The Pact.

Chapitre 15

"Un amour impossible qui devient possible, c'est tout un monde qui s'écroule."

Mon cœur me disait de faire demi-tour mais ma tête refusait de le faire. Chacun de mes pas s'enfonçait dans le sol, encore plus profondément que le précédent, m'empêchant de revenir en arrière. Je savais pertinemment que je ne devais pas faire, que je n'aurai pas du réagir comme ça, que ma réaction était même excessive mais je ne pouvais pas laisser les choses se faire! Je ne pouvais tout simplement pas rester avec elle en sachant ce qu'elle « ressentait » pour moi, car ce n'était pas réciproque. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'elle savait ce que moi je pensais de tout ça, que je ne voulais en aucun cas avoir quelqu'un dans ma vie, que je ne croyais même pas en l'amour. Alors pourquoi me l'avait-elle dit ? Pourquoi avait-elle jouée avec moi ? En aucun cas, elle n'était amoureuse de moi, elle était juste reconnaissante de ce que je faisais pour elle et manifestement elle ne savait pas faire la nuance. Je me mis à jurer en atteignant le quartier. Elle avait vraiment tout gâché, on aurait pu s'entendre à merveille, avoir une parfaite amitié, mais non, il fallait qu'elle me dise ça ! En arrivant devant la porte des Carlington, je me remis à penser à ce qu'Avalanna, Carol et Bradley avaient pu pouvoir ressentir aujourd'hui et je me sentis coupable. Coupable d'autant d'égoïsme. Je me mis à imaginer Ava, seule sous le kiosque et une pensée encore plus terrifiante m'envahis. Je venais de la laisser toute seule alors que le clown pouvait être près d'elle et... Mon souffle se coupa et malgré tout ce que j'avais pu penser précédemment, je fis demi-tour. Mes pas s'accélérèrent tout seul et je finis par me mettre à courir. Je me surpris à retrouver le chemin du premier coup mais elle n'était plus là.

-Avalanna ? hurlai-je.

Je ne l'avais pas croisé en venant ici. Lui est-il arrivé quelque chose ? Mon cœur se mit à battre la chamade, j'étais stressé. Je répétais son prénom plusieurs fois en contournant une partie du lac mais manifestement, il n'y avait personne. Je finis par retourner vers sa maison regardant tout autour de moi. Je vis avec soulagement de la lumière qui provenait de sa chambre. Je soufflai un grand coup et restai sur place. Je finis par voir son ombre passer devant la fenêtre. J'aurais pu aller lui parler, lui dire que j'étais désolé mais au fond, je ne l'étais pas. Je voulais pas de quelqu'un qui... enfin, je voulais plus être avec elle et je savais qu'on aura plus jamais la même amitié, si on la retrouve même un jour. Je rentrai dans la maison et allai me coucher. Je ne dormis pas directement, mon esprit était trop préoccupé. Ce que je savais, c'est que je venais de perdre la seule relation amicale correcte que j'avais, mais je savais aussi que j'avais fait demi-tour. Pour elle.

-Pourquoi ? n'arrêtai-je pas de répéter.

Pourquoi j'avais ressenti ce besoin de faire demi-tour, était-ce juste par peur ? Ou...? Ou quoi ? Je ne savais même pas. Ce que je savais en revanche, c'est que ses larmes m'avaient déchiré le cœur et que oui, j'ai eu mal en la laissant, mais que pouvais-je faire d'autre ? Je ne suis pas un menteur, je n'allais pas lui dire que je l'aimais aussi si ce n'était pas le cas. Elle était tellement moche et... J'arrêtais juste de penser à ce moment précis. Je ne la trouvais plus laide, son visage ne m'était plus repoussant, au contraire. Il... Oui, il me plaisait. Je me relevai, je ne pouvais pas ressentir ça, ni pour elle ni pour personne ! Je passai dans la salle de bains et me mouillai le visage.

-Ressaisis-toi Justin, dis-je en me regardant dans le miroir. Tu es juste bouleversé par la nouvelle, rien de plus.

Rien de plus, pourquoi est-ce que ça sonnait faux ? Non, j'étais juste flatté qu'elle s'intéresse à moi, oui flatté et rien d'autre. En retournant dans ma chambre, je passai devant celle de Cihan et ouvris la porte. Carol était toujours allongée dans le lit, seule. Je jetai un regard dans leur chambre conjugale. J'aurai aimé faire quelque chose pour eux, mais j'étais juste impuissant. Je me rallongeai dans mon lit et me forçai à dormir. Je finis même par réussir.