Est Sauvage

Chapitre 23

!! Attention !! Ce chapitre est le deuxième que je publie aujourd'hui, alors je vous conseille d'aller lire le chapitre 22 si ce n'est pas déjà fait.

Elias Bridgestone

Le village avait été ravagé par les loups, les heures passaient et les morts s'accumulaient. Une fosse commune avait été aménagé puisque le nombre de morts avaient été trop important pour que l'on puisse tous les enterrer individuellement. Les paroissiens pleuraient à chaudes larmes, personne n'avait été épargné et chacun avait des proches à déplorer. A chaque nouveau corps rapporté, une bile acre et amer s'accumulait dans la gorge de chaque personne présente.

Elias voulait se monter rassurant, il monta sue le perron de la mairie, s'éclaircissait la voix et dit quelques mots maladroits pour essayer de faire redescendre la tentions. Il était d'habitude plus à l'aise dans ce genre de situation mais cette fois-ci quelque chose le retenais. Il n'arrivait pas à déployer son entier potentiel d'orateur.

Alors qu'il finissait son petit discours, il vit au loin sa sœur arrivée. Elle monta les quelques marches avec une grâce qui lui valut quelques regards remplis d'admiration. Quand il croisa son regard il comprit qu'il y avait un problème. Ses yeux reflétaient un mélange de panique et d'affolement. La blonde se pencha pour lui chuchoter à l'oreille :

—On a un gros problème. On vient de découvrir le corps d'Angelina. Tu sais ce que cela veut dire, n'est-ce pas ?

Le maire en resta bouche bée, et les paroissiens qui observaient la scène comprirent très vite qu'il avait un problème. La foule commença à s'agiter et se demander ce qu'il se passait et avant que la situation ne dégénère, Elias vérifia que Rudy ne se trouvait pas encore sur la place et annonça la mort du médecin aimée par tous. Le village n'avait plus de généraliste ce qui était assez problématique.

Le maire qui était proche de Rudy et d'Angelina, alla consoler le petit. Celui-ci le regarda d'un air étrange, il semblait vide, et l'homme se sentant de trop décida de partir.

Alors qu'il s'éloignait, le chef de la police du village et accessoirement pompier bénévole l'aborda pour lui dire qu'ils avaient retrouvé la majorité des corps des disparus. Ils étaient prêts à être brulés. Il avait juste à creuser à la fosse.

Le blond enleva son haut et se mit à creuser en compagnie des jeunes du village. Il retournait la terre de toute sa force pour pouvoir enterrer les morts. Les villageois allaient y passer la journée et plus le soleil était haut dans le ciel, plus la sueur et la crasse s'accumulaient, plus il devenait difficile de continuer. Heureusement certaines personnes se dévouèrent pour aller chercher de l'eau fraiche. Et quand le maire reçut sa part, il se débarbouilla du mieux qu'il le put mais il était devenu tout poisseux au fur et à mesure que le trou devenait de plus en plus profond.

Lorsque ce dernier fut considéré comme assez profond, on récupéra les pelles et les brouettes. L'homme qui supervisait le chantier tendit sa main en direction du maire pour l'aider à remonter. Lorsqu'il se fut extirpé du trou le blond regarda les villageois s'activer pour placer les cadavres les uns à côté des autres. Une fois cela finit, on prit un peu de papier-journal et de cagette et on posa le tout sur corps avant d'y mettre le feu. Le terrain devient vite dévasté par les flammes, qui engloutissait tout ce qui se présentait sur leur passage.

Quand les derniers morts eurent fini en cendres, on reboucha le trou sous le soleil couchant, dans les jours à venir on construirait un petit édifice pour faire hommage aux morts. On ferait en sorte que le village n'oublie pas cet évènement une nouvelle fois. C'est-à-dire qu'on relaterait ça à l'école, pour en informer la population. De plus, le mémorial qu'on prévoyait de construire serait si fastueux que personne ne pourrait le rater en arrivant au bourg. On ferait tout pour que les morts ne soient pas déshonorés. C'était ce qu'Elias souhaitait par-dessus tout.

D'ailleurs, ce dernier s'activait aux côtés des villageois, et il était heureux que la température baisse enfin. Il planta sa pelle dans le sol afin de souffler un coup. Le blond regarda l'horizon, et au loin il aperçut une silhouette qui se trainait dans l'herbe. Il ne réfléchissait pas et couru en direction de celle-ci. Quand il arriva, il aperçut un garçon âgé d'une dizaine d'années. Il se dépêcha de le ramasser et de le rapporter en vitesse au village.

Quand il arriva, la foule s'écarta et les murmures reprirent de plus belle. Il hurla pour ce faire entendre, il hurla que ceux qui pensaient pouvoir sauver le garçon se présentent immédiatement. Il était désespéré, puisque Angelina, la médecin du village était morte pendant la nuit maudite.

Un homme qui devait être aussi grand qu'Elias se rapprocha, il tendit la main vers le cou du jeune homme pour lui prendre son pouls et fronça les sourcils. Il l'examina minutieusement de la manière si douce qu'on aurait dit que ce géant était fait de guimauve. Mais ce n'était absolument pas le cas, puisque son visage se referma instantanément quand il aperçut un détail sanglant. Il manquait trois des doigts de la main droite du jeune homme. Celui-ci en souffrirait toute sa vie s'il arrivait à s'en sortir.

Le brun se désintéressa de son patient et s'exprima d'une voix forte et distincte et ordonna au maire de conduire le garçon à la clinique. Elias se dépêcha d'exécuter l'ordre même si c'était fait à contrecœur. Ils arrivèrent à la clinique et le maire se fit chasser comme un malpropre, il patienta dans la salle d'attente avec les proches de l'enfant. Tous se rongeaient les ongles jusqu'au sang, mort de peur que celui qu'il aimait connaisse un sort pire que le destin funeste qui l'attendait.