Chapitre 10

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Je regarde mon téléphone, numéro inconnu. Je décroche. La voix qui répond à mon « allô » m'ait familière. Une voix grave avec un accent polonais. C'était lui ! Je suis prise de panique, mon ventre se tord de douleur. Mais il faut que je reste calme, il ne faut pas que Benoît sache. Il ne doit jamais se douter de quoi que ce soit. Je tente donc de rester calme.

… : Je sais où tu es.
Moi : Qui êtes-vous ?
…: Tu sais qui je suis Emily. Je vais te trouver, tu rentreras avec moi en Pologne, que tu le veuilles ou non ! N'essaye pas de te cacher cela ne sert à rien. Je tuerais tous ceux qui oserons m’empêcher de te retrouver, toutes les personnes qui ont osé toucher à ton corps, et toutes celles a qui tu tiens plus que tout. Et si je ne te trouve pas malgré ça, tu n'auras plus personne sur qui compter, et tu auras ma mort sur la conscience.
Moi (complètement affolée): Désolé monsieur, vous devez vous tromper de numéro, dit-je pour faire croire à Benoît a une erreur.
… (rigole) : Je dois te déranger. Mais je te trouverais, je ne suis plus qu'à quelques pas d'atteindre mon but, ma belle.

Je n'ai pas eu le temps de répondre qu'il avait raccroché. J'en restais bouché bée, j'avais les yeux braqué sur la fenêtre, pétrifié. Benoît posa une main sur ma cuisse, comme pour me rassurer, pour me dire qu'il était la, pour faire de moi sa propriété. Même avec ça, je n'ai pas réussi à décrocher un mot de tout le reste du voyage.

*Point de vue de Fabien*

Moi (chante) : « ...mais moi je suis déjà mort. Et ça fait mal, crois-moi, une larme enfoncé loin dans mon... » Dans mon quoi ? « Enfoncé loin dans mon âme ». Ah voilà.

J'écrivais ma première chanson. Il faut dire que ces derniers temps j'avais de l'inspiration. Je ne dormais plus à cause de cette histoire, elle hantait toutes mes pensées et je ne pouvais rien faire pour qu'elle m'aime, elle en aimait déjà un autre, pour moi, tout était perdu d'avance. J'en souffrais beaucoup, je pense que cette souffrance se ressentait dans « Je saigne encore » cette chanson que j’écris. Je n'écrivais que pour elle, cette mélodie que je jouais a la guitare, ces battements sur ma batterie, ces paroles.. Tout n'était rien que pour elle.

Nico : Bah qu'es ce que tu fais chez Ben ?
Moi : Je suis là depuis peu. Je me sens mieux ici, j'ai plus d'inspiration que chez moi.
Nico : Tu écris ? Waouh ! C'est la première fois que je te vois écrire pour le groupe.
Moi : Oui mais j'ai de l'inspiration.
Nico : Laisse-moi lire le texte, dit-il tout enthousiaste. Tu veux bien me la chanter ? Avec la guitare et tout.

J'ai joué et chanté. Je mettais tout mon cœur dans cette chanson, elle représentait tout ce que je ressentais pour elle.

Nico : Oh, c'est triste. Comment t'es venu cette idée si… Lugubre ?
Moi : C'est Emily. Emily et Ben. Je ne supporte pas de les voir ensemble ! Je suis terriblement amoureux d'elle, mec.
Nico : Oui je comprends bien, dit-il en me donnant une tape sur l'épaule. Mais on ne peut rien y faire. Ne va pas les séparer !
Moi : Jamais je ne ferais ça ! Son bonheur passe avant le mien. Et je ne pourrais jamais trahir Ben, ou toi ou Florian.
Nico : Je ne vois qu'une solution.
Moi : Laquelle ? Dis-je, inquiet.
Nico : Avoue-lui tout.
Moi : TOUT LUI AVOUER ! Mais quelle idée. Je ne vais pas aller me mettre devant elle, lui dire «Hey Emily, je suis amoureux de toi ! » Je ne peux pas.

J'entendis la porte s'ouvrir dans un grincement. Au parquet, une ombre fine et féminine. C'est elle. Elle m'a entendue ! J'entendis un sanglot qui me déchira le cœur. Je n'eut pas le temps de lui attraper le bras qu'elle courait à travers le couloir, jusqu'à sa chambre, qu'elle n'a pas quitté de la soirée.

L'équilibre fragileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant