Est Sauvage

Chapitre 37

Loup Morrison

Le brun revenait de la forêt en compagnie de Gabriel. Depuis que ce dernier lui avait expliqué ses pouvoirs. Il ne se retenait plus d'aller se balader tous les soirs.

—Je te promets qu'a Aldébaran l'observatoire est accessible au public, s'exclama le cupidon.

Loup sorti de ses pensées et participa de nouveau à la conversation dont le cœur du sujet était Aldébaran, la cité étoile.

—Alors, tu peux observer les étoiles n'importe quand ?

—Oui, après il y a énormément de monde et c'est très difficile d'accéder aux lunettes astronomiques. Alors, il faut du courage pour aller là-bas tous les jours. Tu sais c'est une attraction lors des pèlerinages comme la bibliothèque de Thiercelieux.

—Ça a l'air génial, j'ai hâte de pouvoir y aller, rétorqua le brun.

Le blond se mit à rire et lui répondit qu'il avait toutes sa vie pour y aller et que la cité ne se trouvait pas si loin du village. Ils continuèrent de discuter tranquillement des lieux où le blond s'était retrouvé.

Loup l'enviait, Gabriel n'était pas beaucoup plus vieux que lui pourtant, il avait déjà vécu de multiples aventures pendant ses voyages. Le jeune homme adorait discuter avec lui, il vivait son rêve par substitution et avec les récits du plus vieux. Les deux garçons s'étaient d'ailleurs vite rapprochés et il est vrai que Loup se sentait un petit peu coupable de passer moins de temps avec Rudy. Les circonstances avaient fait qu'il ne se côtoyait plus qu'à l'école. En effet, Rudy s'était isolé à la suite de la mort d'Angelina et Loup, quant à lui, avait trouvé une personne avait qui il avait plus de points communs.

Les deux garçons ne tardèrent pas arriver à l'entrée du village. Ils continuèrent leur route sans même s'apercevoir que la rue principale était déserte. Normalement, à cette heure de la journée, les commerces étaient ouverts, les paroissiens vaquaient à leurs occupations et les enfants commençaient à aller à l'école.

Le brun se dirigea vers chez lui, pour prendre ses affaires et se rendre à l'école. Gabriel n'ayant pas grand-chose à faire de sa journée décida de l'accompagner chez lui. En plus, Loup avait raconté plusieurs fois le malaise qu'il y avait entre lui et son père. Heureusement ce dernier s'était déjà rendu au travail, qu'il commençait aux aurores. Il ne s'était d'ailleurs, comme à l'habitude, pas aperçu que son fils unique avait découché.

Ils entrèrent chez lui et Loup proposa quelque chose à boire Gabriel. Ce dernier déclina l'offre poliment et attendit que le brun revienne avec ses affaires.

Loup passa par la cuisine pour une mini brique de jus d'orange ainsi une viennoiserie datant de la veille. Ce jour-ci les deux compères étaient revenus plus tard qu'à l'habitude et Loup serait obligé de manger sur le chemin de l'école. Il se retourna pour sortir de la cuisine mais il trébucha sur un morceau de carrelage cassé. Heureusement pour ce qu'il tenait dans ses mains, sa perte de stabilité ne fut pas totale et il réussit à rétablir son équilibre. Il pesta contre cette satanée maison, trop veille et délabré à son gout. Il rejoint par la suite Gabriel qui se tenait toujours au même endroit.

Ils sortirent de la maison et le brun prit le soin de fermer la porte. Ensemble, ils se dirigèrent vers la place du village pour ensuite rejoindre l'école qui se trouvait à quelques dizaines de mètres de là.

Les deux garçons tournèrent plusieurs fois au coin de rues pavées. Si Loup n'était pas né là et que Gabriel n'avait pas un très bon sens de l'orientation, ils ne se seraient jamais retrouvés dans ce labyrinthe fait d'un nombre incalculable de dédales.

Le jeune brun et son ami reprirent leur conversation sur Aldébaran. Le long d'un chemin, trop happé par celle-ci, ils ne s'aperçurent pas qu'ils n'avaient encore croisé personne.

Alors qu'ils arrivaient à proximité de la place principale du village, ils entendirent une grande clameur. Entonnés, ils tournèrent la tête vers l'autre et s'interrogèrent sur la source du tumulte. N'ayant, tous deux pas la réponse, ils se mirent à courir en direction de la place. Loup était plus fluet que Gabriel et en l'espace de quelques secondes, il dépassa le blond de plusieurs mètres.

Lorsqu'il déboucha sur l'estuaire de la rue, il vit une foule déchainée. Les personnes présentes pleuraient, rageaient, mais ils tenaient tous un prospectus dans les mains.

Loup s'aperçut qu'il trainait des milliers de papiers sur le sol. Il se baissa puis essaya d'en trouver un qui n'était pas encore piétiné et illisible. Le brun ne finit pas s'énerver de ne pas en trouver un en parfait état. Lorsqu'il commençait à râler sur la chose, il se prit un prospectus en plein visage. Il le retira doucement de devant ses yeux puis il commença à lire.

Ses yeux furent tout de suite attirés par le slogan tapageur : "Le meilleur des menteurs est celui en qui vous avez le plus confiance".

Loup fut intrigué par ce titre et continua sa lecture. Le début de l'article n'était qu'un blabla sans intérêt mais quand il vient à la partie principale et qu'il apprit qu'Elias, le maire du village était un loup, il tomba des nues.

Il était complètement estomaqué, il n'avait pu penser que le maire était un lycanthrope. De plus, il ne devait pas être le seul puisque Elias était réputé pour sa bonté et sa compassion. Désormais, il ne serait réputé que pour son hypocrisie et sa trahison.

Il releva la tête vers Gabriel qui lisait l'article par-dessus son épaule.

—Tu penses que c'est vrai ?

Le blond prit le temps de réfléchir avant de répondre :

—Je ne sais il faut voir comment il réagit. Je pense que même si c'est un très bon menteur il est impossible de mentir dans les yeux d'une personne sur un sujet aussi délicat que celui-ci.

Au moment où il prononça cette phrase un grand bruit se fit entendre. Les villageois venaient de défoncer la porte de la mairie. La colère présente dans l'air dépassait l'inimaginable et la tension ne fit qu'augmenter quand les paroissiens se mirent à scander : "Au bucher les traitres".

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