Avalanna et moi étions assis dans le canapé, elle tremblait et était silencieuse. Aucun de nous de savait quoi dire ni quoi faire. Je n'arrêtais pas de repenser au paquet qu'il y avait dans la cuisine, et surtout à la personne à qui ils pouvaient appartenir. Je n'osais pas imaginer l'état dans lequel serait Carol lorsqu'elle découvrira la vérité.
Je ne savais vraiment pas pourquoi on nous faisait ça et surtout pourquoi ils avaient fait ça. Je pensais sincèrement que leur sadisme ne pouvait pas aller aussi loin, manifestement, j'avais tort.
Lorsque j'entendis la porte claquée, je me redressais du canapé et vis Dean arrivait dans le salon.
-C'est où?
-Dans la cuisine.
Il n'était pas seul, l'inspecteur Haken était avec lui, ainsi qu'une autre personne que je n'avais jamais vu et qui ne me fut pas présenté.
Dean me regarda de haut en bas puis jeta un coup d'œil à sa fille. Je n'avais pas remarqué que j'étais toujours torse nu. Je me sentis gêné voir même vulnérable tout d'un coup, toutes les traces sur mon dos pouvaient être vu de ces trois hommes. Je fis quelques pas en arrière, discrètement jusqu'au canapé et m'assis.
-Bon, restez là, on va voir ça.
Dean semblait préoccupé. Qui ne l'aurait pas été? Je savais qu'il aurait fait tout ce qu'il fallait pour sa fille et savoir qu'un homme -probablement Elyas- était entré aussi facilement, cela devait être difficile à digérer.
-Comment tu te sens? demandai-je à Ava.
Elle haussa les épaules, je crois qu'elle avait besoin de craquer mais avant, il fallait que je vois son père. Je pris mon t-shirt qui se trouvait sur le sol et l'enfilais puis partis dans la cuisine.
-Justin, je t'ai dis de rester dans le salon.
-Je sais mais ... quelque chose m'intrigue.
-Quoi?
Manifestement, il n'avait pas envie que je sois là.
-Si ce sont les yeux de Cihan ... pourquoi, enfin, ils sont intact, quoi.
-Il les a probablement mit dans du formol, déclara le troisième homme.
-James il faut que tu les emmènes au médecin légiste pour savoir à qui ils sont.
-Ok.
Il prit le paquet et quitta la maison après nous avoir salué.
-Haken, il va falloir que tu retournes au bureau, leur dire que je vais prendre quelques jours de congé. Ce connard est rentré dans ma maison alors que ma fille s'y trouvait.
-Oui, je comprends. J'y vais.
J'attendis que Haken s'en aille à son tour pour parler.
-Qu'est-ce qu'on va faire maintenant?
-Très bonne question. Il faut qu'on appelle ton père ... enfin Bradley.
-Je sais et c'est justement ce qui me fait peur. On est mal.
Il me jeta un regard en biais.
-On? Moi, Justin.
Je ne savais pas quoi lui répondre. Il appela Brad et s'assit à sa table. Il avait le regard perdu dans le vide.
-Je peux savoir ce qui s'est passé pour que vous ne le voyez pas entrer dans la maison?
-Il n'y a eu aucun bruit, dis-je.
-Et c'est sûrement ce silence qui t'a enlevé ton t-shirt et qui a enlevé ce gros pull que ma fille porte tout le temps?
Je serrais les dents, il était évident que ce n'était pas le bon moment pour parler de ça.
-Je croyais que vous vouliez voir votre fille heureuse.
-Je veux pas que tu joues avec elle. C'est pas toi qui la voit malheureuse après. Un conseil soit tu te remets avec elle, soit tu la laisses tranquille. C'est clair?
Je rivais mon regard au sien. Je n'allais pas répondre mais il avait raison, je devais l'admettre.
Heureusement pour moi, Bradley entra en trombe dans la cuisine avec Avalanna, ce qui me donna diversion.
-Qu'est-ce qui se passe? Tu m'as dis qu'il s'agissait de Cihan.
-Oui, il n'y a pour le moment aucune certitude mais Avalanna et Justin ont trouvés des yeux dans la cuisine.
Il était debout juste à côté de moi, il prit mon bras dans sa main et le pressa. Je savais que c'était pour éviter de s'effondrer alors je ne dis rien. Je me levais et l'aidais à s'asseoir.
-Des ... yeux?
-Ouais.
Je m'approchais de Ava et passais un bras autour de ses épaules.
-Et tu penses que ce sont ceux de Cihan?
-Ils sont bleus comme les siens mais rien n'est encore prouvé. Il va falloir attendre encore un peu.
Ce que je voulais dire n'était pas évident mais il fallait que je le fasse.
-Et qu'est-ce qu'on va dire à Carol?
Ils me regardèrent tous.
-Elle nous le pardonnera jamais, ajoutai-je. Brad tu la connais, tu sais ce que représente Cihan pour elle, savoir qu'on aura profaner son corps encore plus brutalement qu'elle ne le croyait.
-Je pense qu'on devrait tous lui mentir, déclara Avalanna. Je sais que ne vouliez plus de moi chez vous mais j'aime beaucoup Carol et Justin a raison, savoir ça va la détruire.
-Non, c'est adorable ce que vous voulez faire mais ça va pas être possible. Les yeux vont devoir retourner dans la tombe avec Cihan.
En entendant ça de la bouche de Dean, Bradley eu un frisson.
-Vous allez ouvrir sa tombe?
-Brad, je suis désolé mais on va être obligé. Tu veux que ton fils soit entier, non?
-Je crois surtout qu'il a assez souffert comme ça.
Sa voix était enrouée et il luttait pour ne pas pleurer. Comme nous tous. Je me sentais un peu intrus car je ne le connaissais pas mais j'aimais les gens qui l'aimait, lui, et les voir dans cette souffrance m'était pénible.
-Tout ce que je peux faire c'est dire que personne n'était au courant, conclut Dean.
-Mais ils pourraient porter plainte contre vous! m'exclamai-je. Ok, on s'apprécie pas mais c'est injuste qu'il n'y ait que vous qui devait payer pour ce qu'on sait tous.
-Justin, ça me touche que tu veuilles m'aider mais non. Bradley peut risquer son mariage, il a déjà l'histoire de Ethan, je veux pas enfoncer le clou. Je suppose que tu ne veux pas qu'ils se séparent?
-Non, bien sûr que non.
Je ne savais pas quoi dire ni quoi faire pour faciliter les choses.
-Donc, demain matin, je passerai vous avertir dès qu'on aura les résultats du labo, ça vous va?
-Merci, Dean.
-Je t'en prie, tu as fais beaucoup quand elle est partie.
Il devait sûrement parler de sa femme.
-Rentre chez et va retrouver Carol, lui dit gentiment Dean.
-Ouais. Comment je vais pouvoir la regarder dans les yeux?
-Soit là pour elle, c'est tout.
Il me regarda, probablement pour que je le suive.
-Je reste un peu avec Ava. Enfin, si vous êtes d'accord.
-Je préférerai que vous alliez tous les deux chez les Carlington. La maison est plus sécurisante. Je vais vérifier toute la maison pour savoir par où il a pu entrer.
Je crois qu'il avait oublié la fois où quelqu'un était entré pour mettre la photo de David dans ma chambre mais je ne contredis pas.
-Si vous voulez.
On sortit avec Brad et on traversa la rue en silence. Je regardais autour de moi. La rue était plongée dans le noir mais je savais qu'il était là. Je le sentais, plus qu'autre chose. Je serrais Avalanna encore plus près de moi. Je me devais de la protéger. Quand je pense qu'il était entré dans la maison alors que nous étions dans le salon, il aurait pu arriver n'importe quoi surtout qu'il avait une arme. J'étais certain qu'il avait pris son pied en nous voyant découvrir les yeux car il était évident qu'il nous avait épié. Il aimait beaucoup trop torturé pour ne pas regarder.
La maison était encore plus plongée dans le noir qu'à l'extérieur.
-Je crois que je vais aller boire quelque chose avant d'aller me coucher.
Il marchait tel un zombie. J'avais envie de le prendre dans mes bras et le réconforter mais je pouvais pas. C'était quelque chose que je savais pas faire sauf avec Carol et Avalanna.
-On monte nous?
Elle hocha la tête. Lorsqu'on se retrouva dans le lit, elle se glissa à mes côtés.
-Est-ce que tu peux me serrer dans tes bras?
-Bien sûr, viens.
Elle posa sa tête sur mon épaule. Je savais qu'elle pleurait silencieusement, ses épaules étaient secoués de léger spasmes. Je caressais ses cheveux pour tenter de l'apaiser.
-Il aurait pas aimé que tu sois aussi triste pour lui, murmurai-je.
-Pourquoi ils lui ont fait ça? Pourquoi Elyas lui a fait ça?
-Il n'y a rien à comprendre, Avalanna. Ce sont des sadiques.
-J'étais même plus en couple avec lui lorsqu'on a fait l'amour Cihan et moi.
Elle se redressa sur un coude.
-Pourquoi c'est pas moi qu'il ait tué?
-Dis pas ça, dis-je méchamment.
-Mais c'est vrai, s'il voulait se venger sur quelqu'un, ça aurait du être moi.
Je repoussais ses cheveux derrière son épaule et l'embrassais.
-Arrête de penser à ça, s'il te plaît. Tes propos me font vraiment mal.
-J'aurai jamais cru avoir la mort de quelqu'un sur la conscience.
-Je dis pas que tu vas l'oublier car c'est impossible mais tu vas apprendre à vivre avec.
-Comment?
Je soupirais et me redressais.
-En me faisant confiance. Ma culpabilité est toujours présente, mais quand je suis avec toi j'y pense plus. Je dors même plutôt bien lorsque tu es à mes côtés. Il va falloir que tu te reposes sur moi. On est différents tous les deux, je le sais. Moi, j'ai juste besoin de ta présence pour m'apaiser mais toi je sais que tu as besoin de parole et d'actes alors tu peux compter sur moi.
-Merci, murmura-t-elle. Je pense que je vais avoir besoin de toi, plus que jamais.
-Et je t'abandonnerai pas. Je crois que c'est ça l'amour, être là pour l'être aimé, le soutenir et l'empêcher de couler.
Elle passa un doigt sur mes lèvres.
-Je t'aime, Justin. Je t'en prie me quitte pas.
-Qu'importe ce qui se passera entre nous, si tu as le moindre problème, que je te haïsse un jour ou non, appelle-moi et je serai présent.
-Ça veut dire que toi et moi ...
-Non, ça veut rien dire du tout. On va attendre un peu, voir ce qui se passe avec ce psychologue et on avisera.
-Tu vas vraiment aller le voir?
-Oui, pour toi et pour nous. Je peux pas vivre sans toi et pour rien au monde, je voudrai te décevoir. Je préférerai mourir.
Elle approcha son visage du mien et déposa ses lèvres sur les miennes. Je la retournais pour être au-dessus d'elle et continuais de l'embrasser.
-Je crois que j'ai jamais eu autant confiance en une personne, me dit-elle.
Je lui fis un sourire. Elle passa ses jambes autour de ma taille et me serra contre elle. Je sentis qu'elle avait autant envie que moi de faire l'amour. Peut-être était-ce une façon de nous prouver que nous, nous étions en vie et qu'il fallait qu'on en profite pour le temps qu'il nous reste. Je sentais que quelque chose se tramer. En réalité, depuis ce qui s'était passé, j'avais le sentiment d'avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête.
Cette fois-ci, j'enlevais son t-shirt et embrassais sa peau. Elle gémit doucement. Je sais pas ce que ça allait donner nous deux, je sais même pas si demain on allait encore être ensemble mais je voulais profiter. Elle s'offrait à moi, deux fois dans la même soirée. Je pense que pour elle c'était un moyen de me montrer qu'elle était capable de tout surmonter pour moi et quant à moi, j'avais besoin de sa peau contre la mienne.
La première fois où nous avons fait l'amour, je n'avais même pas vu son corps en entier et je sentais l'excitation monter lorsque je me rendis compte qu'elle n'avait rien à présent pour me le cacher. Je déposais de léger baiser sur la cicatrice qu'elle avait dans le cou et je la sentis frissonner.
Je défis son soutien-gorge et embrassais sa poitrine tendrement. Lorsque je rentrais en elle, je passais mes bras derrière son dos pour qu'on soit réellement collé l'un à l'autre, je voulais qu'elle sente que je l'aimais et que je ferai n'importe quoi pour elle. Il était plus facile de le prouver que de le dire.
-Serre-moi fort dans tes bras, me murmura-t-elle.
C'est ce que je fis. Aucun de nous ne dormit de la nuit, on était complètement perdu dans nos pensées. Je la tenais juste fermement contre moi, sa peau chaude contre la mienne attendant que le jour se lève avec impatience et appréhension. Aux premières lueurs du soleil, Avalanna s'endormit et je sortis du lit.
J'avais entendus la sonnerie de l'entrée retentir dans la maison et je savais à présent ce qui allait se passer. Si Dean était venu, c'est qu'il était sûr que les yeux appartenaient à Cihan. Je m'habillais rapidement et rejoins Carol, Bradley et Dean au rez de chaussée. Je voulais être près d'elle lorsqu'il nous l'annoncera.
-Je crois qu'il faut que vous soyez assis tous les deux, annonça le shérif.
Brad et moi nous nous jetâmes un coup d'œil. Ils se posèrent dans le salon. Je pris la main de Carol et attendis.
-Il y a quelque chose que je ne vous ai pas dis sur votre fils ... ses yeux ont ... ils ont été pris. Nous les avons retrouvé hier soir.
Carol n'eut pas la réaction à laquelle je m'attendais. Elle resta muette. Dean donna une fausse explication puis partit. La maison se retrouva dans un silence pesant, vraiment pesant. Carol se leva et monta à l'étage, toujours sans dire un mot.
-Tu crois que ça va aller? demandai-je.
Il frotta ses yeux, il semblait vraiment fatigué.
-C'est une bombe à retardement.
Il se leva mais je posais ma main sur son avant bras.
-Je crois que je ferai mieux d'y aller. Vous êtes tous les deux ses parents, j'ai un avis extérieur, elle pourrait peut-être plus me parler.
Il se reposa dans le canapé, d'un air las.
-D'accord. Appelle-moi si ça devient difficile à gérer.
Je hochais la tête et me dirigeais directement vers la chambre de Cihan. Elle était assise sur son lit, j'allais lui parler de ce qui venait de se passer lorsque je réalisais avec effroi qu'elle avait une arme dans les mains. Ses yeux étaient rivés dessus, une peur affreuse me saisit.
-Carol, qu'est-ce que tu fais?
Elle ne se redressa même pas. Je pénétrais doucement à l'intérieur de la pièce.
-Carol?
-Si j'aurai pas eu ce bébé dans le ventre, je me serai explosé la cervelle, dit-elle tout bas.
L'arme n'avait toujours pas bougé, elle n'avait pas fait un mouvement. Je me retrouvais à quelques centimètres du lit. Je ne savais pas si je devais appeler Brad ou non.
-Donne la moi, murmurai-je doucement.
-Elle appartient à Bradley, je savais même pas qu'il en avait une.
Je sais pas si elle avait conscience ou non de ma présence. On aurait dit qu'elle se parlait à elle-même. Je m'assis à côté d'elle et portais ma main sur les siennes.
-C'est pas une solution, Carol.
-Je sais.
Elle me regarda enfin. Ses yeux étaient vitreux et semblaient regarder quelque derrière moi.
-Mais au moins, j'aurai revu mon petit garçon.
-Et moi? Tu m'aurais abandonné?
Je savais que son fils comptait beaucoup pour elle ce qui était normal mais je pensais qu'elle m'aimait un minimum, moi aussi.
-Non, j'aurai veillé sur toi.
Je lui pris les épaules et la secouais doucement.
-Mais moi, j'ai besoin de toi ici et maintenant. Qu'est-ce que j'en ai à foutre que tu veilleras sur moi quand tu seras morte?
J'en profitais pour prendre l'arme sur ses genoux lorsque je la relâchais.
-J'ai besoin d'une mère dans ce monde là, Carol. Une mère qui prendrait soin de moi et de ... ma petite sœur.
Il était évident que c'était pas la mienne, mais quand elle viendra au monde, je serai là et j'ai pas l'intention de quitter cette maison maintenant, alors cette petite fille, je veillerais sur elle comme un grand frère le ferait.
-Je la protégerai. Tu peux pas tout abandonner.
Je me levais, garder l'arme à la main, le plus éloigné d'elle possible.
-J'aurai même pas eu la force de le faire, murmura-t-elle.
Cette fois-ci, je sentais qu'elle avait plus besoin de son mari que de moi. Je l'appelais et les laisser tranquille.
Je n'en revenais pas qu'elle avait essayé, ou du moins, pensé à mettre fin à ses jours. Je cachais l'arme dans les vêtements de Brad et retournais dans ma chambre, m'allonger près de Ava qui dormait toujours. En tendant l'oreille, j'entendis des bruits de disputes étouffés par le mur. Elle lui avait sûrement dit ce qu'elle avait eu l'intention de faire. Plus le clown agissait, plus il détruisait des vies sur son passage. Nous tous, dans cette maison, nous en avions été victime et nos vies avaient changés à jamais.
-Elle est au courant?
Je sursautais surpris qu'elle ne dorme pas.
-Oui, c'est bon.
-Comment elle l'a prit?
-Mal, je l'ai trouvé dans le chambre de Cihan avec une arme. Elle est entrain de parler avec Bradley.
Elle se retourna vers moi et caressa mon visage.
-Oh ... je suis désolé.
-Ouais, il est temps que ça s'arrête tout ça.
-Je sais, et je suis d'accord.
Je déposais un baiser léger sur son épaule nue.
-Il faut qu'on attrape Elyas et tous les autres.
-On sait même pas qui ils sont, dis-je. J'ai peur pour Carol.
-Brad est là, pour elle.
J'entremêlais mes doigts aux siens.
-Tu pourrais pas aller chez ta tante quelque temps? Je serai rassuré si tu partais un peu.
-Justin, je vais pas partir.
On passa le reste de la journée au lit. Je ne voulais pas sortir de ma chambre et voir Carol complètement décomposée. Mais en fin de journée, Avalanna du partir car son père voulait la voir et je me retrouvais seul jusqu'à ce que mon portable se mette à sonner.
-Justin?
Je reconnus la voix de Elyas. Je me redressais d'un bond dans mon lit.
-Qu'est-ce que tu veux?
-Je voulais savoir si votre soirée n'avait pas trop été gâché par mon cadeau.
Je ne répondis pas. Il fallait que je reste calme.
-J'aimerai qu'on puisse régler ça une bonne fois pour toute, dis-je.
-Moi aussi. Qu'en dis-tu si on se voyait ce soir?
-Ça me va.
-Juste, ne préviens pas Dean, on sait jamais ce qui pourrait arriver à ta famille ou Avalanna si je voyais qu'il y a la police. N'oublie pas que nous sommes nombreux, peut-être même assez pour que chacun d'entre nous soit derrière chacune des personnes que tu aimes. Ava est bien chez son père, non? Et ton père à l'hôtel avec ... comment s'appelle-t-elle déjà? Emelyne?
Je me mordis l'intérieur de la joue.
-Tu as perdu ta langue?
-Où est-ce qu'on se voit?
Il m'indiqua un petit chemin de terre en dehors de la ville.
-Dans une heure, et soit à l'heure.
Il raccrocha. Je sortis de mon lit en catastrophe et sortis de la maison sans faire attention à quoi que ce soit. Je mis du temps à trouver le lieu qu'il m'avait donné. Je me garais sur le bas côté de la route et marchais dans le noir.
-Justin!
Je me retournais et me retrouvais face à la personne qui hantait mes nuits depuis plusieurs jours à présent.
-Tu es venu, que c'est touchant.
Je regardais autour de moi. Il semblait être seul et n'avait manifestement aucun moyen d'avoir le dessus sur moi. Il était peut-être sadique mais je le dominais en taille et sûrement en force.
-C'est d'homme à homme, Elyas. Aucun d'entre nous aura d'arme et maintenant, ça va être à ton tour de me supplier d'arrêter.
-Oh oui tu en es sûr?
-Tu n'as pas eu les couilles de m'affronter de face lorsqu'on est vu la dernière fois alors je suppose que c'est parce que tu sais que tu ne feras pas le poids face à moi.
-Oh je vois, dit-il d'un air pensif. Tu n'as pas perdu de ta fierté.
-Et c'est pas toi qui me l'enlèvera.
Je savais pas vraiment comment je me sentais. Je crois qu'il y avait un mélange de haine et de peur. Cependant, ma rage contre lui semblait beaucoup plus forte. Je me rappelais tout ce qu'il m'avait fait à moi, ma famille et Avalanna, à la façon dont il s'était amusé à nous briser.
-On sait jamais.
-Sans ton masque tu n'es plus rien. Tu perds tout allure et redeviens un homme des plus mortels et les mortels meurt.
-On est deux mortels, Justin. Il est clair qu'il n'y en a qu'un de nous qui rentrera en vie ce soir.
-Et ce sera moi, dis-je fermement.
Il se mit à rire.
-Non, même si je meurs, tu mourras aussi. Intérieurement. C'est ça le problème avec les personnes qui ont une conscience. Regarde comment Carol est anéantie, tu feras la même chose à ma mère.
-Pourquoi tu as fais ça à Carol? Pourquoi tu les tortures autant elle et son mari?
Il souffla.
-Elle faisait tout pour que Cihan et elle se mettent ensemble et je supportais pas.
-Cihan était innocent, toi tu es ... un pauvre taré!
-Arrêtez de dire que Cihan était un gosse parfait c'était pas vrai. Il se droguait et couchait avec la copine des autres. Un vrai salopard.
-Tu étais même plus avec Avalanna lorsque ça s'est produit.
-Avalanna et moi c'est pour toujours. Qu'importe les personnes qui se mettront entre nous, on le sait elle et moi.
Aucun de nous n'avait fait un pas vers l'autre. Il était possible que si on nous voyait de loin, on aurait sûrement cru que c'était deux amis qui parlaient.
-Elle est complètement différente de toi.
-Et c'est pour ça que notre couple marchait. Il lui faut quelqu'un de fort, quelqu'un qui n'a peur de rien et manifestement ce n'est pas ton cas. Je la dominais totalement.
-Notre couple marchera quand tu seras mort. Et j'espère que tu le verras du plus profond des enfers.
-Combien de séparation déjà?
-Elle a pas couchée avec un mec le soir même de votre séparation, dis-moi?
J'avais dis ça sur un ton ironique et je vis bien que cela l'énerva.
-Juste, moi quand je l'ai quitté, elle m'a suppliée de ne pas le faire et a pleuré-. Toi, elle a couché. Qui de nous elle aime le plus?
Il me fonça dessus et je perdis l'équilibre. Ma tête heurta violemment le sol et pendant quelques secondes, je perdis conscience de ce qui se passait autour de moi. Je lui donnais un coup dans les côtes pour qu'il me lâche mais il ne fit rien. Il m'attrapa le menton et je sentis quelque chose se posait contre ma tempe.
-Qui a dit que j'avais rien emmener avec moi?
J'entendis un petit cliquetis et compris qu'il venait de tirer sur le cran de sécurité d'une arme.
-Alors, Justin, on fait moins le malin?
-T'es vraiment qu'un trouillard, dis-je.
Bizarrement, je n'avais pas peur. Bien sûr, je ne voulais faire aucun mouvement brusque pour ne pas qu'il me tue.
-Dès la première fois que je t'ai vu, je t'ai tout de suite détesté, tu le sais ça?
-T'inquiète pas c'est réciproque. Allez tire, qu'est-ce que tu attends? Le déluge?
Peut-être qu'il fut surpris du ton de ma voix car il relâcha sa pression sur mon visage et surtout celle de l'arme sur ma tempe. J'en profitais pour lui retourner le bras, il hurla de douleur et la détonation retentit mais je ne savais pas qui de nous deux était touché. Je le regardais sans comprendre, je ne ressentais rien mais peut-être que c'est sur le coup. Cependant, ses bras se mirent à trembler et il s'écroula de tout son poids sur moi. Je le repoussais du mieux que je pouvais et réalisais avec effroi que je venais de tuer un homme.
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The Pact.
FanfictionThe Pact, une fiction écrite par L.J. Nash Merci de respecter le fabuleux travail de L.J. Nash qui a mis plus d'un an à écrire cette fan fiction. __________________________ « Le pacte a été crée dans le but de protéger un secret. Un secret lourd et...