Chapitre 55

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Evans Parsons

Le jeune homme sorti en courant de la clinique. Il avait réussi à sentir l'odeur des flammes avant que les fumées ne l'asphyxient et qu'il meurt.

Evans poussa la porte alors que le feu brulait une partie de son bras gauche. Il le rabattit contre lui et continua à courir. A ce moment-là, il ne pensa pas aux autres habitants. Il voulait juste s'éloigner et aller plonger son bras dans la fontaine.

L'eau arrêtait la propagation de la blessure et soulageait la plaie. Le brun avait de la chance de ne pas être en hiver, puisque l'eau froide aurait pu lui causer une Hypothermie.

Il courut dans les dédales du village et se perdit dans sa panique. Il avait ramené son bras contre son torse alors qu'il oscillait quand il essayait d'avancer.

Un tournis vient le perturber. Cela fut très vite suivi d'un puissant mal de tête. Evans avait l'impression qu'un marteau tambourinait contre l'une de ses tempes. Il se massa la gauche puis vérifia qu'il n'avait pas été également brulé à cet endroit. Il trouva un peu de sang mais aucune trace de brulure. Désormais, après s'être rendu compte de la douleur, il sentit très nettement le sang dégouliner le long de sa pommette, puis de sa mâchoire avant de venir s'écraser contre le sol. Une goutte tomba puis seconde.

— Comment, se questionna-t-il.

Il porta le liquide rouge contre sa bouche pour vérifier ce qu'il était. Il fronça les sourcils quand il essaya de se remémorer lorsqu'il s'était blessé de la sorte.

Soudain, d'un coup, tout le revient en mémoire et lui sauta aux yeux. Lorsqu'il était sorti en trombe de son bureau pour découvrir le feu, il s'était tapé la tempe gauche contre un montant de la porte.

Evans soupira.

— J'espère qu'il ne m'arrivera rien d'autre. Je ne suis pas en état de faire la moindre chose.

Le toit craqua puis alla se fracasser contre l'herbe et le cœur du brun accéléra. Il avait été tellement surpris qu'il eût quelques secondes d'égarement puis il s'écroula, son corps n'avait plus été capable de supporter son poids.

Le jeune homme tenta de se relever mais il en fut incapable. Il dut se trainer jusqu'à la gouttière pour ne pas devoir utiliser son bras invalide. Il agrippa donc le tuyau et se mit péniblement sur ses jambes. Le brun se tient encore quelques dizaines de secondes à la gouttière pour se stabiliser puis il commença à avancer vers la place principale.

Evans ne regarda pas derrière lui pour voir si le feu continuait d'avancer. A la place, il se contenta de longer les murs pour éviter toute rechute.

Le premier obstacle qu'il rencontra fut de traverser le croisement d'une rue. Il regarda à droite puis à gauche pour voir si un paroissien n'aurait pu l'aider mais malheureusement pour lui, il n'y avait personne.

Alors, il se décida de prendre son courage à deux mains après avoir soufflé deux ou trois fois. Il fit un pas sans se tenir au mur, puis un deuxième. Le suivant fut plus stable et put presque reprendre un rythme normal de marche. Il parcourut facilement les cinq mètres de la rue.

Lorsqu'il arrivait tout sourire à la fin de cette étape son pied buta contre un caillou puis il commença à chuter. Sans réfléchir, il tendit ses deux mains devant lui pour tenter de se rattraper au mur. Il se cogna donc violemment contre ce dernier et réussit à se tenir debout uniquement grâce à son bras gauche.

Une violente douleur se fit sentir dans sa brulure. Il l'enleva vite du mur alors qu'il ne tenait plus qu'avec sa tête. Il essaya de faire passer la douleur en se mordant avec une violence inuite la lèvre. Ses dents marquèrent la chair tendre de ses lippes.

La douleur qu'il ressentait reflua petit à petit et il put reprendre son périple. Cependant, il fit attention au moindre de ses actes. Ces derniers pouvaient lui porter préjudice.

Au bout d'un moment, il réussit à atteindre la place principale du village. Un passant, l'aperçut puis courut lui prêter son épaule pour qu'il puisse marcher correctement.

— La fontaine, marmonna le brun.

Ces quelques mots furent suivis d'une puissante quinte de toux qui secoua avec violence son corps. La fumée avait endommagé ses cordes vocales, il n'avait d'ailleurs qu'un espoir : que ce ne soit pas irréversible.

Le villageois le posa délicatement contre la fontaine puis l'aida à enlever ses chaussures et ses chaussettes. Evans, lui fit aussi signe qu'il voulait enlever son t-shirt. Le paroissien obéit sans rechigner puis il l'aida à enjamber la rambarde de la fontaine.

Le médecin plongea entièrement son corps dans l'eau. Ce geste lui fit un bien fou, il soulagea sa blessure. L'eau était froide et le reste de ses vêtements devenait de plus en plus lourd. Cependant, le brun ne le sentait absolument pas, pour lui c'était une résurrection.

La brulure arrêta de se propager et il put frotter le sang qui avait séché le long de sa tempe de sa joue. Le brun put plusieurs gorgées d'eau. Il savait que le geste n'était pas très hygiénique mais il n'y pensa même pas. En effet, à ce moment, ses cordes vocales semblaient se détendre mais surtout revivre.

Il plongea la tête dans l'eau puis la sortie de façon à coiffer ses cheveux en arrière. Il posa ensuite sa tête sur le rebord de la margelle.

Evans commença à s'endormir, ou tout du moins à reposer son cerveau. Quand, soudain, un lointain cri se fit entendre puis petit à petit du mouvement se fit entendre à côté de lui.

Plusieurs chuchotements se firent entendre :

— Il y a le feu à l'est du village.

— Tu as vu dans quel état il est arrivé.

— Qui a pu faire ça ?

Le médecin n'entendit pas le reste parce que son cerveau décida de l'occulter. Il continua à se reposer tranquillement. Il resta tellement de temps dans le bassin qu'il finit par avoir la chair de poule. Le vent commença à souffler et il n'osa plus se lever par peur d'attraper froid.

Un villageois s'approcha de lui puis lui tendit une petite serviette de coton qu'il s'empressa de récupérer puis de poser sur ses épaules. Il remonta un bout du tissu jusqu'à son visage, lorsqu'un autre paroissien arriva en courant :

— Un loup arrive, fuyez, hurla-t-il.

Les villageois lâchèrent tous les objets qu'ils tenaient entre leurs mains puis ils s'enfuirent en courant dans la direction opposée.

Evans n'eut pas le temps d'en faire même et il se retrouva seul avec un lycanthrope qui arrivait. Pour son plus grand étonnement, le loup n'était pas entièrement transformé. Il avait écouté les différents récits qui traversaient le village, mais jamais, au grand jamais, le loup apparaissait sous une forme hybride.

Celui qui se tenait devant lui se tenait debout comme un humain. Il ne semblait pas démesurément grand ou poilu. Le jeune homme avait même l'impression que l'être magique avait conservé les cheveux qu'il arborait sous forme humaine.

Le malévole se mit en position de combat comme tout humain censé l'aurait fait. Il tendit ses mains devant lui puis allongea ses griffes. Il fit un immense saut qui n'aurait pas pu être réalisé par le jeune homme. Le loup atterrit devant le brun. Ils se regardèrent quelques secondes dans les yeux. La forme hybride du malévole permettait au médecin de voir les véritables yeux de la créature. Il avait l'impression que cela le rendait plus humain et il détestait ça.

— Tu me dégoutes encore plus que je ne le pensais.

La créature ne broncha pas.

— Tu es un monstre, ne pus s'empêcher de cracher le brun.

Son interlocuteur n'aima vraiment pas sa pensée. Il le saisit alors par le cou d'une main forte et puissante. Les griffes aiguisées du malévole écorchèrent la peau fragile de sa gorge. Le jeune homme commença à paniquer et ne put s'empêcher de battre des pieds en l'air.

Le loup ne sembla pas apprécier. Il le jeta avec force dans la fontaine puis disparue de la place. La tête d'Evans se fracassa contre la statue de métal du bassin. Il émergea sa tête et ne fit plus aucun geste.

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant