Chapitre 34

231 30 0
                                    

Heaven Roseburry

La brune était enragée. Le fait est qu'elle connaissait l'identité des loups. Et ce secret commençait à la ronger de l'intérieur. Cet acide attaquait tout son être. Ce qu'elle avait vu cette nuit-là et la trahison qu'elle avait subi la hantait encore. Une migraine l'accompagnait et sa force physique se dégradait de jour en jour.

Lorsque son moral fut au plus bas et qu'elle ne pouvait plus supporter de sentir le poids de son fardeau sur ces épaules. La brune décida de confronter son amant. Lorsqu'il rentra à la maison après une journée de dut labeur, elle se retourna vers lui et s'exclama.

—Je n'en peux plus. Il faut qu'on parle !

Le jeune homme en face d'elle se réjoui. En effet, comme il n'avait pas voulu être envahissant, il n'avait pas fait de remarque sur l'état de sa compagne et attendait patiemment qu'elle lui en parle.

Il lui fit signe de s'assoir sur une chaise et s'en alla à la cuisine. Il revient quelques minutes plus tard avec un grand bol de chocolat chaud où flottait des chamallows et de la chantilly. Le tout était extrêmement calorique mais parfait pour réconforter certains états d'âme. Il fit glisser le tout jusqu'à elle puis s'assit à son tour.

Le brun croisa ses bras sur la table et leva un sourcil pour inciter la brune à parler. Celle-ci soupira et la barrière qu'elle avait créée se brisa. Une goutte tomba le long de l'arête de son nez. Elle fut suivie par une multitude d'autres qui trempèrent les joues de la jeune femme.

Son amant fit silencieusement le tour de la table et la serra dans ses bras. Il l'incita à boire la boisson chaude, ce qui calma légèrement la jeune femme. Elle renifla et laissa échapper :

—Je suis pitoyable n'est-ce pas ?

Le brun se dépêcha de la contredire et de la consoler. Il la porta jusqu'à leur chambre et les allongea délicatement sur lit.

Lorsque Heaven ouvrit les yeux, la nuit était tombée et elle se retrouvait dans le noir des yeux de Valentin. Celui-ci lui jeta un sourire hésitant puis lui embrassa délicatement le front du bout des lèvres. Ce geste acheva de calmer la jeune femme. En effet, elle se sentait chérit et choyer. Si elle l'avait pu, elle n'aurait pas tardé à s'endormir de nouveau dans les bras de celui qu'elle aimait.

Valentin chuchota à son oreille :

—Dis-moi ce qui te tracasse et je ferais tout ce qu'il y a en mon pouvoir pour régler ce problème. Il reposa par la suite son menton sur le haut du crâne de la jeune femme avant de la cajoler et de la bercer doucement.

Elle prit une bonne respiration puis lui expliqua son paradoxe :

—Depuis que je sais qui sont les loups-garous, je n'arrête pas de m'en vouloir parce que j'ai l'impression que les morts sont causées par ma faute. A chaque fois que je pense à ça, j'ai des nausées. Je ne peux plus garder ce secret pour moi, il me pèse trop sur les épaules. Il faut que je le dise. Il faut que je me dédouane de tous ces crimes. Alors, Valentin comprend moi. Je sais que tu voulais attendre de voir comment se déroulait la situation mais je n'en peux plus. Si tu ne le dis pas pour sauver les villageois, fait le pour moi. S'il-te plait.

Après cette longue tirade, la jeune femme laissa de nouveau libre cours à ses larmes. Ces dernières dévalèrent le chemin que leurs consœurs avaient dévalé quelque temps plus tôt. L'eau salée n'avait pas fini de sécher qu'une nouvelle pluie commençait à se pointer.

Valentin afficha un air stupéfait. La jeune femme leva une main tremblante et la posa le long de sa joue.

Comme le brun ne réagissait pas, elle le supplia une nouvelle fois.

—S'il-te plait. Je n'y arrive plus.

La jeune femme était désespérée, elle ne pouvait supporter que la situation reste figée. Elle était prête à sacrifier sa fierté, et à supplier son amant. Une chose qu'elle n'avait encore jamais faite pour quiconque. Cette parole inédite, qui en temps normal, lui aurait écorché la gorge, sembla presque naturelle dans ce contexte.

Face à la détresse plus qu'apparente de la jeune femme, le brun sembla reprendre ses esprits et posa ses lèvres contre celle de sa compagne. Par cette parole implicite, il lui jura une nouvelle fois fidélité. Il était prêt à tuer pour le bonheur de celle qu'il aimait. Lorsqu'il détacha la pulpe de ses lèvres, de celle de son vis-à-vis, il souffla doucement :

—Je te promets que je ferais tout ce qui en mon pouvoir pour satisfaire le moindre de tes désirs. Demain j'irais voir Elias et je le confronterais. Si je n'obtiens pas la réponse voulue, nous aviserons à ce moment-là.

Il l'étreignit plus fortement dans ses bras puis continua :

—Tu sais que je ferais tout pour ton bonheur ou pour ton sourire ?

La brune acquiesça d'un faible sourire, puis cligna deux fois des yeux, avant de clore définitivement ses paupières. Les émotions de la journée, des semaines précédentes avaient épuisé la jeune femme et comme elle s'était en partie délivrée du nœud du fil qui appartenait aux moires, elle tombait à présent dans les bras de Morphée.

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant