Chapitre 49

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Evans Parsons

Le jeune homme avait été levé en vitesse, alors que la voix d'Heaven alertait et réveillait tout le village. Le brun n'avait jamais pensé que la jeune femme puisse être un être magique. Il avait été fortement étonné lorsqu'il l'avait entendue et qu'il avait aperçu de ses propres yeux la magie du brun.

Evans n'était pas rentré dans la mairie, il s'était éclipsé quand un homme avait laissé planer des accusations à peine dissimulées. Il se rappelait avoir murmuré à Rudy :

— Je pars. Ne t'inquiète pas et reste dans la foule. Je pense que nous pouvons leur faire confiance et donc que le dôme soit infranchissable. J'ai des choses à régler, fais attention à toi.

Le petit roux avait répliqué avec une formule d'au revoir similaire.

— Fais attention à toi aussi, et ne t'inquiètes pas aussi pour moi je serais sage.

Le brun se rappelait avoir tapoté la tête de son cadet avant de disparaitre dans la noirceur de la nuit. Désormais, il se promenait dans les rues du village dans l'espoir de tomber, au coin d'une rue sur un loup. Il avait des comptes à régler, sa colère avait son point culminant, si à l'instant il tombait sur un descendant de Lycaon, il répondrait plus de ses actes.

Evans n'avait plus peur de faire quelque chose d'inconscient puisque cela était déjà en train de se
produire. Il ne devrait pas être là, sa sécurité devrait lui être plus chère que tout. Il savait que s'il tombait sur un loup au détour d'un chemin, il avait peu de chances de survivre. Sa rancœur avait beau lui servir de dernières armes il lui était impossible de gagner. En effet, sa forme physique était bien moins développée que celle des loups, bien qu'il soit en pleine forme pour un humain.

Il s'approcha de la fin du village, là où la route partait vers Aldébaran. Il se planta sur celle-ci qui était aussi la route la plus proche de la forêt. Puis il attendit. Peut-être un quart d'heure ou bien peut-être une heure. Evans ne saurait le dire. Le temps passait étrangement quand il était dans cet état presque léthargique. Les minutes se transformaient secondes et les heures en minutes.

Le soleil venait de se lever lorsqu'un loup sorti de la forêt. Il était imposant et bien plus grand qu'un loup habituel. Il avait les yeux rouges et semblait doté d'une intelligence humaine. La bête et Evans s'observèrent dans les yeux alors que seul quelques mètres les séparaient. Le brun ne se laissa pas déstabiliser et il continua à l'observer quand la bête devait bien lui arriver au poitrail alors qu'elle était sagement assise sur l'arrière de ses pattes.

La créature quant à elle ne considérait pas le brun comme une menace. Elle le regardait presque gentiment mais le jeune pensait qu'elle était tout simplement intriguée par la petite créature qui osait se tenir si courageusement devant elle.

Le loup se releva et continua sa route. Il contourna le jeune homme qui était quelque peu figé par la peur. Ce dernier réfuta cette solution pour lui il s'agissait juste de l'aura que renvoyait la bête.

Le jeune homme réussit à faire un pas en avant alors que la bête le frôlait presque. Lorsqu'il eut enfin réussi quelque chose sembla se débloquer en lui. Il réussit à marcher de nouveau. Cependant, la bête était déjà loin dans le village. Lorsqu'il se retourna, il la vit emprunter une rue perpendiculaire. Il se mit à lui courir après. Les rues de Thiercelieux s'enchainaient. Le village avait beau ne pas être aussi grand qu'Aldébaran, la citée étoile, il l'était suffisamment pour que la bête échappe au brun. Le labyrinthe que formaient les plus petites rues avait permis à l'animal de s'échapper.

Le jeune désespéra pendant quelques minutes et il commença à crier dans le village quasiment vide.

— Hey, montre-toi petite bête.

Il n'y eut aucun signe aux alentours mais le brun était persuadé que la bête l'avait entendu.

— Tu veux jouer à cache-cache ? Je ne savais pas que tu fréquentais encore la maternelle.

Un grondement assourdissant s'éleva dans l'air. Le loup n'aimait pas cette provocation. Cette réaction fit fleurir un sourire cruel au brun. Il décida de continuer pour faire sortir la bête de sa cachette.

— Tu savais que tu étais l'équivalent humain de la syphilis ? Enfin tu n'es pas vraiment humain alors comment je dois t'appeler le chien ?

Un hurlement se fit entendre, le loup était désormais en colère et Evans allait continuer de jouer avec ce sentiment.

— Pardon, Pardon. Je m'excuse. Je devrais plutôt dire que tu es l'équivalent canin de la piroplasmose.

Le loup s'approcha et le bruit de ses pas se fit entendre. Ils semblaient lents, l'animal prévenait et mettait en garde l'humain s'il décidait de continuer.

— Tu ne trouves pas que cela sonne mal ? Personnellement, je pense que ça sonne comme une horreur au sein de mon oreille. Peut-être un peu comme tes actions ? Non tu ne trouves pas que j'ai raison ?

Le brun savait que la bête ne tarderait pas à l'attaquer alors il se saisit d'une barre en métal qui se trouvait juste là. Il saisit le métal froid dans ses mains. Cela contrasta avec la moiteur de ses mains. L'adrénaline coulait dans les veines du brun et des gouttes de sueur commençaient à tacher l'arrière de son t-shirt. Les poils blonds de son dos bloquaient la transpiration et laissaient de belles taches sur le vêtement.

Il releva son vêtement de coton pour s'essuyer le front. C'est à ce moment que la bête choisit pour sortir de l'ombre d'un immeuble. Elle se jeta sur le jeune homme les deux pattes en l'air. Ses canines scintillaient à la lumière du soleil levant.

Le brun se saisit de sa barre qu'il porta jusque devant lui et asséna un violent coup sur la patte de la bête. Il fit faire un virage à 180° à la barre et le nouveau coup qu'il réussit à porter sur l'immense créature l'envoya bouler.

Le jeune homme pointa la barre comme un riche chevalier pointerait son épée sertie de diamant.

— Pourquoi fais-tu ça ? Cela te fait plaisir de nous voir crever comme des chiens ? Nous n'avons rien fait et toi et tes congénères vous vous amusez à nous tuer. C'est un jeu pour vous.

La bête n'eut aucune réaction. Ce qui ne fit qu'amplifier la colère du brun. Ces doigts se crispèrent sur la barre et il s'approcha de la bête avant de lui donner un violent coup pied dans le ventre.

— Tu vas me répondre sale bestiole ?

Le loup grogna et se retourna sur lui-même. Il était blessé au niveau de la patte et semblait se sentir en danger. Il hurla en direction du soleil levant puis disparu sans demander son reste.

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant