Chapitre 31

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Valentin Abbervilliers

Le brun lisait tranquillement dans un transat étendu entre deux arbres, ces derniers appartenaient à la petite maison qu'il partageait avec Heaven. Celle-ci était d'ailleurs allongée le long du torse du jeune homme. Elle avait fini par s'endormir alors qu'il lui lisait les aventures d'un certain capitaine Nemo à bord de son fidèle Nautilus. Valentin avait la voix cassée et rauque.

En effet au bout d'une cinquantaine de minutes, sa voie s'était fêlée. Il devenait de plus en plus dur de continuer pour le brun, ses yeux se fermaient petit à petit et il commençait lui aussi à s'endormir. Ses cils n'arrêtaient pas de papillonner pour essayer d'éloigner Morphée, sans succès. Alors que la peau laiteuse de ses paupières se déployait à son maximum, une grande clameur se fit entendre.

Heaven se redressa, d'un mouvement brusque, elle était désormais complètement réveillée. Dans sa légère panique et sa désorientation, elle frappa le brun à l'abdomen. Celui-ci se plia en deux, confus, les affres du sommeil n'avaient pas encore fini de le relâcher.

Les deux jeunes gens prièrent quelques minutes pour se réveiller complétement et se dépêchèrent de se rendre sur la place principale de là où venait l'immense raffut.

Au beau milieu de la foule, se trouvait un homme d'une cinquantaine d'années. Il se faisait injurier de tous les côtés et certains paroissiens lui jetaient des pierres. Il était agressé de tous les côtés et bousculé par la foule. Heaven se dépêcha d'approcher puis demanda à la première personne qui cheminait , par-là ce qui se passait. Celle-ci la jugea du regard et lui offrit un rictus sardonique. Tout en rigolant, elle lui répondit d'un air méprisant :

—C'est un loup.

Elle ne laissa échapper aucun autre mot et dépêcha de continuer sa route.

La brune partagea un regard inquiet avec son amant, et d'une décision commune, ils essayèrent de fendre la foule. Les badauds furent faciles à écarter, mais les habitants en colère, ceux qui frappaient et insultaient le vieil homme ne bougèrent pas d'un centimètre.

Valentin avec son gabarit robuste, réussit à en bousculer quelqu'un, mais il n'arriva pas à se rendre jusqu'au cinquantenaire pour l'aider.

Au moment même où il allait écraser son point sur le visage d'un homme qui venait de l'insulter, le chef des gendarmes du village arriva et la foule s'écarta sur son passage. En effet, personne et quel que soit son degré de colère ne s'amuserait à l'insulter. Par son statut, par ses actes et par son âge avancé, il avait réussi, au fil du temps à se faire respecter et à marquer les esprits.

Valentin décida que la situation était entre bonnes-mains et qu'il pouvait partir. Il saisit donc Heaven par la main et commença à partir. Alors qu'ils arrivaient à l'embouchure de la rue principale, une grande clameur se fit entendre.

Après le cri strident qui venait d'être poussé, le brun la lâcha la main de sa compagne, se retourna, et chercha la source du bruit.

Cependant, il ne put l'apercevoir puisque la foule se rua à l'opposé de la source. Elle le traîna, le poussa et le bouscula dans sa panique. Mais le jeune homme résista comme un rocher dans un torrent. Quand la source de celui-ci se tarit, le brun put apercevoir la scène.

Le cinquantenaire, maltraité et insulté baignait désormais dans son sang. La tache s'agrandissait de seconde en seconde et la main que le vieil homme tendait vers le ciel retomba au sol. Son dernier souffle l'ayant quitté, le corps du vieillard était désormais sans vie.

Valentin fut déstabilisé dans un premier temps. En effet, c'était la première fois qu'il voyait la mort en face-à-face. Depuis quelque temps, il s'était habitué à ramener les corps sans vie des paroissiens, mais là, c'était totalement différent. Cette fois-ci, il l'avait côtoyé au moment où elle arrachait l'âme, l'existence du pauvre homme. Cette révélation le secoua plus qu'elle n'aurait dû, enfin plus qu'il ne l'aurait voulu.

Une grande agitation se fit autour de lui. Sa compagne lui secoua l'épaule pour essayer de le sortir de sa torpeur. Pour ne pas l'inquiéter, il lui fit un sourire rassurant, mais le cœur n'y était pas. Heaven ne sembla pas le remarquer, tout du moins, elle n'en fit pas la remarque.

Les deux amants restèrent sur la place s'informant de la situation et de la marche à venir. Pendant que la brune parlait le sourire aux lèvres ayant quasiment oublié l'incident, le brun quant à lui ne pouvait pas se l'enlever de la tête. Il avait vu, regarder de la mort, l'avait frôlé presque toucher. Le jeune homme chercha un point d'ancrage autour de lui, il se sentait de plus en plus mal. Le sang battait à ses tempes et il sentait ses globules rouges bouillir dans ses veines.

Il tourna autour de lui comme un fou, le regard hagard.

—Valentin, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Lança sa compagne d'un air soucieux.

Sa prise de parole eut le don de faire reprendre ses esprits au jeune homme. Il la regarda dans les yeux se sentant apaisé. Oubliant momentanément ses problèmes et ce qui venait de voir. On disait que l'amour rend aveugle, et le brun ne pouvait qu'attester ces dires. En effet, lorsque qu'il plongeait ses yeux dans ceux de sa compagne, rien d'autre n'existait pas, il oubliait tout. Ce sentiment était si fort qu'il en venait même à oublier qui il était. Dans ce cas précis, cela eut le don de l'apaiser et de le rassurer. Sa détresse fondait comme neige au soleil, changeant d'état.

Tout rentra dans l'ordre, et aucun événement particulier ne survient dans le reste de la journée. Mais Valentin pensait que tant que le soleil était debout, il ne risquait rien. Cependant, il redoutait la nuit qui allait tomber et ses cauchemars qui allaient de pair avec elle.

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Hey!!

Je suis de retour, je tenais encore à m'excuser pour ma petite absence. Normalement, il devrait plus en avoir. Je tenais à vous remercier on atteint les 8 300 vues, c'est juste astronomique.

Aimer 😊

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant