Loup Morrison
Le jeune homme regardait autour de lui apeurer. Il distinguait des formes floues et obscures. Il avait l'impression que ce qui l'entourait était en train de l'engloutir. Il avait l'impression que les dernières lumières de la nuit se refermaient sur lui. Il avait l'impression que le trou noir qui l'aspirait ne s'en finirait jamais.
L'homme en face de lui agita sa main, pour le sortir de sa torpeur. Loup revient à lui et cligna plusieurs fois des yeux pour se remettre plus rapidement de ses émotions. Le jeune homme embarrassé sourit au plus vieux en guise de remerciement. Ce dernier prit la main qu'il lui tendait pour se relever. Le jeune garçon ne savait plus quoi faire, il était embarrassé de se trouver en face de son sauveteur. Il avait peur de se faire vertement réprimander et n'avait aucunement envie de passer ce moment gênant en compagnie d'un presque parfait inconnu. Il baissa la tête en attendant les réprimandes qui ne vinrent pas. Il entendit des bruits de pas et releva la tête. Il regardait son sauveteur s'en aller comme s'il était statufié. Il était incapable de bouger, la peur avait figé ses muscles. Le blond qui le surpassait bien d'une tête se retourna et lui lança :
— Si j'étais toi je ne resterais pas planter là.
Les paroles le sortirent de son engourdissement cérébral. Il se dépêcha de rattraper son ainé, et marcha derrière lui en silence. Il suivait ses pas, allant même jusqu'à reposer sa semelle à l'endroit exacte où le blond avait laissé une trace de chaussures. Cela avait un côté rassurant pour le jeune homme. Il foulait les mêmes coins de terres que celui qui l'avait sauvé. Il se sentait plus courageux et s'enhardissait au fur et à mesure qu'ils avançaient. Alors que cela faisait cinq bonnes minutes qu'ils avançaient en direction de la montagne. Gabriel se retourna une fois encore, et lui demanda :
— Tu sais le chemin pour aller au village, parce que je ne suis pas du coin.
Loup se demanda s'il se moquait de lui, ils avaient fait un demi-kilomètre dans la direction opposée. Et, lui comme un idiot l'avait suivi, en lui faisant entièrement confiance. Le blond le relança, lui montrant qu'il était parfaitement sérieux.
Loup soupira et lui expliqua qu'il était désormais plus dangereux de retourner au village, qui se trouvait à environ trois kilomètres de là, que d'aller se cacher dans la montagne. De plus les loups se trouvaient surement à proximité du village, pour éliminer le plus de personne possible.
La forêt céda bien vite sa place, au flanc escarpé et rugueux des montagnes de l'est du continent d'Edéa. Ils gravirent les pics rocheux jusqu'à arriver à un plateau qui devait se trouver à cinq cents mètres d'altitude. Les rocheuses continuaient derrière eux, sur plusieurs milliers de mètres. Dans certaines légendes, on racontait que le sommet de ses chaines de montagnes était le royaume du créateur d'Edéa. Dans d'autres, il se disait que c'était le royaume des morts, qui veillaient sur les mortels depuis leurs maisons de nuages. Mais personne n'avait réussi à escalader entièrement cette roche pour affirmer ou réfuter ces hypothèses.
De ce point de vue, on pouvait apercevoir tout le comté. Sous leurs pieds se trouvait l'immense foret qui continuait sur une multitude kilomètre en direction de l'ouest. Vers le nord quand la forêt s'arrêtait, elle laissait sa place aux grandes plaines qui caractérisait la région. Encore plus au nord il y avait le village, niché entre la rivière qui devenait plus loin un fleuve et une petite colline qui empêchait d'apercevoir ce qui se trouvait plus au nord du patelin.
Thiercelieux avait toujours été considéré comme reclus, écarté du reste du continent mais ce qui en faisait autrefois une force, en était aujourd'hui une faiblesse. En effet, le village avait été trop longtemps évincé de l'avancement du continent, la privant peu à peu dans ses habitants, de son histoire et de sa renommée.
Loup se retourna après avoir admiré le canton sous la lumière particulière de la lune rousse. Il rejoignit son compagnon qui faisait un feu avec des veilles branches qu'il avait ramassées dans la forêt un peu plus tôt. Il alla s'asseoir à côté de lui dans la petite grotte qui servait de quartier général à Rudy et lui depuis leur enfance. Il se saisit de briquet qui était posé à côté de lui, un commença à l'allumer et l'éteindre dans un geste nerveux. La mèche brillait, s'obscurcissait, vacillait. On aurait dit un animal imprévisible et dangereux. A force de la fixer, le brun en eut peur. Son intensité le mit dans un grand désarroi.
Pourtant une chose, lui faisait plus peur encore. C'était la présence de Gabriel assis à côté de lui. Il préférait faire semblant de l'ignorer en observant cette flamme terrifiante que lui accorder son entière attention.
Le bond s'allongea en posant les bras derrière sa tête. Loup l'espionna du coin de l'œil, alors que son compagnon de mauvaise fortune commençait à somnoler. Plein de remords, il prit son courage à deux mains et il se racla la gorge pour attirer l'attention sur lui. À ce moment ses joues auraient été cramoisies s'il avait été blanc. Il finit par murmurer un faible merci avant que sa timidité ne ressorte et qu'il devienne incapable de dire le moindre mot
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Hey!!
Voilà le deuxième chapitre promis pour me rattraper de ma petite absence.
J'ai remarqué que j'avais fait des fautes d'orthographe dans les chapitres précédents. Donc n'hésitez pas à me le dire si vous en voyez qui m'ont échappé.
Aimer
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Est Sauvage
WerewolfDans l'Est Sauvage un petit village devient la cible de redoutables créatures nocturnes. Chaque nuit, le cadavre d'un paroissien est retrouvé et tous se retrouvent déroutés par ces attaques qui semblent venir de nulle part. Mais lorsqu'une nuit Rudy...