Heaven Roseburry
La jeune femme ouvrit les yeux. Ses cheveux étaient trempés de sueurs et elle avait encore les yeux écarquillés après la vision qu'elle venait d'avoir.
La brune n'osait plus bouger surement par peur. Elle semblait s'être transformée en statue de glace. Il n'aurait pas été étonnant que Méduse soit passée par là.
A ce moment-là, Valentin bougea dans leur lit puis vient se coller contre elle. Son instinct avait dû l'alerter et lui faire inconsciemment comprendre que sa compagne avait besoin de lui.
Le fait qu'Heaven ne bouge pas et que tous ses membres soient aussi durs que la pierre du inquiéter Valentin. Il se réveilla à son tour et commença à s'inquiéter quand il la trouva dans cet état.
—Tu vas bien ? Que se passe-t-il ?
La jeune femme ne bougea pas d'un centimètre et ne posa pas son regard sur lui. Elle semblait vide. Comme si l'âme qui l'habitait jusqu'à présent était partie. Valentin s'inquiéta s'il n'y avait pas eu de tension dans le moindre muscle de son corps il aurait pu penser qu'elle était morte.
—Tu dors ?
La phrase sembla si bête qu'il le regrettât instantanément. En effet, la jeune femme avait les yeux ouverts et si elle était réellement endormie il était impossible qu'elle lui réponde. Il se maudit pendant quelques minutes avant que l'état d'Heaven le fasse dérailler.
Il la secoua un peu plus brusquement. Il criait parfois son prénom. L'inquiétude qu'il ressentait devenait de plus en plus présente. Le brun commençait à paniquer.
Valentin faisait des gestes brusques qui trahissaient sa panique. Tout ce qu'il réussit à faire c'est de faire tomber la bouteille d'eau de la table de nuit. Cette dernière renversa son contenue directement sur le visage de la jeune femme.
Ses yeux qui n'avaient pas bougé jusque-là se fermèrent. Ses mains vinrent par la suite frotter ses paupières et essuyer l'eau qui coulait sur son visage.
La jeune femme fronça les sourcils. Elle avait l'impression de revenir d'un rêve étrange. Elle ne savait plus ce qui s'était passé. Son cerveau était comme un trou noir. Tout avait été absorbé.
Heaven prit quelques minutes pour se souvenir de la chose. Cependant ce ne fut pas une chose aisée parce qu'elle avait l'impression que ces cinq sens avaient été considérablement amplifiés. Les bruits d'oiseau qui l'asseyait lui donnaient une migraine épouvantable. Le toucher des draps et de son compagnon lui brulait la peau. Elle avait l'impression que chaque chose qui la touchait lui irritait profondément la peau. En plus, l'odeur qu'elle ne parvenait pas à identifier lui donnait envie de vomir. Cette dernière n'était pas forcément nauséabonde mais lorsqu'elle avait une vision elle pouvait se sentir malade pendant plusieurs jours.
Enfin, ses paupières n'avaient pas réussi à se soulever en entier. La luminosité de la pièce était beaucoup trop importante.
Le sens qui pour l'instant avait un repos bien mérité était le gout. Il était actuellement bien le seul à ne pas la rendre malade.
Valentin inconscient de ses douleurs se pencha pour l'embrasser. Heaven qui savait la douleur que ce geste allait engendrer se décala. L'action sembla blesser le brun alors la voyante s'empressa de tout lui expliquer.
—Je viens d'avoir une vision, sa voix se fêla sur la dernière syllabe et elle se mit à tousser.
Valentin comprit le message subliminal et ne tenta pas de l'approcher. Il tendit juste la main pour remettre un peu d'ordre dans ses cheveux trempés de sueurs.
La jeune femme attendrit par ce geste tendre commença à se confier.
—J'ai vu les loups se transformer. Ils se dirigent désormais vers nous. Ils vont nous attaquer demain matin à l'aube. Je n'ai pas réussi à en saisir plus. Mais ce que je me souviens clairement était que leur désir de meurtre était presque palpable.
La jeune femme se leva à une vitesse effrayante. Pendant que son conjoint essayait de comprendre l'ampleur de la situation.
—Es-tu sûr que c'était une vision. Je ne veux pas remettre ta parole en doute mais tu fais beaucoup de cauchemar en ce moment et il t'aurait été aisé de confondre les deux.
La jeune femme fronça les sourcils avant de s'énerver définitivement.
—Je sais encore ce que j'ai vu. Je ne suis pas encore sénile. Si tu ne crois pas tu n'as qu'à rester ici. Mais, personnellement je vais alerter le village. Je n'ai pas envie de perdre mes amis une nouvelle fois. Elias commence à m'énerver nous avons beau être minoritaires dans le village, ce n'est pas une raison pour décimer toute la population. Si je le vois une nouvelle fois, je ne vais pas me retenir pour lui dire ce que je pense. Et tu as intérêt à me soutenir sinon je vais fortement m'énerver.
—Je te crois, je te crois. Tu peux te calmer. J'ai d'ailleurs une idée pour protéger le village mais je prends des très gros risques et il faut en discuter ensemble avant.
Heaven se retourna vers lui, le brun avait capté toute son attention. Elle attendait patiemment qu'il daigne s'expliquer.
—Il y a longtemps, quand nous ne nous connaissions pas encore, j'avais lu et appris une formule magique pour créer une barrière magique anti-êtres magique. Le sort est cependant très compliqué et il implique de très grandes conséquences physiques. Je suis prêt à prendre le risque pour toi mais je veux avoir ton approbation. Si je créais ça nous ne pourrions pas entrer dans à l'intérieur nous aussi. Elias saura parfaitement que c'est moi qu'il l'est créé et nous risquerons de nous faire tuer. Surtout que je ne pourrais plus lancer de sort.
Heaven sembla prendre en compte tous les enjeux de ce pari risqué. Devaient-ils être égoïstes et sauver leur propre vie ou bien devaient-ils sauver les paroissiens sans défense. La jeune femme se mit à réfléchir à une alternative. Ils pouvaient bien arriver à faire les deux ?
—Tu penses que tu aurais la force pour te réfugier à la cave après avoir créé la barrière ? Questionna la brunette.
Le jeune homme se fit pensif, il évalua mentalement la distance qui séparait leur maison à la mairie puis plongea dans ses souvenirs pour évaluer la quantité de force qu'il lui resterait à cet instant-là.
—Je pense que cela devrait le faire sans souci si tu m'aides à marcher ou bien nous pourrions prendre une espèce de béquille si tu ne penses pas en être capable alors que tes sens son hypersensible.
—S'encombrer n'est pas une bonne chose. A ce moment-là nous devrions aller le plus vite possible alors ce n'est définitivement pas une bonne idée. Ne t'inquiète pas je prendrais sur moi. Je ne suis pas en sucre alors je suis capable de le faire.
Valentin approuva d'un signe de tête et le plan fut acté. Cependant au dernier moment il se rappela une autre chose.
—Comment allons-nous annoncer aux villageois que nous sommes des êtres magiques ? J'ai quelque peu peur qu'ils nous prennent pour cible après les événements qui se sont passés. Jusqu'à preuve du contraire aucun d'eux ne sait faire la différence entre un bienveillant et un malévole.
Valentin émit un petit reniflement de mépris avant de continuer.
—Pourtant ce n'est pas bien compliqué. Cela se voit directement et même s'ils sont aveugles, cela se sent.
Heaven leva les sourcils avant de lui lancer une réponse cinglante :
—Tu n'as même pas été capable de savoir qu'Elias était un loup. Alors comment peux-tu reprocher aux paroissiens, qui je le rappelle ne savent absolument rien de nos espèces, de ne pas nous distinguer. Bref, personnellement je pense qu'ils nous feront plus de mal s'ils l'apprennent dans une autre situation. S'ils voient que nous les aidons, je ne pense qu'ils s'en prendront à nous sur le moment. Et, puis si par la suite ils décident de s'en prendre à nous, tu auras récupéré tes forces et tu les maudiras à jamais.
La jeune femme s'esclaffa de rire en disant ces derniers. Elle réussit même à arracher un sourire au brun alors qu'il était entièrement crispé de stresser.
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Est Sauvage
WerewolfDans l'Est Sauvage un petit village devient la cible de redoutables créatures nocturnes. Chaque nuit, le cadavre d'un paroissien est retrouvé et tous se retrouvent déroutés par ces attaques qui semblent venir de nulle part. Mais lorsqu'une nuit Rudy...