Je n'arrivais plus à bouger. Sa dernière phrase n'arrêtait pas de se répercuter dans ma tête.
-Mais c'est pas possible! S'exclama Isa. Ils ont pas le droit de faire ça, on doit faire quelque chose.
Il se leva et se mit à faire les cents pas dans la minuscule chambre. Quant à moi, je finis par reprendre petit à petit conscience des réalités qui s'offraient à moi et finit par me redresser.
-Ok, murmurai-je. Ok, ils ont un mandat d'arrêt.
Je cherchais Avalanna des yeux et l'aperçus près du lit. Le sac posait dessus, elle balançait des affaires à l'intérieur.
-Qu'est-ce que tu fais?
-Je prépare ton sac, tu t'en vas.
-Ava ...
-Non! Je vais pas te laisser y aller. Tu vas t'enfuir, si mon père m'a appelé pour me le dire, c'était pour que je te prévienne et que j'empêche ça.
-Avalanna, je peux pas faire ça. Si le clown sait qu'on va m'arrêter, il va tuer encore et encore pour que je puisse avoir tous ces meurtres sur le dos et ce sera pas vingt cinq ans que je prendrai mais ce sera la chaise électrique!
-Justin, elle a raison. Bars-toi, on se battra pour que tu récupères ton innocence.
-Et vous croyez vraiment que je vais accepter ça? Je suis grand, j'ai pas besoin d'aide.
-Pour une fois, tu l'accepteras, déclara fermement Ava.
Elle s'approcha de moi et me violemment le sac dans les bras.
-Maintenant tu pars, et tu ne t'occupes plus de nous.
Je cherchais les yeux de Isahi pour qu'il me soutienne mais son regard était baissé sur le sol.
-Tu ne discutes pas. Je suppose que tu ne veux pas aller en prison.
-Bien sûr que non.
-Alors fais ce que je te dis.
Elle sortit quelque chose de sa poche et me le mit dans le creux de la main.
-La clé de voiture à mon père. Devant l'hôtel.
Je lui pris le visage et l'embrassais. Un braiser passionnel et presque douloureux, puis je posais mon front contre le sien et lui murmurai un «je t'aime».
Je sortis de la chambre, courus à travers le parking et retrouvais la voiture de Dean près de la sortie, après avoir balancé mon sac sur la banquette arrière, je passais derrière le volant et partis en trombe. Je restais à harpenter les rues pendant longtemps, ne sachant pas vraiment où aller puis, je me rappelais un endroit où David et moi nous aimions aller lorsque nous étions ensemble. C'était une petite cabane en dehors de la ville qu'on avait construit quand on avait douze ans pour être tranquille. Nous voulions juste échapper à notre réalité et je sentais que cela pouvait m'apaiser. Personne ne la connaissait à part nous, donc on pourra pas m'y chercher.
Je traversais les rues, aux aguets, mes yeux scrutaient chaque recoins d'obscurité, chaque personnes qui était ou pouvait correspondre à un membre de l'autorité. Je voulais pas enfermé de nouveau, c'était hors de question.
Mon cœur battait fort, vraiment très fort. Je crois que, oui ... j'étais terrorisé. Je savais même pas comment j'allais faire. J'avais rien pour me nourrir, ni pour boire.
-Fais chier!
Je donnais un grand coup dans le volant. Je pouvais pas m'en sortir, j'étais complètement piégé. Une fois de plus ce putain de clown prouvait qu'il était plus fort que nous. Qu'ils étaient plus forts.
-Une meute, murmurai-je. Putain de meute de mes couilles!
Je finis par arriver devant la cabane. Je connaissais le chemin par cœur pour y aller mais j'avais eu le sentiment qu'il avait duré une éternité. La cabane était situé dans un arbre, juste au fond d'un champ. J'allais devoir le traverser et laisser la voiture ici. C'était peut-être pas plus mal mais ça pouvait être dangereux. Elle serait à la vue de tout le monde et en faisant quelque recherches basiques, on saurait à qui elle appartiendrait et on ferait rapidement le raprochement.
Tout ce qui me faisait peur, c'était Avalanna. Je voulais pas qu'elle soit accusée de complicité à cause de moi, elle pourrait même finir en prison si tout cette histoire ne prenait pas fin et autant crever que de la savoir là-bas.
Je regardais régulièrement derrière moi tout en marchant, le sac sur le dos et un nœud dans l'estomac. Je savais vraiment pas comment j'allais faire pour prouver mon innocence quand tout m'accuser.
Je grimpais l'arbre, ravi de voir que rien n'avait changé puis m'installais à l'intérieur de la cabane. J'étais plus grand qu'avant mais je pouvais me tenir encore bien droit. On avait tout prévu avec David. On y avait déposé un matelas et on dormait serrés l'un contre l'autre tout en parlant de nos rêves et nos vies futurs.
Je posais le sac sur le sol et marchais en sa direction, sous l'oreiller, il mettait toujours une plume, de n'importe quel oiseau, disant que ça lui portait chance. J'avais toujours trouvé ça ridicule mais aujourd'hui, peut-être que j'en aurai besoin. Je le levais et m'aperçus qu'il y en avait une. Je la pris entre mes doigts et la regardais.
-David, j'espère que toi que ça marche vraiment sinon, je te tue mon pote.
Je ressentis un énorme frisson comme s'il avait été là, et qu'il m'avait répondu. Des larmes me montèrent aux yeux. Je ne venais jamais ici sans lui, c'était un lieu symbolique pour nous deux. Personne qui nous frappait, qui nous insultait ou nous rabaisser. Je n'avais pas réussi à mettre un pied ici la semaine après sa mort, c'était beaucoup trop douloureux pour moi et je me surpenais même de pouvoir faire ça aujourd'hui.
-J'espère que moi aussi je te manque autant que tu me manques. Peut-être même qu'on se reverra plus tôt que prévu, j'aurai des choses à te raconter, mec.
Mon téléphone se mit à sonner, c'était un appel de Ava.
-Tu es en sécurité?
-Oui, dis-je. Ton père est là?
-J'étais avec lui au téléphone. Il veut te voir, il sait que tu es caché. Je crois qu'il veut t'aider.
-Ton père me déteste, c'est sûrement un piège.
-C'est une fausse haine que vous vous vouez l'un à l'autre, on le sait tous les trois. Vous voulez être juste celui que j'aimerai le plus et c'est stupide.
-Et comme ça, il gagnera car c'est lui qui me sauvera.
-Justin, on s'en fout. Accepte c'est tout ce que je te demande.
Je soufflais. En réalité, je ne voulais pas leur causer d'ennuis ni à elle ni à son père.
-Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il pourrait être arrêté et ...
-Personne n'ira en prison, tu n'es pas coupable et pour ça faut qu'on te voit. Mon père a des choses à te demander, je sais pas ce que c'est, il m'a dit que ça ne regardait que vous pour l'instant.
Je ne voyais pas de quoi il voulait parler mais cela devait être important pour dire ça.
-Bon, d'accord.
Je lui expliquais rapidement le chemin pour venir me retrouver.
-Je t'apporterai de quoi te nourrir. Je t'appellerai avant pour te dire qu'on est là.
-Ok. Et toi ça va?
-Mon copain est en fuite, mon père est censé l'arrêté, je vais pas très bien, non.
-Je suis désolé de te faire subir tout ça.
-Je sais et c'est pour ça que je ne t'en veux pas. On les aura ces clowns.
-Et après on vivra heureux, murmurai-je.
-Tu crois?
-Je te le promets. Je te donnerai tout ce dont tu auras besoin.
-J'ai juste besoin de toi alors reste en vie et reviens-moi vite.
-D'accord. Je t'aime Avalanna.
-Moi aussi, mon ange.
Je raccrochais, je voulais pas l'entendre pleurer et je la connaissais assez pour être sûr qu'elle allait le faire. Je m'allongeais sur le lit, les mains derrière ma tête. Je ne voyais vraiment pas qui pouvait nous faire ça, on devait avoir une rage folle contre nous pour nous, il ne devait pas y avoir d'autre explication. J'avais toujours soupçonné Elyas mais maintenant qu'il était mort, c'était le néant alors qu'il ne semblait même pas être la tête pensante de toute cette histoire.
C'est en regardant le plafond, que je mis à penser à chacune des personnes qui m'entouraient. Il y avait:
-Avalanna, mais c'était tout bonnement impossible. Déjà, on s'aimait vraiment tous les deux et toute cette histoire lui faisait beaucoup de mal et lui a coûté son visage.
-Isahi, mais il était toujours avec nous, et je ne le voyais pas faire ça. C'était Isahi après tout.
-Dean, pourquoi pas. Il me déteste, mais j'ai déjà prouvé son innocence.
Et c'était là que ça coinçait. Je voyais personne. PERSONNE ne pouvait être aussi affreux. Je me retournais et me mis en position fœtale. Puis, je m'endormis.
Je fus tirer de mon sommeil. Je regardais mon téléphone pensant que c'était Ava et Dean qui m'avaient appelés et qui allaient passer me voir mais rien. Je restais immobile, je n'avais pas fais de cauchemar, c'était rare mais je le sentais quand j'en faisais un. Je respirais fort et transpirais mais rien, non plus puis quelque chose me vient au oreille. Une musique, une musique de ... cirque. Je me levais d'un bond, et allais à la fenêtre. J'eu subitement du mal à avaler ma salive lorsque je vis un clown en bas, me faisant un signe de la main. Je pouvais le voir distinctement puisque les phares d'une voiture étaient rivés sur lui. Il avait une perruque rouge, le teint blanc avec de la couleur rouge sang autour de la bouche.
Il devait faire ces signes dans le vide, ne sachant si j'étais là ou non. Je m'approchais encore plus et m'aperçus qu'il tenait une hache dans la main. Mon cœur battait à tout rompre. La musique n'arrêtait pas de tourner encore et encore, cela rendait la situation encore plus stressante. C'était comme si j'étais en pleins film d'horreur sauf que cette fois-ci, tout était vrai. Je reculais et regardais autour de moi, me sentant encore plus pris au piège que je ne l'étais déjà.
-On est là, entendis-je. Justin.
La voix était presque chantonnant mais elle demeurait effrayante à me glacer le sang. La cabane ne comprenait aucune fenêtre réelle juste des trous dans le bois ce qui faisait que ce chant restait clair à mes oreilles. Une forte envie de vomir s'empara de moi.
-Oh putain, n'arrêtai-je pas de dire en m'arrachant presque les cheveux.
Il y a avait un taré avec une hache qui m'attendait en bas, merde! Je courus de l'autre côté de la cabane, pris mon téléphone et essayais d'appeler Dean. Je tombais sur le répondeur.
-Dean, s'il vous plaît, j'ai besoin de vous. Ce connard de clown m'a retrouvé, il a une hache et je crois que ... je vais mourir et je veux pas. Venez ...
J'allais continuer de parler lorsque j'entendis le craquement des branches, ce fou était entrain de monter! Je laissais tomber le portable sur le sol et sans réfléchir, je passais par dessus la fenêtre au dessus du matelas. Heureusement pour moi, l'arbre n'était pas vraiment haut, mais je tombais mal et ma cheville se tordis légèrement. Je me redressais et me mis à courir sans même me retourner. Je courrai vite. Comme jamais je ne l'avais fais auparavant. Je ne savais pas s'il était derrière moi ou non mais ce n'était pas important, je voulais juste lui échapper. Ma cheville me lançait mais je pouvais continuer d'avancer. Les battements de mon cœur cognaient dans ma poitrine et ils pouvaient presque m'empêcher de l'entendre dire mon prénom, encore et encore tel une mélodie effrayante. Il était clairement évident qu'il m'avait vu descendre de l'autre côté de l'arbre et il était à présent derrière moi.
Je ne savais pas vraiment où aller, je courais juste pour lui éviter, je ne voulais pas mourir comme ça, et je n'avais absolument rien pour lutter contre une hache. L'idée même de me retourner et de l'affronter ne me venait même pas à l'esprit.
Je parcourais le champ, cela pouvait être un avantage comme un désavantage. Il n'y avait presque aucun endroit où se cacher mais il n'avait pas encore été coupé donc je pouvais aussi être invisible pour lui. Cependant, il pouvait tout aussi bien tombé sur moi sans que je ne le vois.
Je m'arrêtais et regardais derrière moi. Je n'entendais plus rien, j'avais soif. Ma bouche était complètement sèche et je commençais à avoir des vertiges.
Je fouillais mes poches avec l'espérance d'y trouver comme par magie mon téléphone mais je savais que je l'avais laissé tomber dans la cabane. Malheureusement, pour moi, la voiture était à mon opposé et je ne pensais pas pouvoir y accéder rapidement.
-Justin, où es-tu? Tu sais que je te retrouverai quoi qu'il arrive, allez viens.
Je fis un bond gigantesque de ma place et finis par l'apercevoir. Il était toujours éclairé par la voiture. À ma grande stupéfaction, j'en vis un deuxième un peu plus loin. Il était deux contre moi, et tous les deux voulaient ma mort. Je poussais tout un tas de jurons et me remis à courir à bout de force. Je me sentais pas bien, mes jambes étaient lourdes et je ne voyais rien du tout. Des larmes me montèrent aux yeux, j'allais pas m'en sortir, j'allais mourir.
-Oh pitié, Seigneur, aidez-moi, murmurai-je.
J'en avais absolument rien à foutre de paraître faible, ou non. Il n'y avait aucune force à avoir, juste une irrépressible envie de rester vivant. Le chemin devenait de plus en plus granuleux ce qui ralentissait ma route.
Je dérapais sur le sol et ma poitrine s'écrasa sur la terre ferme. Ma respiration fut bloqué quelque secondes et mon genou se fracassa sur un caillou. Je me mordis la main à sang pour éviter de hurler. La douleur était vive et je pouvais sentir mon os bouger de façon anormal contre ma peau.
-Justin, nous sommes là, chantonnait-il.
De grosses larmes chaudes coulaient sur mes joues, je n'avais qu'un désir, rester ici et ne plus bouger. Je me sentais incapable de me redresser et de me remettre à courir. Je ne pouvais contenir mes sanglots. La douleur était insupportable et je sentais que mon os n'arrêtait pas de trembler.
-Justin.
La voix était juste derrière moi, je pris toutes les forces qu'il y avait en moi et me levais.
-Tu sais qu'on va bientôt avoir d'autres partenaires de jeu et tu vas les adorer.
J'eu du mal à me redresser mais il le fallait, j'allais pas me laisser buter par un connard de clown avec une hache. Il était hors de question que je finisse comme Daisy. Surtout qu'il avait raison, Avalanna allait arriver d'un moment à l'autre et ...
-Allez mon gars, on va s'amuser un peu. Et si tu me laissais jouer avec toi? Promis, j'abrégerai tes souffrances et te tuerai même avant si tu le désires.
Je ne répondis pas. Ma jambe me ralentissait, je voulais faire abstraction de la douleur mais je pouvais pas, c'était trop fort! Je m'attrapais à un arbre et me cachais derrière. Je m'assis et tentais d'examiner mon genou. L'os était ressorti, j'allais pas pouvoir continuer comme ça bien longtemps.
Je posais ma main dessus et ma jambe se mit à trembler violemment.
-Putain, putain, sanglotai-je. Merde, Justin relève-toi.
J'enlevais mon t-shirt, le casser en deux et entourais mon genoux avec. Je voulais juste maintenir l'os dans un bon état. À ma grande surprise, il n'y avait que très peu de sang, ce qui était peut-être une bonne chose.
Mes poumons étaient en feu, mes oreilles sifflaient à une vitesse folle et je n'entendais plus rien.
J'étais seul, personne n'était là pour moi et j'allais certainement mourir. J'espérais juste que Avalanna et son père ne pourront pas venir, il allait nous massacrer tous les trois et je préférais que ce soit moi.
-Justin? On a déjà joué à ça et qui a gagné, moi! Joue pas au gros dur.
-Je joue pas connard, sifflai-je entre mes dents.
Je me mordis l'intérieur de la joue, et me redressais. Je retenais un cri de douleur lorsque ma jambe fut, presque, droite.
-Oh putain, pleurai-je.
Pendant un court instant, je songeais à me livrer à eux. J'étais fatigué, j'en pouvais plus et si mourir me faisait perdre tout ça, alors j'accepterai cela avec plaisir.
Puis, je réalisais une chose. Si je continuais encore plus au sud, il y avait une cabane de chasseur et si je les attirai là-bas, je pouvais peut-être les tuer. Je commençais à courir tout en boitant, puis sans aucune raison, je finis par m'habituer à la douleur et accélérais le pas. Je savais qu'ils prenaient leur pieds en me faisant aussi peur et surtout en ne m'attaquant pas tout de suite, et j'étais assez intelligent pour les prendre à leur propres pièges. Ils allaient attendre, très bien, mais ils allaient le regretter et s'ils veulent jouer, ils joueront et ce sera eux les perdants. Pas moi.
Ils avaient juste oublié une chose, ils étaient sur mon terrain pas le leur, j'avais un sacré avantage sur eux. De plus, contrairement à eux, j'avais aucune envie de mourir, bien que la mort ne me faisait pas peur, et c'était une raison suffisante pour donner tout ce que j'avais au plus profond de mes tripes.
-Allez suivez-moi, murmurai-je. Allez.
Plus j'avançais, moins la douleur semblait présente. Je pense que c'était du à l'échauffement de mon muscle et à la peur. Qu'importe, j'étais presque arriver.
Je les entendais derrière moi taper dans les plantations.
-Tu n'es pas très rapide, mon gars!
Je ne devinais aucun essoufflements dans leur voix, à croire qu'ils étaient juste entrain de marcher. Au fond, peut-être était-ce le cas.
Je finis par apercevoir la cabane au loin, je forçais mes jambes à aller encore plus vite, c'était comme si le bas de mon corps avait son propre cerveau et comprenait que j'avais besoin d'aide. À bout de souffle, je fus devant la maison, je tentais de l'ouvrir mais elle était fermé à clé.
-Putain de merde!
Je me retournais et les vis, juste là, derrière moi. Tous les deux. Je me rendis compte que chacun d'eux étaient armés d'une hache. Celui de droite était beaucoup plus grands et beaucoup plus carrés que le premier, comme si c'était ... une fille. Le plus gros leva sa main libre et me fit un signe de la main puis inclina sa tête sur le côté.
-Tu veux plus jouer, dit-il avec une voix triste.
-Si, murmurai-je. Je joue toujours.
Je me découvrais un courage que je ne soupçonnais pas. Je contournais tout de même la petite cabane pour essayer de trouver un endroit pas lequel rentrer à l'intérieur. Je tapais dans la fenêtre et elle se brisa. Je pénétrais à l'intérieur. J'y allais souvent avec David quand on était gamin, on avait déjà tirés sur des canettes de bières qu'on buvait ensemble alors je savais exactement où étaient les armes. J'en pris une, la chargea et attendis. Je vis un téléphone sur une petite table, je le pris et composais le numéro de Avalanna.
-Ava, c'est moi. Ne viens pas, le clown est ici à ma poursuite.
-Quoi? Où es-tu?
-Dans une petite cabane, mais ils sont juste derrière moi et ils sont deux. Faut que ton père se magne et vite.
Elle se mit à pleurer à l'autre bout du fil.
-Avalanna s'il m'arrive quoi que ce soit, je veux que tu saches que je t'aime, d'accord? Y a que toi pour moi, de toute ma vie, je n'ai jamais ressentis quelque chose d'aussi fort pour une autre personne et je ne veux pas que tu l'oublies.
-Oh Justin, je veux pas que tu meurs.
Je regardais par la fenêtre. Ils étaient là tous les deux à me regarder. Ils devaient probablement attendre que je sorte.
-Je sais mon ange, je le sais mais t'en fais pas, ils ne m'auront pas aussi facilement.
-Où est-ce qu'ils sont?
-Juste dehors en face de moi. Je suis blessé, je me suis brisé le genoux, je vais pas tenir longtemps.
Ses pleurs redoublèrent. Je pouvais la comprendre, la situation aurait été inversé, j'aurai été effondré. Elle ne pouvait rien faire pour moi.
-Je vais te laisser ...
-Non, reste avec moi. Mon père vient de partir, il sera bientôt là.
-Avalanna ... ils sont là, ils attendent de me tuer.
-S'ils ne rentrent pas, ne sors pas. Il arrive, il viendra te sauver.
-Ils ont deux haches et je suis mort de trouille, putain.
Je comprenais pas pourquoi je l'avais appelé, elle. Je lui faisais du mal mais peut-être était-ce parce que c'était à elle que je voulais parler en dernier.
-Dis aussi à Carol et Bradley que je les aime. Qu'ils ont toujours été là pour moi. Dis leur aussi qu'ils ont intérêt de parler de moi à ma sœur, ils ont pas intérêt à m'oublier.
-Justin, s'il te plaît. Dis pas ça, tu viendras le leur dire toi-même.
-J'ai besoin de savoir que tu le feras.
J'étais toujours devant la fenêtre, et eux non plus n'avaient pas bougé. Je crois qu'ils aimaient me torturer, car c'était vraiment ça, de la torture psychologique. Ils voulaient que je comprenne que j'allais mourir, que j'étais complètement piégé.
-Je ... Je te le promets. Oh je t'aime Justin.
-Moi aussi. Et dis à mon père d'avancer. Et à Isa que je l'aime, qu'il est comme le meilleur ami que j'ai perdu. Faut vraiment que tu leur dises, j'ai jamais eu ni l'occasion ni le courage de le faire. Je t'aime mon ange. Toi et moi ça a toujours été une évidence, ne l'oublie pas.
Je raccrochais avant qu'elle ne puisse répondre, puis pris une grande inspiration. Je ne m'occupais plus de mes blessures. Je reculais dans le fond de la cabane et attendis. Je savais qu'ils allaient pénétrer à l'intérieur, puisque je n'étais plus prêt de la fenêtre. Ils avaient un avantage sur moi, ils étaient deux et je ne pourrai pas tirer sur eux en même temps. Ils ne mirent pas longtemps à le faire. Je la cachais dans le bas de mon dos pour éviter qu'elle soit vue pour que je puisse, moi, les piéger.
La porte s'ouvrit laissant place au plus frêle des deux. Peut-être était-ce une diversion pour me faire oublier le deuxième qui allait être certainement bientôt derrière moi, me planter un coup de hache fatale dans le dos.
-Bonjour, dis-je.
J'étais sur mes gardes, m'attendant à ce qu'il fasse le premier pas. Je sentais le poids de l'arme dans le bas de mon dos, un poids rassurant.
Il leva sa hache et courut vers moi pour l'abattre. Je me retrouvais sur le sol pour éviter son coup. Je sentis le courant d'air provoqué par son arme près de ma joue. Mon cœur se mit à s'emballer. Puis, il la releva derechef et se mit à rire. D'un rire vraiment diabolique, manifestement, il était tout excité.
-On s'amuse, non?
Je me rendis compte que la voix n'était pas du tout celle d'un homme et mon intuition avait été la bonne. C'était une fille ou une femme derrière ce masque.
-Ah vraiment, dis-je.
Au même moment, je portais ma main derrière moi, sortis l'arme qui était déjà chargé avec un cran de sécurité défait puis tirais. Il/elle s'immobilisa, les deux mains en l'air. Un son étrange sortit de sa bouche.
-C'est qui qui gagne maintenant, connasse?
Pour être sûr, je tirai une deuxième fois, en plein cœur. Une tâche rouge apparut au milieu de sa poitrine. Son corps se recroquevilla en arrière et elle leva un regard vers moi.
Je me redressais sur mes mains et glissais en arrière pour le laisser tomber devant moi. Le corps s'effondra dans un bruit sourd. J'aurai aimé tirer une troisième fois pour être sûr qu'elle était bien morte mais je ne le fis pas.
Je m'approchais doucement d'elle et regardais son visage. Malgré le maquillage, je reconnus le visage de Hilary. La meilleure amie de Heather. Ses yeux ouverts regardaient le vide. Je savais qu'ils n'allaient pas me hanter, qu'elle et ses acolytes m'avaient fait beaucoup trop de mal pour que je puisse éprouver le moindre remord.
-Crève en enfer, dis-je.
Je courus en dehors de la petite cabane, je regardais autour de moi, m'aperçus qu'il n'était pas là et me remis à courir. Tout en courant, je me rendis compte que j'entendais le bruit de la circulation, cela voulait dire que je pouvais tout de même trouver quelqu'un qui pourra m'aider à me sortir de là. Je ne mettrai personne en danger mais s'il pouvait juste me prendre dans leur voiture, et partir! Je fus pris d'un second souffle, une joie intense s'empara de moi.
-Justin!
Cette fois-ci, la voix du clown était chargé de colère. Il avait probablement découvert de le corps de sa complice, morte. Et si j'atteignais la route avant qu'il ne me trouve, il allait perdre le jeu. Il était à pieds et tant qu'il rebrousse chemin pour aller jusqu'à leur voiture, je serai probablement déjà loin.
Je savais qu'il courrait derrière de moi, et j'étais à peu près certain qu'il ne prendrait plus du tout son temps à me courir après.
-Je vais te crever comme un chien, Justin. Un chien, celui que tu es! Et ta putain d'Avalanna, je vais la couper en morceau en pensant à toi!
Je ressentis de la peur pour elle car celui qui était derrière moi était beaucoup plus baraqué que moi et que je n'allais peut-être pas m'en sortir en vie. Plus personne ne serait là pour la défendre. Ce qui en revanche me rassurait, c'était qu'elle n'allait pas venir mais la connaissant, je doutais fort qu'elle était resté à l'hôtel comme je lui avais demandé.
-Tu m'as entendu fils de pute?!
J'essayais de me concentrer sur le bruit de la circulation qui était de plus en plus près. Je sentais que je m'y approchais. Je finis même par l'apercevoir au loin. Je réunis mes dernières forces et m'y retrouvais rapidement.
Lorsque je fus sur la route, je n'eu pas le temps de voir les phares d'une voiture qui se dirigeaient droit sur moi. Je sentis mon corps être percuté par la voiture, mon visage tapa le par-brise. Les pneus crissèrent le sol dans un bruit assourdissant, et dès qu'elle fut arrêté, mon corps tomba brusquement sur le sol. Mes poumons se compressèrent et du sang envahis ma bouche.
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The Pact.
FanfictionThe Pact, une fiction écrite par L.J. Nash Merci de respecter le fabuleux travail de L.J. Nash qui a mis plus d'un an à écrire cette fan fiction. __________________________ « Le pacte a été crée dans le but de protéger un secret. Un secret lourd et...