L'équilibre fragile

Chapitre 3

Je rentre donc chez moi, la journée a été riche en émotions. Je suis fatiguée par ce décalage horaire et par cette rencontre, inattendue. Quand je suis rentrée mamie était en train de mettre la table.

Moi : Laisse mamie, je vais le faire.
Mamie : Va t’assoir, c’est ton premier repas ici, c’est moi qu’il le fait !

Je l’écoute et vais m’assoir, elle m’a fait mon repas préféré, du poulet rôtie. Elle me sert, puis on mange en silence, je ne veux pas perturber ses habitudes depuis que Papi est parti, cela fait déjà 4 ans, mais peut-être que ma présence va lui faire du bien. Le dîner touche à sa fin.

Moi : Merci Mamie, c’était très bon. Et merci de pouvoir me permettre de vivre ici, je t’aime.
Mamie : Mais de rien ma chérie c’est tout à fait normal. Je t’aime aussi. Je t’ai mis des draps dans les escaliers.
Moi : Merci mamie, bonne nuit.

Je monte à l’étage, et vais vers mon lit pour y mettre les draps, je vais ensuite prendre une bonne douche. Je me sèche, puis me met en pyjama. La journée a été longue, et je suis perturbée par cette rencontre, c’est la première fois que ça arrive depuis, non-stop… Ne pense plus à ça. Je sors mon paquet de cigarettes, et ouvre la fenêtre, je l’allume et la savoure. Une larme coule, puis une autre et c’est désormais un torrent de larmes qui dévalent mes joues.. Je ne comprends pas pourquoi je pense à lui, je n’ai plus de nouvelles de ce salle type, il ne sait pas que je suis arrivée ici, je suis en sécurité, c’est d’ailleurs une des raisons de mon départ, j’en avais marre de vivre sans cesse dans la peur de le revoir. Il ne m’arrivera plus rien, pas ici.
Quand je sors de mes pensées, il est 22h, je suis toujours assise devant la fenêtre, je sens le vent sur ma peau, mais ça me fait du bien, un bien fou. Je me penche un peu dehors pour voir si ses copains sont toujours là, et non il n’y a plus de voiture. Je vais donc chercher mon sac à main et prend la feuille, je regarde le numéro, et me demande si il faut que je lui téléphone ou non… Puis je prends mon courage à deux mains, et compose le numéro.

Benoît : Allô ?
Moi : Salut, c’est… Emily.
Benoît : Je croyais que tu m’avais oublier.
Moi : Ah non, j’avais beaucoup de choses à faire et puis je ne voulais pas te déranger alors que tu étais avec tes copains.
Benoît : Oui d’ailleurs désolé qu’ils soient arrivés comme ça, je m’y attendais pas.
Moi : Ne t’excuse pas, tu es chez toi, tu accueilles qui tu veux après tout. Pourquoi est-ce que tu voulais que je t’appelle ?
Benoît : Je voulais savoir si tu étais libre demain midi ?
Moi : Hum, oui. Tu sais je connais personne ici donc mon emploi du temps n’est pas bien rempli.
Benoît : D’accord, tant mieux.
Moi : Pour quelle heure ?
Benoît : 11h30 ? Je t’invite au restaurant.
Moi : D’accord, pas de problème. Je vais aller me coucher, je suis fatiguée.
Benoît : D’accord, donc à demain, jolie demoiselle.
Moi : A demain.
Benoît : Bonne nuit.
Moi : Toi aussi.

Je raccroche. Je suis encore plus bouleversée maintenant… Je décide de ressortir une cigarette, je vais me laver les dents, et m’installe dans mon lit avec mon ordinateur. J’imprime quelques cv car je vais commencer à chercher un petit travail pour aider ma grand-mère. J’écoute un peu de musiques et repense à ce coup de téléphone. Cet homme m’intrigue vraiment. Mais j’ai peur. La dernière fois que j’ai fait confiance à un homme, ça a commencé de la même façon, lui aussi était gentil, attentionné… Et ça a fini dans un bain de sang. Il faut que j’arrête de penser à lui.  Je vais donc me coucher avec des pensées et des souvenirs horribles…

BiipBiipBiipBiipBiiip

Je balance ma main vers mon réveil pour l’éteindre, il est 9h30. Le réveil est dur mais lorsque je me rappelle de la raison, je bondis de mon lit et descend les escaliers pour aller voir ma mamie.

Moi : Bonjour mamie.
Mamie : Bonjour.
Moi : Dis mamie, le voisin m’a invité à déjeuner, est-ce que je peux y aller ?
Mamie : Bien sur ma puce ! Ne me demande pas la permission. Amuse toi, mais fais attention.
Moi : Oui mamie. Merci.

Je lui fais un bisou et passe par la cuisine pour prendre un verre de jus de fruit et remonte dans ma chambre pour me préparer. En sortant de la salle de bain je m’approche de la fenêtre et je vois sa chambre, il est dans son lit, il est très beau, même quand il dort. Il me reste encore 1h avant l’heure du rendez-vous donc je décide d’écrire des lettres de motivations pour les supermarchés du coin. Et là j’entends le téléphone sonner….