L'équilibre fragile

Chapitre 9

Je me sens tellement seule… Cette maison me paraît tellement grande sans elle et mon cœur est vide tellement elle me manque. Il faut que j’oublie tout l’espace d’un instant. Je risque de regretter ce geste dans quelques heures mais il faut que je m’évade un peu. Je me dirige vers la terrasse, c’est stupide comme geste, je pourrais me cacher dans la maison pour faire ça, mais je veux qu’il voit à quel point j’ai mal depuis que j’ai découvert ce mensonge, et depuis qu’elle est partie. Il ne sait pas que je suis une ancienne droguée, mais là, il va le comprendre je pense. J’ai sorti un petit paquet de ma poche, il y avait quelques cachets dedans, j’en ai sorti un et je l’ai posé sur ma langue, il ne m’aura pas fallu longtemps pour m’abandonner à cette sensation de vide. Je me suis endormie dans le néant…

*Point de vue de Benoît*

Moi : Bon, mon petit Benoît, on va aller fumer une petite cigarette sur la terrasse.

Je deviens fou, voilà que je me mets à parler tout seul, n’importe quoi. Je me dirige sur la terrasse, allume ma cigarette. Je regarde un peu dans mon jardin avant de tourner la tête vers la maison d’Emily. J’ai les yeux qui s’écarquillent quand je l’a vois, allongée par terre, les yeux fermés.

Moi : Putain c’est quoi ce délire, dis-je en m’approchant de la clôture.

Elle est prise de spasmes maintenant, je vois un sachet par terre à côté d’elle. Je sors mon téléphone et appelle Florian.

Moi : C’est moi, vient dépêche-toi, c’est Emily.
… : …
Moi : Pose pas de questions, j’en sais rien, je sais pas ce qui lui arrive mais je sais que je vais avoir besoin de toi pour la portée, dépêche toi s’il te plait…
… : …
Moi : Hum, merci.

Je rentre dans la maison en courant et sors pour aller chez elle. Je rentre dans la maison, et cours sur sa terrasse. Je m’assois à coté d’elle.

Moi : Emily ?!!!

Pas de réponse, putain mais qu’est-ce qu’elle a pris comme merde…

Moi : Emily répond moi, dis-je en la prenant dans mes bras.

… : Ben t’es où ?!
Moi : Dans la maison d’Emily, viens s’il te plait !

Florian apparaît devant moi. Il n’avait pas l’air bien en la voyant comme ça, d’ailleurs moi non plus, qu’est-ce qui lui a pris de faire ça…

Moi : Aide-moi, on va la porter dans la chambre chez moi…

On l’a soulevée puis on est retourné chez moi, ses spasmes ne s’arrêtaient pas. On l’a couché dans le lit, je l’ai couverte, et on a attendu, attendu qu’elle se réveille enfin, cela m’a paru une éternité… Au bout de 9h à la regarder, Florian est venu me chercher.

Florian : Viens boire un truc et manger quelque chose, ce n’est pas en restant là qu’elle va se réveiller…
Moi : Non.
Florian : Viens, les autres sont là.

Je l’ai regardé d’un air désespéré…

Florian : Elle va se réveiller ne t’inquiète pas mais par pitié vient manger un bout s’il te plait…
Moi : Ok…

Je me suis levé, j’ai embrassé Emily sur le front, puis je suis allé un peu avec les mecs et je me suis allongé dans le canapé, je me suis endormi tellement j’étais fatigué d’avoir pleuré…

*Point de vue d’Emily*

Je me réveille petit à petit… J’ai mal partout, je sors peu à peu du néant… J’essaye d’ouvrir les yeux mais ils sont lourds… Après quelques minutes j’y arrive enfin, je suis chez Benoît, dans la chambre où j’ai dormi quand on s’est rencontré. Bordel je crève de soif… Puis d’un coup je suis prise d’une quinte de toux affreuse. J’entends quelqu’un monté en courant ! Et la porte s’ouvre en grand d’un coup ! Ben se trouve sur le pas de la porte, il tient une bouteille d’eau dans la main. Je regarde cette dernière avec insistance, alors il me l’a donne. Je lui fais un signe de tête en guise de remerciement. Je bois ma bouteille sans m’arrêter, j’avais super soif.

Ben : Dieu merci tu es réveillée, j’ai cru que tu n’allais pas revenir… dit-il en s’asseyant à mes côtés. Tu nous as fait peur, surtout à moi ! Pourquoi t’as fait ça ?

Devant mon silence, il n’a pas insisté mais pourtant j’ai essayé de lui répondre, mais rien n’est sorti de ma bouche. Comme si j’avais un gros blocage. Il m’a pris dans ses bras, et m’a chuchoté un « je t’aime » dans l’oreille. Je me suis reculée, il avait l’air blessé mais je n’ai rien oublié.
Je suis restée 15 jours chez Benoît, 15 longs jours… Je n’ai pas prononcé un seul mot, aucune communication entre nous, même avec les autres, rien ne sortait de ma bouche.  Je n’y arrivais pas… Puis le quinzième jour Benoit est venu me voir.

Ben : Viens, je t’emmène au studio. Tu vas découvrir notre monde.

Je l’ai suivi, pas par envie mais par obligation. La route m’a parue tellement longue… Une fois arrivée au studio, Benoît est venu m’ouvrir la portière puis il m’a attrapé par la main et m’a tiré vers l’entrée du studio, il me paraît bien enthousiaste aujourd’hui… Une fois à l’intérieur, Fabien est venu m’embrasser ainsi que Nicolas et Florian quand à lui m’a pris dans ses bras.

Benoît : Va t’assoir dans le canapé.

Je me suis donc assise, et les garçons ont enregistrés un peu. Je ne me sentais pas bien du tout dans ce studio. Une sonnerie à retentit. J’ai sorti mon téléphone et j’avais reçu un message. Je l’ouvre : « Je sais où tu es. Je vais venir te chercher. » J’ai regardé le numéro et mon sang s’est glacé. Il m’a retrouvé. Je réglerais ça plus tard, je me ressaisis et reporte mon attention sur les garçons, il ne faut pas qu’ils se doutent de quoi que ce soit, je l’ai mettrais en danger pour rien. Florian, comme à son habitude faisait le pitre avec Benoit, et Fabien et Nico avaient l’air désespéré de leur connerie. Et là j’ai rigolé. Le rire d’un fantôme qui revient à la vie. Les garçons se sont tournés vers moi et j’ai rigolé de plus belle. Je me suis levée et j’ai couru dans les bras de Benoît.

Moi : Pardonne-moi, dis-je en chuchotant.

Il m’a embrassé dans les cheveux et m’a répondu par un « je t’aime ». Il m’a lâché et je me suis dirigée vers Fabien et Nicolas, ils m’ont fait un câlin. Florian me regardait, il rigolait, je me suis avancée vers lui et je l’ai pris dans mes bras.

Florian : Toi ! Recommence ça une fois, je te tue de mes propres mains !
Moi : Désolée… J’espère que vous me pardonnerez…

Florian m’a pris dans ses bras et m’a fait un bisou sur la joue. Comme je suis sortie de mon néant, on est parti du studio et on a été au restaurant pour « fêter » le fait que je me sois « réveillée ». On a passé une bonne soirée, les garçons ont évités de me poser des questions qui me feraient du mal donc on a parlé de tout, de rien, de la pluie et du beau temps… Puis avec Benoît on est rentré et là mon téléphone a sonné…