L'équilibre fragile

Chapitre 25

* Point de vue de Nikie *

Nan, mais il était pas sérieux quand même ! Y a tout qui part en vrille entre Ben et Emily ! Et lui il veut qu’on annonce des fiançailles ? Il envie de faire déprimer tout le monde là ! Et puis, ça va trop vite entre lui et moi, on sort ensemble depuis trop peu de temps, j’ai envie de vivre un peu quand même ! J’en ai assez bavé dans ma vie jusqu’ici, c’est pas pour qu’on me mette la corde au cou…

* Point de vue de Flo*

J’en suis à combien de verres là ? Je sais plus… Je fixe les verres devant moi. Ils sont tous à moi ? Ouah, attends y en a… trois… quatre… Ah ouais, j’ai bu quatre whisky quand même… Va peut-être falloir que je rentre dormir quand même. Ah mais c’est vrai y a Nikie chez moi, elle m’a déprimé tiens… Je m’attendais pas à ce qu’elle refuse quand même… Fallait voir la tête qu’elle faisait, on aurait dit que ça lui faisait horreur. Allez hop je rentre.

(20 minutes plus tard)

Moi : Nikie ?
Nikie : Flo ? Mais t’étais où ?
Moi : Me suis baladé et je me suis arrêté boire un verre aussi.
Nikie : Un seul ? Vu ton haleine, j’ai du mal à y croire…
Moi : Ouais, bah j’avais besoin d’oublier un peu ce que tu m’as dit…
Nikie : Oublier ? Tu te fiches de moi ? Tu crois malin d’étaler ton bonheur devant Ben ou Emily alors qu’ils sont en pleine crise ? Et puis merde ! Il te faut pas grand chose pour mettre le nez dans un verre !
Moi : Tu m’as regardé comme si je disais une connerie de plus ! J’étais plus que sérieux quand j’ai dit que je voulais te présenter à ma famille et te demander en fiançailles ! Je me fous pas de Ben ou Emily, mais j’ai pas envie d’attendre bêtement que tout soit beau partout pour être heureux ok ?
Nikie : Et ça va mieux depuis que t’as picolé ?
Moi : Mais lâche-moi ok ! Putain j’y crois pas ! Ta meilleure amie va mal, pour la peine tu vas mal ? Mais bordel vis ta vie et pas la sienne ! Tu me gonfles là !

Je vois Nikie s’avancer vers moi et ma tête part en arrière. Elle m’a flanqué une de ces baffes ! Je la regarde, elle est furieuse mais elle pleure. Sauf que ça m’énerve seulement, je la plaque contre le mur et la maintiens par les poignets.

Moi : Arrête de pleurer Nikie.
Nikie : Lâche-moi ! Lâche-moi je te dis !
Moi : …
Nikie : Putain Flo tu me fais peur là !

Qu’elle me crie dessus, ça me réveille et je lâche ses poignets pour la prendre dans mes bras, sauf qu’elle me pousse et cours dans la chambre. Je me retrouve comme un con… Je mets quelques minutes à bouger et vais m’agenouiller près du lit sur lequel elle est allongée en train de pleurer.

Moi : Nikie… Je suis désolé…
Nikie : J’ai cru que t’allais…
Moi : Te frapper ? Non ! Nikie, crois pas ça, mais j’ai eu mal quand tu m’as ri au nez pour les fiançailles.
Nikie : Me refais jamais ça, j’ai cru revenir dans mon passé…
Moi : Tu ne m’as jamais raconté en détail…
Nikie : J’ai à peu près la même histoire que Emily… Nos ex étaient très potes, tu as bien vu les marques que j’ai sur le corps ? Tu es le seul à les avoir toutes vues depuis que mon ex est enfermé en prison. Je ne sais toujours pas comment j’ai trouvé la force d’appeler les flics quand il m’a tabassé à mort… J’étais… enceinte de lui à ce moment-là, j’en ai perdu le bébé. Je n’en voulais pas de toute façon, mais il m’avait forcé à le garder. Je suis restée longtemps à l’hôpital et ensuite j’ai été internée en psychatrie car j’avais peur de tout, même de mon ombre.
Moi : Tu étais enceinte de lui ?
Nikie : T’as écouté ce que j’ai dit ? Il m’a forcé à le garder ! Et c’est aussi lui qui m’a fait avorté à coups de pieds dans le ventre en me faisant éclater la rate au passage. Son truc à lui c’était que je sois un jouet entre ses mains… Un jouet qu’il faisait souffrir.
Moi : les brûlures sur ton ventre, tes cuisses…
Nikie : Et mon dos. Oui, ça l’excitait… Il pouvait me prendre que comme ça, en me faisant du mal, en me brûlant avec des cigarettes.
Moi : Merde, je comprends maintenant pourquoi t’as eu peur.
Nikie : … Désolée de t’avoir giflé, mais tu m’avais vraiment énervé… Tu sais, t’es le seul à m’avoir touché depuis lui… La première fois qu’on a couché ensemble toi et moi, j’étais limite dégoûtée, je me suis forcée. Mais la deuxième fois, c’était juste parfait, parce que je me suis dit que pour la première fois de ma vie, on ne m’avait pas fait de mal, au contraire, t’avais seulement cherché à me faire du bien.

Je m’assois au bord du lit pour l’embrasser, et de fil en aiguille je me retrouve en train de la déshabiller et de caresser chacune des brûlures avant de lui faire l’amour.

(Pendant ce temps chez Benoît)

* Point de vue de Fab*

Moi : Je me suis permis d’envoyer un message à Emily au fait.
Ben : Fais ce que tu veux…
Moi : Arrête de le prendre comme ça ! Même si c’est tentant, je compte pas profiter de la situation pour te voler ta petite amie. Je voulais juste que tu saches que je l’ai contacté et pas dans ton dos.
Ben : Je la mérite pas de toute façon… Elle doit me haïr. C’est toi qui aurait dû sortir avec elle. Toi t’aurais accepté qu’elle garde ce bébé, t’aurais assumé… Moi je suis qu’un lâche, comme le père à Nico.
Moi : Dis pas ça. J’en sais rien de la façon dont j’aurais réagi en fait… Ouais, j’aurais surement assumé, parce que j’aime Emily. Désolé, je sais que je devrais éviter de le dire. Mais de là à dire que t’es lâche... Non. Alors t’es sympa mais ressaisis-toi un peu ! Y en a marre de te voir jouer la victime là. Un gosse ça se fait à deux au cas où t’ai oublié de suivre les cours de bio au bahut. Donc t’as ta part de responsabilité là-dedans. Maintenant excuse-moi, mais je rentre chez moi, pas envie de t’entendre te plaindre toute la soirée. Salut !

Putain, il m’énerve. Je lui laisse pas le temps de répondre et je sors de chez lui en claquant la porte. Je pense à Emily qui est en Pologne, si je pouvais, j’irais la rejoindre, mais j’ai trop de respect pour son mec.