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Toujours la même sincérité dans le regard, et un peu de tristesse qui se ressent, je descends du muré. Je sens qu'il n'as pas envie de me regarder dans les yeux car il arrange sa casquette et regarde autour de lui. Moi, j'ai de l'admiration dans le regard. Tellement de sincérité dans un homme c'est si rare. Mais, je peux voir aussi que la peur habite ses yeux, maintenant je suis sûr que des sentiments naissent en moi. Comment définir ces sentiments ? Je ne sais pas.

Moi : « T'inquiète pas pour moi.. »

Khalis : « La dernière fois, je t'en ai demandé trop. »

Moi : « Tu t'amuse bien ? »

Khalis : « Change pas de sujet ! »

Moi : « Sérieusement, j'ai pas envie de me casser la tête pour ça, ça sert à rien.. »

Khalis : « Tu veux dire quoi par là ? »

Moi : « Rien.. »

Je me rassois sur le muré et je regarde droit devant moi. Il se rapproche, sort sa casquette et s'arrange les cheveux, en remettant sa casquette il avait l'air d'avoir envie de me dire quelque chose mais il se taisait, ou il hésitait. J'étais assise, lui debout mais on était si proche.

« Pourquoi vous êtes là ? » c'était Hadidja, qui venait de sortir de la salle.

Khalis : « Tu veux quoi toi ? »

Hadidja : « Khalis mais.. »

Khalis : « Ta gueule et casse toi, ça te regarde pas ! »

Hadidja : « Euh... Kaïli on te cherche à l'intérieur. »

Moi : « J'arrive. »

Hadidja rentre et j'allais rentré avec elle, mais Khalis n'entends pas de la même oreille que nous. Il me retient par le bras.

Khalis : « J'ai pas fini. »

Moi : « J'dois rentré. »

Khalis : « Attends. »

Il me presse le bras pour que je ne parte pas, mais il me faisait vraiment mal. Je le connais pas ainsi, je comprends pas son geste. J'essaye de me dégager mais il ne veut pas. On se noie dans le regard l'un de l'autre, la douleur je la sens toujours sur mon bras, mais j'ai des frissons dans tout le corps, j'ai le ventre qui se noue, comme des choses qui volent à l'intérieur.

Moi : « Tu..tu m'fais mal Khalis ! Tu m'fais mal.. »

Khalis : « Je te fais peur ? »

Moi : « Non..mais lâche moi.. »

Khalis : « Pourquoi t'as pas peur ? »

Moi : « Je peux pas avoir mal d'un ange. »

Khalis : « Je suis rien de tout ça. »

Moi : « Pour moi tu l'es, et tu le resteras.. s'il te plaît lâche moi maintenant. »

Khalis : « J'te lâche mais hlef que après la fête on se voit. »

Moi : « Lâche moi... »

Khalis : « Hlef. »

Moi : « J'te jure.. »

Khalis : « Dis w'Allah. »

Moi : « W'Allah. »

Il me lâche, rentre dans la salle et me laisse planté là. J'essaye d'atténuer la douleur avec ma main, je m'arrange un peu et je rentre. Je le cherche du regard et il est toujours dans un coin, adossé à un mur avec Ahmed. Quand, je rentre et je sens des regards sur moi : Hadidja et Sonia. Je comprends pas leur regard donc je ne fais pas attention. Je souris avec les gens sur place et j'essaye de m'amuser, mais je repense à cette scène avec Khalis.

Mon corps est à cette surprise mais mon cœur est ailleurs, j'observe Khalis du coin de l'oeil, à chaque fois que je le peux, je le fais. Je sais pas pourquoi.

Ce sentiment est inexplicable.

Hadidja : « Kaïli, j'peux te parler ? »

Moi : « Oui, t'as quoi ? »

Hadidja : « Il se passe quoi avec Khalis ? »

Moi : « Hein ? Rien pourquoi ? »

Hadidja : « Tout à l'heure il était agressif. »

Moi : « Je sais pas, il est de mauvaise humeur certainement. »

Hadidja : « Non, c'est pas ça. »

Moi : « Pourquoi tu dis ça ? »
Hadidja : « Vous parliez de quoi ? »

Moi : « Rien, il venait voir comment j'allais. »

Hadidja : « T'est sûr ? Il t'as pas parlé..enfin..de moi ? »

Moi : « De toi ? Non.. pourquoi ? »

Hadidja : « Comme ça.. t'est magnifique. »

Moi : « Euh, merci. »

Il est parti, j'ai pas compris son intervention. Tout s'est passé très rapidement, les gens partait, d'autre me souhaité encore un ''joyeux anniversaire'' d'autre me disait ''enchanté''. À présent, il n'y a que Ahmed, Khalis, Sheima et moi. Tout le monde est partie.

Sheima : « On rentre Kaïli ? »

Ahmed : « J'te dépose ? »

Sheima : « Non je repars avec elle. »

Khalis : « Allez – y, j'la dépose. J'lui ai pas encore donné son cadeau. »

Ahmed : « Ze3ma. »

Khalis : « Ta gueule, enculé ! »

Sheima essayé d'éviter Ahmed, mais rien y faisait, et moi je ne pouvais pas, j'avais juré. Elle est partie avec Ahmed. On est resté tout les deux. Il y avait un peu de vent ça faisais du bien car il faisait très chaud. On marche et il me parle de tout ce qu'il as fait durant ces derniers moi. Il m'as exliqué qu'il a bu, et arrêter pour lui c'est impossible. Il m'as fais comprendre que l'alcool c'est comme une seconde personne pour lui, comme quelqu'un qui peut l'aider à remonter la pente.

Pourquoi il me dit tout ça ?

Pourquoi avec autant de haine dans la voix ?

Oui, la sonorité qu'il prenait était celui d'une personne mécontente. Je sens qu'il as la haine contre cette ''eau du diable'' mais il est toujours attiré par lui. Je l'écoute attentivement tout en avançant. Avec lui, tout maintenant est compliqué alors qu'au début tout était facile. Il m'aidait je lui en était reconnaissant, maintenant il m'aide et je commence à avoir des sentiments qui ne devrait pas ce concrétiser. Il aime Lamia, et l'aimera à jamais. Je veux pas chambouler une vie pour ma propre vie et pour mon propre bonheur. Je le regarde et en lui je vois que des qualité, ces défauts je n'arrive pas à les voir et j'essaye de fermer mon cœur pour qu'il nne voit plus que ces qualités, j'essaye de tout mon cœur de ne rien éprouver mais je ne contrôle plus rien.

On s'arrête, près d'une voiture, j'en conclu que c'était la sienne car il s'asseoit sur le capot en me disant de monter dessus. C'est ce que j'ai fais. On entends le vent s'abattre sur nous, je respire profondément pour que le vent amène ce putain de sentiment mais rien. J'avais les yeux fermé pour me laisser évader, pour oublier qu'il étatit là.
Je sens son regard sur moi, mais je n'ouvre pas pour autant mes yeux, j'essaye d'écouter les moindre geste ou le moindre bruit, certainement pour entendre le bruit de sa respiration ou son cœur, je sais que c'est impossible mais c'est ce que je voulais. Entendre chaque pulsion, chaque battement de son cœur, et en comprendre la signification. Je sens sa main, sur la mienne. Je sors de mes pensés et le regarde un peu surprise. Maintenant, je comprends ces gestes, c'est pour lire dans mes yeux, et c'est ce qui me perd à chaque fois, je ne sais pas ce qui m'as pris, mais je l'est laissé ce plongé dans mon regard. J'ai commencé à avoir chaud, j'avais la sensation de brûlé à l'intérieur, mon ventre me faisait mal, c'est une douleur indescriptible, mes mains tremblaient presque.

Khalis : « Pourquoi tu trembles ? T'as froid ? »

Moi : « Euh..non. »

J'ai retiré ma main et j'ai regardé ailleurs.

Khalis : « Pourquoi tu m'regardes pas ? »

Moi : « Tu lis dans mon regard non ? Comprends par toi même. »

Khalis : « Pourquoi t'emploi un ton désagréable ? »

Moi : « Tu fais exprès n'est – ce pas ? Tu veux que je succombe ? Tu veux quoi ? Que je ressentes quelque chose pour toi ? Après que tu me dises ''remplace pas Lamia.Tu la remplacera jamais'', si c'est ça que tu veux, je t'apprends un truc, je ressens rien pour toi, tu te trompes sur toute la ligne. Tu m'as aidé et tout, mais je t'apprécie comme un frère et rien d'autre.. en me tenant la main, en me regardant avec tes yeux là, tu cherches ça ? Tu sais bien que je suis fragile, je connais la puissance de cette fragilité et t'en joue ? Ça t'amuse ? »

Khalis : « Baisse d'un ton, là je parle tranquillement avec toi. T'est en train de t'expliquer pour rien, et moi je cherches rien comme tu l'as dis je lis dans ton regard, je sais. Rien ne m'amuse, et je joue pas, j'suis pas du genre à jouer. Ce que je veux que tu comprenne c'est que c'est Lamia qui est là – il pointe sa tempe – c'est seulement elle. »

Moi : « Arrêtes ! C'EST BON J'AI COMPRIS, JE COMPRENDS. MAINTENANT JE VEUX RENTRER, S'IL TE PLAÎT, LAISSE MOI RENTRER CHEZ MOI. »

J'ai versé des larmes. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai quelque chose au cœur, qui me rends tellement fragile. C'est de toute petite larme qui ruissle, je les essuie.

Khalis : « OH ! ARRÊTE DE CRIER ! ET POURQUOI TU PLEURES HEIN ? POURQUOI ? »

Moi : « Me cris pas dessus.. vas-y je rentres. »

Khalis : « WALLAH RESTE LÀ, TU BOUGES MÊME PAS. J'EN ÉTAIT SUR ! SUR ! KAÏLI TON COMPORTEMENT PROUVE UN TRUC QUE JE NE VOULAIS PAS ! TU PEUX PAS, TU COMPRENS ÇA ? TU PEUX PAS ? C'EST IMPOSSIBLE !! »

Moi : « Arrêtes de me crier dessus.. t'imagine des choses fausses, je ressens rien pour toi. »

En disant ça, j'avais la voix toute cassée à cause des larmes.

Khalis : « POURQUOI TU PLEURES ALORS ? REGARDE MOI DANS LES YEUX ! REGARDE MOI PUTAIN ! »

Je le regarde surprise et je deviens furieuse, et je commence à dire n'importe quoi.

Moi : « POURQUOI T'EST COMME ÇA AVEC MOI ? POURQUOI TU ME PARLES DE TON ADDICTION POUR L'ALCOOL ? POURQUOI TU ME PARLES DE CE QUE TU RESSENS ? POURQUOI TU VA PAS PARLÉ À UNE AUTRE PERSONNE ? POURQUOI TU M'AS TENU LA MAIN ? POURQUOI TU ME REGARDE COMME ÇA ? SI QUELQUE CHOSE ARRIVE ÇA SERA DE TA FAUTE, MOI, JE N'EST JAMAIS RIEN CHERCHÉ, JAMAIS ! ARRÊTES D'ÊTRE ATTENTIONNÉ! ARRÊTES ! LAISSE MOI RENTRER MAINTENANT ! »

Il essuie mes larmes, je dégage sa main. Je ne comprends pas son comportement, il veut me faire comprendre que je ne dois pas l'aimer, mais il fait tout le contraire pour que ça arrive. Pourquoi ? Il me regarde avec un tel regard que je ne peux comprendre.

Khalis : « J'arrêtes de crier. Petite, regarde moi. On clos cette conversation, on parles plus de ça. Et attends là. »

J'attends tout en respirant fort, et en reniflant. J'ai vraiment mal à cause de lui. Ça me rappelle la souffrance que j'ai ressentis quand j'ai perdu la seule femme de ma vie.
Il revient vers moi et me tends quelque chose enveloppé par un papier journal, sur le coup j'ai eu un sourire en coin. Il as pas pû trouver mieux ?

Khalis : « J'sais que ça l'fais pas mais bon. »

Moi : « C'est..quoi ? »

Khalis : « Ouvre. »

J'enlève tout le papier journal, et je vois un livre de Voltaire ''La Princesse de Babylone''. Je connais ce livre mais jamais je n'aurais cru qu'il l'avait.

Khalis : « Tu te rappelle ''Les hommes abreuvés de liqueurs forte ont tous un sang aigri et adulte qui les rends fous en cents manières différentes'' ça vient de ce livre que je lis et que je relis. C'est un livre que je peux lire plusieurs fois, je sais pas trop pourquoi. Tu vois une raclure comme moi lire ça ? Certaines personne diront que j'ai un problème mais je le fais parce que j'aime ça, lire. J'le fais plus mais avant de te le donner je l'ai lu. »

Son cadeau m'as touché, mais vraiment au plus profond de mon être. Je ne connais pas la signification de ce cadeau, mais l'histoire que Voltaire raconte dans ce conte philosophique est assez ambigu, mais si bien raconté. C'est l'histoire de deux amants, qui ce cherche. À ce moment là, j'ai trouvé ce livre très parfait, parce que il me l'as offert.

Moi : « Merci.. »

Khalis : « On rentre ? »

Moi : « Oui.. »

Arrivée, chez moi. Je ne dors pas, mais je commence à ouvrir ce livre à la première page qui était blanche normalement il y avait noté ''Haliss, Haliss, Haliss.'', cette écriture était très belle, et je pourrais dire que ce n'est pas celui d'un homme. J'ai refermé le livre immédiatement, car je sais à qui l'écriture appartient. Il veut me faire comprendre qu'elle sera toujours là.

Mon esprit vagabondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant