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Cette nuit d'orage et de pluie a été la dernière pour nous deux ; cette nuit là il m'a dégagé de lui d'une manière violente, il a pu être très doux mais en quelques seconde son regard, sa voix à changer, il m'a anéanti, il m'a crié des choses que je ne voulais pas entendre, cette nuit – là mon cœur à cesser de battre et mon corps à perdu son âme. Sa voix vibrait d'une tel force que je ressentais sa haine envers moi, son dégoût mais je ressentais tout de même un zeste d'amour. Notre amour ? Non plutôt mon amour est si compliqué, je ne sais même pas comment j'ai réussi à tomber amoureuse d'un tel homme, d'un homme au cœur déjà pris par son première amour.

Je ferme les yeux et j'entends ses cris résonnaient, et bourdonnaient dans mes oreilles, cette scène passe en boucle dans ma tête tel un film dramatique.. je le revois partir me laissant sous cette pluie, je me revois tombé à genoux par terre crier pourquoi tout ceci m'arrive.. j'avais l'espoir qu'il vienne me relever de là, et me crier son amour pour moi ; l'espoir fait vivre. Je me revois pleuré toute les larmes de mon corps ; pendant plusieurs minutes j'étais à genoux et sanglotant, les voitures passaient mais personne s'arrêter, je hurlais ma rage, ma colère, mon désespoir ainsi que mon amour envers lui, et la pluie tombaient sur mon corps complètement abattu par les paroles que m'a criée l'homme que j'aime.. ce soir là il a brisé tout l'amour que je ressens pour lui.. ces paroles m'ont habillés d'un simple drap rempli de blessure, ces séquelles seront difficile à guérir.

Le bruit des rails me sortent de mes pensés, j'essuie mes larmes avec le voile qui couvre mes cheveux et mon visage ; ce soir là, j'ai fais une prière de consultation qui m'a aidée énormément et qui m'a fait rendre compte de l'importance de la pudeur chez une femme, en une nuit ma vie à basculer. La pluie a essuyer mes larmes et un rayon lumineux est venu recouvrir mon visage.

« Gare SNCF de Matabiau. » Enfin mon arrivée dans cette nouvelle ville complètement inconnu pour moi ; j'ai laissé mon passé derrière moi, et j'ai revêtu mes plus beaux habits, des vêtements de bonheur que j'imaginais. Vêtu d'une longue robe bleu canard et blanc, avec un voile de couleur bleu canard, je descends de ce train, ma valise à la main, j'avance vers un chemin inconnu ; un sourire illumine mon visage lorsque je vois mon frère de dos qui me cherche. Il va être surpris de me voilé. Je lui tapote le dos, lorsqu'il se retourne son visage est tellement rayonnant qu'on aurait dit un parfait ange ; les souvenirs se ressassent mais je n'oublie pas que c'est mon aîné et qu'il est la seule famille qu'il me reste.

Moi : « As salam aleykoum Nazir. »

« Waleykoum salem, macha'Allah t'est magnifique ma princesse. »

Moi : « Merci mon frère.»

« Alors le voyage ? »

Moi : « Ça va al hamdûllillah. »

Il prend ma valise et on continu à parler tout en avançant. Ce lien qu'on avait avant s'était rompu mais peu à peu on essaye tout les deux de les liés pour qu'ils soient solide. Je lui demande des nouvelles de sa femme et de son fils.

« Hé khouya ! »

On se retourne tout les deux, et c'est un homme métisse qui interpelle mon frère ; son accent du sud se remarque impérativement. Il serre la main à mon frère et tente de me faire la bise, avant je l'aurai fait, mais maintenant que je porte ce foulard sur la tête, je ne dois pas le trahir d'une manière ou d'une autre. Je lui tend ma main, et il m'envoie un sourire en prenant ma main et en se tenant la nuque l'air gêné. On penserai que c'est un vent mais pas du tout.

« Nazir, ça fait longtemps depuis que t'a changé de boulot ! Ta femme elle va bien ? Et le petit ? »

« Bah ouais j'me fais rare, normal j'ai une famille maintenant et un bon travail, la famille ils vont très bien et de ton côté ? Toujours pas marié ? »

« T'a cru Ali il se marie comme ça ou quoi ? J'attends la bonne poto. »

« Insha'Allah ! Ah ouais elle c'est ma petite sœur Kaïli. »

« Ça se voit, vous ressemblez sauf les yeux ! Azi bah vu que c'est la hess, j'vais demander sa main à elle ! »

« T'a cru ma sœur c'est une marchandise ou quoi ? Genre c'est la misère. »

- avec un grand sourire - « Tranquille hein, et tu peux me déposer chez moi, parce que depuis tout a l'heure j'attends un pote mais il arrive pas. »

« Vas – y. »

Il nous suit et commence la conversation avec mon frère. Il se place devant avec lui et moi je reste à l'arrière, tout en parlant avec Sheima qui me donne envie de pleurer, elle m'envoie des messages très touchante. Elle n'est pas au courante que je porte le voile comme elle, et je préfère le lui annoncer le jour où j'irai là bas. Je regarde par la fenêtre et la vue n'est pas du tout la même qu'à Paris, le soleil est au rendez – vous, les gens sourient.. c'est une autre image que je vois face à moi, il y a une grande différence entre cette ville et Paris.

Mon frère et Ali discutent du travail.. mes paupières sont très lourde, je ferme les yeux puis les rouvrent difficilement, je fais ça durant quelques minutes jusqu'à m'endormir. Quelqu'un me secoue et me fis sortir de mon sommeille.. C'est Nazir, il a un regard si tendre qui me rappelle notre enfance. Je descends et on est dans un quartier tout simple, ce n'est pas du tout le même décor que là où je vivais durant presque deux ans. Je regarde autour de moi, et je trouve ce lieu tellement chaleureux. Mon frère prends ma valise et on commence à rentrer dans le hall qui est très chaleureux, on prends les escaliers, aux deuxième étage se trouve son logement.

En ouvrant la porte, et en un clin d'oeil j'ai pu voir une nouvelle vie se dessiner devant moi.. Wajdi court et saute sur moi, je le prends dans mes bras et instinctivement les larmes se mettent à rouler le long de mes joues, ce ne sont pas des larmes de tristesse au contraire, c'est des larmes qui immortalise le changement qui s'annonce. Je fais la bise à Nessrine tout en la prenant dans mes bras, elle est si belle avec ces cheveux blond ondulées.

Leur salon est remplie de joie et de chaleur, grâce aux tableaux qui orne les murs ainsi que un tapis marocain par terre, un salon typiquement marocain avec un beau sedari. Je m'assois près de Nessrine et son fils, tandis que mon frère est debout en face de nous ; c'est drôlement bizarre de voir son frère dans la peau d'un père de famille.

« Je remercie Allah de t'avoir retrouvé, certes tout ne sera pas comme avant, mais j'essayerais de compensés tout ça. En face de moi je vois maintenant ma famille complète et si Allah le veut cette famille restera soudée jusqu'à la fin.. Et devant les deux personnes qui me sont chèr je te demande encore une fois pardon pour tout ce que j'ai pu te faire endurée.. je sais que ce n'est pas pardonnable d'être parti aussi longtemps, et de cette manière, mais maintenant je regrette tout le mal que j'ai pu faire au seul membre de ma famille. »

C'est inévitable, je me lève et le prends dans mes bras ; tu sais rien ne sera comme dans notre enfance, mais on veillera à ce que les mauvais souvenirs ne resurgit dans nos mémoires. Je veillerai sur toi comme une mère, comme maman ne l'a jamais vraiment fait, je ne décrocherai aucune larme de tristesse devant toi, je ne porterai que de l'intérêt à ma nouvelle famille. J'arbore un grand sourire sur mes lèvres et je dépose un baiser sur sa joue. On parle durant quelques heures, j'apprends à me familiarisé à leur mode de vie très simple ; le matin tout le monde se lève pour faire la prière macha'Allah, ensuite il y a un temps ou ils écoutent Nazir récitait le Coran, ça m'a étonnée car enfant on a jamais était plongé dans le monde musulman en sachant que c'est notre religion, personne ne portait vraiment intérêt à nos mœurs. Et entendre que mon frère savait parfaitement lire m'a réchauffé le cœur, et m'a surprise ; tout au long de la conversation j'ai appris d'autre facette de l'homme qui est du même sang que moi.. je commence peu à peu à revoir mon frère autrement, à voir un homme bon en face de moi.

On me montre l'endroit qui sera ma chambre : j'ai appris qu'ils avaient ''viré'' le petit Wajdi pour que j'ai une chambre à moi seule, et que le petit aller dormir avec leur parents, ce que j'ai trouvé très désagréable. Je les ai convaincu de remettre le lit de mon neveu dans la chambre pour qu'il puisse y être avec moi.. honnêtement je me suis senti mal à l'aise. La chambre était peint en bleu avec des strasses en argent collé en mur avec des photos de Wajdi enfant..

« Oui c'est fou comme il lui ressemblait quand il était bébé. »

Moi : « Ça t'a pas déranger ? »

« Sincèrement non, je revoyais Aba en lui, j'ai même voulu l'appelé par son prénom mais je me suis retenu en pensant à tout le mal que je pourrai te faire le jour où tu rencontrera mon fils. »

Wajdi enfant ressemblait énormément à A. Son explication refont écho dans ma tête ; donc il a pensé à moi avant de donner un nom à son fils.

« Tu te rappel la première fois que tu m'as vu dans ton quartier ? »

Moi : « Oui. »

« T'avais pris peur, et je me souviens que en te retournant pour partir un homme était en face de toi et tu l'a pris dans tes bras comme pour te protéger de moi.. c'était qui ? »

Moi : « À ce moment là, c'était vraiment pour me protéger de toi, je ne te voyais plus comme mon frère, mais comme un simple inconnu. Et cette homme c'était celui qui m'a aidée à ne pas mettre fin à mes jours. »

« Il représente quoi pour toi ? »

Moi : « Un passé. »

« C'est – à – dire ? Entre lui et toi il s'est passé quelque chose ? »

Moi : « Il n'y a rien eu. Nazir on commence une nouvelle vie, s'il te plaît me parle pas de mon passé, pendant un court instant je veux oublié où est – ce que j'étais durant ces deux années. »

Les jours défilaient, l'été a prit place, le ramadan s'est terminé Al Hamdûllillah.. ce n'était pas du tout la même ambiance que celle de mon premier ramadan, je me sentais un peu bizarre d'être loin de tout ces gens qui m'ont aidés lors de mon premier jeûne ; ma belle – sœur m'apprenais beaucoup de chose pendant le Ramadan, à comment attacher le voile différemment, elle m'a appris même à cuisiner des plats que je ne connaissais pas vraiment.. Durant ce mois j'ai pu avoir une paix intérieur indescriptible sauf qu'il était là, toujours dans chacune de mes prières : je demande dans tout mes prières au Seigneur de le tenir en vie, qu'il cesse ces mauvais actions, qu'il le protège du danger du diable. La Eid s'est très bien passée, la convivialité était présente, mon frère avait invité des amis de travaille et leur femme, il avait même invité Ali.. Ali est un homme avec de très bonne manière, il est très gentille et garde toujours le sourire, à la recherche d'une femme pieuse pour se marier. Il m'a beaucoup fait rire, il me donnait la joie que j'avais perdu il y a quelques mois de cela, sa simplicité et son implication dans la religion me toucher beaucoup.

Mes journées je les passaient au travaille, j'avais enfin trouvé un job en tant que secrétaire, certes ce n'était pas à durée déterminée, mais c'était déjà ça. Question amitié, je ne me suis pas vraiment faîtes des amies comme Sheima, ou Saddam des gens qu'on qualifierai t de sœur ou frère, mais j'avais juste connu des connaissances de mon frère ou de ma belle – sœur et j'avais accroché avec quelques un(e), ils ont tous leur caractère, leur manière d'être, et puis ils côtoient des gens avec une très grande simplicité. Ma vie à certains moment ne me manquer, mais j'avais pris l'habitude de cette ville, de leur accent, de leurs habitants.
Sur la route pour prendre le bus et me rendre au travail, j'ai croisée une vieille dame à l'arrêt de bus. Son visage est éblouissant, ces rides se voient à peine mais elle a une expression du visage assez triste, nostalgique, elle transmet un peu de tristesse que je n'avais pas vu dans le visage d'une personne depuis tellement longtemps. Je me suis assise près d'elle et elle m'a regardé d'un air tellement tendre qu'on aurait dit un ange tombé du ciel, je lui sourit légèrement, elle arbore un sourire qui illumine chaque trait de son visage. Le bus arrive, je la laisse passé avant moi lorsque des jeunes garçons l'ont poussés et elle est tombée sur le postérieur.

Moi : « Vous avez fais mal à la dame ! »

« Toi, la voilée la ferme ! » me dit l'un d'eux d'un air hautain.

Moi : « Vous pourriez quand même vous excusez non ? »

« On en a rien à foutre, elle aurait pu attendre avant de passé ! Les mecs ont bougent là ! Et toi Nelhâna tu viens ! » ordonne l'homme qui m'avait parlé.

« Kevin, vas – y aide la, t'est fou toi ! Imagine c'était ta mère ! »

« Je m'en fou, c'est bon ? Si tu veux resté vas – y je m'en fou. »

Le prénommé Kevin, pars avec ces amis laissant la présumé Nelhâna. J'aide la dame à se lever et entre temps notre bus était parti. Il n'allait tout de même pas nous attendre, mais bon ça aurait été respectueux, car le chauffeur a vu la scène.

« Je suis vraiment désolé madame. »

« Merci, mais t'inquiète pas pour moi va. »

« Non, mais Kevin et ses potes sont plein de maladresse et puis il allait jamais s'excuser. »

« Je comprends mais ne t'inquiète pas. Je ne comprends pas ce que fais une fille aussi gentille que toi avec une bande pareille. »

« Moi même je ne sais pas. »

On s'est toute assis sur le banc pour attendre le prochain bus. Il y a la dame qui parle avec la jeune fille depuis tout à l'heure, tandis que moi j'écoute leur conversation sans m'y mêler. J'ai compris que la femme vivais en ville, et qu'elle allait repartir en direction de la maison de retraite où l'a envoyé son fils car il la prend pour un fardeau impossible à gérer. À ce moment là j'ai eu un pincement au cœur, c'est honteux, odieux de faire ça à sa propre mère, moi qui n'a pas eu la chance de l'avoir plus longtemps près de moi, j'ai du dégoût envers son fils même si je ne le connais pas. Des larmes se sont échappés de son visage balafre. Nelhâna la regarde avec incompréhension, c'est comme si elle ne savais pas comment la consoler.
Je prends la dame dans mes bras, et essaye de la rassurer du mieux que je pouvais. Le bus est enfin arrivée, et moi j'étais en retard. J'ai tellement mal au cœur pour elle, que j'ai décidée de l'accompagner là où elle devait séjourner. Nelhâna nous suit timidement. On arrive dans ce lieu où se trouve beaucoup de personnes âgées, certaine n'ont pas l'usage de leur jambe, certaine perde la tête et certaine nous prennent pour leur fille ou leur petite – fille. Mon cœur palpite à la vue de cette scène que je qualifierais de sordide, j'ai la sensation que la terre tombe sur ma tête et que je soutiens le soleil.. j'ai des haut le cœur, les mains moites, à chaque pas j'ai l'odeur de la mort rentrant dans mes narines.

Une jeune femme prend en charge la pauvre dame.

Moi : « Je viendrais vous voir, quand je pourrais. »

« Te dérange pas. Et tu peux me tutoyer. »

Moi : « Je vous promet de venir vous voir madame. »

« Merci à toi, mais tutoie moi. »

Moi : « D'accord. »

« Au revoir et prenez soin de vous. » dit Nelhâna.

J'ai embrassé cette femme comme si j'avais en face de moi ma propre mère. En sortant de cette endroit mon cœur s'est calmé, et bat normalement. Je marche pour me diriger à mon travail, mais j'entends quelqu'un crier. Lorsque je me retourne c'est la jeune fille qui était avec nous durant tout le trajet ; Nelhâna.

« Salem. »

Moi : « Waleykoum salem. »

« Depuis tout à l'heure je t'est pas adressé la parole mais bon, quand tu reviendra voir cette femme, tu pourrais lui dire que je suis comme elle, on m'a abandonné, c'est pour ça que je traîne avec Kevin. »


Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant