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Ces jeunes sont des victimes de cette France, sont victimes de cette tolérance. Ils avaient tout les deux entre seize et dix-huit ans, celui de seize ans est mort et celui de dix-huit ans est blessé, mais d'après ce que j'ai compris la police n'allait pas s'arrêter à la destruction d'une famille après la perte de leur fils, frère, cousin ou ami, ils allaient arrêter celui de dix-huit ans après sa sortie. Sheima en parlaient avec les larmes aux yeux. Ces mots m'ont assez touchés et la douleur que ressente la famille après cette grande perte devait être vraiment profonde.

Tout jeune, ils ont était bercé et étreint par la misère, c'est tout ce qui les as éduqués. En haut de chacune de ces tours ce trouvent une famille en galère, et dans leur foyer la souffrance vient noyer leur quotidien. La souffrance est un de ces maux qui n'as aucun médicament, aucun remède. La mort tape à la porte de chacun, la misère tape à la porte des malchanceux. Ces tours grises sont pas comme ces belles villas, ou maison pour les personnes aisés, mais elle renferme tellement d'amour. Chaque parole de Sheima je les buvait comme de l'eau, j'écoutais attentivement, elle essayait de ne pas faire couler ces larmes mais rien y a fais, les larmes de tristesse ont pris le dessus, quand je la vois pleurer je me vois moi, ça fais tellement longtemps que je n'est pas versée de larmes de tristesse.

Moi : « La malheur tape au porte de chacun, que tu sois riche ou pauvre, noir ou blanc, africain ou français.. arrêtes de pleurer, les larmes ne feront revenir personne, c'est toi qui me l'as apprise implicitement non ? »

Sheima : « Les larmes feront revenir personne je le sais, et Allah sait que si avec nos pleures ont pouvait rescussiter un proche on l'aurait tous fais, mais ça fait mal de voir cette mère pleurer pour son fils, et de voir ma mère pleurer aussi.. Le malheur est trop devant l'entrée de ce quartier, si le vent pouvait la repousser on en serait tous heureux. Pourquoi la France est autant hypocrites ? »

Moi : « Aucune politique ne pourra aider les gens de cité, ces ''cailles'' comme vous les appelez, aucune personne ne sera épargner par cette triste réalité, il faut juste s'y faire, on peut rien changer.. »

Sheima : « S'y faire ? On y a fait toute notre vie, toute notre vie on as vu mourir des personnes, pourquoi ça s'arrêtes pas ? Je restes dans l'optique qu'Allah est grand, et qu'un jour chacun de nous sera guider dans la droiture. »

Moi : « Amîne.. arrêtes de pleurer.. viens on sort si tu veux. »

Sheima : « J'ai pas envie de te faire sortir si t'en as pas envie. »

Moi : « Ça fait tellement longtemps que je ne suis pas sortie d'ici, et bientôt je reprends les cours donc faut que je m'y habitue, et ça va t'aider à oublier. »

Sheima : « D'accord, je suis prêtes il manque plus que toi. »

Moi : « Essuye tes larmes alors.. vas-y je reviens. »

Je suis partie prendre un manteau qui me tiendrait bien chaud. Dans le hall y avait toujours ces jeunes, leurs têtes rongés par la fatigue et la tristesse ça faisait mal de voir ça. Ils ont tous baissés la tête quand Sheima est descendue, et y en as un qui nous passe le salem, c'était Ahmed. On réponds, et on sort. Malgré ce qu'il m'avait dit, je faisais abstraction, je faisais comme si rien ne s'était passé même si c'est resté en travers de ma gorge.
Pour la première fois que je suis ici, je découvre d'une autre manière ce quartier grâce à Sheima, j'avais peur de l'amitié par peur d'être poignardé mais j'ai compris que tout le monde n'était pas pareille tout ça grâce à cette femme insouciante qu'était Sheima. Elle me présente tout les gens qu'elle connaît sur la route, malgré qu'il faisait froid les gens étaient joviale et sortait, j'ai même aperçu quelques mère qui m'ont fait pensé à la mienne mais je souriais tout de même en leur passant le salem. Elles ont tous un regard si innocent, si tendre qu'on as juste une envie c'est de les croqués j'oserais dire. Elles sont magnifiques les une que les autres malgré leur accent si tendre, si mignon. Oui, la présence d'une mère me manquer tant.

Ce jour là j'ai pris la décision d'aller avec Sheima voir sa mère, je devais la remercier pour tout. Je me sens toujours pas prêtes mais je dois le faire, elle as tant fait pour moi, tout ces prières, tout ces conseilles et plats qu'elle donnait pour moi à Sheima ça m'as vraiment touché, son affection n'était pas démesuré au contraire. Je veux la prendre dans mes bras et la remercier, ma peur de m'attacher à une mère s'était un instant évaporé. Devant sa porte, je respire un bon coup.

Sheima : « Yemma, t'est où ? J'ai une surprise ! »

Sa mère : « Qu'est ce qui se passe ? T'est où Sheima ? »

Elle arrive au salon, son visage est si tendre, si compatissante, que je regrette tout ce que j'avais dis la première fois que j'étais chez elle. La première fois où je suis rentré chez elle, je lui ai manqué de respect, j'étais assez froide et aujourd'hui devant elle je m'en rends compte. Cette femme as un cœur immense pourquoi l'ai – je autant rejeter ?

Pourquoi une mère est – elle si compréhensive ?

Pourquoi une mère est – elle si aimante ?

Pourquoi une mère est – elle si adorable ?

Rester solitaire m'aurait détruit n'est – ce pas ?

J'apprendrais un jour le sens du mot ''heureux'' ?

Je l'espère de tout cœur, et j'espère que ces deux femmes qui sont dans ma vie me l'apporteront, j'espère retrouver une petite famille dans la leur, le besoin se ressenter vraiment à ce moment là. J'ai versé des larmes, j'en ai versé beaucoup même, soudain elle était dans mes bras, en train de me caresser les cheveux.

Moi : « Salem aleykoum madame, je suis vraiment mais vraiment désolé de ce manque de respect que j'ai eu envers vous la première fois, j'ai honte de mon comportement, j'avais tout simplement peur, peur de m'attacher, peur de voir la mère que j'ai perdu en vous.. tout ce que vous avez fait pour moi Dieu seul sait comment je vous rendrais tout ça.. je suis désolé.. Allah et ma mère en ai témoin je suis désolé.. j'ai pas de parent, je suis orpheline, j'ai personne, la seule personne que j'avais n'est plus.. je suis désolé.. désolé.. »

Khalti : « waleykoum salem, pleure pas ma fille, appelle moi Khalti, et je comprends tout à fait ton comportement, tu nous connaissais pas et t'as réagis comme ça. Je comprends que tu sois dans des états comme ça.. maintenant on est là près de toi et tant que je suis vivante je ne t'abandonne pas, ma fille m'as appris beaucoup de chose sur toi, et maintenant t'est ma fille, t'as pas besoin de t'excuser benthi, t'en as pas besoin. »

Ces paroles me rassurait, et me rassure toujours à l'heure d'aujourd'hui. Cette sensation d'avoir une mère je l'est ressentis avec elle. On as parlé des heures, c'est une femme très simple et avec beaucoup de vertu, elle m'as appris des choses sur elle et moi peu à peu je lui en apprenais sur moi, les circonstances de la mort de ma mère je lui en ai pas parler par honte ou par peur je sais. Elle m'as beaucoup conseillé, m'as dis de passer quand je voulais, elle m'as même proposer de vivre avec Sheima et sa personne mais j'ai refusé, je ne veux pas être un fardeau pour aucune personne. C'est une mère, et une mère en or, j'enviais un peu Sheima.

Sheima : « À partir d'aujourd'hui on est sœur pire qu'avant, et on partage la maman, c'est NOTRE mère maintenant. »

Elle as beaucoup insisté sur le mot ''Notre'' et ça m'as beaucoup touché. Ce jour là, était un jour d'amour pour la première fois j'ai ressentis l'affection d'une mère pour son enfant à travers cette femme qu'est la mère de Sheima.

Les jours passent et ce ressemble, j'ai repris les cours et je ''travaille'' toujours avec la petite. Je vais de temps en temps voir la mère de Sheima. Je suis pas souvent seule avec les visites de Sheima, je sors un peu, mais les seules personnes que je connaisse dans ce quartier son toujours Sheima, sa mère et Khalis. Khalis et moi depuis l'altercation qu'on as eu on se parle plus, d'ailleurs depuis ce jour là on se voyait pas, je le voyais même jamais. Fathimâh la mère de Khalis, je la croise souvent dans les escaliers elle me dis toujours de l'appeler ''Khalti Fathimâh'', et c'est une femme très discrète ça se voit, elle me passe toujours le salem et toujours elle me demande si mon pied alors que ça date. Un beau jour on s'est croisé sur les escaliers.

Elle : « Salem aleykoum ça va ? »

Moi : « Waleykoum salem Khalti Fathimâh. Oui ça va et toi ? »

Elle : « El hamdoulleh.. tu vois mon fils se marie dans pas très longtemps, et j'aimerais t'y voir. »

Moi : « Mais je vo.. »

Elle : « Khalass, tu viens avec Sheima. »

Moi : « Mais.. »

Elle : « Pas de mais, fais moi plaisir, t'est trop distante, mêle toi un peu à la foule. »

Elle m'as fait sourire en me disant de me mêler à ''la foule'' comme si on était dans un centre commercial ou je ne sais où. Je répondis d'accord. Je n'ai jamais parlé à son fils celui qui allait se marier, ni même à sa fille.
J'en ai parlé à Sheima et elle m'as expliqué qu'elle y va puisque sa mère aide Khalti Fathimâh pour l'organisation, et tout. Quelques jours avant le mariage, je voyais beaucoup de monde dehors, beaucoup de mère, de fils et de famille que je n'avais jamais vu. L'ambiance était festif on en oublié presque les gens absent. Entre temps, j'avais appris que pour le mariage, il n'y avait pas beaucoup de serveuse car plusieurs des cousines du marié ne seront pas présent pour cause d'un problème familial, donc je me suis proposé avec Sheima pour un déchargé le poids de ces deux femmes qui nuit et jour ''travailler'' pour se mariage, au début la principal organisatrice c'est à dire la mère de Khalis voulait pas mais elle as finit par accepter.

Le jour du mariage est arrivée, Sheima est venue chez moi pour qu'on se prépare ensemble, elle m'avait prêter un caftan, et il était vraiment magnifique. Je lui ai remercié plusieurs fois.
Auparavant jamais je ne me serais dis que j'assisterais à un mariage, que je serais amie avec une fille pareille, que j'aurais presque une ''petite famille'' malgré que ma mère me manque, et que quelque fois je suis nostalgique j'essaye d'oublier un peu avec la présence d'une sœur, et d'une femme qui pourrait être ma mère.

Le caftan de Sheima avec son voile lui allait à ravire tbarakallah. On se regarde en souriant, en la regardant je me suis souvenue notre rencontre, quand elle as essayé de m'approcher et que je l'est recalé, et aujourd'hui on en est là, as aller dans un mariage ensemble comme deux sœurs. J'ai compris pendant quelques instant le sens du mot ''heureux'' à ce moment là, mon cœur n'était plus protégé par les fléches de l'amitié, mon cœur était ouvert tel un coffre fort.

Pour la première fois de ma vie, j'ai connue un mariage aussi grandiose, les gens étaient bien habillée, heureux. Le marié ressemblait à Khalis, il était bien habillé pour ce beau jour, ça se voyait qu'il était assez jeune, mais mature. On arrive à la mairie avec tout les voitures qui claxonne, avec leur drapeau dehors ect. J'avais pas vu Khalis, et ça m'as un peu surpris, mais y avait beaucoup de monde donc le voir serait difficile. Il m'as peut-être fait mal mais son aide et son amitié me tenait à cœur malgré ma fierté.

Le civil s'est passé très bien la marié était vraiment magnifique, son sourire illuminait son visage et des larmes de bonheurs s'y mêlait.

La salle était remplie de personne, les mariés étaient vraiment magnifique je n'arrêtais pas de les regarder entre les services qu'on faisait avec Sheima. À un moment j'ai servis une table où il y avait que des hommes, et entre eux se trouve Khalis, ça se voyait qu'il était content pour son frère car son regard était tourné que vers lui jusqu'à qu'il remarque ma présence.

Un des homme : « Cimer la serveuse ! T'est d'la famille ? »

Un autre homme : « Quels familles ? Tu vois pas c'est une kehloucha ? »

Le premier que j'ai servit : « Une kehloucha avec des yeux comme ça jamais vu ! »

Le deuxième qui avait parlé : « C'est des lentilles khouya ! »

Khalis : « Bsarthek Chaim j'savais pas t'était raciste ! Et oui c'est la famille, ça pose un problème à l'un d'entre vous ? Et c'est ces yeux ça pose un autre blem ? T'est au mariage à mon refré, elle aide ma daronne et toi tu jactes ! Sah, garder vos remarques teh zeubi pour vous, et vos shab séduction garder les aussi ! Kaïli continue ton truc ! »

J'entends le Chaim parlé : « Tranquille j'voulais voir sa réaction poto ! »

Je suis partie sans un mot, au moins il m'avait défendu devant ces amis. Il as très bon fond cette homme et je commence peu à peu à le cerner, toute la soirée j'ai réfléchie à comment m'excuser ? Pour recommencer à l'aider.
On as fini de servir avec Sheima et les mamans nous ont proposés d'aller s'amuser avec les autres, Sheima et moi on s'est assis avec deux filles qui étaient à une table.

Sheima : « Kaïli, j'te présente Sonia et Hadidja. »

Moi : « Salem aleykoum »

Toutes les deux me répondent et me sourient.

Sonia : « On t'as jamais vu ici toi, t'est nouvelle ? »


Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant