The Pact.

Chapitre 35

J'avais enfin réussi à me lever. La douleur était devenue de plus en plus supportable et j'avais surtout profiter de l'absence de Carol pour le faire. Elle n'arrêtait pas de me surveiller, disait que je devais rester allongé pour que la cicatrisation soit complète. Je m'étais approché de la fenêtre et aperçus Avalanna qui montait les escaliers pour rentrer dans l'hôpital. Je ne voulais pas la voir. Elle venait presque tous les jours et à chaque fois, je prétextais d'être mal ou fatigué. La porte s'ouvrit alors je me retournais et Bradley entra dans la pièce.

-Tu vas bien?

-Ouais. Je pourrai rentrer quand?

En réalité, je les soupçonnais de me garder beaucoup plus longtemps que prévus. J'étais là depuis trois jours et j'en avais déjà marre.

-Bientôt.

Je tirai sur ma blouse qui n'arrêtait pas de m'étrangler.

-Les marques sur le dos partiront ne t'en fais pas. Il va juste falloir qu'on désinfecte encore.

-On les verra plus jamais?

J'espérais vraiment que c'était le cas. C'est un passage de ma vie que je voulais oublier.

-Oui, enfin on les verra au soleil.

-On peut pas dire que c'est ce qui manque ici.

Il s'approcha de moi et posa une main sur mon épaule.

-J'ai vraiment cru mourir lorsque Dean et le shérif Haken son arrivés.

-Non, je t'ai déjà expliqué. Ton cœur battait beaucoup trop vite sous le coup de la peur et de la douleur. Il s'est stabilisé et tu as juste cru qu'il s'arrêtait.

-Il a dû en prendre un coup.

-Légèrement. Mais ça ne te posera aucun problème dans ta vie de tous les jours.

Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie. Lorsque mes yeux se sont fermés et que je n'entendis plus Avalanna pleurer en demandant comment j'allais, j'ai vraiment cru que je ne les ouvrirais plus jamais.

-On t'a prit rendez-vous chez un psychologue.

-J'en ai pas besoin. Je vais bien.

-Tu n'acceptes personnes ici. Avalanna arrive et il serait temps que tu lui parles. Tu sais à quel point elle a eu peur pour toi.

Je haussais les épaules. Je le savais, oui. Moi aussi, j'avais eu peur. Pour moi et pour elle. J'avais eu peur de ce qu'il pourrait lui faire. Je préférais pas y penser. Tout ça, c'était de sa faute.

-Je veux pas la voir.

-Pourquoi?

Je regardais de nouveau dehors. La vie avait complètement repris son rythme. Tout le monde avait oublié ou presque. Moi, je pourrai jamais. Je ne dormais plus, je n'arrivais pas à fermer les yeux sans avoir l'impression de ressentir ces coups dans mon dos, sans ressentir ce coup dans mon ventre. Je m'étais perdu. Je m'étais créée une carapace après ce que mon père m'avait fait subir et ce que m'avait fait Elyas l'avait complètement anéantie. Je ne savais plus si j'allais pouvoir regarder les gens droit dans les yeux dans la rue ou autre. Je pouvais même plus me voir dans un miroir. Je détestais réellement ce que je voyais. Je n'avais jamais été aussi lâche de toute ma vie, j'avais cédé comme jamais je n'aurai cru. J'avais pleuré, je m'étais senti minable. Cet enfoiré avait bien du se marrer en me voyant comme ça. Il avait même eu ce qu'il voulait. Quand j'avais réussi à dormir la première nuit ici, j'ai rêvé que j'étranglais moi-même Avalanna. J'ai toujours voulu la protéger de tout mais je ne pensais pas qu'un jour, j'aurai dû la protéger de moi-même. Je voulais pas devenir comme mon père, être un monstre c'était hors de question, pour moi.