Mon esprit vagabonde

48.

Je me prépare pour aller voir Phénix dans l'entrepôt ; je me sens pas d'y aller car je sais que je vais craquer ; le pire c'est qu'il n'est pas encore au courant de mon futur mariage, avec Ali. On s'est pas vu depuis quelques semaines, il m'appelle mais sans plus, et je me sens pas de lui dire ça au téléphone.  Saddam, arrive à lire en moi comme dans un livre ; je suis si préoccupée que ça doit se voir à des milliers de kilomètre. La nuit dernière je n'est pas dormi, je me sentais et me sens toujours coupable de ce que j'ai fais.. certes je suis mariée à l'homme que j'aime mais tout ne va pas pour le mieux, je mens à plusieurs de mes proches et ma conscience n'est pas du tout tranquille.

Ali voulait m'accompagner, mais j'ai refusé et sans discuter il a accepter, en me demandant de prendre soin de moi.

J'ai attendu Phénix à l'arrêt de bus un certain temps, sans le voir.. j'attends encore mais il est presque 14 heures et aucun signe de lui, je ne connais pas le chemin de l'entrepôt ; j'y suis allé que deux fois et j'ai pas son numéro actuel puisqu'il change toujours.. Sur ce banc, j'ai les jambes tremblante, je me sens pas du tout à l'aise ; je pense et repense à ce mariage, comment j'ai pu en arriver là ? Si, en apprenant notre union il me déteste je comprendrais.
Je commence à m'impatienter, donc je décide finalement de faire demi-tour. Sur mon chemin, je croise Khalis avec sa mère et Sihâm.. j'ai sentie un profond malaise en moi,  tout ce qui se passe me brûle et me tue de l'intérieur. Je n'ose même pas la regarder dans les yeux ; je sens le regard insistant de Khalis sur moi. Je les salue, et pars à une vitesse hallucinante.

Arrivée à l'appartement, des milliers de questions on commencé à fuser ; pourquoi je suis revenue ? Il s'est passé quoi ? J'ai répondu brièvement, et me suis réfugiée dans ma chambre pour réfléchir. Mon nid douillet, maintenant je le trouve si vide sans mon petit Attayâb, ça fait à peine deux jours qu'il n'est plus là mais pour moi c'est comme si ça faisait des années. Je commence à être pensive, je l'ai vu avec sa mère et sa futur femme ; j'ai l'impression de ne pas être à ma place, c'est comme si j'ai voler quelque chose qui ne m'appartenais pas. Quelqu'un frappe à la porte, et rentre.

«  T'a quoi ? »

Moi : «  Comment ça ? »

«  Me prends pas pour un con Kaïli, je sais que t'est pas heureuse. Ose me dire le contraire. »

Moi : «  Non.. mais.. »

«  Ça crève les yeux, que tu veux pas de tout ça. Ça se voit de trop, tu sais pas mentir, depuis que j'ai annoncé le mariage t'a changé, avec ton faux sourire là ! Tu vois, je croyais mal interprété mais en faite pas du tout, j'ai attendu quelques temps pour voir si t'aller changé mais pas du tout.. dis-moi tout, même si.. enfin.. j'vais pas te forcer. »

Dans ses bras, j'ai éclaté en sanglot ; j'étais comme un bébé, j'ai besoin de me vider.. ce mensonge est un cercle vicieux. J'ai plus envie de vivre de cette manière, ma vie de jeune mariée se résume à mentir, mentir et encore mentir. Ali, Saddam, Nazir, Nel', toute ces personnes ne méritent pas ce que je leur inflige.

Moi : «  Je.. je suis désolé.. je mérite pas.. Ali.. »

«  T'inquiète, j'ai toujours ma voiture, et elle m'aime elle. »

Cette phrase a sûrement pour but de me  faire sourire et c'était réussi. Je lui donne un coup sur le torse et reste blottit dans ses bras telle une enfant. J'entends à gauche de sa poitrine, ses roulements de tambours je les connais, c'est les même que Khalis lorsqu'il me prends dans ses bras.. Honnêtement je ne veux rien savoir sur les sentiments que ressent cet homme pour moi. Je me suis détachée de lui, et j'ai essuyé mes larmes. Il est trop rassurant comme personne, il vis au jour le jour, c'est comme si ce mariage était une plume ; il prends tout à la légère. Je ne sais pas ce qu'il ressent à l'intérieur, mais je sais qu'il est déçu mais ne le montre pas. Son comportement, me frustre. Il met la paume de sa main sur mon front et me pousse ; je l'ai aussi poussé, et on a commencer à se battre comme deux vieilles connaissances, il me chatouillait et moi je lui donnais des coups, l'ambiance s'est réchauffée d'un trait.