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Ces mots me glaçaient le sang, cette froideur de décembre me donnait la chair de poule en plus de la situation qu'endurait Khalis, il fout en l'air sa vie, il as besoin de moi comme moi j'ai besoin de lui. En sachant que c'est pas un homme mauvais, j'ai encore plus envie qu'on remonte la pente ensemble, je veux l'aider comme il m'as aidée pour ne pas que j'en finisse avec ma vie. Il se plonge dans ce profond trou par amour, par amour on peut faire beaucoup et ça je m'en rends compte en voyant cette belle histoire entre Lamia & Khalis. Lamia & Khalis c'est une histoire qui s'est passé sur la terre mais qui continuera jusqu'aux cieux.

Un seul être le manque, comme moi et il commence à devenir un homme invisible. Il as les yeux rouges à cause de ces substances qu'il prends, son cœur est meurtrie mais il ne montrera pas sa douleur, il veut aider les autres sans se voir lui.

Pourquoi autant de douleur dans une personne ?

Pourquoi autant de souffrance sur un visage ?

Sheima : « Il se rattache à la rue, il se relie au déclencheur de toute sa souffrance. Il se perd entre la vente de la drogue, entre les mauvaises fréquentation, et entre la gentillesse qu'il peut procurer au gens autour de lui. Tout ça le détruit, il sait même plus où il va. Le destin à fait que vous deux vous vous rencontrez et je pense que tu pourrais l'aider à surmonter toute cette douleur qui le ronge. »

Moi : « Sérieusement Sheima, je ne sais pas comment je vais pouvoir l'aider, je lui dois beaucoup et je vais faire tout mon possible, mais je ne sais pas m'y prendre avec les gens autour de moi et ça tu l'as remarqué. Tu sais il me compare souvent avec sa Lamia, la Lamia de son ghelb, toujours il parle d'elle mais jamais elle finit de raconter toute son histoire. Il peut prononcé son nom et juste après avoir le regard dans le vide, mais juste après avoir le sourire pour enlever cette souffrance qui remplit tout son être. Je sais pas comment faire Sheima.. »

Sheima : « Je sais que tu y arrivera, t'est une fille forte. Moi, je t'oblige pas à l'aider mais comme je vois qu'il vient toujours vers toi bah je pense qu'à cette solution. J'le connais depuis des années, même si on se parlait pas beaucoup, je sais à travers tout ce que les gens du quartier disait ou par mon frère que c'est un homme qui va pas vers les gens, il va vers les gens que pour les aider. J'pense que là il veut finir de t'aider ensuite te laisser après, mais le laisse pas faire. J'ai mal pour sa mère, une perle qui souffre, qui vient souvent chez moi pour se plaindre de Khalis. J'ai même appris que son petit frère, tu te rends compte son petit frère il va se marier alors que Khalis est marié à la rue jusqu'à sa mort, je l'espère pas pour lui car ce quartier détruit tout les gens qui y vivent. Cette société rends nos frères vulnérable à la drogue. Lamia as était son amour, son premier amour et il l'oublierais jamais, je pense même qu'il ne se mariera jamais car Lamia est la femme qu'il as toujours voulu mas qu'il n'as pas eu en tant que femme devant Allah, son sourire se résumer au sourire de cette femme mais maintenant y a que de la tristesse dans ses yeux et ça fait mal de voir un frère comme ça. »

Moi : « J'vais tout essayer, sur la tombe de celle qui m'as mise au monde je vais essayer. »

Depuis cette instant là, mon objectif n'étais plus de prendre soin de moi, mais d'aider l'homme as qui je dois la vie. Sheima est partie peu de temps après et Khalis lui dort toujours. Je suis resté dans le salon avec lui, depuis la conversation avec Sheima mes yeux ne se refermer plus.

Moi, j'ai jamais connue le bonheur, j'ai appris à vivre mais pas avec le bonheur. Aujourd'hui je veux l'aider lui, je veux pas qu'il perde la raison. L'amour l'as fait tombé au plus bas, l'amour l'as fait oublié que la vie est importante.

Aucun homme devrait se rattacher à l'amour car sûrement un beau jour on nous dira de ne pas s'attarder et passer son tour, pour juste revenir un autre jour, cette autre jour sera peut-être la bonne mais on ne sait pas quand on partira de ce bas monde. L'amour est un sentiment qu'Allah as mis dans chaque cœur, mais qui détruit, qui nous rends vulnérable, qui nous fait souffrir. Que ce soit amicale ou amoureux, l'amour ne devrait pas exister dans aucune de ces relations.

Je suis devant ma fenêtre en train de penser à tout ça, à tout le mal que ce monde fait à chaque peuple.
Mon regard se pose sur son corps endormie, j'ai mal pour lui, j'ai envie de pleurer pour lui mais je me retiens, je veux pas qu'il doit se sentir obliger d' endosser la responsabilité de mon malheur.

Khalis : « Arrêtes de me regarder Kaïli ! »

Moi : « J'te regarde pas. »

Khalis : « C'est pas parce que j'ai les yeux fermés que je sens pas ton regard sur oim hein ! »

Moi : « Si tu l'dis. »

Khalis : « Bah ouais, j'le dis. »

J'vais dans la cuisine, lui cherché un verre d'eau et un médicament pour sa tête.

Moi : « Ouvre les yeux et prends ça. »

Il ouvre tout doucement les yeux avec beaucoup de mal, quand ces yeux se sont ouverte nos deux regards se sont croisés comme la nuit dernière, mais cette fois ci il n'as pas détourné son regard. En prenant le verre et le médicament il me regardait toujours et moi je ne bougeais pas. Dans son regard ce n'étais plus de la honte, ou de la pitié ou autre sentiment négatif, c'est juste de la compassion.

Khalis : « Tes yeux, sont trop chelou w'Allah. »

Je reprends mes esprits et lui sourit.

Moi : « C'est un compliment ? »

Khalis : « Prends le comme aç si tu veux, mais ils sont chelou truc de ouf avec tes shral tout noir ça ressort de ouf ! »

Moi : « Takol chi haja ? » [ Tu veux manger quelque chose? ]

Il me sourit.

Khalis : « T'est à moitié marocaine la kehloucha c'est ça ? »

Moi : « Sûrement ! »

Khalis : « T'as appris à parler comme ça ou ? »

Moi : « Avec ma mère, quelques fois on parlait en arabe. Elle avait appris l'arabe marocain quand elle s'est marié avec mon père mais c'est pas une harbia. »

Khalis : « Ah d'accord. »

Moi : « T'as bien dormie ? »

Khalis : « Ouais. Mais toi t'as pas dormie ça s'voit ! »

Moi : « J'ai pas someille. »

Khalis : « Commence pas à faire la dépressive ! »

Moi : « Mais non t'inquiète ! »

Khalis : « Hassoul, smeh pour hier, j'suis v'nu rhabat chez toi sans prévenir, j'sais que t'aime pas aç et que ça te dégoûte ! «

Moi : « T'inquiète, oui ça me dégoûte mais je peux comprendre que tu l'prends pour oublier, mais tu devrais pas, au lieu de ça tu devrais parler avec des gens de ton entourage. »

Khalis : « Chez moi c'est pas comme ça, on est pas chez les blancs, on parle ap de ce qu'on as dans l'coeur. »

Moi : « Mais il faudrait parce que tout ça te détruit.. au faite hier t'as parlé de Voltaire enfin ça m'as choqué.. »

Khalis : « C'est pas parce que j'viens de la rue que j'connais rien, j'connais tous les auteurs teh zebi, j'suis partie au lycée mais j'ai arrêter après. Mais tahu de temps en temps j'lis chez oim tahu quand j'ai l'temps mais sah tout ce que j'lis ça sert à walou vu que j'travaille pas, j'ai pas le bac, j'ai rien du tout et cette France est raciste ! »

Moi : « T'as pas le bac, mais t'as une très bonne culture, connaître Voltaire, des citations d'un de ces œuvres c'est incroyable, certes t'as pas de boulot mais tu peux faire un truc que t'aime et pas traîner dans la rue à faire je ne sais quoi avec je ne sais qui. Je sais que j'suis qu'une étrangère que t'as aider et que je devrais laissé mes leçons de morales dans ma chambre mais v'la. »

Khalis – qui rigole - : « T'est leçons de morale tu devrais même les rangeais dans un tiroir dans ta chambre ! Tahu moi, j'suis né dans la rue et je mourrais dans la rue c'est ça me devise, je gagne mon argent dans la rue, je prends soin de ma famille avec cette argent, j'ai pas le temps de faire des trucs que j'aime ze3ma gratter sur un papier pour gagner walou, comme aç les gens y disent ''ouais c'est un arabe qui as fait ça, ça sert à rien les arabes ne savant rien'' l'humiliation ? Non merci w'Allah, on est humilié par cette France chaque jours, pas beaucoup de nos frères ont un travaille à cause de leur nom de famille, ou leur tête, tu trouves ça normal ? Comment tu veux qu'on trouve un travaille, ou qu'on fasses ce qu'on aime dans ce pays qu'est la France ? J'suis né ici, mais j'ai une grande haine contre ce pays, qui nous rabaisse chaque fois qu'ils le peuvent ! »

Moi : « J'sais tout ça, la télé montre une mauvaise image de vous, mais vous leur facilitez un peu la tâche en faisant tout ce que vous pouvez faire. Je suis pas en train de juger non, je suis juste réaliste. Vous êtes pas tous pareille, vous avez tous un potentiel, mais vous le gâcher à cause de l'argent que vous avez grâce à la rue. »

Khalis : « Kaïli ferme là parce que tu sais rien toi, tu viens pas d'un quartier ça se voit, tu connais pas la souffrance que les gens d'ici subissent, tu connais rien ! »

Moi : « La souffrance que vous subissez je la connais, je l'est toujours connu. Tu parles de la sensation d'être rejeté par tout le monde ? Tu parles de la sensation qu'on ressent quand les gens te regarde différemment ? Tu parles de quels sentiments ? La peur ? La mort ? Ces deux sensations je les ressent encore aujourd'hui alors ne dis pas je connais rien ! »

Khalis : « Tu peux pas connaître la mer de souffrance que ce quartier ressent chaque jours, les mères, les sœurs, les frères, ne peuvent même pas y nager tout le monde se noie, tout le monde à mal. Dans chaque recoins de ces rues il y a du sang et à terre les larmes que versent les mères ou les sœurs. Ici, tout le monde à perdu l'envie de trouver un bon boulot, il y en as qui ont réussi et hamdoullah pour eux mais certains sont enfoncés dans le vices de la drogue. La drogue c'est l'air que respirent toute ce quartier ! Dans la rue, il y a un bon et mauvais côté, d'un côté le bonheur, la solidarité, le mélange mais de l'autre la mort, la drogue et les règlements de compte. Hassoul, j'ai pas envie de parler de tout ça, vaut mieux j'me casse et merci de m'avoir laissé dormir al ! »

Quand il parlait, son mal qui le ronger ressortait. À ce moment là j'ai compris que deux choses lui font mal, deux choses font partis de sa vie : La rue, et Lamia. Deux choses opposés mais qui ont un points communs, la rue c'est là où il as vécu, où il as vu ces proches grandirent, mais la rue à aussi enlevé beaucoup de ces proches et surtout sa Lamia.

Moi : « Khalis, t'as la rue et Lamia qui sont liés c'est pour ça que tu ne veux pas quitter cette rue ? En cette rue tu la vois c'est ça ? »

Il s'arrête et se trouve dos à moi. Je me place devant lui pour pouvoir voir ce qu'il ressent. Il as replacé sa casquette et regarde par terre. Il fixe un point inconnu.

Moi : « Lamia est morte dans cette rue, donc tu veux y rester jusqu'as que tu meurs dans cette même rue ? »

Khalis : « Parles pas de ce que tu connais pas Kaïli. »

Moi : « Regarde moi Khalis, tout ça te fais beaucoup de mal. »

Khalis : « Arrêtes ! »

Moi : « Si j'étais resté près de ma mère, près de son lit tu crois qu'elle serait revenue ? Non. Ta Lamia ne reviendra pas même si tu reste, tu dors, tu pleures dans cette même rue qui te l'as enlevé, c'est pas ça qui va la faire revenir, c'est pas ça qui va t'aider à remonter la pente. »

Khalis : « ÇA TE REGARDE PAS, ÇA TE REGARDE PAS, D'OÙ TU PARLES D'ELLE VOUS ÊTIEZ SHAB LE BAC À SABLE ? NON. T'EST RIEN KAÏLI RIEN, T'EST JUSTE UNE PETITE SUICIDAIRE, UNE PETITE GAMINE QUI VEUT SE SUICIDER ! FALLAIS QUE JE TE LAISSE CREVER, FALLAIT QUE JE TE LAISSE DANS TA MERDE SI C'EST POUR ENTENDRE CE QUE TU DIS ! TA MÈRE ET LAMIA C'EST PAS LA MÊME ! LAMIA EST LÀ TU VOIS À TRAVERS CETTE FENÊTRE ELLE REVIS ! À TRAVERS CETTE FENÊTRE JE LA VOIS ! MAINTENANT ARRÊTES DE PARLER ET VA TE SUICIDER ! CASSE TOI, CRÈVES PERSONNE VIENDRA T'AIDER ! PERSONNE ! »

Il part en claquant la porte. Quand il me parlait ces yeux brillaient, toute ces paroles m'ont fait mal. Il vient de me rabaisser, me traiter de déprimer. Il voulait que j'en finisse. Sa gentillesse était de courte duré, je sais que tout ce qu'il as dit était sur le fait de la colère mais dans ces yeux je pouvais voir qu'il voulait plus que je m'imisse dans sa vie.
J'ai pleuré toute les larmes de mon corps, il m'avait blessé en me parlant de cette façon. Sheima est venue juste après car je l'est appellé.

Sheima : « Il s'est passé quoi ? Pourquoi tu pleures ? »

Moi : « Sheima j'ai essayer, j'te jure que j'ai essayé mais il..il m'as dis que je suis rien, que je peux en finir avec ma vie, que je suis une suicidaire et rien d'autre. »

Sheima : « Astaghfiroullah, qu'Allah le guide sur le bon chemin. C'est l'oeuvre du Sheitane, c'est la colère qui parlait, te met pas dans des états comme ça, j'regrette de t'avoir dis de l'aider. »

Moi : « Tu m'as pas obligé, je l'est fait parce que je voulais aussi.. »

Sheima : « T'inquiète pas. Sourit ma belle. »

Moi : « Non... »

Sheima : « W'allah si tu souris pas, j'te chatouille. »

J'ai fait un petit sourire, par peur de me faire chatouiller. Cette fille était vraiment quelqu'un de bon, une personne qu'Allah as mis sur mon chemin et qui restera à jamais gravé dans mon cœur. Cette petite bout de femme qu'est Sheima, qui avait des manières spéciale quand elle manger, quand elle te conseiller. Tout ça restera à jamais dans mes souvenirs.

Sheima : « Pour le boulot, j'ai eu des informations. Tahu y a une femme dans le quartier, elle est malade, elle as besoin d'aide avec une de ces enfants de 13 ans, ze3ma une aide pour l'école, elle essayera de te payer le mieux possible enfin son fils te payera vu qu'il travaille et puis voilà. »

Moi : « Merci Sheima, même si c'est pas grand chose, c'est quand même un travaille. »

Sheima : « C'est normal, t'est ma sœur et je dois t'aider. »

Moi : « Viens là. »

Je la prends dans mes bras.

On as passé la journée à parler, elle me remonter le moral. J'oubliais pour un moment ce que m'avait dit Khalis.

Les fêtes passaient, on était début janvier 2008. J'avais commencé à donner des cours à la petite et son grand frère qui était marié me payer comme il le devait. Un soir, où j'étais seule, pour la première fois dans cette cité j'ai entendu des coups de feu, et beaucoup des sirènes de pompier et sûrement de police qui arrivée. Le quartier était agité, de ma fenêtre je voyais un rond que formait des mères, des frères et des sœurs autour d'une personne par terre, je pouvais pas voir qui c'étais mais j'entendais les pleures de la mère. Une grande douleur se ressentait à cause de ces pleures, j'avais mal pour elle.

Le lendemain, de cette soirée agitée Sheima est venu mais m'as annoncé un blessé et un mort ça m'as surpris et à la fois intrigué. Qui sont ces jeunes ? Mon cœur se serrait quand elle en parlait.


Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant