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Un sourire sur son visage, il parle avec cette jeune femme, ils avancent comme si la vie d'un coup a pris un autre cours. Bronzé, comme si il venait de revenir d'un long voyage, alors qu'ici le froid bat son plein, il n'est plus du tout négligé comme avant, un dégradé arbore sa tête, un sac de sport sur l'épaule, une main dans sa poche. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu et j'ai l'impression qu'il a grandi, qu'il a prit du muscle, que son visage à changer ; de la lumière se dégage de celle – ci. Je reste planté comme une fleur en train de se faner à le regarder. Que fait – il ici ? Certes c'est son quartier, mais d'après sa mère il n'a plus remis les pied ici depuis qu'elle l'a jeté dehors ; elle trouvait souvent de l'argent dans sa boîte au lettre, qui venait de lui c'est sûr, mais sinon il vit comme une chauve – souris, on ne le voit pas souvent.

Mon cœur se crispe lorsqu'il pose sa main sur l'épaule de cette femme et qu'il rit comme une enfant ; on dirait deux jeunes couples, il donne un coup derrière le dos de celle – ci et elle le pousse avec un grand sourire qui rendrait jaloux n'importe qui. Ils vont passé devant moi, je baisse la tête pour qu'il ne me reconnaît pas, la femme fait tombé quelques chose par terre, et je le ramasse sans levé les yeux, je tends la pince mais c'est une grosse main qui prends la pince, et me remercie. Juste entendre sa voix, me donne envie de verser des larmes. En une fraction de seconde, les souvenirs s'entassent dans ma tête, je me souviens notre premier contacte, mes pleures, mes rires et mes peines. Cette homme fait partie de chaque partie de mon corps, en effleurant ma main, pour prendre l'objet, un frisson a parcourue ma peau.

J'ai vu cette femme de près et elle dégage un charme fou, je comprendrais si il a était attirée par elle. Ma vision commence à se troubler de plus en plus, je commence à voir flou à cause de mes yeux qui se mouille de plus en plus, cette homme qui est installé dans mon cœur, vient en un instant de brisé beaucoup de chose ; sa vue, me tourmente autant..

J'essuie ces petites perles qui s'échappent de mes yeux... Ils s'éloignent, en me retournant je vois le bras de Khalis sur le coup de cette femme. Il a bel et bien tourné la page, il ne ressemble plus au même homme que j'ai connu il y a longtemps. Je le vois rentré dans l'immeuble où vit sa mère. Un magnifique tableau se dessine dans ma tête : le retour du fils aîné chez lui. Plusieurs questions se posent dans ma tête, qui est cette femme ? Il a oublié que j'ai fais partie quelques temps de sa vie ? Il a oublié Lamia ? Son cœur se penche vers cette jeune femme maintenant ? Qu'a t – il fait durant tout ce temps pour changer autant ? Est – il au courant pour son ami Ahmed ? Pourquoi il ne se cache plus ? Il a réglé tout ces soucis financiers ? Il ne fait plus partie de ces gens cherchant de l'argent facile dans la rue ? Tellement de question sans réponses.

Je décide finalement d'aller acheter ce dont à besoin de le petit Attayâb, même si les questions défilent dans ma tête je dois faire abstraction des choses, il ne doit surtout pas savoir que je suis ici. Certes avec le petit de ma sœur chez moi, ce sera difficile, mais je ne veux pas l'affronter, affronté son regard rempli de sentiment que je ne pourrai certainement pas décrire, et l'entendre me dire qu'il est heureux me briserai sûrement le cœur, car son bonheur n'est pas à mes côtés.. J'ai fini mes courses, et dans le bus il y a beaucoup de monde, on est entassés ; je manque d'air donc je décide de descendre à un arrêt que je connais, j'emprunte une rue qui est très étroit, et qui doit normalement me faire arrivée au quartier rapidement.
J'avance mes sacs à la main, écoutant mes pas sur le sols, mes pensés sont lointain, je repense à ma ''rencontre'', quel rencontre Kaïli ? Tu l'a vu mais il ne t'a pas vu.. j'envie le bonheur qu'il a affichait sur son visage.
J'entends des murmures inaudible, je continue mon chemin et ces murmures sont de plus en plus audible.. par terre se trouve l'homme qui m'a terrorisé durant mon séjour dans ce quartier, il a le visage balafré par les coups, du sang qui coule, les mains remplie de griffures, en me voyant il lève les yeux et son regard est toujours autant vide, rempli de haine et terrorisant. Je veux pressé le pas, et le laisser là souffrir le martyr mais mes jambes ne me portent plus. Je suis immobile à l'observer près de cette poubelle dans cette rue. Son visage saigne, tout comme son cœur, il est mal à l'extérieur comme à l'intérieur.

Moi : « Assam ? Ça va ? »

« T'est qui toi ? »

Moi : « Assam, tu as besoin d'aide. »

« Je te connais aps, vas – y casse toi d'la. »

Moi : « Tu devrais rentrée chez toi. »

« Ma sœur m'attends... elle est où ? Zebi, j'ai mal au crâne, tu délires poto ta sœur est morte ! De quoi tu parles toi ? Elle est morte wesh ! Raconte pas n'importe quoi toi, ma sœur est chez la dar' entrain de faire à graille pour soir ce ! Réveille toi, elle est plus dans ce monde ! Oh dis pas n'importe quoi sur Lamia t'est malade dans ta tête ou quoi ? Demande là si tu me crois pas ! »

Assam, perd complètement la tête, lorsqu'il se parle à lui – même il se gratte la tête, la nuque, les cheveux, ce n'est plus un homme que j'ai en face de moi, mais un animal.. j'ai peur de ce qui peut lui arriver, j'aimerai tant l'aider, mais il me rejette comme la peste, et le pire dans tous ça, c'est qu'il me veut du mal, à moi ainsi qu'à l'homme que j'aime.. durant ces mois où je n'étais plus là, son cas à empirer plus qu'autre chose..
Il m'a poussé d'une tel force que j'ai fais tombé mes affaires.. Le souvenir de ce qu'il m'a fait il y a des mois de ça revient, et j'ai la même sensation qui empare chacun de mes membres, je prends mes provisions et je pars avec les yeux grands ouvert, je suis terrorisé, et en même temps j'ai peur pour ce qui peut lui arriver, cet homme est perdu dans un monde de violence, quelque part où il recherche toujours sa défunte sœur.. cela fait maintenant trois ans que sa sœur n'est plus, et il a toujours la même douleur qui ne trouve aucun remède ; cette blessure ne cicatrisera pas de ci – tôt. Assam, ce trouve dans un chemin étroit où il n'arrive pas à distinguer le bien du mal, comme un enfant.. la perte d'une personne conduit à la folie et lui il sombre là dedans.

Je monte les escaliers en m'empressant, et en regardant derrière moi comme si je suis poursuivis, lorsque quelqu'un me bouscule.

« Té – ma un peu où tu marches. »

Moi : « Ouais s'cuse. »

Des souvenirs me reviennent au cerveau. Je baisse instinctivement les yeux pour qu'il ne me reconnaisse pas, cette conversation est la même qu'a l'époque où je venais d'arrivée dans ce quartier et que je l'avais bousculé, cette époque est lointain, c'est du déjà – vu qui se passe à cet instant. Le son de sa voix est chaleureuse, avec toujours le vocabulaire de la rue qu'il n'a pas abandonnée ; sa voix n'a pratiquement pas changé, elle est toujours aussi grave.. ce langage qui fait partie de son être, de son milieu social ; chaque fois qu'il me parlait il abandonnait ces mots en ''verlan'' comme il dise, pour emprunter pendant un certains temps des mots compris de tous..
Je monte les escaliers le plus rapidement possible pour ne pas croiser son regard, je frappe à la porte comme une folle, Nelhâna m'ouvre en panique.

« Kaïli il se passe quoi ? T'a faillit réveillée le petit ! T'a vu un fantôme ou quoi ? »

J'ai la respiration qui se saccade, c'est comme si j'avais courue des kilomètre ; la même chose qu'il y a deux ans se passe, il y a deux ans à notre rencontre il m'a dit la même chose, c'était les même mots Ya Rabbi, pourquoi ? Mon passé refait surface, mais d'une autre manière et j'en ai vraiment peur. Mon amour pour lui est toujours présente, la chose que je voulais faire disparaître remonte à la surface tel une marrée.

Moi : « Il est de retour... il est de retour... il est de retour...il est de retour... »

« Oh, arrêtes de répéter ça ! Tu parles de qui ? »

Moi : « Nel, il est de retour.. »

« Respires, et explique moi. »

Moi : « Mon passé... il est de retour.. »

« C'est qui ''il'' ? »

Moi : « Khalis.. »

« C'est qui Khalis ? Explique toi, je comprends rien. »

Je reprends mon calme, et je lui raconte mon histoire du début à la fin, elle buvait mes paroles comme l'eau d'une source, j'ai vu apparaître des larmes dans ces yeux, c'est pathétique ; mon histoire est pathétique mais j'avais besoin d'évacuer tout ce qu'il y a dans mon cœur, et elle est la seule oreille attentive qu'il me reste. À Toulouse, je n'est jamais prononcé son prénom, c'était comme le nom interdit qui ne devait pas sortir de ma bouche, certes je pensais souvent à lui, mais son prénom je refusais de le sortir. Et puis, je n'est jamais pensé le dire à qui que ce soit, c'était une épreuve de mon passé, qui devait absolument rester secret ; mon jardin secret, que je voulais cultivé seul sans l'aide de qui que ce soit, mais la vie en a décidé autrement.

Moi : « Tes larmes méritent pas d'être versé pour une histoire si pathétique, cette histoire n'aura jamais de fin, ni de début, je l'ai su au moment où sa mère m'a parlé de nationalisme. »

« C'est trop triste, pour la première fois tu me confie quelque chose de si important pour toi, et je veux être à la hauteur pour te conseiller.. comme tu l'a dis sa mère t'a parlé de nationalisme, et la fille que t'a vu avec lui est métisse n'est – ce pas ? »

Moi : « Il me semble, mais ça peut être une Algérienne du sud, j'en sais rien. »

« Si elle est métisse, rien ne pourra se passé, et puis ça se trouve c'est une amie. »

Moi : « Je les ai vu rentré dans cette immeuble ensemble. »

« Tu les as vu en sortir ensemble ? »

Moi : « Non.. »

« Peut – être qu'elle vient d'emménager ici, ça fait longtemps que tu n'est pas venue ici, tu peux pas savoir ce qui se passe. »

Moi : « Son sourire ne ment pas, quelque chose à changer en lui. »

« Hier, sa mère a bien dit, que ça faisait très longtemps qu'elle ne l'a pas vu, et puis un homme ça change pas du jour au lendemain, il y a sûrement quelque chose qui à déclencher tout ça, et il faut qu'on sache ce que c'est. »

Moi : « Nelhâna, je ne veux rien savoir de lui, je veux à tout pris l'oublier et je ne veux pas qu'il sache que je suis de retour ici. »

« C'est impossible, impossib.. attend y a Ahmed qui est réveillée. »

Elle court comme une folle pour aller le chercher, elle arrive en le berçant.. et il continue à pleurer donc je prends mon petit ange dans mes bras et lui chuchote la berceuse que Oûmi me chanter enfant, cette chanson est le remède à tout les maux d'enfant. Il se calme peu à peu, Nelhâna me tend son biberon que je lui donne et il se met à manger tranquillement, ces petits yeux me rappel ceux de sa mère.

« Je disais, c'est impossible Kaïli, si il vient ici, il entendra sûrement Ahmed pleuré et il saura que quelqu'un est ici. »

Moi : « Il le saura, mais on est deux, donc. »

« N'y pense même pas, je ne veux pas mentir. »

Moi : « Tu mentira pas, tu diras la vérité mais sans me mentionné. »

« Fais pas ça, éclairci tout ça au lieu d'être têtu et de vouloir qu'il n'en sache rien, et puis quelqu'un vendra la mèche, tout le monde te vois dans ce quartier. »

J'ai coupé court à la conversation, et j'ai fait le rot au petit, ensuite je l'ai laissé avec Nelhâna pour aller prier. Les mains dirigés vers le ciel, j'invoque mon Seigneur ; je lui demande de m'éloigner de cette souffrance qui revient, je ne veux plus être attirée par un homme qui ne m'apportera rien.. Oui, je cherche refuge auprès du Divin, le Seul qui réussira à apaiser mon chagrin, à chaque fois que je pose mon front au sol, je me sens comme une plume ; je me sens légère.. emporté comme une poussière dans le vent, je m'éloigne de ce monde rempli d'amertume.

La semaine suivante, accompagné de Nel', j'emmène le petit prince voir sa mère, peut – être qu'elle qu'en voyant son fils elle voudra le prendre dans ces bras. Sa grand – mère le prend en l'embrassant, Sahel était aussi présent, toujours aussi silencieux mais il regarde le petit avec les yeux qui brillent, ça se voit qu'il est fière de la descendance qu'à engendrer sa petite sœur. Je les laisse quelques instant profité de Attayâb et je pars voir Sheima dans sa chambre ; sur ce lit, ces pensés se sont envolés comme d'habitude, elle regarde très loin et ne pose pas le regard sur la personne qui est rentré dans son jardin intime.. je me dirige vers le côté du lit où elle pose ces yeux et je m'assois. Je pose ma main sur sa joue, son visage est pâle ; son regard rayonnant est devenue sombre, d'une obscurité qui en ferait peur plus d'un, ces lèvres sont sèches comme un désert, elle ne cherche aucun Oasis pour se rafraîchir, elle est perdu dans ce néant de sécheresse. Son corps est recouvert par un drap blanc, on a l'impression d'être dans une morgue tellement l'atmosphère est glaciale, et triste.. je caresse sa crinière négligé, ma sœur à délaisser Dieu ainsi que son voile, ça m'attriste à un point inexplicable...

Moi : « Salem aleïkoum, ûkhty.. s'il te plaît, laisse moi entendre le son de ta voix, on en a tous besoin, on a la sensation d'être en présence d'une morte ; ton corps est là mais ton esprit est ailleurs.. tu te rappel notre rencontre, tu m'a dis que la cigarette me tuerait, aujourd'hui je te retourne cette phrase mais en te disant que : sa mort te tuera.. Je sais que c'est difficile, je connais ce sentiment de solitude, mais Allah est là et il t'éprouve, tu délaisse tout ce qui à un rapport avec le Divin, même ton voile tu l'a abandonné.. Même ton fils tu l'a laissé, il a besoin de sa mère, tu sais quand je le regarde je pense souvent à toi et à Ahmed il vous ressemble tellement. Tu sais, les traits de son visage ce dessine et devine ? Il a tes yeux. Viens voir Attayâb, il s'appelle comme dans tes rêves, et il est encore plus beau que dans tes rêves. Debout Sheima, fait un effort, arrête de pleurer dans ce lit, il ne reviendra pas ! Il est parti pour toujours. »

Aucune réactions de sa part, juste une larme roulant sur ces joues et touchant sa bouche.. c'est tellement triste. Je sors de sa chambre, les yeux mouillés car j'ai l'impression que jamais elle ne redeviendra celle que j'aime, la perle qui m'a aidé à mon arrivée. Je vois une femme blessé par la vie.. et cherchant la mort à tout pris. Je passe les mains sur mon visage, pour effacer ces larmes, et je vais en direction de cette famille. La scène que j'ai en face de moi est beaucoup plus gaie, que la scène que j'ai vu il y a quelques seconde. J'esquisse un sourire.. Le moment de rentré est arrivée, je prends le petit et suivit de Nelhâna on pars en direction de notre foyer..

Ma famille à Toulouse me manque tant, mais je ne peux pas abandonné ce petit..

Mes yeux se tournent vers ce petit ange, ensuite vers ces jeunes dans ce quartier, je ne veux pas le voir tomber dans ce monde rempli de haine et de violence, je veux tout simplement le voir grandir comme un homme ; un homme bon.. au détriment de tout ces personnes je ferais tout pour qu'il vive une vie digne de ce nom. Je ne pense pas l'éloigner de ce quartier car je veux qu'il apprenne les valeurs de la solidarité, de l'amitié ; je pense que sa mère pensera la même chose que moi lorsque qu'elle prendra conscience du bonheur que transmet ce bébé. Je ne veux pas le voir souillés son âme dans l'illicite ; tout simplement, je ne veux qu'il prenne le mauvais chemin.

Une vague d'émotions s'empare de moi, lorsque je vois Attayâb me sourire, les yeux fermé il lance un sourire, je suis excité comme une puce et je vocifère à Nelhâna de regarder, je suis euphorique à la vue de ce mini sourire, c'est magnifique de voir ce rayon de soleil transmettre une lueur. Je dépose un baiser sur son front ; j'ai l'impression d'être sa mère, c'est comme si je tiens dans mes bras mon propre enfant, ces petits signaux qu'envoie un enfant étant bébé sont très significatif pour une mère. Certes ce n'est pas le mien, mais pour un court instant d'une durée indéterminée je suis la mère de ce petit prince.
Lorsque je vois ce bébé, j'oublie complètement mes préoccupations, mes soucis.. Son premier mois il l'a eu à l'hôpital, et le deuxième il l'aura près de moi, je prie chaque jours que sa mère ce rende compte de la chance qu'elle a d'être mère.

Voir l'insouciance de ce bébé, me rappelle mon enfance, mon innocence ; certes quelques douleurs sont encrés, mais j'essaye de me souvenir des bons fruits de mon passé qui sont minuscules mais qui sont beaucoup pour moi..

« Kaïli ? »

Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant