Chapitre 44

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La police finit par arriver. Je ne savais même si c'était moi ou un voisin qui les avait appelé. J'étais juste sous le choc. La petite amie de mon père! D'accord, c'était mon assistance sociale, mais je ne la connaissais pas, on avait aucun lien alors pourquoi elle? Surtout de façon aussi atroce, c'était ... J'avais pas de mot et j'osais pas imaginer l'état de mon père.

Il était assis dans le salon à discuter avec les policiers, quant à moi, j'étais sur le palier de leur chambre, à regarder ce corps. À comprendre que tout ça c'était de ma faute. Mes yeux ne pouvaient que revenir à l'inscription sur le mur «Je t'avais prévenu». Oui je l'avais été mais jamais j'aurai pensé qu'il vienne jusque ici.

-On va devoir vous entendre, me dit un jeune policier.

Je ne lui jetais pas un regard. Je ne voulais pas parler, je voulais pas qu'on sache que tout ça c'était de ma faute. Et surtout, je voulais pas voir mon père me détester à nouveau. Même si je le comprendrai parfaitement. Je savais que si Avalanna serait morte à cause de lui, je l'aurai haï.

-Où est mon père?

-Toujours dans le salon.

-Je veux le voir.

Je sentais qu'il n'y avait aucune émotion dans ma voix. C'était comme si, rien ne m'affectait. Deux hommes me passèrent devant, mirent le corps de Emelyne sur une civière et le recouvrirent. Je suivis le cadavre des yeux jusqu'à ce qu'il quitte la chambre, puis je le suivis dans les escaliers. Il fallait que je vois mon père, que je lui demande pardon.

Lorsque je pénétrais dans le salon, mon père était assis dans le canapé abîmé face aux policiers qui lui posaient des questions. Il ne leva pas les yeux vers moi à mon arrivée.

-Avez-vous des ennemis Monsieur Bieber?

-Non. J'ai eu ... de nombreux problèmes d'alcool et je m'étais coupé du monde.

Je me revoyais de nombreuses années en arrière, il semblait encore plus déboussolé que lors du départ de Yasmine.

-Moi, j'en ai, murmurai-je.

Le policier qui avait posé cette question, releva les yeux vers moi.

-Vous êtes?

-Son fils. Vous devriez appeler le shérif Kinson de Pasadena. Il vous expliquera tout.

Je n'osais pas regarder mon père mais je sentais le poids de ses yeux sur moi.

-Et que m'apprendrait-il?

-Eh bien, des tas de choses mais je pense pas que vous me croirez. Pour faire court, je peux dire qu'il y a un tueur qui m'en veut et qui avait envie de me faire payer mon départ.

-D'où l'inscription sur le mur, lui chuchota un jeune homme.

-C'est ça, dis-je.

Il me demanda de lui donner son nom et son numéro, ce que je fis. Mes mains tremblaient mais je fis de mon mieux pour écrire proprement.

-Désiriez-vous qu'on appelle quelqu'un?

Mon père semblait perdu.

-On a aucune famille, répondis-je.

-Je veux venir avec vous, accompagnez Emelyne jusqu'à ...

Il étouffa un sanglot, j'aurai aimé m'approcher de lui et le prendre dans mes bras mais je pense qu'il m'aurait repoussé.

-Bien sûr, Monsieur.

Ils lui posèrent encore quelques questions et partirent. Petit à petit, la maison se vida, les bruits de pas à l'étage diminuèrent puis disparurent. Le bruit des clichés s'arrêtèrent, plus personne ne parlait. La maison fut bientôt vide. Je ne bougeais pas et restais assis dans le canapé, plongé dans le noir, seul.

The Pact.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant