopsie a déclaré que la mort du jeune homme n'était pas un suicide mais un meurtre.
Il est tout de même important de rappeler que tout cela a commencé il y a presque deux maintenant, après la disparition de Cihan Carlington qui a été retrouvé mort il y a huit mois. Trois autres adolescents ont été, eux aussi, retrouvé assassinés depuis et deux autres adolescents ont été agressés dont l'un gravement défiguré. Il semblerait que les jeunes adolescents de Pasadena soient aujourd'hui en danger. On se demande ce que peuvent bien faire les autoritées policières de la ville ...»

L'article s'étalait encore sur une dizaine de lignes mais je pensais avoir lu le principal.

-Je crois que c'est le clown d'hier soir, dis-je.
-Le clown d'hier soir?
-Ouais, enfin c'est long à expliquer mais il était trop bizarre.

Tout d'un coup, une idée me vient en tête mais c'était quelque chose de complètement farfelue.

-Et si c'était un test?
-Comment ça?

Je ne savais pas trop comment expliquer mais je savais que ce n'était pas LE clown.

-Eh bien, c'est un jeu c'est clair maintenant, et pour savoir s'ils sont aptes ou non à jouer, il faut bien qu'ils les testent. Qu'ils sachent jusqu'où ils peuvent aller.

Il fronça les sourcils et remonta ses lunettes.

-Tu es sûr de toi?
-Pas du tout, mais si tu aurais été là tu aurais compris. Je l'ai trop vite déstabilisé. Ils ont dû vouloir remplacer Elyas. Comme si chacun d'eux avaient un rôle bien déterminés dans toute cette histoire.
-Ouais, donc ça veut dire qu'ils recrutent toujours.
-Et qu'ils ont pas finis de jouer, conclus-je.

Ce qui pouvait être positif, c'est que les victimes pouvaient être différentes à présent.

-Au fait, tu devrais aller voir Avalanna.

Un sourire effleura mes lèvres.

-La rose lui a plu?
-Oui, la rose mais ce que fait courir Heather comme bruit, un peu moins.
-Quoi?
-Elle dit à qui veut l'entendre que vous sortez ensemble. Je suis arrivé y a dix minutes et je crois que tout le lycée est au courant.
-Quelle conne!

Je rentrais dans le lycée, furieux à la recherche de Heather et tombais nez à nez avec Avalanna. Lorsqu'elle me vit, elle avait rabaissé son capuchon, ce qui m'indiquait qu'elle n'était pas du tout de bonne humeur et que j'allais sûrement m'en prendre pleins la figure.

-Toi, tu ne rentres plus jamais chez moi. Et tu gardes tes cadeaux!

Elle me passa devant, hors d'elle. Je ne savais même pas comment réagir, j'allais pas la rappeler car je savais qu'elle allait m'envoyer balader. Je ne savais plus comment la prendre, ni comment lui parler pour qu'elle comprenne enfin. Peut-être que je ferai mieux d'abandonner. Je marchais jusque mon casier et vis Kanec et Heather parlaient ensemble. J'avais, d'ailleurs, complètement oublié mon rendez vous avec lui hier soir. Je m'approchais d'eux pour avoir une petite discussion avec Heather.

-Salut, dis-je. Kanec, tu pourrais nous laisser?
-Heu, oui.

J'attendis qu'on soit enfin tous les deux pour exploser.

-Qu'est-ce qui t'a pris?
-Justin, fais-moi confiance. Je t'assure qu'elle reviendra.
-Ah oui? Tu fous la merde plus qu'autre chose.

Elle posa une main sur mon torse et me lança un regard provocateur.

-Il n'y a rien pire qu'une fille jalouse. Quand elle réalisera qu'elle ne veut pas te voir avec une autre fille, elle reviendra.

Je la repoussais sans ménagement.

-Arrête tout. J'ai vraiment été stupide de croire que tu pouvais m'aider.

Je décidais de faire demi-tour et de rentrer chez moi. J'aurai même mieux fait de ne pas venir du tout. Je sentais que Ava était tout simplement entrain de me glisser des doigts et je détestais ça.

The Pact.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant