Lorsque je reviens à moi, je sentis qu'il y avait quelque chose d'étrange. J'étais debout, du moins sur la pointe des pieds, mes mains étaient relevées au dessus de mon visage. Je sentais un métal froid entouré mes poignets. J'essayais de bouger mes doigts mais ils étaient complètement engourdis, apparemment, j'étais dans cette position depuis un moment. Mon visage semblait avoir gonflé sur mon côté droit et j'avais un peu de mal à respirer correctement.
-On se réveille enfin?
J'ouvris les yeux doucement. Ils étaient lourds et me faisaient terriblement mal. Je voulus ouvrir la bouche mais mes lèvres semblaient collées l'une à l'autre. Je regardais autour de moi, tout tanguait mais il était clair qu'on était dans un espèce de sous sol, plongé dans le noir complet et l'odeur était réellement insupportable. Un mélange de rance et d'humidité. Je levais la tête sans geste brusque pour éviter tout maux de tête. J'étais menotté à la canalisation.
-Justin, ça va pas?
C'était bien la voix de Elyas mais je ne le voyais pas. La pièce était sombre, j'avalais ma salive difficilement et essayais derechef de parler cependant je n'arrivais qu'à produire des sons étranges.
-Besoin d'eau?
Je supportais pas ça. Je sentais ses yeux sur moi alors que je pouvais rien voir. Ma respiration était bruyante, très bruyante et je commençais à ressentir de vive douleur dans les pointes de mes pieds et le poids de mes jambes semblaient avoir doublé.
La lumière s'alluma d'un seul coup, mes yeux surpris se fermèrent tous seuls. Je les ouvris de nouveau après un temps et il était devant moi.
-Tu as déjà pensé à faire un régime? J'ai vraiment galéré à te mettre là, tu le sais?
Il s'approcha de moi, une bouteille à la main et la porta à ma bouche.
-Ne t'en fais pas, me dit-il. Elle n'est pas empoisonnée, j'ai besoin que tu sois en forme pour ce qui va suivre. Ce serait bête que tu flanches rapidement.
Je ne savais pas de quoi ils parlaient, ça me faisait un peu peur de devais l'admettre. Contrairement à lui qui semblait réellement décontracté. Il était vêtu entièrement de noir, ce qui lui donnait un air encore plus sombre, et c'est sûrement pour ça que je ne l'avais pas aperçu dans la pénombre.
Il fit glisser le goulot entre mes lèvres et l'eau glissa dans ma bouche. Je manquais de m'étouffer, ma bouche était tellement pâteuse que le goût était écœurant mais au moins, je me sentais d'attaque à parler.
-Qu'est-ce qu'on fait là?
Il me fit un petit sourire.
-On s'amuse.
-C'est toi le clown?
Il haussa les épaules dans un geste désinvolte.
-Eh bien, si tu veux savoir si c'est moi qui ait défiguré Avalanna, eh bien oui, dit-il en riant.
Ce qui s'était passé avant qu'il ne me frappe me revient en tête.
-Où est-elle?
-Je te l'ai dis, je sais pas. Mais elle t'a laissé un message, tu veux l'écouter?
Il sortit de sa poche mon téléphone portable et la voix de Avalanna emplie la pièce.
«J'ai quitté la maison avec mon père, j'ai pas réussi à entrer. Pour Elyas, je sais pas ... On a été ensemble pendant longtemps, je ne le pense pas capable de me faire ça ...
Elyas émit une grimace qui se voulait comique.
... Et pour tout à l'heure ... Non, oublie. On en parlera plus tard, bonne soirée.»
-Elle est partit, te laissant seul ici avec moi.
Je fis un geste brusque vers lui et il se mit à rire.
-Calme, tu vas te fatigué avant moi.
Il s'éloigna, alluma une lumière un peu plus loin dans la pièce. Elle éclaira un établi, mais je voyais mal ce qu'il y avait dessus.
-Pourquoi tu lui as fais ça?
-Elle m'a humiliée, il fallait bien que je fasse de même.
-Alors, tout ça pour ça? Tu as tué Cihan pour ta fierté?
-Je l'ai choisis pour ça mais sinon, non.
Je fronçais les sourcils.
-Alors pourquoi?
J'essayais de gagner du temps en réalité. Il avait tué Cihan, j'ai vu et lu ce qu'il lui avait fait et je savais que je pourrais pas l'en empêcher. J'étais complètement soumis. Pensée plutôt effrayante.
-On jouait.
Je restais stupéfait. Il disait ça sur le ton de la plaisanterie et surtout de l'évidence. En quoi tuer quelqu'un pour s'amuser était quelque chose de marrant? Est-ce qu'il se rendait de compte de ce qu'il avait ou bien était-il dépourvu d'humanité?
-Et Daisy? Cameron? C'était toi?
-Tu as déjà joué à un jeu tout seul? On est beaucoup. Ce serait pas drôle sinon. J'ai juste tué Cihan et je m'en suis pris à Avalanna. On va dire que j'ai mélangé le plaisir et la vengeance, ajouta-t-il avec un demi-sourire.
Il me donnait envie de vomir. J'avais vraiment envie de le massacrer mais je pouvais même pas bouger. Il prit quelque chose entre ses mains, un espèce de fouet en cuir qu'il fit claquer en tirant sur chacun des côtés. J'eus subitement du mal à avaler ma salive. Il fallait que je continue de le faire parler.
-Vous avez fait un pacte, n'est-ce pas?
-Je vais te le dire, vu que, je te le dis au cas où tu n'aurais pas compris, tu ne sortiras pas d'ici. Enfin pas en vie. On a fait un pacte, effectivement. Après la mort de Cihan. C'était tellement excitant.
Je le vis, il semblait encore tout émoustillé rien qu'en y repensant. Il était complètement barge!
-Mais certains ont flippé. C'est pour ça qu'on était tous présent pendant que je frappais Cihan. On est tous mouillé. On peut pas tomber sans en faire tomber un autre.
-Vous êtes combien?
Il me jeta un regard et esquissa un sourire.
-Ah ça ... c'est un secret.
Il porta ses yeux sur la petite table de nouveau.
-Tu sais, j'ai beaucoup parlé avec ta très chère Avalanna et elle m'a appris certaine chose.
Je sentais que mon sang arrêtait de circuler dans mes mains, et je n'arrivais presque plus à bouger mes doigts. Mon corps était entrain de s'épuiser.
-Elle est tellement pathétique à être aussi amoureuse mais cela à du bon. Elle m'a avouée ta plus grande peur.
-La ferme, osai-je répondre.
-Souffrir. C'est bien, ça Justin. Tu as peur de souffrir?
Alors, il allait me torturer? Je ne répondis pas, il ne fallait pas que je le laisse voir à quel point j'étais terrorisé.
-J'avoue qu'au début, j'aurai bien aimé faire comme Cihan, te frapper et te sentir partir sous mes doigts mais tu as l'habitude, n'est-ce pas? De te faire frapper, je veux dire.
Il se posa sur la chaise et sortit une cigarette de sa poche, l'alluma et recracha la fumée doucement.
-Alors, j'ai eu une autre idée.
-Si tu voulais pratiquer un jeu SM, tu aurais pu me demander, ironisai-je.
Il éclata de rire qui se répercuta dans mes oreilles. J'avais envie de l'étranger de mes propres mains.
-Oh non, il n'y aura rien de sexuel, quoi que ... je prouverai ma dominance. Je sens que ta fierté en prendra un coup. C'est pour ça aussi que j'ai choisis de faire ça. Tu te pavanes en faisant le gros dur. Monsieur je sais tout et j'ai peur de rien.
Je partis d'un rire à mon tour mais complètement nerveux.
-Qu'est-ce qui te fait rire?
-Toi, dis-je entre deux soubresauts.
Il courut presque vers moi et me tira les cheveux en arrière, ma respiration devient plus difficile presque impossible.
-Alors, on rigole moins là, hein?
Il tira encore plus, j'avais le sentiment qu'il allait carrément m'arracher la tête mais il finit par me lâcher. Je redressais le visage et toussais. Des larmes m'étaient montés aux yeux.
-Oh, un appel d'Ava. Serait-elle inquiète pour son Justin?
-Laisse-là tranquille.
-Ah mais tu comprends pas que si toi tu es là, c'est par sa faute?
Il tenait mon téléphone dans ses mains. Je savais qu'il n'allait pas décrocher, il avait trop peur de se faire prendre.
-Non, c'est toi qui est complètement taré.
-Mais si elle m'avait pas trompé, il n'y aurait rien de tout ça. On serait resté au stade de jeu, personne ne serait blessé, ou presque.
-Vous avez enfermé Daisy dans un cercueil, personne ne souffre?
-Un dommage collatéral, ça arrive. Les autres sont plus silencieux.
Les autres? A combien de personne est-ce qu'ils avaient fait ça? Combien de vies ils avaient détruits?
-Vous êtes des malades, de grands malades.
Il termina sa cigarette sans même me répondre, puis il l'écrasa sur le bois de la table.
-Maintenant, on va passer au chose sérieuse.
-Pourquoi tu es tout seul?
-Parce que tu es à moi, comme une bonne petite salope.
Je serrai les dents.
-J'ai toujours eu une préférence pour les couteaux mais bon, il faut tester de nouvelles choses, souffla-t-il.
Il prit le fouet dans ses mains et s'approcha de moi. Son visage était presque collé au mien.
-Tu aimes Avalanna?
Je ne répondis pas, on se jaugeait du regard. J'avais mal partout mais il était hors de question que je flanche pour lui.
-Je dois dire que moi aussi. Pourtant, elle est défigurée et je l'ai toujours dans la peau.
-Alors pourquoi tu l'as rejeté ?
-Oh, elle t'a parlé de quand on a faillit coucher ensemble à ce que je vois.
Je lui jetais le regard le plus noir que je pouvais lancer.
-Elle te fait vraiment confiance alors, grinça-t-il. Eh bien, c'est simple. La brisée. C'est une fille trop sensible et je savais qu'elle ne s'en remettrait pas.
-Elle est beaucoup plus forte que tu le crois.
-Qu'il est mignon. Mais avec moi je peux te jurer que tu finiras par détester ta chère Avalanna.
Il me contourna et je me crispais entièrement. Du moins, avec le peu de force qu'il me restait.
-On va faire un petit jeu, d'accord? J'arrêterai lorsque tu me diras «Je déteste Avalanna». Ça te va?
J'essayais réellement de respirer doucement, de me contrôler mais c'était dur. Je ne lui répondis pas. Je ne voulais pas jouer, moi. Je voulais juste rentrer chez moi, serrer Avalanna dans mes bras et lui dire que je l'aimais. Je fermais les yeux m'attendant au premier coup mais il était évident qu'il prenait un malin plaisir à me faire attendre. Il fallait que je trouve quelque chose de gaie. C'est ce que je faisais lorsque mon père commençait à me frapper, je pensais à autre chose pour mettre un mur entre la douleur et moi.
-J'espère que tu vas vraiment jouer avec moi, dit-il d'un air triste.
Plusieurs visages me passèrent devant les yeux. Un visage lointain, celui de ma mère, puis Carol, beaucoup plus net. Bradley, Isahi, mon père et Avalanna. Il fallait que je garde en mémoire les visages de ceux que j'aimais parce que je savais, moi aussi, que j'allais mourir. Je murmurais le prénom de Ava, et des autres comme une prière silencieuse puis le premier coup arriva. Mes yeux s'ouvrirent d'un seul coup et mon corps fit un mouvement en avant. Je me retiens de ne pas crier, la douleur restait supportable pour le moment.
-Alors, ça va toujours?
Je calmais ma respiration, derechef. Il fallait que je sois calme. Je ne voulais pas que mon cœur flanche sous le coup de la douleur et du stress. J'allais pas lui faciliter la tâche, s'il voulait que je meurs, il allait devoir y aller plus fort. Beaucoup plus fort.
-Va te faire voir, dis-je doucement.
Deuxième coup. Je sentis que le cuir venait de fissurer mon t-shirt. Je réalisais avec horreur qu'il ne me l'avait pas enlevé et que chacun des tissus aller pénétrer dans ma peau, doublant la douleur. Je serrai des dents pour ne pas lui crier des obscénités.
-Tu l'aimes toujours?
Sa voix était beaucoup plus proches que tout à l'heure, son visage était près de moi.
-Oui, murmurai-je.
Troisième coup. Je ressentis une violente douleur dans mes jambes, une crampe dans mes doigts de pieds. Ils n'allaient pas me soutenir encore longtemps. Le coup suivant fut beaucoup plus fort, il me coupa le souffle et des larmes de douleur me monta aux yeux.
-Espèce de sale enfoiré! hurlai-je.
-Ah! Je pensais que tu allais rester calme encore longtemps.
Il me frappa encore et encore. Je ne savais plus quels coups étaient lesquels. Je voulais juste que ça s'arrête. Je souffrais énormément. J'avais envie de pleurer mais je m'étouffais dans mes propres sanglots. Mon dos, du moins ce qu'il en restait, était complètement en feu. Je ne sentais plus une seule parcelle qui semblait avoir un bout de peau intact.
-Dis-le, Justin.
Je contractais ma mâchoire, m'empêchant de le dire. Je savais que c'était mon arrêt de mort même si je commençais à ressentir ce dont il parlait. Si je n'avais pas connu Avalanna, je serai pas là, je serai pas entrain de me faire torturer.
Il me claqua la peau encore une fois et cette fois-ci, je hurlais complètement en sanglot. Je laissais mon corps retombait, tirant encore plus sur mes bras, je n'avais plus aucune force. J'en pouvais plus. Il avait complètement percé ma peau, je sentais mon sang coulait le long de mon dos et le tissus s'incrustait dans ma chair.
-Oh putain, stop! Par pitié!
-Tu sais ce que tu dois dire.
-D'accord, d'accord.
J'avais du mal à parler. Je ne savais si c'était mes larmes ou si c'était mon souffle qui était coupé à chaque coups. Ma voix n'était pas assurée, elle était chevrotante et je me détestais d'être comme ça devant lui.
-Je la déteste.
-Qui?
-Je déteste Avalanna.
Il ne parlait pas. Mon sang battait fort à mes tempes, mes jambes ne me portaient plus, mon corps entier reposait sur mes bras qui commençaient à lâcher eux aussi.
-Non, désolé. C'est pas sincère.
-Quoi? Non! Non! Putain, j'ai dis la vérité, j'ai dis la vérité, sanglotai-je.
J'en pouvais plus. J'en pouvais vraiment plus mais le coup vient. Je n'arrivais plus à bouger, je n'avais jamais connu de douleur aussi vive, aussi intense et je voulais que ça s'arrêter. Je mis mon visage contre mon bras pour essuyer mes yeux. Les larmes m'aveuglaient complètement. Lorsque le cuir toucha ma peau encore une fois, je me mordis pour étouffer mon cris. Je le fis tellement fort que le sang coula entre mes dents. Ce fut le dernier.
-Oh ça donne chaud, s'enthousiasma-t-il.
Il passa devant moi et alla boire à sa bouteille. Je n'arrivais pas à calmer les battements de mon cœur qui me martelaient la poitrine. Mes poignets saignaient je le sentais. A force de m'avancer à chaque coup, les menottes avaient coupés ma peau. Je préférais même pas penser à mes jambes.
-On descend de son piédestal, n'est-ce pas?
-Je vais te briser, lui dis-je. Je vais te crever.
Il se mit à sourire.
-C'est plutôt l'inverse.
Il prit mon téléphone et le regarda. Je crachais sur le sol, le sang qui n'arrivait pas à glisser dans ma trachée.
-Oh, Avalanna a appelé six fois, ton père, deux, Carol plusieurs fois aussi. A croire qu'ils s'inquiètent tous.
-Ils vont me retrouver.
-Mais il sera trop tard, dit-il avec une mine triste. On recommence?
-Je t'ai dis la vérité.
-Non? Tu l'as déteste, c'est bon? Oh la pauvre, elle qui t'aime tellement. Elle sera anéantie.
-Alors c'est pour ça?
Il revient de nouveau vers moi et me donna un coup de poing dans le ventre, me coupant le souffle.
-Pourquoi est-ce que ça peut te préoccuper puisque je t'ai dis que tu n'en sortiras pas en vie?
Je calmais ma respiration et attendis quelques secondes avant de répondre.
-Tu vas me tuer mais elle ne saura pas que je la déteste.
Il s'approcha encore plus de moi.
-Mais je lui dirai, juste avant de la tuer. Ce sera long et douloureux.
Je ne savais pas ce que je ressentais. J'en voulais à Avalanna, c'était de sa faute si j'étais là et si j'avais subis toutes ces choses mais une partie de moi, refusait de la détester. Et je n'avais aucune idée sur ce qui semblait être le plus fort à mes yeux.
-Touche la et ...
Il me tapota le bras.
-Tu seras mort, Justin. Tu pourras plus rien faire. Mais d'abord, je la réconforterai, elle retombera amoureuse de moi et dès que ce sera fait, je la tuerai.
-Espèce de ...
-Chut, pas de gros mots, c'est malpoli. En tout cas, j'ai trouvé notre prochaine victime, Isahi. Je sens qu'on va bien s'amuser avec lui. Pasadena regorge de points d'eau, cela sera tellement marrant. Puis après, pourquoi pas la jolie Heather, Hilary ou encore Kanec. Je crois que, oui, je vais tous les tuer. Et tout ça, grâce à toi. Je finirai bien évidemment par Avalanna.
Au même moment, il sortit de derrière son dos une arme.
-C'est celle de Dean, n'est-ce pas? Toi aussi, il t'a fait mené la vie dure, je suppose. Alors, ce ne serait que justice qu'il soit accusé de tout ça et on pourra continuer tranquillement.
-Vous pourrez, personne ne vous croira.
-Mais Ava m'a pourtant dit que tu soupçonnais son père? Oui, nous avons beaucoup parlé de toi, c'était barbant mais bon, j'ai bien fait de l'écouter.
Il posa l'arme sur la table et prit un couteau.
-Maintenant, on va en finir, dit-il.
Je n'avais même plus peur, je voulais que cette douleur s'arrête, je voulais que mon dos arrête de me faire souffrir, je voulais que mes jambes ne soient plus lourdes et je voulais que mes bras se reposent enfin. Tout cela sera bientôt possible. Je n'aurai jamais cru qu'une peau soit aussi facile à percer. Le couteau se planta sans difficulté dans mon ventre et je mis un temps à réaliser qu'il y était rentré. Mes yeux se baissèrent vers la plaie lorsqu'il le ressortit et c'est ce qui fit le plus mal. Je n'avais même plus la force de crier ou de l'insulter, j'étais complètement épuisé, j'en pouvais plus.
-Alors comment on se sent?
Ma respiration devenait de plus en plus difficile, je sentais le sang coulait contre mon ventre. Mes oreilles bourdonnaient et je sentais que j'étais sur le point de faire un malaise. Il me frappa au visage lorsqu'il vit que mes yeux partaient en arrière.
-Non pas encore, me hurla-t-il dessus. Oh réveille-toi!
-Tue-moi, murmurai-je sans ouvrir les yeux. Tue-moi.
Je sentais que mon cœur commençait à ralentir, c'était cette sensation que l'on avait avant de mourir? J'avais toujours cru qu'on pensait à quelque chose en particulier, qu'on revoyait chacun des événements marquants de la vie mais je ne voyais que du noir derrière mes yeux clos. Je n'avais plus la force de dessiner un visage dans ma tête. Tout était au ralentis, je sentais presque le sang coulait plus difficilement dans chacune de mes veines. J'avais conscience que je ne verrai plus Avalanna, que je ne l'entendrais plus me dire ses «je t'aime», que je ne verrai plus jamais le visage souriant de Carol et sa tendresse envers moi. Jamais, je ne pourrai pardonner à mon père et lui accorder une seconde chance, jamais je ne pourrai dire à Isahi à quel point il comptait pour moi. Tout ça parce que j'étais tombé amoureux de la mauvaise personne et surtout d'avoir rencontré des fous. Triste ironie de la vie, je ne m'étais jamais sentie aussi en vie que ces dernières semaines et pourtant c'est ça qui me conduisait à la mort. J'avais accepté mon sort lorsque je sentis sa main se posait sur ma bouche.
-Putain la ferme.
Je m'étais pas rendu compte que j'émettais des sons étranges.
-Tu as entendu ça?
Aurai-je encore un peu de chance de pouvoir sortir d'ici? Le sang de ma blessure à la jambe brisait le silence en tombant sur le sol.
-Justin? C'est le shérif Haken. Je suis avec Dean, tu es là?
Mes yeux s'ouvrirent en l'entendant. Ils étaient là et m'avaient retrouvé. Je me sentais pris comme d'un second souffle.
-Tu as perdu, connard.
Ma voix n'était qu'une simple murmure mais il m'avait entendu. Il me jeta un regard noir et se mit à regarder autour de lui. Ses yeux s'arrêtèrent sur une toute petite fenêtre, il courut vers elle, l'ouvrit et se glissa à l'extérieur. Avant de la fermer, il s'arrêta et me regarda.
-Pas si perdu que ça. Tu ne m'oublieras pas. Jusqu'à ce que je revienne et finisse ce que j'ai commencé. Regarde toujours derrière ton épaule, je pourrai être là.
Il la claqua et disparu dans la nuit. Quant à moi, je restais là seul, entendant Dean et Haken m'appelaient. Je n'arrivais plus à prononcer un mot, maintenant que je savais que j'allais probablement m'en sortir, je n'avais qu'une envie fermer les yeux et dormir.
-Justin!
Je sursautais presque. Ce n'était pas là voix des deux shérifs mais de Avalanna. Elle posa ses mains froides sur mes joues brûlantes. Je crois même qu'elle pleurait.
-Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il t'a fait?
Son front se posa sur le mien mais je me décalais. Je voulais pas la voir, je voulais pas la toucher et je voulais qu'elle fasse de même avec moi. Elle me serra contre elle, ravivant la douleur dans mon dos lorsqu'elle essaya de glisser ses mains. Je me mis à hurler et l'insultais.
-Je suis désolé. Excuse-moi.
Elle m'embrassa à plusieurs reprises mais ses lèvres n'avaient plus le même goût qu'auparavant, à présent, elles me donnaient envie de vomir. J'aurai voulu qu'elle soit morte. Je relevais les yeux vers la porte et m'aperçus que Dean et le shérif Haken arrivaient à leur tour.
Dean me souleva pour soulager mes bras mais je me mis à pleurer à cause de cette souffrance si intense. J'avais le sentiment qu'on était entrain de m'arracher les bras. Le shérif Haken trouva les clés des menottes sur la table et les enleva. Ils m'allongèrent sur le sol et je crus entendre Dean appelait une ambulance.
-Tiens le coup, gamin, me dit Haken.
Mais je pouvais plus, mes paupières étaient trop lourdes, les battements de mon cœur étaient encore plus faibles que tout à l'heure. Je fermais les yeux, et sombrais dans le noir.
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The Pact.
FanfictionThe Pact, une fiction écrite par L.J. Nash Merci de respecter le fabuleux travail de L.J. Nash qui a mis plus d'un an à écrire cette fan fiction. __________________________ « Le pacte a été crée dans le but de protéger un secret. Un secret lourd et...