Chapitre 41

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Je m'étais levé pour aller boire un verre d'eau dans la cuisine. J'étais complètement en sueur et assoiffé. Mon cœur battait toujours aussi fort, je ne retrouvais que peu à peu mes esprits. Je ne me rappelais pas de mon rêve mais je savais qu'il m'avait fait peur. Vraiment.
Je vis la lumière de la télé dans le salon et aperçus Carol qui dormait sur le canapé. Je ne fis aucun geste vers elle, je crois qu'au fond, je lui en voulais. J'aurai sincèrement aimé avoir son soutien depuis le départ mais malheureusement, ce n'était pas le cas.
En remontant dans ma chambre, j'entendis des pleurs provenir de la chambre de Carol et Brad. Sûrement la petite Mia. Je m'approchais et ouvris la porte. Elle était vide, il n'y avait que le bébé dans son lit. Je fis encore quelques pas hésitants vers elle car je savais que si Carol me voyait elle me tuerait. Cependant, elle ne semblait pas venir alors je la pris dans mes bras sans trop savoir comment m'y prendre.

-Coucou, toi.

Elle s'époumonait totalement. Je posais sa petite tête contre mon biceps et une autre sous ses fesses. Je fis quelques aller retour dans la chambre et finis par m'asseoir sur une chaise à bascule qui se trouvait là, lorsque je fus assis je me mis à chanter une petite berceuse, une que mon père me chantait régulièrement quand tout allait bien et elle finit par se calmer.
Je caressais sa petite joue et l'arrêt de son nez, ses petits yeux se fermèrent et elle se rendormie. Je n'avais jamais eu de frère et sœur, l'idée de m'avait jamais effleuré l'esprit et je crois surtout que je n'aurai souhaité à personne ce que j'avais vécu mais là ... avoir cette petite Mia dans les bras, si adorable et dans un foyer si aimant ça me donnait envie d'en avoir une.

-Tu veux bien que je sois ton grand frère, dis-moi?

Elle gigota alors je pris ça pour un oui.

-Tu es bien la seule à me faire confiance, murmurai-je.

Après être sûr que son sommeil soit profond, je la déposais doucement dans son lit. J'aurai cru que tenir un bébé dans ses bras était quelque chose de beaucoup plus complexe mais je m'en étais bien sorti. Je recouvris son petit corps et sortis.
C'est en rentrant dans la chambre que je me compris ce qui n'allait pas et ce sentiment de peur qui m'avait envahi. C'est en voyant le corps souple de Heather que cela fut clair. J'étais complètement entrain de faire l'idiot. Elle avait beau être gentille avec moi, si je voulais récupérer Avalanna, il allait falloir que je lui sois surtout fidèle, qu'elle sache qu'il n'y avait qu'elle pour moi car c'était la vérité.
J'avais avoué mes sentiments à la personne que j'aimais le plus au monde et je couchais avec une autre. Qu'est-ce qui m'était passé par la tête? Je pouvais vraiment pas lui faire ça, pas à elle. Je lui jetais un regard, je ne voulais pas m'allonger à ses côtés. Je repris mon jean sur le sol et fouillais les poches pour retrouver l'adresse de ma mère et je m'y rendis. La route avait été facile à trouver et le trafic n'était pas vraiment important à cinq heures du matin. Je restais là pendant une petite heure avant qu'il n'y ait du mouvement. Je sentis une boule se former dans mon estomac lorsque je la vis sortir de la maison. J'ouvris les fenêtres pour faire disparaître ces bouffées de chaleurs qui me prenaient.

-Jim tu vas être en retard! hurla-t-elle.

Elle portait un tailleur blanc et n'était qu'à quelques mètres de moi à peine, un homme un peu plus âgé, la cinquantaine sortit à son tour et monta dans une grosse berline. Ma bouche s'ouvrit en grand et des larmes me montèrent aux yeux lorsque je vis un garçon d'environ douze ans venir dire au revoir à l'homme. Elle avait un fils, une nouvelle famille. Lorsque l'homme partit, je sortis de la voiture et allais frapper à la porte. J'avais réellement besoin de savoir pourquoi elle était partie.

-Bonjour, réussis-je à dire lorsqu'elle fut fasse à moi.
-Oui?

Elle fronça les sourcils. Elle avait les traits un peu plus tirés que dans mes souvenirs et un petit grain de beauté sous l'œil dont je ne me souvenais pas.

-Tu me reconnais pas?
-Qu'est-ce que tu veux?

Son ton était cassant.

-Je ... je sais pas.
-Écoute, Justin j'ai refais ma vie et je suis désolé de te dire ça mais tu n'en fais pas parti.
-Et pourquoi? Tu ne m'aimes pas?

Elle leva les yeux au ciel et croisa les bras sur sa poitrine.

-Je n'étais pas très attaché à toi. Je voulais pas d'enfant, je l'ai fais pour faire plaisir à ton père. Il a dit qu'il assumerait tout et manifestement, il a pas réussi.

Elle semblait méprisante à présent et je lui en voulais au fond de juger mon père de cette façon. Il avait pas été le meilleur des pères mais dernièrement quand j'ai eu besoin de lui, il était là.
Je sentis la colère me gagner. Je m'approchais plus d'elle.

-Il est devenu alcoolique, m'a frappé pendant des années, il m'a détesté et m'a fait vivre un véritable enfer juste parce que tu es parti.
-Ce n'est pas de ma faute.

Il n'y avait aucune trace de regret ou de culpabilité dans sa voix. Elle était complètement indifférente. Et je compris que tout ce que j'avais espéré toute ma vie, venait de disparaître en fumée. Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas exploser.

-Pas de ta faute, non c'est sûr. Et ce gosse, tu vas aussi l'abandonner?
-J'ai une très bonne vie, je ne vais pas partir.
-Oh, je vois. Parce que Kurt ne rapportait pas assez d'argent, tu es parti. Quelle magnifique personne tu es.

J'applaudis tout en la regardant droit dans les yeux. Il était certain qu'elle pouvait lire toute la haine que j'avais contre elle.

-J'ai attendu très longtemps que tu reviennes. Je rêvais très souvent que tu viennes me chercher et qu'on aille vivre ensemble, rien que tous les deux et qu'on soit enfin heureux. Je me rappelle que tu avais les larmes aux yeux ce jour là.
-Ce jour là, j'étais soulagé. Maintenant, tu m'excuseras, mon fils m'attend.

Elle avait fortement insisté sur le «mon» et elle me claqua la porte au nez. Je restais un moment pantois, ne sachant quoi faire. Si on m'aurait demandé ce que je ressentais à l'heure actuelle, je n'aurai pas pu répondre. Je ne savais vraiment pas. J'étais en colère, triste, anéantie, vide.
Je fis demi tour et entendis quelqu'un m'appeler. En me retournant, je vis le petit garçon de Yasmine.

-Tu connais mon nom? demandai-je surpris.
-Il me l'a dit.
-Qui?
-Le monsieur avec le masque de clown. Il faisait un peu peur.

Mon cœur rata un battement.

-Il est venu ici?
-Non mais il m'a dit que tu viendrais et il m'a dit que je devais te donner ça.

Il sortit de sa poche une carte de tarot: un squelette avec une faux. Une inscription se trouvait en bas. En lettre capitale, on pouvait lire «LA MORT». J'eus subitement du mal à avaler ma salive. Le message était vraiment clair.

-Quand ça?
-Il est venu il y a deux jours.

Je jetais un coup d'œil à ma voiture.

-Et ça te dirait d'aller boire un verre avec moi?
-J'ai pas le droit de monter avec des inconnus.
-Mais je suppose qu'il t'a dit qui j'étais.
-Oui, mon frère.

Je hochais la tête. Il semblait tout triste le pauvre. Je me mis à genoux et posais une main sur son épaule. Il ne me ressemblait pas du tout. Il avait de petits yeux bleus et des cheveux bruns tout frisés. Ses pommettes étaient hautes et toute rosé.

-Alors, on est pas des inconnus.

Il tordit sa bouche des deux côtés tout en regardant le sol.

-Je sais pas. Il a dit que tu étais méchant.

Un rire m'échappa. Alors ça, c'était le comble!

-Est-ce que j'ai l'air méchant?
-Non.

Comme il ne semblait pas décidé, je montais dans ma voiture. Dès que je mis le compteur, il ouvrit la portière et se posa à côté de moi.

-J'ai toujours rêvé d'avoir un grand frère, annonça-t-il.
-Alors, allons faire connaissance.

Je savais que ce que je faisais ce n'était pas juste. Si j'agissais de la sorte, c'était en partie pour punir Yasmine de ce qu'elle venait de me faire, même si cela allait être bénéfique pour moi et surtout pour les autres. Qu'ils me croient, enfin.

-Maman va être vachement en colère, dit-il presque en riant.
-Tant mieux, murmurai-je.

Je lui offris un jus d'orange et des pancackes dans le petit fast food le plus proche.

-Alors, tu dis qu'il est venu te voir, où?
-A mon école.

Donc, il s'était vraiment renseigné sur ma famille.

-Tu l'as dis à quelqu'un?

Des petites larmes piquèrent ses yeux. Je ressentis un petit pincement au cœur, c'était mon petit frère quand même.

-Non, il a dit que je devais que te le dire à toi, sinon il viendrait faire du mal à ma maman.
-Alors tu vas garder ça pour toi, d'accord?

Il hocha la tête et je lui secouais gentiment les cheveux.

-Il a rien dit d'autre?

Il fronça les sourcils ainsi que son petit nez.

-Non, je crois pas.

J'essayais d'engager la conversation avec lui mais je n'étais vraiment pas doué avec les autres alors je décidais de l'amener en cours.

-Oh si je m'en souviens maintenant, commença-t-il en descendant de la voiture. Il a parlé de travail mais j'ai pas très bien compris et il a parlé d'un garçon qui s'appelait, Étienne?
-Elyas tu veux dire?

Il hocha vigoureusement la tête.

-Oui c'est ça.

Je ne voyais pas vraiment où il voulait en venir. Si le clown était un ami de Elyas, est-ce qu'il voulait finir son travail envers moi ou envers Avalanna? Je n'arrêtais pas de me creuser la tête pour savoir qui pouvait à présent nous en vouloir autant.

-C'est tout?
-Non, il a parlé d'une fille, Ava. Il m'a dit que tu comprendrais.

Mon sang ne fit qu'un tour. Je sentis mes mains se crisper violemment sur le volant. Il resta quelque secondes sans bouger, sa petite bouche s'ouvrit et se ferma à plusieurs reprises. Il tourna ensuite son visage vers moi.

-C'est lui le méchant, pas vrai?
-Oui, petit. C'est lui le méchant.
-Et il va vraiment faire du mal à ma maman?

Je sentis qu'il était sur le point de pleurer alors je fis de mon mieux pour le rassurer.

-Mais non, il fait juste ça pour me faire peur, il ne vous veut aucun mal, d'accord? Mais si jamais tu le revois, je veux que tu en parles à ta maman. Allez va à l'école.

Il passa devant la voiture et me fit un petit signe de la main. Je venais de réaliser qu'il ne m'avait même pas dis son prénom. J'aurai aimé le rappeler mais Avalanna occupait trop mes pensées. Je regardais ma montre et me rendis compte qu'elle devait sûrement être déjà en cours alors je lui envoyais un message.
«On pourrait se voir?»
Elle ne me répondit même pas. Je décidais de passer d'abord un coup de fil à mon père. Il répondit à la première sonnerie.

-Tu avais raison pour maman, dis-je directement.
-Oh, Justin.
-Ouais, je l'ai vu.
-Elle est pas ... j'ai jamais été un bon père mais ...
-Elle a fait pire.
-Je crois, répondit-il.

Je voulais vraiment lui demander une chose particulière mais j'avais peur qu'il refuse.

-Est-ce que si ... j'aimerai rentrer à la maison.

Le silence se fit à l'autre bout de fil. Je n'entendais même pas le bruit de sa respiration.

-Papa?
-Justin.

Sa voix était enrouée.

-Bien sûr, fiston. La porte est même grande ouverte pour toi.

J'esquissais un sourire. Au moins pour lui, je comptais encore beaucoup. Voir plus qu'avant ou du moins, je m'en rendais réellement compte que maintenant.

-J'ai encore besoin d'y réfléchir mais je pense revenir. Je suis fatigué.
-Je comprends, Justin.

J'hésitais.

-Dis bonjour à Emelyne pour moi.
-Je le ferai.

Je pouvais entendre sa joie dans sa voix et oui, ça me fit chaud au cœur. Je rentrais ensuite chez moi et dormis toute la journée. Je réalisais, que dormir en pleine journée m'était beaucoup plus facile et que les cauchemars étaient moins présents. Je me posais ensuite contre la voiture de Dean et attendis Avalanna. Je voulais lui parler de mon père départ et surtout de ma mère.
Il était presque sept heures lorsqu'elle arriva.

-Tu étais où?
-Je suis parti m'acheter des vêtements. Et toi qu'est-ce que tu fais devant chez moi?
-Tu n'as pas répondu à mon message.

Elle resta silencieuse.

-J'ai eu besoin de toi, aujourd'hui. J'ai vu ... ma mère.
-Où ça?
-Chez elle.
-Carol t'en a parlé?

Je fus complètement stupéfait. Comment elle pouvait savoir pour Carol?

-Je te demande pardon? Tu ... tu étais au courant?

Elle resta interdite quelques secondes, ne sachant que dire.

-Oui, enfin elle m'en a parlé et m'a demandé ce que je ferai à sa place.
-Qu'est-ce que tu lui as dis?
-Je lui ai conseillé de ne rien te dire.

Je me serai jamais douté qu'elle aurait fait ça, c'était comme si elle venait de me poignarder dans le dos.

-Si on a fait ça c'est pour toi.
-Oh non pas du tout, m'emportais-je. Tu savais ce qu'elle représentait pour moi.
-Et c'est justement pour ça que je voulais rien te dire. Elle faisait partie de tes espoirs et de tes rêves. Je savais que quand tu pensais à elle, tu étais comme un petit garçon. Je le comprenais et je voulais que tu puisses continuer de rêver d'une mère qui t'aime et qui était partie parce qu'elle était obligée et pas parce qu'elle ...

Elle s'arrêta, ne voulant pas dire la suite.

-Mais vas-y dis-le, elle me l'a dit.
-On a jamais voulu te blesser, je te le jure. Tu mérites d'être heureux et c'est quelque chose qui t'aurait anéantie.

Elle s'avança vers moi et posa une main sur mon avant bras.

-Justin, n'en veux pas à Carol. S'il te plaît. On a toutes les deux voulus agir dans ton intérêt.
-En me tenant éloigné de tout ça. Est-ce que tu te rends compte de la douleur que j'ai pu ressentir?

Je respirais un grand coup, luttant pour ne pas pleurer. Il n'y avait que moi, le sombre crétin, pour être le dernier tenu au courant mais surtout pour ne pas avoir compris ça dès le départ. Si elle aurait vraiment tenue à moi, elle aurait trouvé une solution pour venir me voir, à la fin des cours ou autre.
Ses doigts fins effleurèrent ma joue.

-Je le sais, je te connais.
-Elle a un fils, qu'elle semble aimer et moi elle ...

Elle m'attira à elle et me prit dans ses bras.

-Je suis désolé, murmura-t-elle.

L'avoir dans mes bras me donner du réconfort, je pouvais enfin la sentir près de moi. Elle était juste là et ça me faisait du bien, je respirais son odeur.

-Alors pourquoi tu n'as pas répondu ce matin?

Elle se libéra de mon étreinte.

-Tu sais que si tu as besoin, je veux dire vraiment, je serai là pour toi mais sinon, c'est finis.

J'encaissais le choc.

-Tu as faillis m'embrasser hier.
-Et pour fêter ça, tu as retrouvé Heather. Je vous ai vu vous embrasser dans ta chambre et manifestement vous avez été plus loin.

Je ne savais même pas comment rattraper ça. Elle paraissait blessée.

-Avalanna, ce que je t'ai dis hier c'était sincère, je t'aime vraiment.
-C'est ça le plus drôle, je le sais. Mais, ça n'empêche que ça fait mal. Très mal.

J'aurai aimé la prendre dans mes bras, la rassurer.

-Alors, je me suis dis qu'on devait vraiment essayer de s'oublier, dit-elle. Pour de vrai, cette fois-ci.

J'espérais juste que ce n'était pas ce que je pensais.

-Tu te fiches de ce que je ressens alors?
-Et toi tu as pensé à moi quand tu as couché avec elle alors que tu sais que nos chambres sont en face l'une de l'autre et qu'on avait nous aussi fait l'amour dans ton lit?

Elle était tout aussi énervée que moi, à présent. Je pouvais la comprendre c'est vrai, moi-même je reconnaissais que j'avais fais l'idiot mais de là à tout oublier, c'est pas possible.

-Attends, tu m'as quitté Ava, tu peux pas me demander de ne pas refaire ma vie.
-Alors dans ce cas là, n'essaie pas de me récupérer si tu n'as pas l'intention d'être honnête jusqu'au bout.

J'en pouvais plus de cette situation entre nous.

-Tu n'as qu'un mot à dire et je l'oublie. Je ne lui parlerai plus et ne la regarderai plus si ça peut te rassurer.
-Justin ...
-Écoute, Avalanna, le clown est revenu, d'accord? Il a menacé mon petit frère, et ma mère. Il m'a fait transmettre une carte qui symbolise la mort et il a dit qu'il pourrait finir le travail de Elyas te concernant, alors si tu crois que je vais le laisser te toucher, tu te mets le doigt dans l'œil. Qu'importe que tu veuilles pas de moi ou que tu me détestes à présent, je serai là derrière toi, tout le temps pour m'assurer que tu ailles bien et qu'il ne te fasse rien.

Elle poussa les cheveux qui lui étaient tombés sur le visage.

-Mais tu comprends pas que c'est dangereux? Qu'ils jouent avec nous?
-Donc tu veux le laisser gagner?
-Mais on ne perdait pas juste un jeu stupide, on perdrait la vie. Tu crois que je pourrai vivre en te sachant mort, Justin? Tu crois vraiment que je pourrai me dire que si tu te fais tuer c'est juste parce qu'on a décidé d'assumer ce qu'on ressent l'un envers l'autre?
-Cette peur était justifiable lorsqu'il y avait Elyas, je te l'accord, il était complètement obsédé par toi mais il est mort. C'est quoi le problème maintenant? Je veux pas que tu te caches derrière lui, tu m'aimes et je t'aime.

Son menton se mit à trembler.

-S'il te plaît, laisse-moi partir, dit-elle d'une voix chevrotante.
-Je peux pas. J'ai besoin de toi.

Au même moment, une voiture se gara à côté de nous et un garçon en sortit. Avalanna lui jeta un regard, gênée et je compris.

-C'est qui ça?
-Un simple ami, rien de plus.

Je lui attrapais violemment le bras et la ramenais à moi.

-Laisse ce garçon te toucher ou même t'embrasser et je te jure que la prochaine fois que tu le vois, ce sera dans une boîte.
-Je t'ai dis que c'était juste un ami, je sors pas avec lui.

Elle me regarda, choquée. Je resserrais ma prise.

-J'ai été clair? sifflai-je entre mes dents.

Je sentais que mes yeux lâchaient des éclairs. Je faisais un effort sur-humain pour ne pas aller choper ce pauvre type et lui coller la racler de sa vie. Je savais qu'elle me disait la vérité mais il pouvait passer du temps et discuter avec elle alors qu'elle ne me laissait plus faire ça. Je l'enviais énormément et je crois même que je serai capable du pire si elle se mettait avec un autre que moi.

-Oui, murmura-t-elle.

Je la lâchais et elle massa son bras endoloris. Elle me jeta un regard presque apeuré et se dirigea doucement vers la voiture. Dès qu'elle fut parti, je lâchais un tas de jurons tout en rentrant chez moi.

-Justin, on doit parler, me dit Carol.

Je n'en n'avais pas envie, je voulais juste partir d'ici, ne plus exister, disparaître. Mes doigts rentrèrent en contact avec la carte de tarot lorsque je mis mes mains dans mes poches. Je la ressortis et la regarder de nouveau. Le clown avait décidé de frapper et je sentais que cela arriver plus que je ne le pensais.

-Ce matin tu m'as dis que tu voulais rentrer chez ton père.
-Ouais, répondis-je. Je pense que c'est la bonne solution.

Elle se laissa tomber sur le canapé.

-Pourquoi?
-Carol, tu ne me supportes plus. Tu ne me regardes pas et tu ne fais plus attention à moi.
-Tu dis ça pour Mia?

Je haussais les épaules. Elle me prit la main et me força à m'asseoir à ses côtés.

-Justin, tu fais parti de cette famille.
-Je me sens de trop. Tu t'occupes toujours de Mia, je le comprends et puis Brad passe tout son temps libre avec Ethan.
-Tu laisserais tomber Avalanna?

Je repensais à ce que je venais de voir.

-Tout le monde m'a remplacé, je crois.

J'avais dis ça sur un ton léger mais en réalité, j'en souffrais beaucoup.

-Avalanna et toi vous n'êtes pas comme les autres jeunes. Vous êtes tombés amoureux avant de vous mettre ensemble, ce qui est plutôt rare de nos jours. Il faut que vous vous laissiez une autre chance.
-Si tu pouvais le lui faire comprendre, ça m'arrangerait. Elle veut pas m'écouter.
-Laisse-lui du temps. Mais tu ne pourras pas savoir ce que l'avenir vous réserve si tu pars.
-Peut-être qu'elle réalisera qu'elle veut être avec moi et puis, j'ai besoin de faire le point, dis-je.
-Tu nous laisserais alors?

Je sentais de la tristesse dans sa voix.

-Peut-être. J'ai besoin d'y réfléchir.

Elle hocha la tête. J'en profitais pour lui tendre la fameuse carte.

-Qu'est-ce que c'est?
-Une carte que le clown a donné à ...
-Justin, on en a déjà parlé.
-Je dis la vérité, dis-je sèchement. Il l'a donné au fils de Yasmine.

J'en avais vraiment marre qu'on ne me croit pas alors je fis un pas vers la sortie lorsqu'elle me rappela.

-Tu as été la voir?
-Ouais. Je voulais lui parler.
-Qu'est-ce qu'elle t'a dit?

Je sentais presque de la peur dans sa voix.

-Qu'elle m'avait rayé de sa vie, enfin bref, la carte a été donné à son fils.

Elle fronça les sourcils, un air inquiet se dessina sur son visage.

-Tu l'as à Yasmine, j'espère.
-Non, il a menacé de la tuer si jamais il en parlé à une personne autre que moi.

Elle se leva du canapé et prit son sac qui était dans l'entrée.

-Qu'est-ce que tu fais?
-J'appelle Dean. Il est hors de question qu'on laisse un petit garçon se faire menacer de mort.

Elle avait raison et je me retrouvais bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. Au même moment, je sentis mon portable vibrer dans ma poche. Le numéro m'était inconnu et je sentis un frisson me parcourir l'échine.

-Oui? demandai-je.
-Justin, c'est Yasmine.

Elle semblait furieuse.

-Où est Mike?
-Mike? C'est qui?
-Mon fils! Je sais que tu l'as vu aujourd'hui.

J'eus subitement du mal à respirer.

-Il a disparu depuis quand?
-Il m'a dit qu'il avait rendez vous avec un copain il y a de ça quatre heures et il n'est toujours pas rentré.

J'étais certain que le clown y était pour quelque chose. Manifestement, il n'avait vraiment pas finis de jouer avec moi parce qu'il était évident que j'étais sa cible à présent, ce n'était plus Avalanna.

-Yasmine, c'est quoi la plus grande peur de ton fils?

The Pact.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant