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Je le regarde dans les yeux, ces yeux gris brillent tellement qu'on pourrait être envoûtée ; son visage d'ange qui n'a en aucun cas changé, sa taille imposante c'est ce qui a changé en lui, mais il a toujours l'air d'un ange, mais d'un ange qui a perdu ces ailes. Le confronter pour l'instant, je ne peux pas, je n'y arriverai surtout pas. Phénix continue à klaxonner c'est ce qui me fais sortir de mes pensés.

Je dégage sa main de mon bras, et le regarde une dernière fois et je me rends compte à quel point il me manques. Je pars en direction de la voiture de Phénix en ayant le cœur serré.

« Wesh bien ? »

Moi : « Oui. »

« C'était qui ? »

Moi : « Qui ? »

« Le mec là. »

Moi : « Je sais pas. »

Phénix durant ces dernières semaines j'ai appris à le connaître, et lui quand on lui réponds une fois il ne cherche pas à comprendre en sachant que je mens. On arrive enfin à destination, j'ai toujours le cœur et les pensée ailleurs.

On arrive dans l'appartement qui a été nettoyé par Phénix car je n'arrivais pas du tout à supporter l'odeur qui s'en dégager, et tout les déchets qui étaient éparpillés. Je trouve Khalis sur le canapé, en train de mangé des chips ; on dirait un prisonnier qui n'a pas vu le jour depuis des années, il n'est pas rasée, la barbe contourne sa bouche, ces cheveux ont beaucoup poussés.. J'oserai dire un Robinson Crusoé à Paris.

Il fixe un point et n'a toujours pas remarqué notre présence. Lil avance tandis que moi je reste devant la porte ; de jour en jour, je connais un autre homme, différent de celui qui m'a soutenue au tout début, et moi je suis là, près de lui dans une situation compliquée.

« Tu rentres pas ? »

Lil Phénix, me sort de mes pensés.. et fait de même pour Khalis.

« Phénix bien ? »

« Tranquille et toi frérot ? »

« Toujours mal, mais tranquille hein. »

« J'les ramenée maintenant je bouge, j'dois aller voir les gars, j'reviens dans pas longtemps pour la ramener. »

« Azy, passe leur le salam. »

Il s'en va, en me donnant une petite claque à la tête ; pour me réveiller sûrement, j'ai lancé un « Aïe » et il a lancé un sourire. C'est rare que je le vois sourire cet homme ; il cache pas sa douleur, on peut lire ce qu'il ressent juste en le regardant. Son visage fermé et neutre, nous fait comprendre directement sa solitude, et sa dureté.. mais en cherchant plus loin, on peut voir le grand cœur ainsi que la grandeur d'âme qu'il a.

Je lance un « Salem aleykoum » à Khalis qui me réponds directement.. il met de la musique depuis son cellulaire en particulier du rap. Moi, je vais dans la « cuisine » qui est juste en face du salon, et je commence à chercher quelque chose à manger, et oui mon ventre ne cesse de crier famine.. je fouille partout, et je tombe sur des biscuits que je me rappelle Phénix avait acheter quelques jours plus tôt, et je suis partie m'asseoir sur le canapé mais assez loin de Khalis pour ne pas le déranger.

Je passe mes fin de journées à venir le voir ; quelques fois on se parle, quelques fois on s'adresse juste un ''salam'' et rien de plus.. certains penserait que je suis juste une fleur qui décor mais moi je sais pourquoi je viens. Vous voudriez savoir pourquoi n'est – ce pas ? C'est tout simple, je viens car je sais qu'il a besoin de moi, et je viens aussi pour m'assurer que rien de mal ne lui arrive.

J'ai à peine prit deux biscuits que le paquet n'était plus près de moi, mais dans les mains à Khalis.. il le regarde comme pour voir si il y a quelque chose à l'intérieur puis glisse sa main et en sort un biscuit. Je le regarde un peu choqué, mais après j'explose de rire ; un rire nerveux.

« Pourquoi tu rigoles ? »

Moi : « C'est nerveux. »

Il commence à manger, après avoir fini, il prends son téléphone et arrête la musique puis me regarde et saute sur moi, sur le moment j'ai pas compris son geste; mais juste après j'étais pris par un rire car il me chatouillait.

« Maintenant t'a une bonne raison de rigoler ! »

Et, il continue.. j'en pouvais vraiment plus. Je l'ai poussé et me suis mise à courir autour du canapé, et lui essayé de me rattraper.. je me suis dirigée rapidement dans la chambre, et j'ai essayé de refermer derrière moi mais je n'est pas été assez rapide.. on est tout les deux devant la porte, soudain il m'attrape, me porte, puis me lance sur le lit, monte sur moi et continue à me chatouiller.

Moi : « C'est..c'est bon Khalis.. j'ai compris..non.. arrête.. »

J'étais tellement morte de rire, que je ne me suis pas rendu compte qu'il s'était arrêté.. j'ai ouvert les yeux et mon rire s'évapore tout doucement, un silence envahit la chambre et on se fixe.. ce moment me rappelle lorsque j'ai compris les sentiments que je ressens pour lui et que je le niais.

Ce moment est tellement intense que j'ai l'impression qu'on se parle sans mot juste avec le mécanisme de nos yeux. Je me perd dans ces yeux, mes idées deviennent flou, je peux même dire bancale.. j'ai la sensation de ne plus être dans le même monde, juste en me plongeant dans ces yeux.. j'ai la sensation de perdre la raison, et ne vivre qu'à travers cet homme qui me fait tant souffrir ; c'est ça qu'on appelle Amour ? Le vrai ? Pour la personne aimé on peut tout subir, tout faire, tout détruire, tout envoyer en l'air ?

Des perles d'eau éclatantes roulent le long de mes joues.. il me bouleverse complètement, je tourne ma tête pour ne pas qu'il me voit.. il me prends par le menton et me retourne pour que je le regarde, mais je n'y arrive pas, je détourne mon regard pour ne pas le regarder droit dans les yeux.. j'essaye de le pousser pour qu'il se dégage de moi ; mais rien, il ne bouge pas.

Moi : « Tu peux bouger ? »

« T'as quoi ? »

Moi : « S'il te plaît. »

« Regardes – moi. »

Lorsque je l'ai regardé, il a essuyé mes larmes et s'est enlevé de moi, pour s'asseoir sur le bord du lit.

« T'sais quoi Kaïli ? J'en ai marre de nos deux comportements.. j'trouve ça trop dur de tenir une pierre précieuse comme toi entre mes mains, j'sais même pas quoi faire wallah.. ces semaines m'ont fait réfléchir et je sais que je me cache derrière beaucoup de chose.. j'sais que y a un truc à l'intérieur mais j'sais pas ! Arrêtes de pleurer ça me fait mal la vie de ma mère ça me fais mal.. »

Moi : « Et ta mère depuis ce temps ? »

Oui, j'essayais d'esquiver le sujet..

« Je sais qu'elle va bien, j'les appelé. »

Moi : « Tu veux pas la voir ? »

« J'aimerai mais j'ai honte wallah.. Kaïli arrête de changer de sujet.. »

Moi : « Hum.. »

« Il s'est passé avant que tu viennes ? »

Moi : « Pourquoi tu m'demande ça ? »

« Tes yeux sont pas comme d'habitude. »

Moi : « Rien.. »

« Parles moi. »

Moi : « Durant ces semaines, on s'est à peine adresser la parole et aujourd'hui tu veux savoir des choses.. »

« Tu comprends rien wallah ! »

Moi : « Y a rien à comprendre. »

« Viens t'asseoir à côté de oim. »

Moi : « J'suis bien là. »

« Pourquoi la vie elle est compliqué ? »

Moi : « Seul Dieu sait. »

« Ouais Allah Û Ahlem. »

J'ai besoin de parler de mon frère, mais je n'y arrive pas, je suis perdu Khalis.. tu me perturbes. Tu sais j'aimerai tant que tout ça s'arrête mais c'est impossible..

Je suis partie dans le salon et lui est resté dans la chambre. Nous deux ça à complètement changer. J'aurais aimé que tout redevienne comme avant, mais ce putain de sentiment est là ; il y a peu de chance pour que tout redevienne normal et ça je me rends bien compte.

Le temps passe vite et je suis en route pour chez moi.. Phénix me dépose à l'arrêt de bus et je rentre à pied. Je reconnais de loin Azzedine ; ça fait très longtemps que je ne l'ai pas vu, il a disparu de la surface du quartier, et aujourd'hui je le vois et en compagnie de l'homme qu'il ne faut pas : Assam. Je passe près d'eux, je fais tout pour me faire petit mais l'un d'eux m'arrête.

« Wesh, bien ? »

Moi : « Salem aleykoum Azzedine, ça va et toi ? »

« Tranquille hein, tu fou quoi dehors à cette heure – ci ? »

Moi : « Je rentre des cours. »

« Tu rentre à 21 heure des cours toi ? »

Moi : « Oui. »

Le regard de Assam me glace le sang. Cet homme on dirait un psychopathe, un assassin, un criminel tout ce que vous voulez, ça se voit qu'il est rongé par la haine : ça le détruira.

« T'as pas vu Ahmed ? »

Moi : « Non. »

« Wesh tu trembles ou quoi ? »

Moi : « Hein ? »

« T'as peur de ressembler à Farah c'est ça ? »

Il me dit ça d'un ton qui tuerai n'importe qui, il est tellement froid qu'on dirait pas un homme mais une autre créature.

« Assam tu l'as fais peur al ! »

« C'est le but, m'en bat les couilles de sa vie ! »

Moi : « Salem aleykoum Azzedine. »

« J'ai pas fini de te jacter oim ! »

Je ne me suis même pas retourner, j'entendais Azzedine le calmer. Cet homme est incompréhensible. J'arrive dans mon immeuble, je monte les escaliers les pensées lointaine. Juste devant ma porte il est là, en train de scruter de partout.

Pourquoi ne me laisse t – il pas en paix ?

Pourquoi ce fantôme du passé revient – il me hanté ?

Pourquoi ne retourne t – il pas à sa vie ?

Pourquoi revenir seulement maintenant ?

Nazir, laisse moi vivre ma vie, j'ai déjà tant de soucis et tu viens en rajouter.. disparaît de la terre et surtout de ma vie. Oui, je me lamente sur ma propre vie, et je sais que ça ne me permettra pas d'avancer.. je suis tourmentée par tant d'événements, et mon cœur se retrouve assaillit entre tout ça. J'avais compris que je n'avais plus de famille, mais toi tu reviens pour me montrer le contraire...

« Kaïli.. »

Ça me fait toujours le même effet, je tremble, j'ai peur.. pour moi je suis en face d'un simple inconnu, une personne qui me veut seulement et uniquement du mal.. C'est mon frère et je lui reproche son abandon, il ne s'est pas comporté comme un homme mais comme son père A ; un simple lâche.

Moi : « Je ne te connais pas, tu peux sortir de devant ma porte. »

J'ai eu beaucoup de difficulté à sortir ; des cordes serre ma gorge, et je suis déshydratée.

« Laisse – moi juste te parler. »

Moi : « J'ai rien à te dire. »

« Je suis ton frère. »

Moi : « Quel frère ? Je n'est aucune famille. »

« Pourquoi tu dis ça ? »

Quelqu'un descends les escaliers.. et c'est Soumaya, Cherifa et Younes.

Moi : « Salem aleykoum.. »

Ils m'ont répondu, mais m'ont tous regardés avec un regard de dégoût.. je comprends à chaque fois qu'il me croise c'est avec un homme ; mais cette fois – ci si vous saviez qui est cet homme.

« Kaïli tu me laisse parler et je ne reviendrai plus s'il te plaît. »

J'ai réfléchi quelques instants, et me suit dis : qu'est – ce qu'il va me dire ? Que va t – il inventait ? Pour qu'il me laisse tranquille c'est la seule solution.. On rentre chez moi.

« Tu ne me dis pas de m'asseoir ? Oûmi t'as élevé comme ça ? »

Moi : « De quel droit tu l'appel Oûmi ? De quel droit ? T'est personne Nazir ! »

« Je suis aussi son fils, et je suis ton frère. »

Moi : « J'ai plus de frère, et tu n'es pas son fils, t'est rien : juste un lâche qui abandonne sa famille, t'est comme ton père ! »

« Ne me parles pas mal Kaïli, je suis ton frère.. écoutes moi. »

Moi : « Je ne te permet pas de dire que t'est mon frère ! »

« Tu m'écoutes ? »

Moi : « Fais vite, j'ai pas le temps. »

« T'as grandis ma sœur, t'est devenue une vrai femme et je suis fière de toi.. j'sais que tu m'en veux de t'avoir enfin de vous avoir abandonnez comme ça, et aujourd'hui je regrette, j'en souffre chaque jours.. Tu sais je ne suis pas partie pour rien, j'en avais marre de cet situation.. J'ai toujours aimé baba, je l'est toujours adoré et quand il est partie j'ai tout remis sur le dos de Oûmi.. et elle elle se tuait à l'alcool et j'en avais marre.. donc je suis partie comme ça en l'insultant d'une manière impardonnable.. Aujourd'hui je regrette tout ça, si je pouvais revenir en arrière je serais près de vous..

J'ai erré dans notre petite ville, jusqu'à partir à Toulouse chez un pote.. j'sais pas si tu le sait mais Oûmi le savait, et elle m'envoyait des lettres, elle me disait tout ce qui se passait à la maison, mais jamais je ne lui ai répondit, quelques fois je déchirais même ces lettres tellement l'odeur de l'alcool s'en dégageait et ça me répugnait.. j'ai gardé qu'une seule lettre et c'est celle où il y avait l'adresse où vous alliez tout les deux déménager.. je les garder pour toi.. pour toi ma princesse..

Tout les soirs je réfléchissais à comment j'aller faire mon retour.. un jour une mère m'a fait comprendre l'importance des mères et ce jour là j'ai ouvert les yeux, et ce jour là était trop tard, en arrivant dans mon ancienne ville, vous n'étiez plus là et j'ai appris par Camille notre voisine que Oûmi était morte et que toi tu n'étais plus ici.. Dieu en ait témoin que j'ai pleuré, tout les larmes de mon corps Kaïli, j'ai pensé à tout ce que j'ai dis à Oûmi, à ce moment là je voulais sauté d'un pont et tout abandonné, mais j'ai pensée à toi, à ma femme et à mon fils et je l'ai pas fait.. T'est la première à être passée dans mon esprit à ce moment là.. j'ai cherché partout cette lettre où il y avait cette adresse et je t'est retrouvée..

Ma petite perle, ma princesse viens dans mes bras, tu me manques, j'suis toujours le même Nazir que t'a connu.. »

J'ai écouté son flot de parole, mais les seul chose qui m'ont marqué sont : ma mère était au courante d'où il se trouvait, il a une femme et un enfant.. Ma mère m'a menti ? Non, c'est impossible, je ne me rends pas compte vraiment de ce qui se passe.

La vibration de sa voix, n'a plus le même parfum de douceur que je percevais étant enfant.. il est là mais on dirait que je suis seule ; deux dans ce salon et avoir l'impression d'être solitaire, mon coeur à comme reçu un gros coup de poignard.

Le sablier a finit par ce vider... le temps a trop passés.


Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant