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Je suis partie en direction du parc. Mon cœur n'est pas du tout tranquille, je les laissée vivant et je ne veux pas le retrouver mort ou à moitier mort. Je presse le pas pour arriver le plus vite possible, mais j'avais l'impression que je faisais du sur place, que jamais je n'arriverai à destination. Cet organe qui sert à me maintenir en vie, battait si vite que je l'entendais : on aurait cru qu'il allait sortir de ma poitrine et que j'allais tomber immobile à terre.

Arrivée dans ce parc, il y avait cinq ou six hommes, je reconnais des gens du quartier. Je cherche autour de moi pour trouver Khalis mais rien ; les autres me regardent comme si j'étais une étranger. Sous leur regard, je décide de faire demi – tour et d'aller le chercher ailleurs. Je devrais me reposer car il fait nuit, mais je n'y arrive pas après avoir sû que certains hommes cherchent à en finir avec sa vie, je ne peux pas être rassurer.

Des questions fusent dans mon esprit ; où est – il ? Rien ne lui est arrivée ? Va t – il bien ? J'ai l'esprit confus. Je me dirige vers notre bâtiment.. je regarde le sol, et écoute chacun de mes pas. Il y a du sang par terre et personne aux alentours, ces taches rouges me dirigent vers le local, enfin la cave.. l'endroit où je n'ai jamais mis les pieds depuis mon arrivée ici. Je me frotte les yeux, et j'observe ces taches qui salissent le sol. Je m'avance lentement, et j'entends des respirations mélanger à de la douleur. Je commence à perdre le contrôle, et je pense à Khalis donc j'ouvre la porte et je le vois au sol, le t – shirt sanglant. Ça me rappelle Farah dans les mains de Assam, mais ce n'est pas du tout la même vision, celle là c'est encore pire car c'est l'homme que j'aime que je vois à terre qui perd du sang.

Il me regarde tout en respirant rapidement ; il a les yeux qui se ferment petit à petit. À ce moment là j'aurais eu envie de pleurer, mais rien juste la peur, qui empêche mes larmes de ruisseler sur mes joues.

Il y a à peine une heure, je les laissés avec sa conscience et sa liqueur illicite, et maintenant il est dans la cave, baignant dans le sang. Dans ma vie, jamais rien ne se déroule comme je le voudrais.

Je prends son téléphone dans sa poche, mais il m'arrêtes difficilement, et me murmure des mots que je n'arrive pas à décoder sur le moment ; il me demande tout simplement de n'appeller aucune ambulance, juste d'appeler le dernier numéro qu'il a joint. Sur le moment j'ai eu une hésitation, car il risque de mourir et il veut pas que j'appelle les secours. J'ai regardée ces yeux qui se plissaient, et qui me supplie de faire ce qu'il me demande ; j'appelle le dernier numéro comme il le souhaite.

Ça sonne, ça sonne, ça sonne...

« Ouais kho ! »

J'entends une très grosse voix de l'autre côté de l'appareil, je bafouille un peu, et commence à expliquer la situation. Cet homme après avoir entendu mes explications, il souffle un grand coup ; sûrement de colère, et raccroche. Quelques minutes après je reçois un message me demandant où je me trouvais.

Ces actions se sont déroulés très vite, mais j'avais la sensation qu'elle durait une éternité.

Un homme de couleur, ce poste devant moi. Il me regarde puis regarde Khalis qui est dans un état lamentable. Il regarde derrière lui, puis prends Khalis et l'aide à sortir de l'immeuble ; moi, je les suit en me faisant petit. On arrive devant la voiture, et il le place à l'arrière de la voiture.

« Cimer pour mon poto, maintenant rentre chez toi, et t'as rien vu, si on te demande il est où, tu sais ap capiche ? »

Moi : « J'peux...pas le laisser comme ça.. »

« Tu t'est chargé de m'appeler maintenant barre toi ! »

Moi : « S'il te plaît..si il meurt, j'fais quoi moi ? »

Et là, sans m'y attendre j'ai une larme, puis deux, puis trois qui sont tombés. Je fais vraiment pitié, cet amour m'extermine. Son regard de pitié à l'égard de ma personne m'a encore plus donné envie de pleurer.. il n'a pas longtemps broncher et m'a laissée les accompagné. Je suis à l'arrière avec Khalis, et j'essaye de ne pas le laisser fermer les yeux : je touche son front et m'aperçoit qu'il commence à avoir de la fièvre, la blessure est entrain de s'infecter.

Moi : « On doit l'amener à l'hôpital..il..il..il..fièvre. »

Je décompose les mots, la panique me fait perdre la tête. Il ne me réponds pas, on a rouler jusqu'à une pharmacie, il est descendu et est revenu avec un sachet et continue à rouler.

Après cinq minute, on arrive dans un lieu dont je ne connaissais même pas l'existence.. les bâtiments sont délabrées, l'endroit désert, aucune lumière allumée ; un décor de film. On avance vers un bâtiment très particulier, car elle n'avait pas de porte à l'entrée, l'urine se dégageait de chaque partie de l'immeuble que même mes vêtements devait sentir cet puanteur. On monte les escaliers, et sur chaque marche, chaque mur il y a beaucoup de tag, des tags souvent incompréhensible, ou des tag dédiés à des personnes, ou même des ''Allah Y Rahmo''. Ce décor est horrible, j'en ai la chair de poule. La luminosité dans le bâtiment était vraiment déplorable.

On arrive devant une porte, qui normalement est de couleur blanche mais là elle était noir avec de la poussière et des tag pour mettre peut – être un peu de couleur. Sur la poignet se trouve une tache rouge qui a sécher et je me doute que c'est du sang.

Il ouvre la porte, et je vois un petit appartement avec un canapé déchirée de couleur verte, une télé complétement détruite niveau écran, des mégots de cigarettes, et de je ne sais quoi, des bouteilles d'alcool qui ont dû resté là plusieurs jours et surtout une chose qui m'a choqué c'est des préservatifs non utilisés eparpillés au sol.. en rentrant j'ai éternué tellement la poussière inondée cet salle ; on continue à avancer et j'ai l'impression que c'est encore pire, je frissonne en voyant cet endroit. La puanteur qui s'en dégage est affreuse, je commence à avoir des nausées et je pense à Khalis qui va rester dans cet endroit.

On rentre enfin dans une chambre simple avec seulement un lit, mais propre c'est ce qui m'a surprise sur le moment. Il pose Khalis sur le lit et commence à lui enlever son t – shirt. Je m'approche avec le sachet de la pharmacie et je sors tout ce qu'il a prit ; des bandages, des médicaments, du désinfectant...

Moi, je le soigne cet fois avec un pincement au cœur.. l'homme qui l'aide est partie chercher de l'eau et moi j'ai commencé à lui nettoyer sa plaie ; les personnes qui lui ont fait ça ne l'ont pas rater, car la trace du couteau longe son épaule jusqu'à son avant – bras. Je m'occupe de lui comme une mère s'occupe de son enfant, je m'occupe de lui tel une femme qui s'occupe de son mari.

On essaye de lui faire boire le médicament pour la douleur, ensuite je lui bande tout l'épaule jusqu'à l'avant – bras.

« Toi, tu restes là, moi j'vais chercher à manger ! »

Moi : « Euh..oui. »

« Tu veux quelque chose l'infirmière ? »

Moi : « Oui, juste qu'il se réveille.. »

« Ça faut l'demander à celui qui est là haut... ah ouais moi c'est Lil Phénix. »

Moi : « Kaïli.. »

« J'en était sûr ! »

Il s'en va sur ces derniers mots. Lil Phénix ? Je me doute bien que c'est juste un surnom mais j'en demande pas plus.. ça se voit que c'est quelqu'un qui apprécie vraiment Khalis pour l'aider ainsi.
Je commence à caresser les cheveux de Khalis tout en demandant à ce qu'il se réveille et que ce cauchemar s'arrête.. Je ne cesse de ramener que du négatif avec moi pourquoi ça ? Je ne sais pas.

Pourquoi la cité est un endroit si difficile ? Pourquoi hein ? Ces jeunes n'ont jamais demandé à grandir dans de tels environnement. C'est le milieu qui fait l'homme ; vous savez on peut croiser des hommes de tess comme ils disent, qui sont de grands hommes avec beaucoup de valeur et de moral.. mais vous savez aussi que dans ce monde on peut croiser d'autre personne, ceux qui sont plongé dans le hram, ces hommes peuvent avoir des valeur, des mœurs, des morals, mais pour leur propre survie ils ne suivront aucune de ces règles. Dans la rue, c'est pas ''œil pour œil dent pour dent'' mais la solidarité. C'est juste une mort qui l'a fait devenir cette ignoble personnage qui se fait ''shlasser'' dans la rue ? « Shlasser » c'est le terme qu'il utiliserait si il serait réveiller, ce terme qui montre d'où il vient, et qui définit le mot « poignarder ».

Je pose ma tête au bord du lit, en caressant les cheveux de Khalis..

Je sens quelqu'un qui me secoue, et en me levant je vois Lil Phénix, qui me montre des sacs et me fais signe de le suivre. Je regarde Khalis qui n'a toujours pas bougé, je met ma main sur son front qui n'est pas trop brûlant. Je l'embrasse le front, et je me dirige vers le salon.

Sur une mini table, Lil Phénix avait posé tout ce qu'il venait d'acheter..

« Tu manges ? »

Moi : « J'ai pas très faim. »

« Moi, j'graille si tu veux, tu t'sers ! »

Je regarde chaque recoin de l'appartement.. cet endroit ne me donne pas du tout faim au contraire elle me coupe l'appétit.. je regarde dehors et je vois qu'il neige.. en me retournant j'vois Phénix allongé sur le canapé et s'écrié « Al hamdoullillah ».

« T'sais tu peux t'asseoir hein ! »

Moi : « J'vois aucune chaise. »

« À ta droite y en a une. »

Je la prends, et m'asseoie ; cet chaise est bancale, si je fais un geste je tombe à terre.

« J'suis fatigué.. dans la rue c'est chacun pour soi, et je me demande pourquoi les médias pensent ça.. on est des mendiants pour eux, ils n'ont aucun respect pour nous, blanc, noir.. ces médias nous salissent et ne refléchissent pas au risque.. on est dans le colimateur de tous.. la politique nous fais baissés l'froc, ils devraient savoir qu'on restera à jamais tête haute.. si on réussie on nous rend coupable, et on nous traite d'incapable.. on se bat pour sortir de cette rue, mais on a aucun issue.. un jour on quiettra la prescarité mais pour l'instant on est des opprimés.. j'rap c'que je vois, car j'viens de là bas, et que je n'est aucune voix !.. ici on perd tout les gens qu'on aime, c'est ce qui nous lie, mais c'est aussi notre pire ennemi.. on est divisé, mais sachez qu'on est une communauté... »

Lil Phénix commence à rapper et en faisant des gestes, danc ces paroles on comprends la douleur qu'inflige les politiciens, mais surtout l'état, et la douleur de ne pas trouver la place parmi les créatures de Dieu.

Moi : « Excuse moi. »

« Y a quoi ? »

Moi : « Tu connais Khalis depuis longtemps ? »

« Ouais, depuis tout p'tit ! »

Moi : « T'habites pas dans le quartier ? »

« Non, j'habites là où j'trouve un toit. »

Moi : « Et c'est ton vrai prénom Lil Phénix ? »

« Tu poses trop de question toi j'ai juré. »

Moi : « Si ça te dérange, j'vais retrouver Khalis pour voir si il va bien.. »

« Wesh tranquille, c'était juste une remarque.. non j'mappel pas comme aç, t'a cru mes parents il m'aurait appellé comme aç.. dès qu'ils ont vu ma gueule ils ont dis « lui on l'appel Lil Phénix » wesh, j'suis pas un américain mon frè.. enfin ma sœur. »

Moi : « J'voulais pas dire ça.. »

« Tout le monde m'appelle comme aç, t'entends ce blaze quelque part bah c'est oim qu'on appelle, depuis que j'suis p'tit on m'surnomme Lil Phoenix... pourquoi ? J'sais que tu va demandé, donc j'préfère répondre.. quand j'avais dix piges mes parents sont mort Allah Ya Rahmou, et depuis j'me débrouille tout seul par ci par là, avec le rap soit avec le biz.. et tahu Phénix c'est un oiseau qui renaît de ces cendres bah moi c'est ça, à dix piges j'étais un Phénix, j'ai toujours cherché un nid car tout le temps je me cassé des foyers, j'préfère m'isolé et rester loin de tout et surtout le nom Phénix m'est donné car j'ai souvent la capacité de lire dans les cœurs.. »

Son explication était très précis mais sans vraiment de détail. Je l'observe assez bizarrement.

« Wesh m'téma pas comme aç, j'rigole j'suis pas Dieu pour lire dans les cœurs de gens.. »

Je lui souris timidement.

Moi : « Allah Y Rahmou pour tes parents.. j'peux savoir qui cherche à tué Khalis ? »

Oui, cet question me traute dans la tête depuis notre arrivée, je ne comprends pas ce qu'aurait fait un homme comme Khalis pour qu'on veuille en finir avec sa vie. Il ne me réponds pas et commence à rapper.

« Coupé les contacte, allumés les giro fard.. rien ne me freine, j'suis comme un moteur venu de Fresne.. »

Je n'en écoute pas plus, et n'insiste pas ; je pars en direction de la chambre pour voir comment va Khalis.. je le vois en train de trembler et le front transpirant. Je prends un verre d'eau et lui fais boire, ensuite je le couvre bien, et je m'asseoie près de lui, la main sur la sienne ; soudain il sert ma main, et commence à raconter des choses incompréhensible. Il se calme enfin, et moi je m'endors près de lui.

Je me réveille en sentant quelqu'un me caressait les cheveux. C'est tout simplement la main de Khalis. Je me réveille lentement, et lui prends la bouteille et lui met de l'eau et je lui fais boire. Il boit lentement tout en me regardant.

Moi : « Tu va bien ? »

Aucune réponse. Il finit de boire, et bouge très lentement pour bien se placer.

« Poto t'est réveillé ! »

C'est Phénix qui vient de faire son entrée.

« Ouais ouais tranquille, cimer pour hier wallah ! »

« Normal, et tahu t'avais même une infirmière privée kho ! Tiens ça tu va prendre une douche t'a l'heure et moi j'vais chercher à bouffer, wallah j'ai la dalle, et ton infirmière depuis qu'elle est al elle bouffe pas ! Azy à tard – plus »

Il sort de la pièce en laissant des vêtements sur le bord du lit. Moi, je suis toujours assise près de lui, mais je regarde ailleurs.. je suis vexée par son comportement, je lui ai posé une question et il ne m'a même pas répondu.

J'ai laissée coulée une larme lorsque je le sens prendre ma main, et le mettre près de sa blessure.

« Pleure pas Kaïli.. écoute.. merci pour hier wallah sur ce coup t'a gerée même si c'est pas ton rôle de t'occuper de oim. Tahu ma blessure là, elle va cicatrisé, mais la blessure que j'ai dans le cœur à cause de toi jamais elle le sera. Maintenant j'ai compris une chose, même si je n'ai pas trouvé la solution, j'sais que t'est dans un coin de mon ghelb, t'est là dedans. J'sais aussi que tes sentimens elles sont puissante, et j'veux pas qu'elle te détruise comme elle m'a détruit, tahu hier j'aurais pû caner sur place mais c'est pas arrivée, quand ces fils de chien m'ont shlasser, j'ai eu un flash qui m'a donné la force d'arrivée là où tu m'a trouvé, j'ai pensé à ta gueule cet fois – ci pour rester en vie, mais la prochaine fois je sais pas si je serais là ! J'sais que quand ils sauront que j'suis pas mort, ils vont encore me chercher pour en finir, et ce jour là j'te ferais souffrir plus que jamais. »


Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant