Chapitre 39

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Victoire William-Anthéa

La jeune femme regardait le monde sans vraiment l'apercevoir. Elle était consciente de l'agitation qui l'entourait mais elle n'avait aucun désir d'en faire partie.

Elle avait lu le trac mais cela ne lui avait rien fait. Elle avait ressenti de l'indifférence tout au plus. Ces proches étaient morts depuis longtemps et la grande faucheuse ne lui faisait actuellement pas peur.

Victoire sortie de la lune quand elle entendit un bruit bien plus fort que les autres. La porte de la mairie venait d'être défoncée. La jeune femme se désola, une belle porte en bois vieille de plusieurs centaines d'années, ça ne se cassait pas comme ça. C'était un sacrilège.

La brune était folle pour une bonne partie du village. Par exemple, elle avait beaucoup plus d'empathie pour les objets que pour les humains. Ou encore, elle avait une meilleure alchimie avec les livres qu'avec ses compatriotes. Enfin, excepté la belle albinos qui faisait rougir de gêne la petite brune.

Quand, on parlait du loup, Ivana pointa son nez. Elle adressa un sourire sincère à la petite brune et souffla :

—Notre rendez-vous risque d'être compromis.

Victoire oscilla la tête à droite puis à gauche pour montrer son mécontentement.

—Je sais, je sais, moi aussi ça ne me fait pas plaisir, je pense qu'il faut savoir renoncer...

Victoire adressa une moue boudeuse face à cette affirmation.

—... Mais j'avais l'intention de t'inviter à manger chez moi à la place.

Intrigué, la brune releva la tête. Elle pencha celle-ci sur le côté et commença à réfléchir.

Victoire rêvait de découvrir l'endroit où habitait celle qui faisait battre son cœur. Elle sentit l'excitation et l'impatience la gagner. Cependant, leur relation était naissante alors elle répondit par un sourire de façade.

Ivana fronça les sourcils se demandant surement pourquoi le sourire de la brune sonnait faux. Mais elle ne sembla pas s'en offusqué puisqu'elle reprit la parole en souriant de toutes ses dents.

—Il y a quelque chose qui te ferait plaisir pour ce soir ?

La jeune femme semblait prête à passer sa journée à cuisiner pour les yeux de la jeune femme.

—Mhh, Victoire fit semblant de réfléchir, des crêpes m'iront très bien.

Ivana souffla de soulagement, faire des crêpes, cela était dans ses cordes malgré ses lacunes en cuisine.

Une agitation autour d'elles les firent sortir de leur bulle. Les paroissiens venaient de partir de la mairie. Ils semblaient encore plus en colère que quand ils étaient rentrés dans cette dernière. Elias et par conséquent Éden, puisque être lycanthropes était un facteur génétique, avait dû réussir à s'enfuir de la mairie pendant le chaos général.

Les villageois tiraient la pauvre réceptionniste qui abordait une mine complètement terrifiée. Ivana dut avoir pitié d'elle puisqu'elle se déplaça jusque devant la foule. Elle saisit le bras de la femme avant de la mettre derrière elle.

Victoire sentit la jalousie lui grignoter les entrailles. Elle ne souhaitait pas que l'autre jeune femme protège la réceptionniste. Elle ne voulait pas qu'Ivana soit touchée par une autre personne. Elle voulait que la blanche lui appartienne.

La petite brune se fustigea mentalement, la situation était assez délicate sans qu'elle ne soit trop jalouse de la femme qui se serait fait éviscérer si sa future moitié ne s'était pas interposée.

—Je suis sûr qu'elle est innocente et qu'elle ne vous a pas trahis. Regardez là est-ce qu'elle a une tête à être un loup ?

En effet, lorsque l'on considérait la femme, personne n'aurait pu penser qu'elle était un loup. Elle était chétive, par très grande et possédait des lunettes qu'elle avait la manie de remonter. En plus, tout le village la trouvait insupportable, un loup ne se devait pas d'être sociable pour mieux se cacher ?

Les villageois durent faire la même réflexion puisque leur colère se désamorça et qu'ils ne s'intéressèrent plus à la réceptionniste.

Cette dernière s'accrocha au bras d'Ivana en larmes. La blanche venait peut-être de lui sauver la vie. Cependant, Victoire ne voyait pas la situation de cet œil-là. Elle s'approcha des deux autres femmes et dans un élan de brutalité elle retira les mains de la réceptionniste qui tenait l'être aimée.

Ivana afficha une mine surprise, elle ne comprenait pas le geste de la brune. Mais quand elle réussit à faire les liens entre tous les éléments et a discerné la jalousie de Victoire, un large sourire fleurit sur ses lèvres. Ce geste prouvait l'attachement de la brune et n'importe quoi n'aurait pas pu lui faire plus plaisir.

Victoire aperçut ce sourire en coin qu'abordait la blanche. Celui-ci la vexa, elle avait l'impression que l'autre femme se moquait d'elle pour son geste. Elle fut également quelque que peu blessée par le faux raisonnement qu'elle venait de faire.

Ivana sembla remarquer que quelque chose n'allait pas alors elle prit Victoire par les épaules et l'emmena en direction de sa maison.

Sans qu'elles ne s'en rendent compte, le temps était passé à la vitesse de lumière avec les événements survenus plus tôt. La cloche du village sonna midi et les habitants étonnés reprirent leurs activités complètement déboussolées. La haine qui était présente quelques minutes plus tôt s'était complétement évaporé, laissant les habitants comme des coquilles vides après avoir ressenti des émotions aussi fortes.

Victoire sortie du village toujours guidé par Ivana. Elle avait pensé que la blanche habitait dans le village mais ce n'était définitivement pas le cas et la brune se sentait de plus en plus intriguée.

Les deux femmes arrivèrent devant le petit moulin. Victoire avait toujours eu un faible pour cette habitation et savoir qu'elle allait entrer pour la première fois à l'intérieur en compagnie de celle qui détenait son cœur, la faisait devenir toute chose. Elle ne rougit rien que de penser qu'elle serait seule, chez celle qu'elle aimait.

Ivana, loin de toutes les réflexions de sa future compagne, ouvrit la porte et invita la brune à rentrer. Elle fit de son mieux pour réussir ses crêpes sous le rire doux et chaleureux de Victoire. Quand elle eut réussi, sans trop d'œuf cassé et pour sa plus grande fierté, la libraire la félicita. Ivana rougit, ce qui n'était vraiment pas commun.

Le reste de la journée se passa sous les rires des deux femmes. Avant de partir, Ivana réussit à voler un baiser à la brune qui rentra chez elle avec un sourire niait au coin des lèvres.

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Hey!!!!

J'ai décidé de publié certains mercredis en plus du dimanche. Donc ne vous inquiétez pas, il y aura bien un chapitre dimanche.

Sinon, merci, "Est Sauvage" vient de dépasser les 10200 vues et "Mystères et Boules de Gnomes" vient d'atteindre les 1000. Je ne pensais pas avoir autant de vue quand j'ai publié le premier chapitre mais avoir vos retours ça me motive énormément alors je me suis donné comme challenge de finir l'écriture de mes deux livres avant aout. Ça me demandera beaucoup de travail mais je vais tout faire pour y arriver.

Aimer

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant