Est Sauvage

Chapitre 48

Valentin Abbervilliers

Le jeune et sa compagne s'habillèrent en vitesse et sortirent dans les rues sombres et mal éclairées du village. Ce dernier semblait inhabité et le silence pesant qui régnait entre les maisons semblaient être une annonce de mort. Les ombres de leurs corps glissaient entre les mains s'agrandissant et se rapetissant au grès de leurs pas. Le malin aurait pu les suivre tellement il y avait une ressemblance frappante entre lui et les ombres.

Les deux amantes arrivèrent bien vite devant la mairie. Ils avaient hâté leurs pas pour avoir le temps que leur plan se déroule comme sur des roulettes.

Valentin se mit devant la porte de la grande bâtisse. Il grimaça quand il vit qu'il n'y avait plus de porte, il pensait juste sécuriser les ouvertures mais ce n'était désormais plus possible avec la porte défoncée. Il ne se rappelait plus ce petit détail qui pourrait très bien faire échouer leur plan. Pour ne pas affoler Heaven et pour ne pas perdre encore plus temps à bavasser il choisit de ne pas l'informer de ce petit détail.

Le brun s'était donc décidé à crée un dôme au-dessus de la mairie celui-ci serait indestructible à moins qu'il ne meure ou que lui ou une autre sorcière ne le détruise.

Le jeune homme fit d'abord le vide dans sa tête puis il maitrisa son souffle et commença à le ralentir pour garder sa concentration à son maximum. Il oublia tout ce qui l'entourait et ne se rendit même pas compte que la brune était partie chercher tous les paroissiens qui se trouvaient à proximité.

Valentin tendit les mains devant lui. Il commença à effectuer des gestes plus ou moins rapidement puis une litanie sortie de sa bouche. Il invoqua dans un premier temps tous les esprits qui pourraient renforcer sa force. Enfin, lorsque cela fut fait et qu'une douce et agréable chaleur commença à se répandre dans tous ses muscles. Cependant cette sensation ne resta pas éternellement, le jeune commença à ressentir dans un premier temps des tiraillements dû au trop-plein d'énergie présente dans son corps. Puis, dans un second temps, Valentin se mit à ressentir des douleurs s'apparentant à des crampes. Elles ne faisaient qu'amplifier et il avait l'impression qu'à un moment tous les muscles de son corps allaient finir par exploser dû à la saturation d'énergie.

Valentin pensa à sa compagne, à tout ce qu'il le poussait à subir cette douleur et il réussit à tenir. Un soulagement sans nom le gagna lorsque les esprits qu'il avait invoqués commencèrent à refluer. La source d'énergie qui semblait illimitée se stoppa. Son sang par lequel véhiculait sa force circulait à une vitesse effrayante dans son organisme.

Le brun se sentait surpuissant. Il avait l'impression que rien n'aurait pu l'arrêter. Ce sentiment était grisant et temporaire. Il agissait comme une drogue dure mais au lieu de faire planer, il rendait l'impossible possible. Avec cette force il aurait presque pu aller décrocher la lune pour l'offrir à son amante.

Le jeune continua ce qu'il était en train de faire. Il changea juste de position puis commença à murmurer une autre formule.

— Defensiones spirituum voco. Adiutorium meum intende illi soli oppositum maleficos haeream.

Le brun répéta plusieurs fois ce mantra tout en effectuant des gestes précis et rapides de l'extérieur. Ses bras se levèrent puis redescendirent le long de ses côtes puis il les tendit devant lui puis il commença à bouger ses doigts en forme de croix. Il laissa ses bras se choir le long de son corps et il répéta l'opération, il leva de nouveau ses bras au-dessus de sa tête puis continua ces mêmes étapes.

— excogitandum te.

La barrière sortie doucement du sol. Elle était d'une étrange couleur bleutée et semblait vivante. Elle se mit à bouger au gré du vent et éclairait la place d'une puissante et douce lumière. La nuit semblait avoir été repoussée grâce à cette magie. Le brun discernait ce qu'il entourait bien plus facilement que quelques minutes auparavant.