Chapitre 36

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Alors que j'émerge tranquillement de mon court sommeil, je sens que l'on saute sur mon lit. J'ouvre difficilement les yeux et vois alors les jumeaux qui me regardent avec leurs petits yeux bien ouverts.

- Joyeux anniversaire Achoo, crient-ils.

- Merci vous deux. Mais j'aurais aimé avoir un peu plus de sommeil, dis-je en me frottant les yeux.

- Désolé, on ne voulait pas te réveiller. On voulait juste te souhaiter un bon anniversaire.

- Je sais que vous ne vouliez pas. Allez venez par là, dis-je en ouvrant mes bras.

Ils se rapprochent alors de moi et viennent me faire un câlin dans le lit.

- Au fait, tu as une lettre qui t'attend dans la cuisine, me souffle Ernest.

- Tu sais de qui elle est ?

- Non mais maman a fait une tête bizarre en voyant la lettre.

- Quel genre ?

Il essaie alors de reproduire ce qu'il a vu en commençant par les sourcils froncés, puis un léger sourire pour finir sur une légère larme qu'il imite avec son doigt et la bouche en cul-de-poule.

- Ah oui, en effet, c'est très étrange. Il va falloir que j'aille regarder ça de plus près. Mais avant cela, bataille de chatouilles.

Ils se cachent dans les draps, mais je les poursuis aussi à travers ces tissus tout doux.

- Je vous tiens, dis-je le sourire aux lèvres.

Je commence alors à les chatouiller, mais ils m'évincent. À deux, ils sont plus forts. Et là, je me rends compte de ce que je viens de dire. À deux, nous sommes plus forts. Avec lui, avec Harry, je me sens plus fort. Il me manque quand même. Mais cela, je ne l'ai jamais nié. C'est juste une perte de confiance en lui qui provoque tout ce changement et ça me rend fou.

- Bon, j'abandonne. Je vais voir la fameuse lettre.

Ils me sourient et je me lève pour aller dans la cuisine où je vois ma mère lire un livre.

- La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker, je lis la tête penchée. Il est bien ?

- Très intéressant. Comme cette lettre de ton cher Harry, ajoute-t-elle.

Elle sort la lettre de derrière son livre et me la tend. Je me demande si elle la lut, ce qu'il me dit.

- Je ne l'ai pas lu, si c'est ce que tu te demandes.

Comment a-t-elle su ? Tant pis. Je la remercie en prenant la lettre que j'ouvre délicatement.

Mon Cher Louis,

Tout d'abord, je te souhaite un très joyeux anniversaire. Et j'espère que tu heureux de passer les fêtes avec ta famille et probablement Niall. Je ne sais pas si tu lis ma lettre debout ou bien assis, mais je te conseille d'abord d'aller chercher de quoi sécher tes larmes. Tu comprendras plus tard où je veux en venir. Alors vas-y maintenant et après, tu t'assoiras pour continuer de la lire.

Je ne pose même pas la lettre. Je la prends avec moi et cours alors chercher la boite de mouchoirs dans ma chambre. Puis redescends dans le salon pour m'asseoir et continuer de lire.

Donc maintenant que tu as été chercher ta boite de mouchoirs dans ta table de nuit et que tu es bien assis, tu peux continuer de lire cette lettre qui ne durera que très peu de temps.

Louis, je t'ai déjà dit que tu avais une belle voix. Mais je ne t'ai jamais dit que tu avais l'étoffe pour être chanteur. Je suis sûr que tu vas être un incroyable et talentueux chanteur.

Je ne serai jamais un incroyable et talentueux chanteur, comme tu le dis, Harry.

Alors, c'est pourquoi, je t'offre ta place à X-factor l'année prochaine parce que je sais que tu vas gagner. J'en suis convaincu. Parce que tu es le meilleur Louis Tomlinson. 

Je t'aime,

Harry Xx.

Évidemment, Harry avait raison, j'ai eu besoin des mouchoirs. J'ai versé une larme. Je cours alors m'habiller dans la chambre, enfile un jean, un sweat et des basket. Je descends les escaliers et m'arrête dans la cuisine.

- Je reviens vite, ne m'attendez pas pour manger à midi. Je t'aime.

J'attrape les clés de la voiture ainsi que l'enveloppe et pars en direction de l'appartement. Je ne sais absolument pas s'il est à l'appartement, mais je frappe. Je verrai bien. Mais au bout de quelques secondes personne ne m'ouvre, mon espoir alors de le voir diminue. Mon dos glisse contre la porte de l'appartement et quand j'atterris au sol, les genoux recroquevillés, les coudes sur ceux-ci et les mains sur mes tempes, je reprends mon souffle pendant quelques secondes.

Soudain, je sens mon dos glisser en arrière et finir alors à terre les yeux fermés. Quand j'ouvre les yeux après quelques secondes de reprise de conscience et des sons de voix très distinct de la part de celui qui m'a ouvert, je vois Harry.

- Je ne peux pas faire ça Harry. Je veux dire, je ne veux pas le faire seul. Fais-le avec moi, dis-je finalement.

- Mais de quoi parles-tu Louis ?

- Ton cadeau, enfin non, mon cadeau, enfin bref ce que tu m'as offert pour mon anniversaire, murmurai-je en essayant de me relever.

- X-factor ?

Je me relève enfin et réponds à sa question après avoir fermé la porte.

- Oui, à ce concours.

- Mais enfin, ne sois pas ridicule, Louis. Tu peux y arriver tout seul.

Je prends une grande respiration pour ce que je m'apprête à lui dire.

- Non, je ne peux pas. Sans toi, je ne suis rien. Sans toi, je suis moins fort. J'ai vraiment besoin de toi, Harry. Je suis en manque de toi. Trois mois, c'est beaucoup trop. Je suis loin de te faire une déclaration d'amour Harry, car j'ai encore ce manque de confiance, mais je veux revenir ici. Cet endroit me manque, mais toi, c'est pire. Je veux dire par là que tu me manques terriblement.

- Tu me manques aussi. Beaucoup trop même. Alors reviens là, dès que tu veux, je t'attendrai. Ici et à X-factor, avoua-t-il.

- Tu viens avec moi alors ? Demandai-je surpris.

- Évidemment.

Je me jette dans ses bras sur le coup de l'émotion et il resserre son étreinte contre moi en caressant mes cheveux.  

CloudsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant