Valentin Abbervilliers
— Ce n'est pas là le problème, Heaven et tu le sais très bien ! S'exclama l'homme, il passa une main dans ses cheveux. C'était pour lui un signe d'anxiété. La jeune femme en face de lui laissa échapper un soupir et rétorqua :
— Tu en fait toujours des tonnes. Elle commença à s'impatienter. Ça en devient lassant. Elle le pointa du doigt tous en le foudroyant du regard. On dirait que tu fais tout pour me mettre rogne.
Valentin se mit à rire tout en levant les mains pour montrer son innocence. Et puis on ne disait pas faute avouer faute à demi pardonnée ? Il ne se souciait pas de froisser un peu la jeune femme, cela l'amusait. Il adorait rire à ses dépens. Pourtant dans quelques heures il s'en mordrait sûrement les doigts, quand il devrait passer la nuit sur le canapé.
Heaven le regardait toujours, les mains sur les hanches. Ses cheveux bruns se soulevaient en même temps que ses profondes respirations. Valentin enleva le sourire crétin qui ornait ses lèvres et grimaça. Il allait prendre cher. Les yeux de sa bien-aimée lançaient des étincelles et sa peau de couleur porcelaine s'était rougie sous la colère. Ses lèvres pincées blanchissaient à vue d'œil sous la pression. C'était la preuve que Valentin venait de creuser sa tombe. D'ailleurs à ce moment il aurait voulu être une autruche pour pouvoir se cacher de la vue. Face à la tempête qu'il avait déclenchée, il avait peu de chances de survivre.
— Maintenant que tu t'es calmé on peut parler comme deux adultes, l'idiot ? lui demanda-t-elle d'un contenant très mal sa colère.
— Eh arrêtes-tu sais j'ai horreur de ce surnom. En plus je ne suis pas idiot. Lui dit-il avec la même intonation qu'un enfant venant de se faire punir.
— Tu m'énerves et arrêtes de bouder on dirait un enfant de deux ans. Souffla Heaven tout en levant les yeux au ciel. Bon j'ai regardé le calendrier lunaire et c'est bientôt la lune rousse.
— Merde. Râla Valentin.
— Tu l'as dit. Tu as une idée de la marche à suivre ? Lui demanda la jeune femme.
Valentin secoua la tête de gauche à droite, lui faisant comprendre qu'il n'avait aucune idée.
— Bon, on va aller chacun de notre côté. Continua-t-elle tout en prenant sa veste. Elle lui fit un smack avant de partir dans un coup de vent.
Valentin prit lui aussi sa veste avant de refermer la porte de la maisonnette. Sous le porche de la maison d'en face se tenait une ombre d'un homme. Elle était presque indiscernable pourtant Valentin ne la quitta pas des yeux en s'approchant. Elias sorti de l'obscurité et le brun laissa ses muscles se détendre en attendant le maire du village. Elias avait les cheveux dorés comme le sable des plages des mers du sud. Quant à ses yeux ils étaient bleus comme les glaciers de mers du nord. Cet inexplicable mélange créait une confrontation entre deux opposés. Pourtant ils s'associaient merveilleusement bien. Comme quoi la nature n'avait pas encore fini de nous étonner. Elias par sa haute stature imposait le respect. D'ailleurs il avait l'entière confiance des paroissiens. C'était pour ça qu'on comptait plus ces années passées à la tête du village. A vrai dire peu de personnes se souvenaient de son prédécesseur bien qu'Elias ne soit âgé que d'une trentaine d'années.
— Que me vaut le plaisir de voir notre grand chef ? Ironisa Valentin en plissant les yeux de sorte à pouvoir analyser son adversaire.
— Détend-toi ! S'exclama Elias tout en lui mettant une grande claque affectueuse sur l'arrière de la nuque. Je suis venue te voir en ami, promenons-nous j'ai quelques questions à te poser.
— Détends-toi ! S'exclama Elias tout en lui mettant une grande claque affectueuse sur l'arrière de la nuque. Je suis venue te voir en ami, promenons-nous j'ai quelques questions à te poser.
Ils se dirigèrent vers la place centrale du village où se trouvait un petit café.
— Du coup tu voulais quoi ? L'interrogea le brun.
— J'imagine qu'Heaven t'a parlé de la lune rousse ? Le maire attendit que son compagnon hoche la tête pour continuer. Qu'est-ce-que tu peux dire dessus ?
— Je ne connais pas très bien ce phénomène. Il fronça les sourcils alors qu'il développait son propos. Mais la lune a une couleur cuivrée puisque lors de l'éclipse le soleil passe derrière elle. Elle le filtre mais devient de cette couleur. J'ai aussi entendu dire que c'est bon pour le jardinage. Conclut-il.
— Ne te moque pas de moi, tu sais très bien que je sais déjà tout ça. Affirma le blond.
Valentin l'interrogea alors qu'il affichait une mine perplexe :
— Alors pourquoi me le demander.
— Eh bien je pensais que tu pouvais m'éclairer au sujet des surnaturelles. Lui répondit le maire du petit village.
— Malheureusement pour toi je ne peux pas t'aider. Grommela le cadet pendant qu'il passait la main dans ses cheveux.
Valentin se hâta de prétexter un empêchement avant de se perdre dans la foule, laissant le maire confus et planté au milieu de la chaussée.
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Est Sauvage
WerewolfDans l'Est Sauvage un petit village devient la cible de redoutables créatures nocturnes. Chaque nuit, le cadavre d'un paroissien est retrouvé et tous se retrouvent déroutés par ces attaques qui semblent venir de nulle part. Mais lorsqu'une nuit Rudy...