3. Adieu

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Jeff poussa la porte de sa chambre et soupira et voyant le panier de Smile vide près de son lit. Il espérait qu'il n'était rien arrivé à son chien. S'il était avec les autres creepypastas, il espérait aussi qu'ils en prendraient soin. Serrant les dents, il referma la porte de la chambre et alla directement s'étaler sur son lit. Le tueur savait que Ben lui avait dit de ne pas traîner et qu'il était occupé à regarder le plafond de sa chambre, les cicatrices sur ses joues ne parvenant pas à masquer son air maussade, mais il n'avait pas grand chose à foutre de ce que pouvait bien penser le fantôme. Il avait besoin de se poser une minute et de réfléchir un peu. Pas qu'il réfléchisse souvent beaucoup, mais là son monde entier s'effondrait sous ses pieds. Il posa un bras par dessus ses yeux pour faire un peu le noir et prit une longue inspiration. "Calme Jeff... Planter ton couteau dans un mur ne t'avancera à rien" murmura-t-il pour lui même pour essayer de ne pas devenir dingue. Il lui arrivait bien trop souvent de sortir planter quelqu'un ou quelque chose quand il ne se sentait pas bien, mais non seulement, il n'avait pas le temps de faire un allez-retour à l'extérieur et en plus, vu la situation, tuer tranquillement allait sans doute devenir compliquer et il allait devoir se tenir un peu. Il poussa un râle d'exaspération et se rassit sur son lit. Jetant un regard à travers sa chambre, il se sentit heureux qu'elle n'ait pas été mise à sac comme tous les autres endroits qui avaient essuyé des affrontements entres les créatures de Zalgo et les creepypastas. D'autres chambres devant lesquelles il était passé avaient été complètement ravagées.

Trêve de réflexion, il devait préparer ses affaires. Un sac à dos, quelques vêtements de rechanges, un masque en tissus noir avec un sourire aux dents pointues pour cacher son propre sourire de l'ange et un autre sweat-shirt parce qu'il serait trop reconnaissable avec celui qu'il portait habituellement. Après en avoir changé, il mit son sweat blanc dans le sac à dos et fit un saut à la salle de bain pour récupérer des élastiques à cheveux et se les attacher. Il se regarda dans le miroir et le sourire qu'il se servit suffit à le mettre de meilleur humeur. Il se trouvait plutôt cool avec les cheveux en arrière même si ce n'était pas son style habituel. Bon, il ne pouvait pas faire grand chose pour sa couleur de peau sans se peinturlurer la tronche avec un litre de fond de teint et il n'y était de toute manière pas du tout, mais alors vraiment pas, prêt, mais il avait déjà plus l'air d'une personne normale comme ça. Il jeta une brosse à cheveux, et de quoi se brosser les dents dans son sac par dessus le reste et retourna dans sa chambre récupérer son masque pour dormir et un chargeur de portable. Normalement cette fois il avait tout. Sauf peut-être de l'argent. 

Il récupéra toutes ses économies et les fourra dans un petit porte monnaie. Après réflexion autant prendre celles de tout le monde, ils n'en auraient pas l'utilité et ça permettrait au duo de voyager plus tranquilles. L'idée sonnait bien. Il avait la flemme d'appeler Ben pour lui demander son avis, il sortit donc son portable pour le prévenir par message et alla cambrioler les chambres de tous ses "camarades" et même le bureau de Slenderman avant de redescendre dans le salon. Ben l'y attendait en tirant la tronche. Il avait fait disparaître par un moyen inconnu au tueur toutes les provisions qu'il avait rassemblé.

- T'as fais quoi de tout ce que j'avais mis ici ?
- J'ai tout et c'est tout ce qui t'importes. T'as trouvé quoi comme argent ? 
- Peut-être 800 ? Plus ou moins, j'ai pas eu la foi de revérifier, y avais trop de chambres.
- Bon, là si on arrive pas à s'en sortir, je sais pas ce qu'on aura foutu. On y va ?
- Ouais. Réflexe ?

Jeff n'attendait pas de réponse bien sûr, il jeta son porte feuille à la figure du blond qui le ramassa et le fourra dans une poche inexistante.

- T'es pas bien hein... 
- Ben nan que je suis pas bien abruti, qu'est-ce que je fous ici à ton avis ? Sois plutôt content que je te rendes tes économies. J'ai séparer les nôtres du reste au cas où.

Ben le regarda avec un air indéfinissable. Il avait l'air de ne pas savoir s'il voulait étrangler le tueur ou lui être reconnaissant, ce que l'intéressé trouva parfaitement à son goût. Il adorait être assez insupportable pour qu'on veuille l'étriper tout en étant assez sympa pour qu'on lui doive reconnaissance. L'expression des gens qu'il arrivait à piéger lui était toujours très appréciable, sans parler du langage pour le moins fleuri qu'ils avaient tendance à lui servir par frustration de ne rien pouvoir faire et qui pouvait vraiment s'avérer très imaginatif. Un vrai régale. Mais l'expression du fantôme n'avait pas me même ton, après son instant de confusion, il avait juste fait une moue désapprobatrice. Sans son sourire de l'ange, l'expression de Jeff se serait sans doute vraiment ternie. La déception ! Même pas un tout petit instant de rage, rien du tout !

Jeff fit tourner son couteau dans sa main deux fois avant de le ranger et de ramasser son sac, posé à ses pieds. Il vérifia une dernière fois qu'il avait bien son portable et ses écouteurs et se dirigea vers la sortie du manoir.

- Traînes pas trop, parait qu'on a pas le temps.
- Parce que tu comptes m'attendre ? C'est pas commun venant de toi.
- Très drôle, t'as toute notre bouffe et puis de toute manière c'est toi qui sait où on va.
- C'est que tu es bien sage aujourd'hui !

Ben avait un peu penché la tête et lui servait un sourire amusé. Exaspérant.

- Rah La ferme. 

Cette fois le tueur n'attendit aucune réponse pour sortir du manoir. Il fit d'abord quelques pas, puis traversa la moitié du jardin avant de se retourner vers l'immense manoir. Pas de doute, cet endroit lui manquerait. Il avait beau le savoir d'ailleurs, il n'arrivait pas à réaliser qu'il ne reverrait plus cet endroit. Cet endroit sombre et lugubre autant qu'il pouvait être accueillant et fourmillant de vie. Un drôle de foyer vraiment. Mais c'était le sien. Celui de Ben aussi, et de tous les autres. 

Quand le fantôme vint se planter à côté de lui après quelques minutes, tous deux restèrent quelques instants là en silence. Écoutant le bruit du vent sifflant dans les branches et les autres bruits de la forêt. Contemplant une dernière fois. Un adieu silencieux avant de partir sans se retourner. 


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Et nous y voilà. Le fameux départ. Cette fois c'est pour de bon. Comme toujours, j'espère que ce chapitre vous a plus ! Oh, et pour ce qui est du média, je me suis prise à faire un petit dessin de Jeff changé pour passer plus inaperçu alors je l'ai posé là. J'essaierais de faire aussi Ben si j'ai la foi ! Allez prenez soins de vous mes chatons, à la semaine prochaine ! 

SurvivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant