Est Sauvage

Chapitre 17

Loup Morrison

Le jeune homme avait décidé de sortir malgré les instructions données par le maire. Mais s'il semblait pour l'instant invisible aux yeux des loups, il ne connaissait pas tous les effets de la lune rousse. Le bienveillant encore insouciant sur sa nature était persuadé de s'en tirer. Le brun savait les risques qu'il encourait, il décida de prendre des précautions et se dissimula pour que l'on ne puisse pas le suivre.

Il observait ce qu'il l'entourait, la peur lui vrillait les entrailles pourtant son besoin croissant de liberté était plus puissant que sa survie. Le garçon avait l'habitude de braver ce danger tous les jours, ou plutôt tous les soirs mais en dépit des apparences Loup craignait et redoutait bien plus que son entourage le pensait, la grande faucheuse.

Quand il arriva à la lisière du village, il put admirer l'astre dans toute sa splendeur. La lune à la peau cuivrée commençait son règne de terreur. Il traversa la plaine en direction de la forêt et s'enfonça dans l'ombre des bois. Il prit le chemin qu'il reproduisait tous les soirs depuis quelque temps. C'était un sentier secondaire, qui menait à la montagne, jusqu'à un promontoire rochaux qui surplombait une partie de la forêt. Cet endroit était sûrement le meilleur point de vue de la région. Il l'avait découvert quand il avait laissé court à son instinct. Sa symbiose avec la nature, l'avait conduit à trouver son nouveau refuge. C'était l'endroit où il se rendait quand il ne sentait pas bien, à chaque fois cela l'apaisait de se trouver là et de regarder la lune jusqu'à ce qu'elle laisse sa place et disparaisse.

Alors qu'il s'apprêtait à prendre le chemin de la montagne, une lourde masse lui tomba dessus. Son souffle se coupa et sa vue se brouilla. De plus une vive douleur se fit sentir dans ses côtes et dans ses hanches. Quelques larmes sortirent de ses yeux sous le coup de la surprise et de la douleur. Le garçon sentait le poil de la bête sur ses bras et ses jambes nues, il était aussi doux qu'un nuage et son contact lui procurait quelques frissonnements qui n'étaient vraiment pas désagréables. Mais lorsque le souffle fétide de son assaillant arriva jusqu'à ses narines, il se rendit compte de la situation délicate dans laquelle il se trouvait. Il se tourna dans tous les sens, pour tenter de s'extirper du contrôle que le lycanthrope exerçait sur lui. Il finit tant bien que mal à se sortir de là, c'était plus dû à une seconde d'inattention de la bête, qu'à un heureux coup du hasard.

Le loup se prépara à réattaquer de front, il se mit à feuler avant de bondir et d'arriver de nouveau sur le brun, qui bascula une nouvelle fois sous le poids de la bête. Loup eut le réflexe de se protéger la nuque, ce coup de chance lui permit d'éviter que les crocs ne s'enfoncent dans la chair tendre de son cou. Cependant ses mains ne furent pas épargnées, le sang gicla de l'entaille profonde et nette. La bête frustrée de ne pas avoir réussi son coup se releva et bondit à une distance respectable, pour se préparer à réattaquer. Le garçon se releva avec difficulté et quand il vit le sang s'écouler par gicler de ses mains, ses genoux flanchèrent. Loup se maudit, il avait une simple horreur du sang, et celui qui s'écoulait de sa main à grosses gouttes, lui appartenait. Il était tétanisé et allait mourir sans même combattre. Il aurait une mort douloureuse et surtout stupide, il allait partir ayant bravé un interdit à ses risques et périls.

La créature se plaça face à lui dans une posture agressive, elle se préparait à bondir sur sa proie frustrée de ne pas l'avoir atteint les deux dernières fois. Alors que la bête allait attaquer, un homme d'une vingtaine aux cheveux blonds et aux yeux aux couleurs de la lune. Sorti de derrière un rocher qui se trouvait juste derrière le loup. Le lycanthrope sembla perturber quand l'humain l'attaqua de front, il lui mit un coup dans le flanc, l'immobilisa et lui murmura quelques mots que Loup ne put pas entendre. Le brun fut sidéré de la nonchalance qu'affichait son sauveteur. Il relâcha ensuite la bête et cette dernière le regarda, tourna la tête sur le côté comme un gentil petit chien, et finit par grogner en montrant les crocs. Loup eut, la bête lui jeta un coup d'œil avant de détaler, elle semblait déçue de ne pas avoir eu son dessert.

L'homme avait les cheveux blonds, et devait frôler le mètre quatre-vingt-cinq. Il ne devait pas dépasser la trentaine et semblait âgé de quelques années de plus que le garçon. Ses yeux possédaient la même couleur que l'argent liquide. Son regard n'avait rien de sympathique. Aucune chaleur ne découlait de ses yeux pourtant une force rassurante émanait de lui, on aurait dit que quelque chose poussait Loup vers celui-ci. Il le reconnaissait comme l'un des siens sans l'avoir jamais rencontré. Il avait l'impression qu'on lui murmurait à l'oreille : "Tu peux lui faire confiance, il ne te fera pas de mal".

Le blond passa sa main dans ses cheveux avant de lui demander d'un ton bourru :

—Ça va petit ?

Loup fut incapable d'émettre le moindre mot, le moindre son et encore moins un quelconque bruit, il se vu contraint de hocher la tête.

Son ainé lui tendit la main pour l'aider à se relever et lui dit :

—Parfait, au fait je m'appelle Gabriel.

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Hey,

Chose promise, chose due, voici le chapitre du week-end. Au fait merci, on atteint les 2300 vues.

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